Tareq Oubrou
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Re: Tareq Oubrou
Il faudra que Tareq aille chez Tariq faire un stage d'approfondissement
Ceci dit que cette boutade n'aille pas laisser croire que je fait le choix d'un Tariq contre l'autre.
Cette vidéo est très instructive...un poile trop apologétique mais l'homme en effet mérite le respect et l'écoute ...
L'allusion à la polémique avec Ramadan n'est pas très "cool" mais sur ce coup là Ramadan l' a bien cherchée. C'est la principale critique que j'ai d'ailleurs à faire à Tariq Ramadan ...c'est son désire d'avoir le leadership ....Je regrette parfois qu'il soit le "seul " intellectuel musulman médiatique , aussi brillant ...etc Mais Tariq Ramadan est peut-être responsable, voir l’organisateur volontaire de son isolement ...
Oui le voile n'est pas une obligation, oui le voile a été instrumentalisé ...etc oui spirituellement il y a des choses plus fondamentale que le voile ...Tareq Oubrou a raison de le dire et de l'argumenté ....
Mais sur la question de la visibilité, face à l'intolérance de la société française j'admet aussi comme recevable le point de vu de Ramadan. Dans le sens que c'est un prétexte , et si c'était pas le voile ce serait autre chose ...les robes sont trop longues, les barbes ...il y a toujours quelque chose . Il y a eu un moment ou faire le choix du voile était une affirmation , un moyen d'expression ...la mode venant , la banalisation avec le voile( En France ) n' a plus grand chose de religieux...surtout quand on voit les jeune filles aux sourcilles épilés le porter comme un accessoire de mode allant au marché , croisant trois jeunes apprentis salafi avec leur pantalon trop courts ( ce qui a l'avantage de mettre en valeur leurs Nikes...) ...c'est un peu folklorique...
Mais curieux tous de même que toute la famille de Oubrou jusqu'à ses plus jeunes filles le porte...
en conclusion la vidéo m' a donné envie de mieux connaitre Oubrou , j'ai été heureux de découvrir ses penchants pour le soufisme ...(autre point qui le différencie de Ramadan bien qu'il m'ait semblé que ce dernier avait un peu évolué et se montrait moins méprisant actuellement pour le Tassawuf ).
Ceci dit que cette boutade n'aille pas laisser croire que je fait le choix d'un Tariq contre l'autre.
Cette vidéo est très instructive...un poile trop apologétique mais l'homme en effet mérite le respect et l'écoute ...
L'allusion à la polémique avec Ramadan n'est pas très "cool" mais sur ce coup là Ramadan l' a bien cherchée. C'est la principale critique que j'ai d'ailleurs à faire à Tariq Ramadan ...c'est son désire d'avoir le leadership ....Je regrette parfois qu'il soit le "seul " intellectuel musulman médiatique , aussi brillant ...etc Mais Tariq Ramadan est peut-être responsable, voir l’organisateur volontaire de son isolement ...
Oui le voile n'est pas une obligation, oui le voile a été instrumentalisé ...etc oui spirituellement il y a des choses plus fondamentale que le voile ...Tareq Oubrou a raison de le dire et de l'argumenté ....
Mais sur la question de la visibilité, face à l'intolérance de la société française j'admet aussi comme recevable le point de vu de Ramadan. Dans le sens que c'est un prétexte , et si c'était pas le voile ce serait autre chose ...les robes sont trop longues, les barbes ...il y a toujours quelque chose . Il y a eu un moment ou faire le choix du voile était une affirmation , un moyen d'expression ...la mode venant , la banalisation avec le voile( En France ) n' a plus grand chose de religieux...surtout quand on voit les jeune filles aux sourcilles épilés le porter comme un accessoire de mode allant au marché , croisant trois jeunes apprentis salafi avec leur pantalon trop courts ( ce qui a l'avantage de mettre en valeur leurs Nikes...) ...c'est un peu folklorique...
Mais curieux tous de même que toute la famille de Oubrou jusqu'à ses plus jeunes filles le porte...
en conclusion la vidéo m' a donné envie de mieux connaitre Oubrou , j'ai été heureux de découvrir ses penchants pour le soufisme ...(autre point qui le différencie de Ramadan bien qu'il m'ait semblé que ce dernier avait un peu évolué et se montrait moins méprisant actuellement pour le Tassawuf ).
Idriss- Messages : 7081
Date d'inscription : 25/05/2012
Re: Tareq Oubrou
Bonjour tout le monde,
Je me permet de publier ici la réponse d'un frère au sujet du reportage réalisé sur Tareq Oubrou.
Je me permet de publier ici la réponse d'un frère au sujet du reportage réalisé sur Tareq Oubrou.
L'’homme paraît sincère et sympathique, mais ce que l’on perçoit dans ses discours, c’est qu’il reste sérieusement affecté par l’esprit moderne qu’il avait depuis ses débuts, lorsqu’il avait pour référence majeure Hassan al-Banna’, et qu’il n’a pas eu le temps d’améliorer en survolant du Guénon, même s’il s’est quelque peu éloigné de la doctrine des frères musulmans pour aller dans le sens de l’intégration de l’Islam dans le cadre républicain ou plutôt du monde moderne. Je dis cela parce l’esprit moderne qui n’est pas autre chose que l’esprit antitraditionnel est un sérieux handicap lorsqu’on prétend formuler une « sharî’a de minorité » sans avancer le fait qu’en réalité, il n’a aucune légitimité traditionnelle pour l’adaptation qu’il cherche à entreprendre quelque soit son érudition... Et le fait que ses amis juifs activistes socio-politico-religieux soient fiers de lui et son discours sentimentalo-moraliste dans le Mémorial de la Shoah ne rassure pas du tout concernant le volet intégrité traditionnelle.
D’ailleurs, il est curieux que Tareq Oubrou semble confondre « religion » avec « religiosité » lorsqu’il affirme : « on ne peut pas concepter ni concevoir une religiosité en dehors des valeurs de la République » (Islam en France). Par cette affirmation, qui d’ailleurs revient souvent dans ses discours, Tareq Oubrou correspond à ce que René Guénon disait dans La réforme de la mentalité moderne : « on confond la religion avec une vague religiosité, on la réduit à une morale ; on diminue le plus possible la place de la doctrine, qui est pourtant tout l’essentiel, ce dont tout le reste ne doit être logiquement qu’une conséquence. »
Ce « Grand-Imam » nommé par la République dit aussi : « la sharî’a c’est une interprétation de la Loi à la lumière du contexte où se trouve la communauté musulmane, notamment les valeurs de la République et qui sont la lumière qui nous guident justement dans l’interprétation de nos lois » (Islam en France). Cela signifierait-il que les Droits de l’Homme et autres valeurs antitraditionnelles seraient donc la « lumière » qui guiderait Tareq Obrou dans l’interprétation de la Loi divine au détriment du Droit sacré ? Ou bien répond-il ce que veulent entendre les médias français quitte à déformer la tradition ?
L’esprit moderne et par conséquent antitraditionnel, on l’entend dans ses discours lorsqu’il avance les mots épistomologie, théorie de la Connaissance, psychanalyse, etc… Et aussi dans certains arguments avancés par Tareq Oubrou : il ne s’agit pas de doctrine traditionnelle, mais d’argumentation socio-économique. Pour le voile, « c’est clair et net, les études et l’avenir professionnel et économique d’une femme est plus important que le foulard » (cf.vidéo : pourtant sa femme et sa fille sont voilées). Il réfute le mariage gay non parce que cela va à l’encontre de la Loi divine mais parce ce serait l’acceptation de la polygamie [conditionnée par de nombreuses règles et conditions, afin d'éviter les dérives et les abus] pourtant permise par la Loi divine : «si l'on accepte le mariage gay, pourquoi refuserait-t-on demain aux musulmans la polygamie ?».
Il dit en rigolant à 24’39 : «J’étais avec un turban, un selham, il me manquait que le cheval.». Rappelons que ainsi que l’a affirmé René Guénon : «Dans la tradition islamique, le turban, considéré plus spécialement comme la marque distinctive d’un sheikh (dans l’un ou l’autre des deux ordres exotérique et ésotérique), est désigné couramment comme tâj el-Islâm ; c’est donc une couronne (tâj), qui, dans ce cas, est le signe, non du pouvoir temporel comme celle des rois, mais d’une autorité spirituelle. Rappelons aussi, au sujet du rapport de la couronne avec les rayons solaires, la relation étroite qui existe entre son symbolisme et celui des cornes, et dont nous avons déjà parlé.» (Symbôles fondamentaux de la Science sacrée, XL - Le Dôme et la Roue).
Ghazali- Messages : 296
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Re: Tareq Oubrou
Merci beaucoupGhazali a écrit:Je me permet de publier ici la réponse d'un frère au sujet du reportage réalisé sur Tareq Oubrou
...Auriez-vous un lien pour indiquer la source de cette réaction ?
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Re: Tareq Oubrou
-Ren- a écrit:Merci beaucoupGhazali a écrit:Je me permet de publier ici la réponse d'un frère au sujet du reportage réalisé sur Tareq Oubrou
...Auriez-vous un lien pour indiquer la source de cette réaction ?
C'était lors d'une discussion privée entre plusieurs personnes et moi-même. Il n'y a donc pas de source consultable.
Ghazali- Messages : 296
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Date d'inscription : 02/11/2012
Re: Tareq Oubrou
Pas grave ; c'était juste une demande au cas oùGhazali a écrit:pas de source consultable
Encore merci !
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Re: Tareq Oubrou
Ah bon, le voile n'est pas une obligation?
Depuis quand?
Depuis quand?
alterego- Messages : 8
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Re: Tareq Oubrou
Autant je suis d'accord avec Tareq Oubrou quand il parle de priorités qui ont été inversées par des musulmans à notre époque, autant le voile n'en reste pas moins "fortement recommandé" si ce n'est obligatoire (mais c'est superlatif, comme les péchés : l'abstention d'un grand péché ne doit pas exclure l'abstention d'un péché moins grave).
Ghazali- Messages : 296
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Re: Tareq Oubrou
@Ghazali,
C'est important de souligner cette nuance qui existe entre les différentes obligations religieuses. J'ai souvent remarqué qu'on conseille les jeunes filles de porter le voile sans même leur parler de la prière qui demeure le deuxième pilier de l'islam. Il y a deux extrêmes dans les quels il ne faut surtout pas tomber, le culte du hijab d'un côté et son rejet de l'autre.
C'est important de souligner cette nuance qui existe entre les différentes obligations religieuses. J'ai souvent remarqué qu'on conseille les jeunes filles de porter le voile sans même leur parler de la prière qui demeure le deuxième pilier de l'islam. Il y a deux extrêmes dans les quels il ne faut surtout pas tomber, le culte du hijab d'un côté et son rejet de l'autre.
alterego- Messages : 8
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Re: Tareq Oubrou
Et vive le "juste milieu"alterego a écrit:Il y a deux extrêmes dans les quels il ne faut surtout pas tomber, le culte du hijab d'un côté et son rejet de l'autre.
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Re: Tareq Oubrou
le principe même de l'islam!!
le juste milieu!
le juste milieu!
alterego- Messages : 8
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Re: Tareq Oubrou
"Le khimâr (cachant les cheveux et le cou) et le jilbâb (qui cache décemment le reste du corps) sont des prescriptions vestimentaires divines qui ne sont abrogées par aucun autre texte. Objectivement, s'il y avait le moindre soupçon sur cette norme, je serais le premier à prôner sa levée."
Tareq Oubrou, dans un livre entretien avec la sociologue Leïla Babès: "Loi d'Allah, loi des hommes" (2002)
"Quant au voile, je n'ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure."
Tareq Oubrou, dans un entretien de l'Express (2012)
Tareq Oubrou, dans un livre entretien avec la sociologue Leïla Babès: "Loi d'Allah, loi des hommes" (2002)
"Quant au voile, je n'ai trouvé aucun texte qui oblige la femme à se couvrir la chevelure."
Tareq Oubrou, dans un entretien de l'Express (2012)
Ghazali- Messages : 296
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Re: Tareq Oubrou
En allant chercher plus loin dans le temps, on trouverait d'autres évolutions... Ce qui est intéressant, c'est de connaître ses raisonnements (comme pour n'importe qui d'autre)
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Re: Tareq Oubrou
-Ren- a écrit:En allant chercher plus loin dans le temps, on trouverait d'autres évolutions... Ce qui est intéressant, c'est de connaître ses raisonnements (comme pour n'importe qui d'autre)
Exact. As-tu les arguments qu'il a utilisé pour légitimer son changement de position sur le sujet ?
Ghazali- Messages : 296
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Re: Tareq Oubrou
Pour l'instant, non. Si j'en trouve le temps, ou si j'ai à nouveau l'occasion de le rencontrer, je creuserai la question ?Ghazali a écrit:Exact. As-tu les arguments qu'il a utilisé pour légitimer son changement de position sur le sujet ?
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Re: Tareq Oubrou
Je suivrai de près car c'est justement ce qui m'intéresse: non pas la réponse "oui" ou "non", mais le cheminement spirituel et intellectuel par lequel il y arrive.-Ren- a écrit:Pour l'instant, non. Si j'en trouve le temps, ou si j'ai à nouveau l'occasion de le rencontrer, je creuserai la question ?Ghazali a écrit:Exact. As-tu les arguments qu'il a utilisé pour légitimer son changement de position sur le sujet ?
Jusqu'à présent, je n'ai lu que de vagues interprétations sociologiques peu convaincantes ( je remarque que mon scepticisme à l'égard de sa démarche, malgré le respect de sa personne, est assez bien partagé par nos amis musulmans qui interviennent ici)
Re: Tareq Oubrou
idemYahia a écrit:Je suivrai de près car c'est justement ce qui m'intéresse: non pas la réponse "oui" ou "non", mais le cheminement spirituel et intellectuel par lequel il y arrive
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Re: Tareq Oubrou
http://www.yabiladi.com/articles/details/14723/l-imam-franco-marocain-tareq-oubrou-nomme.htmlL’imam de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou, s’est vu décerner la légion d’honneur, lors de la traditionnelle promotion de la légion d’honneur, mardi 1er janvier. Homme de sciences et de religion, au sens le plus littéral qu’il soit, il a souvent été décrié pour ses prises de positions : trop peu musulmanes pour certains musulmans, et tout simplement islamistes pour l’extrême droite.
Souvent pris entre deux feux, il a plusieurs fois précisé ses positions dans des livres (...) Pris entre son emploi d’imam au quotidien et les interpellations permanentes des hommes politiques sur le voile, l’islamisme ... il peine à réaliser ce qu’il considère comme sa vocation. «L’imam doit en permanence concilier ses convictions théologiques et la réalité d’une communauté qui vie une certaine réalité sociologique, économique et psychologique. C’est un exercice très difficile», explique-t-il. Pour lui un imam est une interface : «Il est la référence pour les musulmans mais aussi la référence pour toute la société française»
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Re: Tareq Oubrou
Comme le disait Dieudonné, le fait de recevoir un prix ou une médaille par le gouvernement actuel (régime corrompu, anti-spirituel, de nature anti-religieuse dans les faits, contre la justice et l'équité pour tous), c'est un mauvais signe. Tareq Oubrou est un penseur très instruit et intelligent, et j'espère qu'il ne se perdra pas en cours de route à cause de tous les compromis, pressions et de toutes les concessions qu'il doit faire pour ne pas être censuré ou diabolisé.
Ghazali- Messages : 296
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Date d'inscription : 02/11/2012
Re: Tareq Oubrou
Je me joins à cette prièreGhazali a écrit:j'espère qu'il ne se perdra pas en cours de route à cause de tous les compromis, pressions et de toutes les concessions qu'il doit faire pour ne pas être censuré ou diabolisé.
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Re: Tareq Oubrou
Un article récent :
http://www.filsdefrance.fr/articles/pour-une-visibilite-musulmane-discrete-par-limam-tareq-oubrou/J’ai toujours prôné une visibilité religieuse modérée en général. Elle consiste concrètement pour notre cas à relativiser cette pratique particulière qui obligerait la musulmane à se couvrir les cheveux. C’est ce qu’on appelle à tort «foulard islamique» ou «voile islamique»
Mais si j’appelle à une certaine visibilité musulmane discrète, je reste un peu libéral et défends en même temps la liberté de conscience, les convictions et le choix volontaire d’avoir des pratiques religieuses, tant que cela ne trouble pas l’ordre public et tant qu’elles ne sont pas nocives pour la société de manière avérée, même si je ne les partage pas.
En tant que musulman théologien engagé et en tant que citoyen, je considère comme impératif pour les musulmans de faire un peu de ménage et de mettre un peu de bon sens dans leur pratique religieuse. Selon moi, se couvrir les cheveux, pour la musulmane, relève d’une «prescription équivoque et mineure». Autrement dit, elle repose sur un ou deux passages coraniques amphibologiques et sur des hadiths (communication orale) du Prophète, dont l’authenticité n’est pas certaine.
Rappelons que nous avons plus de textes qui demandent, par exemple, aux hommes de garder leur barbe que de textes qui demandent aux musulmanes de couvrir leurs cheveux, abstraction faite de leur authenticité et de leur sens discutables. Or il y a chez certains musulmans plus de focalisation sur le foulard des femmes que sur la barbe des hommes, lesquels ne se gênent pas pour se raser sans trop se soucier des textes. Quant à ceux qui la portent, ils ne sont pas du tout inquiétés par les lois de la République.
La sociologie de cette pratique nous indique que de «l’ostentation islamique», le «voile islamique» est passé à «l’ostentation esthétique» ; d’un objet de pudeur à un objet de séduction. Une tendance. Des filles qui portent le foulard avec un pantalon serré, ou des vêtements moulants ou transparents, laissent à penser que le sens initial du foulard se perd peu à peu. Il est devenu une tendance un «objet culturel». Aujourd’hui, on organise des défilés de mode du hidjab (voile laissant le visage apparent). Rien à voir avoir avec la pudeur. On a l’impression de voyager dans un conte des Mille et Une Nuits. Le pire, c’est que de plus en plus de filles qui portent le foulard ne font pas leurs cinq prières canoniques quotidiennes, deuxième pilier de l’islam pourtant, après l’attestation de foi. Faudrait-il prendre ce foulard au sérieux ?
D’autres considèrent que le foulard symbolise une consécration, un acte de baptême, un rite de passage pour la fille. Là on pourrait vraiment parler d’un égarement.
C’est à cet égard que j’en appelle aux imams et aux prédicateurs pour qu’ils assument leur responsabilité, remédient à ce désordre religieux et corrigent un discours importé d’ailleurs et d’un autre âge, et qui est en train d’orienter les musulmans vers des pratiques mineures et sans issue, des pratiques exotiques qui trouvent un terreau favorable, celui d’une psychologie identitariste et d’opposition.
Tous les canonistes musulmans considèrent que se couvrir les cheveux n’est pas un acte cultuel (‘ibâdâte), mais relevant du relationnel (mu’amalâte), c’est-à-dire de l’éthique qui intègre les coutumes et les traditions, même ceux qui considèrent que cet acte est obligatoire. Le couvre-chef de la musulmane n’est pas comme une kippa ni comme une croix. Il n’est donc pas un signe religieux, un «objet cultuel»
L’islam étant une religion aniconique, théologiquement parlant il n’est symbolisé par aucun objet ni par aucune couleur. Ni croissant, ni couleur verte, ni habit, ni minaret, ni voile ne sont des symboles de l’islam, contrairement à ce qui est répandu. Donc le concept même de «signe religieux» n’est pas approprié à la théologie musulmane. L’interdiction du foulard dans les écoles comme «signe religieux ostensible» est une immixtion dans les affaires intérieures de la religion, une hérésie politique, dirais-je, dans la mesure où le politique fait de la théologie en déterminant ce qui est modéré ou pas et ce qui est un «signe religieux» ou pas.
En effet, l’islam est une religion qui ignore le concept d’«objet cultuel». Se couvrir les cheveux est un comportement lié au corps, similaire par exemple à celui du port de la barbe. Doit-on dans ce cas considérer la barbe elle aussi comme un «signe religieux ostensible» et donc obliger les garçons musulmans au lycée à se raser ? Pourquoi donc cette double focalisation sur la femme musulmane ?
Dans cette histoire de bras de fer, c’est la femme qui est la victime, doublement victime. D’une part, les musulmans la culpabilisent si elle découvre ses cheveux, ce qui est, d’après moi, théologiquement grave, d’autre part, le législateur laïque donne l’impression de la traquer partout, de l’école jusque dans la rue, et de l’enfance jusqu’à l’âge adulte.
Ce genre de traitement symptomatique ne fait que doper la résistance et l’entêtement chez nos jeunes. Il est contre-productif. Nous sommes en train défaire un mauvais diagnostic en confondant la cause avec l’effet, le symptôme avec l’éthologie (...)
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Re: Tareq Oubrou
Point qui reste à prouver... l'aniconisme n'est pas du tout coranique, et n'est pas accepté par l'ensemble des écoles islamiques, à l'inverse du voile qui a toujours été obligatoire selon les juristes toutes traditions confondus.Tareq Oubrou a écrit:L’islam étant une religion aniconique, théologiquement parlant il n’est symbolisé par aucun objet ni par aucune couleur.
Ishraqi- Messages : 530
Réputation : 0
Date d'inscription : 07/06/2013
Re: Tareq Oubrou
Salut ,
J'ai l'impression que le combat que désire mener Tareq Oubrou est perdu d'avance . Non pas que je sois fataliste , mais je n'ai pas l'impression qu'il se rende compte de l'obscurantisme sévissant au sein de la population musulmane d'une part et de l'autre (enfin c'est mon impression) on ne veut pas de l'islam en France .
Le Voile est devenu un symbole , le symbole de l'islamisation et la manifestation de "l'envahisseur" et il est devenu le symbole de la défense de ses droits pour les musulmanes qui voient dans ce combat la manifestation de leur amour pour l'islam .
J'ai l'impression que le combat que désire mener Tareq Oubrou est perdu d'avance . Non pas que je sois fataliste , mais je n'ai pas l'impression qu'il se rende compte de l'obscurantisme sévissant au sein de la population musulmane d'une part et de l'autre (enfin c'est mon impression) on ne veut pas de l'islam en France .
Le Voile est devenu un symbole , le symbole de l'islamisation et la manifestation de "l'envahisseur" et il est devenu le symbole de la défense de ses droits pour les musulmanes qui voient dans ce combat la manifestation de leur amour pour l'islam .
red1- Messages : 831
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Date d'inscription : 11/02/2011
Re: Tareq Oubrou
Pour le "d'une part et de l'autre", je te suis totalement ; d'où, d'ailleurs, ce sujet que je lançais il y a peu : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2093-montee-de-l-islamophobie-ou-montee-des-radicalismesred1 a écrit:d'une part et de l'autre
Mais si le problème de la multi-radicalisation de la société française me semble une évidence, il n'en demeure pas moins que je place avant tout ma confiance en Dieu, et je me fie en Son "dessein bienveillant". Quant bien même les avis réfléchis (je dis bien : "réfléchis" ; je ne prétends pas donner raison ou tort !) de personnes telles que T. Oubrou, T. Ramadan et bien d'autres sembleraient minoritaires, peu importe ! Si Dieu veut, ces hommes seront peut-être un jour semence de renouveau.
Wa Allahu a'lam !
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Re: Tareq Oubrou
Une interview récente :
http://www.zamanfrance.fr/article/tareq-oubrou-personne-frustree-ne-peut-penser-religion-5752.html(...) Vous appelez régulièrement les musulmans à faire preuve de visibilité modérée. Quel sens précis donnez-vous à cette expression ?
Le mot visibilité a ici un sens pratique et religieux dans la mesure où il y a également des pratiques invisibles liées au cœur, qui sont les plus importantes. Plus on est discret, plus on est humble, plus on est près de Dieu en général. Même l'aumône secrète est préférable à l'aumône publique. La même règle s'applique pour les prières surérogatoires qui doivent être accomplies de préférence chez soi. Il s'agit d'une discrétion et d'une invisibilité agissante. L'invisibilité n'est pas l'extinction. Il ne faut donc pas s'étaler mais se recentrer sur les pratiques les plus essentielles dont certaines sont visibles comme les 5 prières, à la mosquée. Le Prophète en arrivant à Médine a commencé par construire une mosquée, sans minaret, discrète.
Le problème est que les apparences des musulmans ne sont pas proportionnelles à leur enracinement dans la foi. Nous donnons l'impression d'être très religieux comme une plante dont la tige ne serait pas proportionnelle aux racines. Il suffit d'une petite tempête pour qu'elle disparaisse. Cette position m'est dictée par conviction théologique et canonique mais aussi par tempérament. On a engagé les musulmans dans des pratiques mineures aux dépens des cinq prières, de la foi. Des pratiques qui, certes, se fondent sur des Textes mais qui n'ont pas cette ampleur dans l'échelle canonique. On a mis ce qui relève des cultures dans l'éthique, on a mis l'éthique dans le culte et le culte dans le dogme. C'est très dangereux.
A quoi pensez-vous exactement ?
Quand j’entends des musulmans me dirent que le foulard fait partie du dogme, je dis stop ! Le foulard n'est pas un objet cultuel. C'est un vêtement éthique qui traduit une pudeur. Il faut resituer les pratiques à leur juste place. Après, les gens sont libres de pratiquer ou non.
Maintenant, nous avons des milliers de lois et de hadiths dans le fiqh. Va-t-on pratiquer tout cela ? Pourquoi orienter les pratiques vers cette zone-là ? Il y a là un rapport identitariste par rapport à la religion, qui traduit une rupture par rapport à la société alors que d'autres pratiques sont délaissées comme la piété filiale, la gentillesse envers autrui, la générosité. J'invite les musulmans à ne pas avoir seulement une visibilité en terme de revendications mais aussi de comportements.
Diriez-vous de cette situation qu'elle est le produit d'une orientation des discours de la part des précepteurs de l'islam (imams, leaders d'opinions, ndlr) ou obéit-elle à un choix volontaire des musulmans dans l'offre religieuse qui leur est-faite ?
Je fais partie de ces imams qui ont crée dans les années 1980 cette visibilité religieuse dont nous souffrons aujourd'hui. A cette époque, il s'agissait d'une pratique de finition et de parachèvement. Aujourd'hui, on commence par là alors que les prières sont négligées. L'islam est une religion qui se partage et pas qui se referme. Mais des musulmans l'utilisent comme un bouclier identitariste. Or, Dieu est le Dieu des mondes.
Ce comportement est le résultat à la fois d'un égoïsme et d'un esprit de revendication qui est le fruit de la société de consommation. Les frustrations culturelles se mélangent avec le rapport au Divin.
Considérez-vous que les imams devraient ne pas encourager les jeunes filles à porter le voile si celui-ci est synonyme de relégation sociale ?
Il faut seulement expliquer la place et l'importance des pratiques. Et nécessité fait loi. Le musulman doit avoir des principes fermes mais il faut lui donner la pédagogie de les négocier en fonction de la réalité. Quand la contrainte s'intensifie, la dérogation s'élargit et vice versa, ce qu'on appelle le dynamisme de la shari'a. Il ne faut pas donner des produits finis et livrés dans le moule. Certaines femmes sont capables de porter le foulard et d'assumer psychologiquement ce choix, d'autres non. Une partie des hanafites considèrent d'ailleurs que les cheveux ne font pas partie des parties intimes de la femmes qui doivent être recouvertes.
Il faut cesser de faire culpabiliser ces jeunes femmes. Elles ne sont pas moins pieuses ni moins musulmanes que celles qui le portent. Une femme qui coiffe ses cheveux et les accompagne d'une tenue vestimentaire pudique et adéquate est préférable à ces jeunes filles voilées mais parfois habillées de tenues moulantes ou plus impudiques. Les jeunes femmes qui le portent estiment le faire par liberté de choix. C'est faux. Elles le portent parce qu'on leur a dit que Dieu leur a demandé de le porter. C'est de l'arnaque et de la malhonnêteté.
Le foulard n'est donc pas une prescription dictée par les Textes ?
La barbe est davantage prescrite aux hommes que ne l'est le foulard, qui est devenu un objet obsessionnel. Le foulard est devenu le symbole de l'islam. Quand une chose autre que les 5 piliers de l'islam ou un élément de la foi, devient un slogan de l'islam, nous sommes dans l'innovation blâmable (bid'a). On en arrive au point où on amène un chrétien avec une croix, un juif avec une kippa et un musulman avec une barbe ou une musulmane avec un foulard.
En même temps, je respecte la liberté de conscience. Mais il faut dire les choses : il n'y a aucun hadith ni verset qui mette en garde la femme contre le fait de montrer ses cheveux. Maintenant, si une musulmane pratique correctement sa prière, ses obligations morales et souhaite porter le voile en l'assumant, il n'y a aucun problème.
Quel regard portez-vous sur la laïcité telle qu'elle est revendiquée en France ?
Le politique est en train de s'immiscer dans le théologique. Il déclare untel comme modéré, définit tel signe comme religieux. Le politique comme le juriste doivent veiller à l'ordre public et non faire de la théologie. Nous sommes dans une République qui est démocratique et qui dit démocratie dit pluralisme. La laïcité française a gardé les traces de la défiance à l'égard de l'Eglise catholique hier, et de l'islam aujourd'hui. Il y a la laïcité constitutionnelle et juridique et il y a la laïcité idéologique et historique. La laïcité française est en train de se crisper. C'est la peur qui a poussé le législateur à légiférer sur les signes ostensibles religieux.
Je dis donc aux musulmans : vous ne pouvez pas négocier votre présence en France en termes de droits. Vous devez le faire en terme de culture et d'enracinement. Il faut que vous soyez un organe de ce corps sociétal. Et pour être un organe, il faut savoir s'intégrer et arrondir les angles.
Si les musulmans ne doivent pas compter sur le droit pour s'intégrer, sur quoi doivent-ils compter alors ?
La France a son histoire. On ne peut pas en faire fi car cela nous rattrape. Je fais partie des premiers théoriciens à avoir considéré que le droit ne fait pas partie de la solution pour les musulmans. La solution réside dans le levier économique, la réussite scolaire aussi. Ce sont des mécanismes nécessaires puisque la revendication doit être proportionnelle à la présence et à la contribution dans une société. Sinon, on ne fait que renforcer cette image de l'immigré qui vient uniquement revendiquer des droits.
On est dans la guerre des perceptions. Toute cette culture lacrymale de l'islamophobie n'est pas digne du musulman. Il faut chercher les éléments de la force dans la foi et la rectitude. Ce n'est pas le vernis mais l'enracinement dans la tradition. Un droit s'arrache et ne se donne pas et pour s'arracher, il faut être fort. Etre fort c'est choisir la voie de l'économie, de la réussite scolaire et de l'engagement politique. La revendication permanente et le ressentiment sont spirituellement néfastes.
Estimez-vous que le rapport que les Turcs entretiennent avec l'islam, que l'on peut définir comme une synthèse culturelle avec la laïcité kémaliste, puisse constituer une source de réflexion intéressante pour les musulmans de France ?
Les Turcs sont plus apaisés dans leur rapport à la laïcité grâce à cette expérience historique. Leur psychologie ne souffre pas de complexe d'infériorité comme les Maghrébins. Les Turcs héritent de l'Empire ottoman et n'ont jamais été colonisés. Ils ne sont pas dans la revendication. Ce sont des travailleurs pragmatiques. C'est une présence d'entrepreneuriat et, en ce sens, ils sont exemplaires. Je suis aumônier dans les prisons et je n'ai jamais croisé de Turcs. Les Turcs en France, c'est une présence discrète et agissante.
Au niveau politique, l'islamisme turc est le modèle qui a le mieux réussi. C'est un islamisme pragmatique contrairement à l'islamisme arabe qui est idéologique, trop canonique, obsédé par le halal et le haram. Les islamistes du monde arabe ont importé ce bagage religieux dans l'exercice du politique. Les islamistes modérés de Turquie ne parlent pas du Coran, ils résolvent les problèmes. C'est l'incarnation d'un projet dans l'action. Les Arabes ont la parole, les Turcs ont l'action. On ne peut pas changer le monde avec des paroles mais on le peut avec des actes.
Le Diyanet a publié une vaste compilation de 17.000 hadiths, destinés à réactualiser le sens et la compréhension des sources religieuses à la lumière du contexte. On voit peu de projets de ce type en France. Pourquoi ?
Nous avons besoin d'une herméneutique, d'une interprétation des sources à la lumière du monde en général car tout est imbriqué. Pour ma part, je travaille modestement sur la théologie d'acculturation. Les traductions du Coran doivent être faites par des comités constitués de sociologues, de psychologues qui traduisent le sens au-delà de la lettre. Il manque des institutions qui puissent subventionner ce projet et des hommes qui permettent l'articulation entre la tradition et la modernité. Il faudrait des compétences diverses : un politologue, un philosophe, un psychanalyste... Il faut avoir à la fois l'intuition de la religion et celle de la réalité. Connaître le sens profond du paradigme coranique et l'esprit qui anime notre monde.
Cela demande de faire preuve de discernement et de sortir de l'égo. Toute pratique sincère vous fait sortir de vous-même pour vous réaliser dans l'altérité divine et mieux vivre avec les hommes. Il faut se dé-frustrer car une personne frustrée ne peut penser la religion. Celui qui a des comptes à régler ne peut pas penser la religion. Il pense sous l'effet de sa nature et non de l'exigence spirituelle de la shari'a.
Vous êtes très engagé dans le dialogue interreligieux. L'êtes-vous autant sur le plan du dialogue intracommunautaire musulman ?
Les musulmans n'ont pas la culture de la contradiction, ce que les savants des anciens appelaient al 'ilm khilafiyat (l'art de la disputation savante). Ils s'enferment dans un consensus mou, imaginaire et imaginé. Ils ont peur de dialoguer. Ils sont intolérants. Structurellement, nous sommes intolérants. Si je suis contre votre idée, vous considérez que je suis contre vous-même.
Je n'oblige personne à être d'accord avec mes idées, mais donnez moi la possibilité de dire ce que je pense. La vulnérabilité et la frustration créent une communauté virtuelle qui n'existe pas. Il faut être capable d'avoir un discours qui parle à tous. Or, les musulmans veulent un islam pour eux. J'ai plus de facilité à dialoguer avec un rabbin ou un prêtre qu'avec un imam. Et vu leur niveau théologique, ils évitent les débats par peur.
On vous a connu pour vos travaux sur la shari'a de minorité. Aujourd'hui vous élaborez une théologie de l'acculturation. Pouvez-vous nous en dire plus ?
L'acculturation signifie s'envelopper d'une culture. L'islam est comme un médicament. Il y a le principe actif et la forme. Il ne faut pas confondre le principe actif qui soigne et la forme qui permet la transmission du principe actif. Cette forme s'acculture. Dans notre contexte, je saisis l'occasion de la laïcité pour tester l'universalisme de la shari'a. Je pars d'une réalité pour éprouver le dynamisme de la shari'a. Il y a une acculturation de fait. Les musulmans sont des Français jusqu'à la moelle, même s'ils le refusent par schizophrénie. Moi, je veux conscientiser là-dessus. Il faut déculpabiliser les musulmans qui vivent cette tension entre l'appartenance à un peuple qui n'est pas majoritairement musulman et l'appartenance à une tradition qui est éternelle et universelle.
A quel défi devra répondre cette nouvelle théologie ?
Il faut changer notre perception. Nous souffrons de l'essentialisation mais nous avons également essentialisé l'Autre, l'ennemi métaphysique. Il faut intégrer l'Autre dans le dogme et la pratique. Vous changez la perception et vous donnerez une stabilité intérieure au musulman. Il ne faut pas s'identifier au modèle coranique mais s'y référer. S'identifier c'est s'aliéner. Se référer, c'est s'inspirer tout en conservant ce que je suis. On s'inspire du Prophète à partir de ce que l'on est. Il faut une visibilité qui crée du lien. L'islam en arrivant n'a pas créé de rupture et ne recherche pas le conflit. C'est une religion qui cherche la paix car c'est dans la paix et la continuité que l'on peut diffuser son message.
Y a-t-il une contradiction entre les principes coraniques et la réalité ?
Non, il faut seulement ajuster les principes pour qu'ils s'imbriquent avec la réalité, car la réalité est rebelle à nos concepts. Le Coran n'a pas anticipé la réalité. Il ne vient jamais avant une situation, toujours après. La théorie ne doit pas être une prison mentale mais être souple. C'est pour cette raison que j'ai changé mon avis sur un certain nombre de questions dont le foulard, car la psychologie de cette pratique a changé, ma lecture normative a changé. Il faut remettre l'homme dans le dispositif de la religion.
Le salafisme galvaudé veut faire disparaître l'homme et renforcer l'égo par le Divin. Dieu a impliqué l'homme pour qu'il assume la responsabilité de l'interprétation. Nous aurons le Dieu que nous méritons et la loi que nous méritons. Il faut donc responsabiliser les musulmans. Nous ne remettons pas en cause le Coran et la Sunna mais nous disons voilà l'interprétation que nous assumons pour vivre avec Dieu et parmi les hommes.
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Re: Tareq Oubrou
J'avais oublié de faire remonter cette info :
...On sent comme une pointe de reproche dans l'article...
Du côté de l'extrême-droite, c'est évidemment plus qu'une pointe :
http://oumma.com/15316/tareq-oubrou-nomme-chevalier-de-legion-dhonneurC’est la plus haute décoration honorifique française, l’attribution de la Légion d’Honneur ouvre le bal, chaque année, des remises de médailles sous les ors de la République, récompensant des promotions de plus en plus hétéroclites.
Bien que galvaudée et parfois même bradée avec l’érosion du temps, mais aussi de la valeur essentielle qu'est le mérite, cette insigne distinction, décernée dans les salons dorés du pouvoir, reste un honneur qu’un certain homme de foi, censé ne pas courir après les honneurs, n’a pas décliné.
Tareq Oubrou, l’imam de Bordeaux et notable de l'UOIF, qui est en odeur de sainteté depuis qu’il prêche l’invisibilité des musulmans de France après avoir longtemps prescrit le port du voile, fait partie des 681 personnalités distinguées pour les « mérites éminents acquis au service de la nation », et vient d'être élevé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur.
Ce prestigieux adoubement de la République laïque, qui flirte étonnamment avec la fameuse antinomie entre religion et politique, ne choque personne (hormis les sites d’extrême droite qui se déchaînent), et surtout pas le recteur de la mosquée de Bordeaux, dont la nouvelle rhétorique en faveur de la transparence de ses coreligionnaires a dû plaider pour lui…
Tareq Oubrou n’est certes pas le seul religieux à être promu, le prêtre Daniel Duigou et Mgr Antoine Hérouard, secrétaire général de la Conférence des évêques de France, l’ont été également (...)
...On sent comme une pointe de reproche dans l'article...
Du côté de l'extrême-droite, c'est évidemment plus qu'une pointe :
Tareq Oubrou est membre d’une des organisations les plus radicales de l’islam en France, l’UOIF (...) Son double langage, spécialité des Frères musulmans, est caché sous une fine pellicule, si fine que personne ne me fera croire que le meilleur d’entre nous, son principal sponsor, ne l’a pas remarqué (...) A-t-il dénoncé la sauvagerie de la tuerie antisémite de Toulouse et antifrançaise de Montauban, commise par un musulman qui suit les mêmes préceptes religieux que lui ?
Pas du tout ! Interrogé par Libération (3) qui lui demande ce qu’il a ressenti, il répond : « Un choc. Tout le monde était choqué ». Ah tout de même…. mais attendez… contre quoi a-t-il été choqué ? Par le massacre ? Pas du tout ! Ce qui l’a choqué, ce sont les conséquences pour les musulmans (...)
En revanche, toujours dans Libération il explique qu’ « il faut que l’histoire de la France soit réécrite à la lumière de la présence musulmane aujourd’hui ».
Pour un gouvernement qui trouve l’histoire de France « contestable idéologiquement », cela valait bien les honneurs de la légion
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Re: Tareq Oubrou
http://www.lescahiersdelislam.fr/Rencontre-avec-Tareq-Oubrou-La-situation-actuelle-au-Proche-Orient-Prise-de-position-de-T-Oubrou_a709.html(...) Les Cahiers de l'Islam : Que pensez-vous de la situation actuelle au Proche-Orient ?
Tareq Oubrou : Le conflit israélo-palestinien est entré encore une fois dans une nouvelle étape meurtrière.
A la politique coloniale d’Israël qui se poursuit au mépris des résolutions des Nations Unies s’oppose une réaction violente de Hamas. La logique autiste qui refuse de reconnaitre l’autre et qui profite de n’importe quel prétexte pour entrer dans un rapport de force obstiné ne peut que provoquer cette guerre asymétrique à laquelle nous assistons impuissants et dont les victimes sont toujours les mêmes : des civils innocents palestiniens.
Les images qui nous parviennent de Gaza sont choquantes. Elles créent en France une révolte, notamment au sein de la communauté musulmane, qui interprète le silence, la passivité ou l’ambiguïté des politiques à l’égard de ce drame humain comme une complicité.
Si la réaction de Hamas est perçu comme une provocation qui ne règle en rien le problème, la politique brutale d’Israël et disproportionnée dans ce conflit quant à elle porte préjudice en premier lieu à l’image de toute la nation juive dans le monde, laquelle ne pourrait être réductible à l’Etat d’Israël, encore moins aux politiques de ses gouvernements. Malheureusement le soutien systématique et explicite de la politique israélienne par certains groupes et institutions juifs de France n’aide guère à faire cette distinction.
Les Cahiers de l'Islam : Cette situation dramatique ne risque t-elle pas d'influer sur le climat entre communautés en France ?
Tareq Oubrou : Un double discernement s’avère nécessaire pour préserver le vivre ensemble dans une société française qui souffre déjà d’une double crise économique et identitaire :
Le premier consiste à mettre la religion à l’écart de ce conflit, car il s’agit d’un problème essentiellement politique et dont la solution ne peut être que politique. Par conséquent toute mobilisation des deux communautés par des discours religieux radicaux mènerait à trahir les enseignements mêmes de ces deux religions monothéistes qui fondamentalement aspirent à la paix et au respect de la dignité humaine. Et c’est à ce niveau d’action et de discours que les rabbins et les imams doivent s’y mettre avec sagesse et pédagogie.
L’autre discernement consiste à faire une démarcation citoyenne française qui passe par une modération des prises de positions politiques afin que les juifs de France ne donnent l’impression d’être plus israéliens que les israéliens et les musulmans de France plus palestiniens que les palestiniens.
Seule cette double démarcation lucide peut contribuer à partir de la France à renforcer l’option d’une paix durable au proche orient, laquelle ne peut l’être totalement que si elle est juste. Sinon elle ne serait que domination du plus fort et soumission du plus faible, et donc une paix fragile et précaire.
Enfin je rappelle que le droit de manifester ou de déclarer ses opinions en public est garanti par les valeurs de la République. Cependant, rien ne doit justifier les appels directs ou indirects à la haine et à l’importation de ce conflit sur le territoire français. Cela mettrait en cause le pacte républicain qui unit tous les français quelle que soit leur religion ou leur opinion politique (...)
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