« Sauver la création. Écologie enjeu spirituel »
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« Sauver la création. Écologie enjeu spirituel »
Aujourd'hui se tient à Paris un colloque sur ce sujet, organisé par l’Observatoire Foi et Culture, en amont de l’assemblée mondiale autour des enjeux écologiques en 2015.
Voici le programme :
Voici le programme :
10h00 : introduction par Mgr Pascal Wintzer
10h15 : dialogue entre Michel Rocard et Mgr Marc Stenger.
10h55 : Dominique Bourg : La situation présente et les évolutions attendues ; capacités de l’homme à agir
11h15 : Alain Grandjean : La transition énergétique, une voie vers de nouveaux modèles économiques
11h35 : Elena Lasida : Un nouvel imaginaire pour un autre développement
11h55 : échanges avec la salle.
14h : Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de L’Ecologiste : Puissances de la technoscience et du pouvoir financier : défis de la conscience
14h25 : table-ronde animée par Patrice de Plunkett : « Que devons-nous faire ? » Marianne Durano : pour une écologie intégrale Amélie Huard, du réseau 'Chrétiens changeons' de Clermont-Ferrand Dominique Lang, réseaux Chrétiens et environnement Dom Jean-Pierre Longeat, moine bénédictin, pdt. de la CORREF Jean-Marie Pelt : un lieu d’initiatives écologiques, la botanique
16h15 : Echanges avec la salle
16h45 : conclusion du colloque par Mgr Pascal Wintzer.
Thématique du colloque
Le sommet sur le climat se tiendra à Paris en décembre 2015. L’Eglise catholique entend, de diverses manières, participer à la réflexion et à l’engagement de tous. Diverses instances catholiques sont engagées sur ce chemin : le Conseil famille et société de la Conférence des évêques de France, Justice et Paix. L’Observatoire Foi et Culture (OFC) de la Conférence des évêques de France a voulu consacrer son colloque annuel à cette question.
La question écologique ne peut être coupée des questions du développement, du choix des modèles économiques, des modes de vie, des rapports entre l’homme et le cosmos…
L’OFC entend proposer une lecture de l’articulation de ces divers enjeux ; voulant également recevoir ce que la tradition chrétienne, dans sa réflexion et ses pratiques, révèle des relations entre Dieu, le monde et l’homme.
Les politiques parlent des moyens et des techniques ; le véritable sujet, c’est l’homme, ses modes de vie, le modèle de société qu’il promeut ; l’enjeu de fond, il est culturel, il est spirituel.
La prise de conscience des changements affectant la planète (ressources, climats, pollutions, etc.) appellent des changements culturels et économiques, dans la manière de comprendre le développement et le bien-être humain.
Les enjeux étant planétaires, le lieu et les moyens de la gouvernance et de la décision politique sont appelés à évoluer, sous peine d’impuissance.
La question concernant chacun, elle ne peut se traiter que sur le mode du débat. On peut s’interroger : nos sociétés sont-elles capables de le promouvoir ?
Des chrétiens sont engagés dans la réflexion, certains ont choisi d’autres modes de vie : le colloque voudra aussi leur donner la parole.
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Re: « Sauver la création. Écologie enjeu spirituel »
Premier retour sur cette journée par l'un des participants :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/12/01/le-colloque-du-29%C2%A0-un-grand-pas-en-avant-5501274.htmlL'auditorium de l'avenue de Breteuil était plein à 10 h !
De la richesse des interventions du matin (Mgr Pascal Wintzer, Michel Rocard, Marc Stenger, Dominique Bourg, Alain Grandjean, Elena Lasida), le livre des actes rendra compte. Je la résume en trois phrases :
- « Il y a contradiction entre la pression croissante du système économique et les exigences de la nature » (Michel Rocard),
- « Ne nous contentons pas de chanter les psaumes de la Création sans venir en aide à nos frères victimes du saccage environnemental, saccage dont on connaît les causes... » (Mgr Marc Stenger),
- « Que faire ? réagir spirituellement ! rejeter l'idéal d'accomplissement humain de Milton Friedman : chacun remplissant son caddy et quelques-uns leurs comptes en banque... » (Dominique Bourg).
La séance de l'après-midi a répondu, dix ans après, à l'appel de 2004 du cardinal Ratzinger dans sa lettre à la revue L'Ecologiste : lettre devenue célèbre, où le futur Benoît XVI invitait :
1. « à un approfondissement du dialogue entre la théologie catholique et les diverses pensées écologistes » ;
2. « au sein de l’Eglise, à une décisive prise de conscience de la responsabilité envers la Terre devant le Créateur. »
Ouvrant la séance, c'est précisément le rédacteur en chef de L'Ecologiste, Thierry Jaccaud, qui a exposé à l'assistance les perspectives concrètes du ravage environnemental et humain, ses causes économiques (nucléaire inclus), et l'urgence d'un sursaut de la conscience : croyants et incroyants au coude à coude, avec un devoir particulier pour les croyants chrétiens qui se savent responsables depuis la Genèse.
L'exposé de Thierry Jaccaud fut suivi de la table ronde : occasion pour l'assistance, et pour les trois évêques présents, de d'entendre les témoignages de deux jeunes femmes engagées dans le « vivre autrement » : Marianne Durano, des Veilleurs, co-auteur(e) du livre Nos limites – pour une écologie intégrale avec Gautier Bès et Axel Rokvam ; et Amélie Huard, de Chrétiens changeons !, nouveau réseau qui veut expérimenter l'écologie intégrale et la doctrine sociale de l'Eglise dans la vie quotidienne.
Témoignages également de Dominique Lang, assomptionniste et journaliste, animateur du blog d'informations Eglises et écologie ; du P. Jean-Pierre Longeat, sur l'écologie plénière des communautés bénédictines ; et de Jean-Marie Pelt, sur la botanique comme chemin de conscience écologique.
La nouveauté était aussi dans l'assistance. Beaucoup d'associations étaient présentes : France Nature Environnement (FNE), dont une responsable a donné un témoignage vibrant sur le drame de Sivens et la surdité des pouvoirs politico-économiques ; Jeûne pour le climat, réseau de mobilisation inter-religieuse dans la perspective de la conférence de Paris en 2015 ; le groupe Chrétiens unis pour la terre, représenté par sa co-fondatrice Priscille de Poncins ; la Ligue de protection des oiseaux (LPO), avec un ami bien connu de notre blog...
Comble de la rencontre fructueuse : le dialogue entre un membre (atypique) d'Europe-Ecologie-les-Verts et Guillaume de Prémare, ex-président fondateur et toujours co-animateur de La Manif pour tous, sur la nécessité de lier entre elles les luttes complémentaires. À cet instant le colloque du 29 novembre était dans sa plus grande intensité : la convergence de militants venus d'horizons éloignés, dans la découverte du bien commun concret à défendre.
L'écologie intégrale n'est pas une esquive de l'écologie environnementale véritable, c'est-à-dire contestataire et combattante. L'écologie humaine ne peut (ce serait un scandale) être une ruse du système économique pour ne s'occuper que de l'homme, en le dédouanant de ses responsabilités envers le reste de la création ! (...)
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Re: « Sauver la création. Écologie enjeu spirituel »
Un autre retour :
la suite sur http://www.lavie.fr/blog/mahaut-herrmann/ne-devenez-pas-ecologistes-soyez-chretiens,3762(...) Tout d’abord, un ton incisif qui tranche avec certaines circonvolutions épiscopales prudentes en matière écologique. Ainsi Mgr Wintzer a-t-il rappelé dès l’introduction l'importance de la préoccupation écologique pour les chrétiens, qui découle de la première phrase du Credo et n’est donc pas optionnelle, tout en soulignant que l'engagement des chrétiens se devait d’être positif puisqu'il naît de l’émerveillement humain pour la création donnée par Dieu. Et à la fin de la journée, en conclusion du colloque, à Thierry Jaccaud qui demandait pourquoi l'Église n'était pas plus entendue, il a répondu en demandant qui intimait à l'Église de se taire, et en constatant que « ceux qui lui intiment de se taire sont ceux qui veulent consommer tranquillement » (...)
La première surprise est venue de Michel Rocard, qui a affirmé que « le positivisme issu des Lumières rencontrait ses limites dans la crise écologique », que « les principaux coupables de la crise sont la cupidité et la voracité qui tend à vouloir accumuler toujours plus » et a exhorté les églises chrétiennes à parler plus fort . Le même Michel Rocard a eu cette parole forte - qu’on n’attendait pas forcément de lui : « il y a contradiction entre la pression croissante du système économique et les exigences de la nature ». Mgr Stenger a enchaîné en interpellant l’auditoire : « la terre n'a pas été faite belle pour être détruite » ; « ne nous contentons pas de chanter les psaumes de la Création sans venir en aide à nos frères victimes du saccage environnemental, saccage dont on connaît les causes ». De même, Dominique Bourg a vitupéré contre l’emploi de l’expression « crise environnementale », inadéquat puisqu'une crise est une perturbation entre deux normalités et que la crise environnementale n'est pas un moment charnière. Morceaux choisis d’un propos très applaudi : « en continuant à employer le mot crise, on est certains de ne pas agir » ; « l'origine de nos problèmes est spirituelle » ; « le système capitaliste a réussi à nous convaincre que notre soif de dépassement de soi pouvait être réglée par la consommation ». Interrogé sur sa conversion à la décroissance, l’ancien héraut du développement durable a tout simplement répondu « le développement durable était une démarche d’anticipation ; maintenant que le seuil critique est dépassé, il n’a plus aucun sens » (...)
Le rapprochement entre milieux écologistes et catholiques a été inauguré par le rappel d’une lettre de 2004 adressée à L’Écologiste par celui qui était alors le cardinal Ratzinger, incitant « à un approfondissement du dialogue entre la théologie catholique et les diverses pensées écologistes » et, « au sein de l’Eglise », « à une décisive prise de conscience de la responsabilité envers la Terre devant le Créateur » (...)
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Re: « Sauver la création. Écologie enjeu spirituel »
L'article de La Croix de Lundi :
http://www.la-croix.com/Religion/Actualite/Les-chretiens-s-emparent-de-la-question-ecologique-2014-12-01-1272720Les chrétiens prennent-ils au sérieux les questions environnementales ? Ont-ils conscience de leur responsabilité quant au respect de la création ? Alors que le pape François devrait publier une encyclique « écologique », ces questions étaient au cœur du 5e colloque de l’Observatoire Foi et Culture de la Conférence des évêques de France organisé samedi 29 novembre à Paris. « L’idée est moins de sauver la création que de sauver l’humanité », affirme Marianne Durano, coauteur de Nos limites, pour une écologie intégrale. La jeune agrégée de philosophie, par ailleurs membre du mouvement des « veilleurs », explique être arrivée aux questions écologiques en réfléchissant aux questions sociétales. À partir du constat que la consommation à outrance n’est pas bonne pour l’homme, elle a pris conscience que l’écologie était une réponse à une série de crises, non seulement environnementales, mais aussi sociales et économiques.
À ces crises, les réponses sont peu nombreuses, et ne viennent pas des politiques, a reconnu l’ancien premier ministre Michel Rocard. Qualifiant les partis politiques de « cadavres ambulants », celui qui fut l’initiateur de l’Appel de La Haye, en 1989, préconisant des mesures urgentes contre le réchauffement climatique, suggère « que les Églises se mettent à parler plus fort »
« Ne devenez pas ”écolos” mais soyez chrétiens », lance pour sa part Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de la revue L’Écologiste, rejoignant la position de Mgr Marc Stenger. « Respecter la nature n’est pas seulement pour ceux qui ont signé chez les Verts, c’est l’appel que Dieu nous adresse à tous ! La terre n’a pas été créée pour être détruite », rappelle l’évêque de Troyes, président du mouvement Pax Christi-France. « Dieu est tout sauf inconséquent », interpelle-t-il, invitant à prendre conscience du caractère non durable de notre modèle de développement. Cet appel a trouvé écho dans la présentation de plusieurs initiatives, tel le jeûne pour le climat, chaque premier vendredi du mois, auquel s’associe la Conférence des évêques de France.
« Les quatre derniers papes ont mis en place tous les éléments pour que la doctrine sociale de l’Église ne fasse pas l’impasse sur l’écologie », souligne le P. Dominique Lang, assomptionniste et accompagnateur du mouvement Pax Christi. En revanche, les évêques de France, dont trois se trouvaient dans l’assistance (Mgr Pascal Wintzer, archevêque de Poitiers, président de l’Observatoire Foi et Culture, Mgr Éric de Moulins-Beaufort, évêque auxiliaire de Paris, et Mgr Stenger) ont été à plusieurs reprises interpellés. Notamment par Thierry Jaccaud, leur suggérant de se montrer moins timorés, notamment sur la question du nucléaire. « Nous ne pouvons pas tout demander à nos évêques qui sont très peu à être formés scientifiquement », tempère le P. Lang, appelant les communautés à se saisir du sujet (...)
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Re: « Sauver la création. Écologie enjeu spirituel »
Autre retour :
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2014/12/05/l-ecologie-enjeu-spirituel-5504301.htmlJ’ai assisté samedi dernier au colloque « L’écologie, enjeu spirituel », organisé par la Conférence des évêques de France. J’y ai entendu des choses simples, qui montrent que l’enjeu écologique est intimement lié à notre condition humaine.
N’étant pas un spécialiste de la question, j’ai tendance à relier cet enjeu à ma propre expérience de père de famille. Existe-t-il des choses plus simples que celles que l’on apprend aux enfants ? Respecter le lieu où ils vivent, ne pas s’accaparer les biens qui sont à l’usage de tous, faire un usage raisonnable de leurs propres biens, prendre soin des objets afin qu’ils durent, ne pas gâcher la nourriture etc.
Seulement voilà, ces choses simples sont compliquées à mettre en œuvre. Spontanément, l’enfant n’apprécie pas les limites, endure mal la frustration, cherche à posséder pour son usage exclusif, n’est pas naturellement porté à fournir un effort qui ne lui paraît pas directement profitable. Et que dire de l’adulte… Voici notre condition humaine partagée.
A côté de cette condition, il y a les conditions sociales, économiques, spirituelles et culturelles. Le contexte rend la tâche encore plus ardue : l’appétit de possession et la culture de l’illimitation sont bien ancrés dans nos sociétés.
A partir de notre expérience humaine, nous pouvons percevoir que la compréhension de l’écologie est d’abord une affaire de juste anthropologie et de bon sens, comme l’est par exemple la famille. Je n’ai donc pas été surpris d’entendre Thierry Jaccaud, rédacteur en chef de la revue L’Ecologiste, raconter que le fondateur de sa revue était venu à l’écologie par l’anthropologie.
Thierry Jaccaud n’est pas catholique, mais il est un écologiste cohérent, qui s’appuie sur une juste anthropologie. Aussi est-il opposé à la loi Taubira, aux concepts de Genre qui nient la nature humaine, ou encore à la procréation artificielle. Et Thierry Jaccaud dit des choses simples, par exemple « qu’une croissance infinie dans un monde fini n’est pas possible ». Les arbres ne montent pas jusqu’au ciel, comme dit l’adage.
Rappelons quelques autres évidences : les ressources naturelles, notamment énergétiques, sont limitées ; l’activité économique ultra-productive est facteur de pollution ; l’ultra-production est liée à l’ultra-consommation ; l’être humain ne trouve pas son bonheur dans la satisfaction immédiate de ses appétits illimités. Nulle idéologie là-dedans, mais simplement le réel.
Dans ce contexte, il semblerait que l’homme contemporain manque de cette vieille vertu oubliée de tempérance. Je suis désolé, mais en parlant de vertu, je parle un peu de morale. Mais comme le dit Thierry Jaccaud, « si l’on renonce à parler de morale, c’est-à-dire du bien et du mal, il y a un moment où l’on renonce à dire quoi que ce soit ». Et Jaccaud de contester le relativisme, qui veut par exemple que toute technique soit moralement neutre.
Essayons donc de dire quelque chose. Qu’est-ce qui fait obstacle aujourd’hui à une compréhension partagée des choses simples de l’écologie ? Au fond, je pense que nous n’avons pas vraiment envie de changer nos modes de consommation. Et nous savons qu’au bout du chemin écologique, il y a la remise en cause d’un modèle économique auquel nous nous accrochons comme la bernique à son rocher…
Il y a ici quelque chose qui ressemble à un chemin de conversion. Bref, un enjeu spirituel…
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