BANGLADESH : des femmes et des jeunes filles défigurées à l'acide
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BANGLADESH : des femmes et des jeunes filles défigurées à l'acide
BANGLADESH: Les attaques à l’acide se poursuivent malgré de nouvelles lois
Les personnels de l’Acid Survivors Foundation expriment leur solidarité envers les victimes d’attaques à l’acide afin d'éveiller les consciences et lutter contre cette pratique
DHAKA, 6 janvier 2009 (IRIN) - Les attaques à l’acide perpétrées contre les femmes et les jeunes filles se poursuivent au Bangladesh, en dépit des campagnes de justice visant à enrayer leur généralisation.
D’après la fondation bangladaise Acid survivors Foundation (ASF), plus de 2 600 cas ont été rapportés depuis 1999. Les victimes de ces attaques, âgées pour la plupart de moins de 18 ans, sont dans la quasi-totalité des cas des femmes et des jeunes filles, affirme l'ASF, qui œuvre depuis près de 10 ans pour mettre un terme à la violence à l’acide.
Les principales causes de cette violence sont la dot, le refus des avances amoureuses, ou les conflits liés à la terre, a expliqué l’ASF. Assoiffés de revanche, les auteurs de ces attaques jettent de l’acide au visage de leurs victimes afin de les défigurer gravement, ce qui produit souvent des résultats effroyables.
L'acide nitrique ou sulfurique a un effet catastrophique sur la chair humaine, a précisé l'ASF ; il entraîne une fusion des tissus cutanés, laissant souvent apparaître les os sous la peau, et entraîne même parfois une dissolution des os.
Défigurés à vie, et gravement brûlés, de nombreux survivants perdent également la vue, d’un œil, voire des deux yeux. Pour certains, le traumatisme psychologique est tel qu'ils ne s’en remettent jamais.
En dépit de leur brutalité, un grand nombre de ces attaques ne sont jamais rapportées : « nombreux sont les incidents qui ne sont jamais signalés. [Les] médias ne couvrent que les cas traduits en justice », a expliqué à IRIN Rokhsana Akhter, activiste à Dhaka, avant d'ajouter : « les personnes défavorisées et impuissantes ne font pas appel à la justice. Leurs cas ne sont jamais révélés au grand jour ».
À la portée de tous
Malgré la dénonciation publique, se procurer de l’acide est toujours une tâche aisée.
À Dhaka, il est facile d’acheter de l’acide sulfurique pour seulement 0,44 dollar la livre (soit environ un demi litre). Le prix de l’acide nitrique est un peu plus élevé : il s’élève à 0,59 dollar la livre.
« Il vous suffit simplement de demander de l'acide aux commerçants. Ils vous fournissent la quantité requise », a expliqué Gopal Das, orfèvre dans le secteur de la ville de Tantibazar.
M. Das utilise de l’acide nitrique pour fondre l’or. Ne nécessitant que de très petites quantités, il ne s’est jamais donné la peine d'obtenir une licence, désormais obligatoire.
À l’instar de M. Das, de nombreux joailliers, et plus particulièrement les petits joailliers, se procurent et utilisent de l’acide, ce qui empêche un contrôle efficace de cette substance mortelle.
« La dernière fois qu’un tribunal mobile a fait une descente dans le secteur, c’était en mars 2008 », a dit Kazi Abdul Hamid, propriétaire d’une boutique de produits chimiques à Goal Nagar, le marché de gros de l’acide à Dhaka.
« Nous devrions disposer d’une équipe de contrôle distincte chargée d’encadrer l'utilisation et la vente d'acide ; or ce n’est pas le cas. Normalement, un tribunal mobile se déplace dans les magasins spécifiques et émet ou renouvelle leurs licences. Je suis incapable de vous dire quand la dernière visite a eu lieu », a affirmé Mohammad Zillar Rahman, gouverneur adjoint de Dhaka, dont le bureau est chargé de surveiller et contrôler le commerce d’acide dans la ville.
« La loi reste peu appliquée. Les auteurs de ces attaques sont toujours en mesure de se procurer de l'acide sur le marché », s’est lamentée Monira Rahman, directrice exécutive de l’ASF.
Photo: Shamsuddin Ahmed/IRIN
Les efforts déployés pour renforcer la prise de conscience et favoriser l’adoption de mesures gouvernementales plus strictes se poursuivent
Des efforts juridiques
Les efforts déployés pour lutter contre le crime ont eu un succès limité.
En 2002, le Parlement a adopté deux lois contre la violence à l’acide : en vertu de la loi de 2002 sur le contrôle de l’acide, la production, l’importation, le transport, la conservation, la vente et l’utilisation d’acide sans licence peut donner lieu à une peine de prison de 3 à 10 ans. Les personnes en possession de produits chimiques et d’équipements destinés à la production d'acide sans licence encourent la même peine de prison.
Un médecin a apporté une note d’optimisme : « depuis, nous avons constaté un déclin rapide de la violence à l’acide », a déclaré Shamanta Lal Sen, du service des grands brûlés et de chirurgie plastique de l’hôpital universitaire de Dhaka (DMCH).
D’après l’ASF, 221 et 192 personnes ont subi des attaques à l’acide en 2006 et 2007, respectivement. En 2000 et 2001, ces chiffres s’élevaient à 234 et 349, respectivement.
Combattre le crime
Un certain nombre d'organisations œuvrent pour combattre le crime, ou limiter ses conséquences.
L’ASF et le service des grands brûlés du DMCH s’efforcent de soutenir les victimes d’attaques à l’acide. La BRAC (Building Resources Across Communities), la principale ONG au Bangladesh, offre aux survivants une assistance logistique ainsi qu'un accès à des établissements de soins.
Des organisations d’assistance juridique, telles que ASK (Ain o Salish Kendra), et la BNWLA (Bangladesh National Women Lawyers’ Association), proposent une assistance juridique aux victimes des attaques à l'acide. Enfin, le quotidien populaire Prothom Alo collecte des fonds destinés à financer le traitement et la réadaptation des victimes, ainsi que des campagnes menées contre le crime.
Selon des groupes de défense des droits humains, outre au Bangladesh, les attaques à l’acide sont fréquentes dans un certain nombre de pays asiatiques, notamment le Pakistan, l’Inde, l’Afghanistan et le Cambodge.
http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?reportid=82226
Invité- Invité
Re: BANGLADESH : des femmes et des jeunes filles défigurées à l'acide
http://www.rue89.com/rue89-culture/2012/03/04/pakistan-un-oscar-pour-les-femmes-defigurees-lacide-229907La journaliste et documentariste pakistanaise-canadienne Sharmeen Obaid Chinoy vient de remporter l'oscar du meilleur court-métrage documentaire, relançant le débat dans son pays sur les femmes victimes d'attaques à l'acide dans le cadre familial (...) Presque tous les quotidiens pakistanais en ont fait leur une (The News, Dawn, Jang , Express News). Le Premier ministre a aussi annoncé qu'il décernait la plus haute distinction civile pakistanaise à Sharmeen Chinoy (...)
Saving Faces suit des Pakistanaises défigurées à l'acide et présente le travail du chirurgien britannico-pakistanais Muhammed Jawad, qui tente de leur rendre un visage. Les attaques à l'acide sont des «crimes familiaux» au Pakistan (souvent pour souçon d'adultère ou d'autres motifs liés à la vie de famille, ndlr), et une mascarade de justice permet souvent aux coupables d'échapper aux sanctions de leurs actes terribles. Le site du documentaire explique l'objectif du film, qui est avant tout de mettre un terme à ces agressions, et ne se veut pas seulement un «exposé de crimes horribles» (...)
La récompense de ce documentaire devrait permettre de mieux faire appliquer la loi de prévention et de répression des crimes commis avec de l'acide promulguée en décembre 2011. Un nouvel amendement permet de condamner les coupables à la prison à vie et au versement de dommages et intérêts à hauteur d'un million de roupies (environ 8 000 euros) (...)
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Re: BANGLADESH : des femmes et des jeunes filles défigurées à l'acide
En Inde :
http://fr.globalvoicesonline.org/2011/08/31/79319/Shirin Juwaley, jeune Indienne défigurée par une attaque à l'acide de la main de son mari, écrit sur son blog qu'elle s'est vue refuser l'admission dans une université de Mumbay. Dheera Sujan a écrit une lettre ouverte à la rectrice de l'université, qui craignait que les étudiantes aient peur du mariage après avoir vu le visage de Shirin
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Re: BANGLADESH : des femmes et des jeunes filles défigurées à l'acide
Site à consulter :
http://www.endvawnow.org/fr/articles/607-acid-attacks.htmlCe type de pratique néfaste consiste à jeter délibérément de l’acide sur une victime, généralement au visage. Outre un traumatisme psychologique, les attaques à l’acide causent de graves souffrances, entraînent des infections, défigurent la victime de manière irréversible et peuvent la rendre aveugle d’un œil ou des deux. Elles sont perpétrées pour différentes raisons, y compris par vengeance parce que l’agresseur a essuyé un refus à la suite d’une demande en mariage ou d’avances amoureuses ou sexuelles ; pour des conflits fonciers ; en raison d’un prétendu déshonneur ; et par jalousie. Bien que cette pratique soit essentiellement observée au Bangladesh, au Cambodge, en Inde et au Pakistan, des cas ont également été signalés en Afghanistan et dans certaines régions d’Afrique et d’Europe. Les experts associent en partie le recours à cette pratique à la facilité avec laquelle on peut se procurer les acides (...)
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