Le monde est en train de «perdre la bataille» contre la progression de l'épidémie d'Ebola
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Le monde est en train de «perdre la bataille» contre la progression de l'épidémie d'Ebola
C'est encore un de ces sujets " qui me font mal au cœur " - non seulement à cause des souffrances et des morts, mais à cause de la surdité, de la pusillanimité et de l'hypocrisie des gouvernants à l'égard de ces populations prises au piège de l'épidémie. Cette épidémie selon les prévisions de l'OMS pourrait atteindre 20.000 cas - dont 60% de morts soit 12.000 décès.
En fait, il faut entendre une partie du discours de Jeanne Liu que j'ai entendu à la radio : " Il ne faut pas croire qu'en jetant une couverture à incendie sur les zones épidémiques, puis en se retirant le feu va s'éteindre tout seul. Quand la maison brûle il faut entrer dans la maison pour combattre le feu ".
L'accusation de Jeanne Liu porte - comme toujours - à deux niveaux,
- d'une part, elle accuse les dirigeants régionaux africains de s'être réunis à Accra le 26 août à propos de cette épidémie pour accoucher d'une souris, c'est à dire uniquement de mesures (pas forcément utiles) aux frontières. Un commentateur entendu sur RFI parlait en substance de " coalition d'irresponsables " (de mémoire, ce n'est pas le terme exact). L'incurie et le désengagement des élites politiques africaines est un paramètre cardinal de l'évolution de la situation et de sa solution ... il est totalement hypocrite d'en appeler à la responsabilité des Etats quand gouvernants et politiques sont aux abonnés absents ;
- d'autre part, elle accuse les instances bilatérales et multinationales : Etats Unis, France, Angleterre, Allemagne, Etats de Golfe ... OMS, ONU, UNICEF, Commission Européenne etc ... - qui ont toutes des représentants et observateurs qualifiés sur place de ne pas prendre conscience de l'inadéquation entre le problème et les moyens mis en œuvre - et de ne pas comprendre que dès maintenant une engagement - y compris en moyens humains - est urgent pour avoir des chances d'endiguer l'épidémie.
Je tente de reconstituer quelques propos de Jeanne Liu entendus sur RFI. Elle a parlé de :
- l'écroulement du système sanitaire (les centres de santé et hôpitaux sont fermés dans des régions entières le personnel ayant peur du contact avec les patients tout venants),
- du nombre important de soignants emportés par l'épidémie ;
- des hôpitaux réduits à n'être que des mouroirs où les malades sont livrés à eux-mêmes dépourvus de toutes assistance ;
- à la construction de crématorium en raison de l'accumulation des cadavres - au lieu de possibilité d'étendre les centres de prise en charge.
Mais il y a une autre question car la présentation des médias pousse l'opinion publique va comprendre : " OK, dans neuf mois, un an au pour 490 millions de dollars plus tout sera rentré dans l'ordre " ... c'est jouable " et puis ces gens sont dans des coins reculés de forêt inaccessible " .... de toute façon pas très accessibles - et il n'y a personne pour les voir mourir ... .... et puis " ces américains sont décidemment si ingénieux et on aura un vaccin expérimental dans quelques semaines "... " ah la science, c'est vraiment merveilleux ! "
Mais la question est de savoir sur quel " modèle épidémique " repose cette estimation de nos experts omniscients de l'OMS. L'extrapolation repose nécessairement sur les expériences d'épidémies antérieures : essentiellement en RCA, c'est inévitable. Mais nous trouvons nous dans une situation semblable à ce qui a été précédemment expérimenté ? ? ?
Est-ce pareil quand une épidémie localisée se développe en milieu forestier ou rural isolé et quand le phénomène se développe dans un milieu urbain disposant de moyens de déplacement comme les bus, taxis et avions ? En milieu géographiquement isolé, l'extinction de l'épidémie bénéfice de la disparition des cas contacts qui eux-mêmes tombent malades (y compris médecins et infirmiers d'où fermeture des hôpitaux) et meurent tandis que progressivement le pourcentage de sujets immunisés (malades guéris) augmente au point de rendre impossible la transmission. Point final.
Mais que va-t-il se passer quand l'épidémie bénéficient de plusieurs espaces d'expansion puisque l'épidémie actuelle touche au minimum 3 ou 4 pays. Si le milieu n'est pas isolé géographiquement, la diffusion de l'infection n'a pas les mêmes facteurs limitants. Un système sanitaire efficace assurant de dépistage précoce et une véritable mise en quarantaine - sans contamination des soignants - lors de la fréquentation des services de santé est susceptible de favoriser la limitation du développement de l'épidémie. Et bien entendu la vaccin dès qu'il sera disponible ...
L'avenir, assez effrayant il est vrai, le dira. Ce qui est certain c'est que le signal d'alerte sera tiré quand les pays développés seront directement menacés : 1 morts européen ayant autant de valeur d'alerte de la prétendue " communauté internationale " que 1.000 morts africains (sortant du débat sur la " Doctrine de la Découverte " et du traitement inégal des indigènes au 15ème siècle, je ne suis pas du tout dépaysé.
Le monde est en train de «perdre la bataille» contre la progression de l'épidémie d'Ebola qui frappe l'Afrique de l'Ouest, a déclaré mardi la présidente de Médecins sans frontières (MSF), Jeanne Liu. «En six mois de la pire épidémie d'Ebola de l'Histoire, le monde est en train de perdre la bataille pour la contenir.
Les dirigeants n'arrivent pas à bloquer cette menace transnationale», a poursuivi Jeanne Liu dans un discours prononcé aux Nations unies à New York, selon un communiqué de MSF International.
Le virus, contre lequel aucun traitement ni aucun vaccin n'existe, a fait plus de 1.550 morts sur 3.069 cas recensés au 26 août par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dont 694 au Liberia, 430 en Guinée et 422 en Sierra Leone.
Au rythme de contagion actuel, il faudra six à neuf mois et au moins 490 millions de dollars (373 millions d'euros) pour parvenir à maîtriser l'épidémie, qui risque de toucher 20.000 personnes, selon l'OMS.
http://www.leparisien.fr/societe/le-monde-perd-la-bataille-contre-ebola-estime-l-ong-medecins-sans-frontieres-02-09-2014-4104871.php#xtref=http%3A%2F%2Fwww.bing.com%2Fsearch%3Fq%3Debola%24form%3DIE10TR%24src%3DIE10TR%24pc%3DMAARJS
En fait, il faut entendre une partie du discours de Jeanne Liu que j'ai entendu à la radio : " Il ne faut pas croire qu'en jetant une couverture à incendie sur les zones épidémiques, puis en se retirant le feu va s'éteindre tout seul. Quand la maison brûle il faut entrer dans la maison pour combattre le feu ".
L'accusation de Jeanne Liu porte - comme toujours - à deux niveaux,
- d'une part, elle accuse les dirigeants régionaux africains de s'être réunis à Accra le 26 août à propos de cette épidémie pour accoucher d'une souris, c'est à dire uniquement de mesures (pas forcément utiles) aux frontières. Un commentateur entendu sur RFI parlait en substance de " coalition d'irresponsables " (de mémoire, ce n'est pas le terme exact). L'incurie et le désengagement des élites politiques africaines est un paramètre cardinal de l'évolution de la situation et de sa solution ... il est totalement hypocrite d'en appeler à la responsabilité des Etats quand gouvernants et politiques sont aux abonnés absents ;
- d'autre part, elle accuse les instances bilatérales et multinationales : Etats Unis, France, Angleterre, Allemagne, Etats de Golfe ... OMS, ONU, UNICEF, Commission Européenne etc ... - qui ont toutes des représentants et observateurs qualifiés sur place de ne pas prendre conscience de l'inadéquation entre le problème et les moyens mis en œuvre - et de ne pas comprendre que dès maintenant une engagement - y compris en moyens humains - est urgent pour avoir des chances d'endiguer l'épidémie.
Je tente de reconstituer quelques propos de Jeanne Liu entendus sur RFI. Elle a parlé de :
- l'écroulement du système sanitaire (les centres de santé et hôpitaux sont fermés dans des régions entières le personnel ayant peur du contact avec les patients tout venants),
- du nombre important de soignants emportés par l'épidémie ;
- des hôpitaux réduits à n'être que des mouroirs où les malades sont livrés à eux-mêmes dépourvus de toutes assistance ;
- à la construction de crématorium en raison de l'accumulation des cadavres - au lieu de possibilité d'étendre les centres de prise en charge.
Mais il y a une autre question car la présentation des médias pousse l'opinion publique va comprendre : " OK, dans neuf mois, un an au pour 490 millions de dollars plus tout sera rentré dans l'ordre " ... c'est jouable " et puis ces gens sont dans des coins reculés de forêt inaccessible " .... de toute façon pas très accessibles - et il n'y a personne pour les voir mourir ... .... et puis " ces américains sont décidemment si ingénieux et on aura un vaccin expérimental dans quelques semaines "... " ah la science, c'est vraiment merveilleux ! "
Mais la question est de savoir sur quel " modèle épidémique " repose cette estimation de nos experts omniscients de l'OMS. L'extrapolation repose nécessairement sur les expériences d'épidémies antérieures : essentiellement en RCA, c'est inévitable. Mais nous trouvons nous dans une situation semblable à ce qui a été précédemment expérimenté ? ? ?
Est-ce pareil quand une épidémie localisée se développe en milieu forestier ou rural isolé et quand le phénomène se développe dans un milieu urbain disposant de moyens de déplacement comme les bus, taxis et avions ? En milieu géographiquement isolé, l'extinction de l'épidémie bénéfice de la disparition des cas contacts qui eux-mêmes tombent malades (y compris médecins et infirmiers d'où fermeture des hôpitaux) et meurent tandis que progressivement le pourcentage de sujets immunisés (malades guéris) augmente au point de rendre impossible la transmission. Point final.
Mais que va-t-il se passer quand l'épidémie bénéficient de plusieurs espaces d'expansion puisque l'épidémie actuelle touche au minimum 3 ou 4 pays. Si le milieu n'est pas isolé géographiquement, la diffusion de l'infection n'a pas les mêmes facteurs limitants. Un système sanitaire efficace assurant de dépistage précoce et une véritable mise en quarantaine - sans contamination des soignants - lors de la fréquentation des services de santé est susceptible de favoriser la limitation du développement de l'épidémie. Et bien entendu la vaccin dès qu'il sera disponible ...
L'avenir, assez effrayant il est vrai, le dira. Ce qui est certain c'est que le signal d'alerte sera tiré quand les pays développés seront directement menacés : 1 morts européen ayant autant de valeur d'alerte de la prétendue " communauté internationale " que 1.000 morts africains (sortant du débat sur la " Doctrine de la Découverte " et du traitement inégal des indigènes au 15ème siècle, je ne suis pas du tout dépaysé.
Roque- Messages : 5064
Réputation : 23
Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Re: Le monde est en train de «perdre la bataille» contre la progression de l'épidémie d'Ebola
Merci Roque d'avoir ouvert le sujet..
J'ai bien peur que nous ne le fermions pas de si tôt...
Morts auquel il faudra ajouter tous ceux du à la désorganisation des systèmes de santé déjà précaire...
Si l’épidémie s'étend au Nigeria et atteint la région contrôlée par Boko Haram ....
J'ai bien peur que nous ne le fermions pas de si tôt...
Cette épidémie selon les prévisions de l'OMS pourrait atteindre 20.000 cas - dont 60% de morts soit 12.000 décès.
Morts auquel il faudra ajouter tous ceux du à la désorganisation des systèmes de santé déjà précaire...
J'ai entendu que 10% des décès étaient des soignants...du nombre important de soignants emportés par l'épidémie ;
Si l’épidémie s'étend au Nigeria et atteint la région contrôlée par Boko Haram ....
Idriss- Messages : 7127
Réputation : 35
Date d'inscription : 25/05/2012
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