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L’homme qui n’avait pas de bras, ma mère, Arte, … et moi.

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Message  amandine Mar 23 Nov - 1:30

L’homme qui n’avait pas de bras, ma mère, Arte, … et moi.

Ma mère est folle. Mais elle se soigne. Souvent elle n’est pas folle. Donc du coup, elle m’a élevée à peu près normalement. Donc ma mère était folle ce jour là et à son retour, elle a demandé à se faire hospitaliser. Mon père a dit : « C’est mieux. Parce que ça ne va vraiment pas bien. A Paris, elle a attaqué la mafia roumaine. » Moi je n’ai rien répondu parce que j’étais tenue par le secret professionnel de femme « les femmes gardent des secrets, à plusieurs » et ma tante m’avait téléphoné il y a quelques jours pour me dire que ma mère avait attaqué un vendeur de chez feu vert. Afin de ne pas alourdir cette histoire, je n’expliquerai pas pourquoi cet homme avait bien mérité que ma mère lui prenne son ordinateur portable des mains et le jette à travers le hall d’accueil du garage. Surtout que j’ai encore une histoire de Syrien qui mériterait d’être secouru par ma mère et que je lui réserve ma conclusion. N’ayez pas peur, je semble confuse mais à la fin de ce récit, vous comprendrez tout. Si je ne m’essouffle pas avant l’épilogue, j’y caserai le vendeur de chez Feu Vert, parce que c’est léger et rigolo. Pas comme le reste de cette histoire.

Revenons donc à Paris. Mon père était venu de province pour trois jours afin d’assister à des réunions très importantes. Ma mère faisait des emplettes aux Galerie Lafayette. Enfin, elle se baladait émerveillée, ma mère sait s’émerveiller, surtout quand elle est folle, ça développe sa sensibilité. Vous constatez à ce niveau du récit que, comme le dit si bien le proverbe : La misère n’est pas que chez les riches. En face des galeries, il y avait un homme. Sans bras, sans pull, sans tee-shirt. Devant les Galeries, il y avait une équipe de journaliste qui tournait un reportage. C’était le mois de décembre. Donc, ma mère va voir l’homme sans bras et lui demande s’il a besoin d’aide. Il ne parlait pas français. Ma mère ne fait pas ce que font les gens normaux : elle ne renonce jamais. Le gars qui mendiait sur son carton, elle essaie de lui expliquer qu’il ne peut pas rester à demi-nu dans le froid. Que c’est dangereux pour sa santé, qu’il doit se faire aider. Elle repère au loin un autre homme qui les observe et qui semble être un genre de proxénète pour mendiant. Donc elle va le voir et le dispute. Comme il avait une grosse veste, elle lui dit de quitter sa veste pour la donner à son ami. Lui aussi il fait semblant de ne pas parler français, et surtout il ne répond pas et se recule, effrayé. Il avait bien raison d’avoir peur. Ce mec-là, il sait quand une femme est capable de lui prendre son ordinateur pour le faire voler. Il n’aurait pas été aussi stupide que le vendeur de chez Feu vert. Voilà, l’agression de la Mafia ne fut que verbale.

Je vais poursuivre avec les journalistes. Ma mère croyant très fort en Dieu, va voir les journalistes, affolée, inquiète pour l’homme à demi-nu. Elle leur dit, venez m’aider, il faut filmer cela, il faut interpeller la police, les gens, il faut qu’ils sachent. Il y a un homme sans manteau, et sans bras. Les journalistes ont répondu que ce n’était pas ça le thème de leur reportage. Ma mère les a insultés, accuser d’abandonner le monde, et tout un tas de propos que je ne vais pas rapporter ici. Mon père est arrivé récupérer ma mère au point de rendez-vous. Elle lui a dit fait quelque chose. Mon père a dû être malheureux. Pour ma mère plus que pour l’homme. Mais il n’a rien pu faire parce qu’il … Il était dépassé, bref, il était normal, comme nous tous. Pas comme ma mère. Ma mère, elle ne peut pas s’en remettre et pour lui faire lâcher l’injustice du monde quand elle y a planté ses crocs, il faut la bourrer de médicaments. Moi je pleure quand j’écris ça, mais ce n’est pas bien grave parce que j’ai un bon pull et j’ai deux bras aussi. Et j’ai aussi des papiers français donc l’assurance d’avoir toujours un pull si je n’ai plus de bras pour l’enfiler.
Je suis tellement fière de ma mère.

Parfois j’entends des gens normaux. Ils disent, « Oh, ces mecs, ils roulent en Mercedes ». Ils disent aussi que ce n’est pas vrai qu’il y avait un homme qui n’a pas de bras qu’ils les cachent dans leurs manches. Alors l’homme, il quitte son pull. Pour qu’on puisse le voir. Mais comme on est très fort, nous les gens normaux, on arrive à ne pas le voir quand même. On dit : « Ils n’ont qu’à travailler, ces fainéants » Il y a aussi des gens qui ne sont pas méchants. Ils disent juste « On ne peut rien y faire » et moi, je suis normale. La folie n’est pas toujours congénitale.
Après ma mère elle ne dort plus, parce qu’elle ne peut pas savoir qu’elle est au chaud quand il reste encore quelqu’un dehors. Alors vous voyez la taille du monde. Avant qu’on ait rentré tout ce peuple, il vaut mieux qu’elle prenne un cachet.

Un jour la télé a dit ceci : « On parle souvent des mafia Roumaine mais qu’en est-il vraiment ? Nous avons remonté la filière de la mendicité » Eux, c’était le sujet de leur reportage. Moi je me suis assise, et j’ai attendu la suite. J’ai vu des gens pauvres, j’ai vu comment ils s’organisaient, combien ils gagnaient, ce qu’il faisait avec leurs sous. C’étaient des hommes, des femmes, et des enfants aussi. Je n’en revenais pas. Ils voyageaient parfois à plusieurs, comme nous. Ils réfléchissaient à ce qui rapporte et comme si c’était moi, ils avaient conclu qu’il valait mieux emmener avec soi une personne incapable de travailler pour qu’on ne lui reproche pas d’être fainéant. Il y a des pays pauvres, il y a des gens pas dégourdis, il y a des situations infernales, il y a … Tout ça qui fait qu’il ne suffit pas de prendre une pioche et taper le sol pour sortir de la misère. J’ai pensé à ma mère. Et j’ai encore pleuré. Je me suis demandé si ceux qui n’ont pas connu ma mère ne pleurent pas. Parce que les mendiants, ça ne leur fait penser à rien. Quand on me demande de l’argent dans la rue. Je réponds d’un air distrait : « non merci » et je pars. Je suis très normale, comme vous pouvez le constater. Mais quand je pense à ma mère je pleure parce que personne ne lui a jamais dit qui sont les vrais fous. Et on s’est tous mis d’accord pour dire que c’était elle. Ce n’est pas plus juste que la distribution des manteaux sur la terre.

Il est tard, et en ouvrant « courrier international » j’ai lu ceci : A 15 ans, Mohammad Makhzoum a oublié l'enfance. Cet orphelin de la guerre en Syrie a abandonné l'école et travaille 12 heures par jour comme ferrailleur pour nourrir ses deux plus jeunes frères et sa soeur. Chaque matin à six heures, il se rend au travail où il fait fondre toute la journée le métal dans un large chaudron en plein air. Le soir, il revient chez lui s'assurer que ses frères et sa soeur ont fait leurs devoirs et leur préparer un repas.
Ca m’a fait mal et j’ai pensé à ma mère. Elle ne pourra pas. Il est trop loin. Personne n’ira voir Mohammad Makhzoum pour lui demander s’il a besoin d’aide. Et lui ne pourra pas venir ici pour être aidé car on a mis des policiers entre les pays pauvres et les pays riches. Et c’est bien normal. J’ai mal à ma mère, il est tard. Que Dieu protège Mohammad. Il devrait faire ça pour ma mère, parce qu’elle est la dernière sur cette terre à croire encore en Lui et Il lui doit bien ça.
Moi je vais me moucher, me coucher, tout oublier et aller travailler demain. Bonne nuit le monsieur qui n’avait pas de manteau. Bonne nuit Mohammad. Bonne nuit celui qui m’a lu. Bonne nuit le journaliste d’Arte qui répond à ceux qui disent que c’est la mafia. Toi t’es un homme bien. Bonne nuit maman. C’est nous les fous. Toi tu es merveilleuse. Comme ton rire.


Epilogue : Je ne sais plus comment je voulais raconter cette histoire de Feu vert. Dans ma tête c’était drôle. Et quand j’y pense en général je souris. Mais là comme je pleure… ça rendra moins bien que dans mon souvenir. Ma mère avait accroché sa voiture, et elle avait décidé de la faire réparer en cachette de mon père. Donc elle va avec sa sœur déposer la voiture et au retour la voiture n’était pas réparée, ils demandaient un prix trop cher et elle a refusé la transaction. L’homme a dit d’accord vous me devez x euros pour le devis. Ma mère n’a pas voulu car il avait été impoli avec le client précédent. Ma tante, qui n’est pas folle, a dit que le vendeur était un con et qu’il avait été odieux avec le client précédent. Je me répète, mais je sais d’expérience qu’on ne croit pas toujours les fous. Elle a dit au vendeur de chez Feu Vert, de lui rendre sa clé pour partir et il a refusé. Elle a pris son ordinateur portable et l’a jeté à travers la pièce. Il s’est éclaté au sol. Et tous le monde est resté sans voix. Le vendeur a voulu frapper ma mère. Ma tante l’a prise dans ses bras et a dit au vendeur « Je vous interdit de toucher ma sœur, elle est malade, elle prend des médicaments » Ma mère a pleuré. Ma tante m’a appelé. Quand on est toutes les trois quelquefois on dit « Le gars de chez Feu vert » et on rit. Ma Tante dit « La tête qu’il a fait » et si ma mère s’assombrit, elle ajoute : « Il l’avait bien mérité ».



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Message  Spin Mar 23 Nov - 15:57

C'est d'autant plus horrible que la mutilation peut avoir été opérée précisément dans ce but (pendant l'enfance), et si ce n'est pas le cas en l'occurrence on sait que ça l'est ailleurs.

Et on ne peut guère que passer son chemin après au mieux un geste symbolique, ou alors s'y attacher au point de laisser tout le reste. Quoi d'autre ?

Alors je n'ai pas mieux que de me répéter : "Ne courez pas nécessairement au secours de la souffrance des autres. Mais courez au secours de votre coeur s'il s'en émeut point" (Ji, Au-delà de, mais ne cherchez pas trop, c'est une brochure imprimée aux frais de l'auteur qu'un collègue m'a vendue il y plus de trente ans).



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Message  Idriss Mar 23 Nov - 18:49

Bonjour
C'est remarquablement bien écrit et  la construction narrative est très élaborée .
C'est une fiction ou une auto fiction?
Y a-t-il une source , un auteur?   Ce serait bien de le mentionner !




Dernière édition par Idriss le Ven 26 Nov - 21:13, édité 1 fois
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Message  Spin Mar 23 Nov - 18:56

Ah ben moi, j'ai marché !
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Message  amandine Mar 23 Nov - 21:31

Idriss a écrit:
Bonjour
C'est remarquablement bien écrit et  la construction narrative est très élaborée .
C'est une fiction ou une auto fiction?
Y a-t-il une source , un auteur?   Ce serait bien de le mentionner !

Oh merci beaucoup Idriss, je suis touchée que tu apprécies ce texte. C'est une auto "réalité", il n'y a pas une phrase qui soit fausse. Sauf que je me suis mouchée avant de l'écrire car c'était urgent. :lol:
D'ailleurs il y a une série de fautes et quelques phrases que je vais modifier maintenant que j'ai pris un peu de recul.


Alors je ne sais pas si tu as compris en trouvant le texte sur le forum monde de l'écriture, mais c'est bien moi qui en suis l'auteur. Par contre il y a dans cet autre forum mon identité IRL, et si ça ne te dérange pas, j'aimerai bien que tu effaces le lien. Je préfère éviter de trop me révéler ici.

Pour la forme, ça fait un moment que je n'écris plus mais hier, j'ai eu besoin de coller sur l'écran un trop plein de chagrin. Et puis après j'ai pas voulu l'effacer, parce que sinon, je me serai sentie trop vide. Je l'ai collé sur quelques forum en me disant qu'il passerait bien quelqu'un. Je suis venue très souvent ici, entre autres, j'ai lu pas mal d'articles toujours très intéressants que tu partages. Mais je ne veux plus me battre et je ne sais pas confronter mes idées sans me heurter et heurter en retour, ce n'est pas bon pour la paix.
Je vais quand même répondre à Spin, car j'ai été contente qu'une voix réponde quand je l'ai trouvé en sortant du travail.

Pour le fond, c'est ma mère en vrai. Mais elle n'est pas que ça. Le plus souvent, on ne voit pas tout ce qu'elle a en elle. Moi-même je l'ai compris qu'une fois jeune adulte. Elle a fait ce que je suis, car elle était ma norme et j'en suis très fière. Au quotidien, ça peut vite devenir relou, je suis partie vivre à l'étranger ^^ Mais on a rien sans rien. J'y pense souvent. Quand on aura guérit tous les fous, il n'y aura plus personne pour arrêter le vendeur de Feu Vert. Mais vivre avec ma mère tous les jours, c'est ... compliqué.


Dernière édition par amandine le Mer 24 Nov - 9:20, édité 1 fois
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Message  amandine Mar 23 Nov - 21:53

Bonjour Spin,

Tout d'abord je souhaite te remercier de m'avoir répondu, car j'avais, pour une raison qui m'échappe en partie, un grand besoin d'entendre une réponse. Par contre, comme ce fut le cas par le passé, ta réponse m'a fortement contrarié. Mais j'ai une idée de Romain Gary en tête, qui se tourne toujours contre le ciel pour chercher la bagarre jamais contre les hommes. Camus a dit : il n'y a pas les bons et les mauvais, seulement des fléaux et des victimes. Alors plutôt que me battre contre toi. Je vais juste te répondre ce qui me parait dangereux.


Spin a écrit:C'est d'autant plus horrible que la mutilation peut avoir été opérée précisément dans ce but (pendant l'enfance), et si ce n'est pas le cas en l'occurrence on sait que ça l'est ailleurs

Lorsque tu écris cela, tu contribues à une légende. Et cette légende a pour influence de déshumaniser l'autre. Qui sont ces gens qui mutilent des enfants pour gagner de l'argent? Ce sont de monstres ce ne sont pas des hommes. Ils sont ainsi par nature, ou bien, pire par culture. Ils ne peuvent pas changer, ou bien, c'est encore pire, il ne veulent pas changer. Ils ne sont pas comme nous et ne le seront jamais. Qu'il existe des cas exceptionnellement rares où cela se produit est possible, car en horreur, l'homme réussit toujours l'impossible. Mais en faire une généralité, ou un trait de caractère d'une population, cela est un mensonge.


Et on ne peut guère que passer son chemin après au mieux un geste symbolique, ou alors s'y attacher au point de laisser tout le reste. Quoi d'autre ?
Oui, c'est dur et je ne sais pas quelle est la réaction appropriée. Certainement de ne pas rester seul, de fonder ou rejoindre des associations qui permettent d'améliorer un peu le quotidien de ces personnes. Mais il faudrait aussi et surtout un changement structurel.


Alors je n'ai pas mieux que de me répéter : "Ne courez pas nécessairement au secours de la souffrance des autres. Mais courez au secours de votre coeur s'il s'en émeut point" (Ji, Au-delà de, mais ne cherchez pas trop, c'est une brochure imprimée aux frais de l'auteur qu'un collègue m'a vendue il y plus de trente ans).
Je ne sais pas si le coeur ému est suffisant. Moi je m'émeut puis je reprends ma vie l'instant d'après et ça n'a rien changé.
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Message  Spin Mar 23 Nov - 22:09

amandine a écrit:
Spin a écrit:C'est d'autant plus horrible que la mutilation peut avoir été opérée précisément dans ce but (pendant l'enfance), et si ce n'est pas le cas en l'occurrence on sait que ça l'est ailleurs
Lorsque tu écris cela, tu contribues à une légende.
Dans ce cas j'en suis dupe parce que je l'ai toujours vu présenté comme réel (edit : je ne me souviens pas l'avoir vu mentionné comme "légende urbaine" alors que le sujet m'intéresse). Mais je n'ai pas de source sous la main (à part tout ce que Victor Hugo mentionne en passant comme réel dans L'homme qui rit, ce qui date, mais l'humanité s'est-elle tellement améliorée depuis ?), donc je plaide la bonne foi et je laisse. Cela posé, la nature humaine est ainsi faite qu'on peut toujours s'attendre au pire au moins à la marge, dès lors qu'il y a un profit possible.
amandine a écrit:Je ne sais pas si le coeur ému est suffisant. Moi je m'émeut puis je reprends ma vie l'instant d'après et ça n'a rien changé.
Suffisant pour quoi ? Quoi que tu fasses ce sera au détriment d'autre chose. Il y a forcément des choix à faire.
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Message  amandine Mar 23 Nov - 22:37

Spin a écrit:
Dans ce cas j'en suis dupe parce que je l'ai toujours vu présenté comme réel (edit : je ne me souviens pas l'avoir vu mentionné comme "légende urbaine" alors que le sujet m'intéresse). Mais je n'ai pas de source sous la main (à part tout ce que Victor Hugo mentionne en passant comme réel dans L'homme qui rit, ce qui date, mais l'humanité s'est-elle tellement améliorée depuis ?), donc je plaide la bonne foi et je laisse. Cela posé, la nature humaine est ainsi faite qu'on peut toujours s'attendre au pire au moins à la marge, dès lors qu'il y a un profit possible.
Spin, je veux dire qu'il n'est pas vrai que c'est leur fonctionnement courant. Dire il y en a qui font ça, si ce n'est qu'un par ci par là, ce n'est pas pertinent. Moi j'ai connu une mère qui a rendu son enfant malade pour qu'on s'occupe d'elle, tu ne me diras pas les femmes occidentales, elle droguent leur enfants pour avoir de l'attention. Tu comprends. Construire la légende, c'est faire d'un fait divers une règle. C'estle répéter pour donner une certaine image. Et c'est à ça qu'il faut faire attention si ce n'est pas volontaire de ta part.

[/quote]
Suffisant pour quoi ? Quoi que tu fasses ce sera au détriment d'autre chose. Il y a forcément des choix à faire.[/quote]
Mais non, notre temps, notre argent notre coeur, on en gaspille 90% c'est une fausse excuse. Je pourrais passer ma soirée au resto du cœur plutôt qu'avec toi.
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Message  Spin Mar 23 Nov - 23:26

amandine a écrit:Construire la légende, c'est faire d'un fait divers une règle.
J'ai fait ça, moi ? Où ça ? J'ai seulement dit que ça existe.
amandine a écrit:Mais non, notre temps, notre argent notre coeur, on en gaspille 90% c'est une fausse excuse. Je pourrais passer ma soirée au resto du cœur plutôt qu'avec toi.
Quand bien même on en gaspillerait 0% il y aurait toujours des choix à faire.

J'ai l'impression que tu me cherches, là.
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Message  amandine Mer 24 Nov - 9:13

Nous ne savons pas nous parler Spin. Il en ressort une frustration et rien de bon. Je voulais juste dire que les Roumains qui mendient ne sont pas des monstres qui mutilent les enfants. Que ce qui est endémique et monstrueux, c'est la pauvreté. Alors concentrons nos forces à nous battre contre ce qui doit l'être.
Bonne journée.
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Message  Spin Mer 24 Nov - 9:38

amandine a écrit:Nous ne savons pas nous parler Spin. Il en ressort une frustration et rien de bon. Je voulais juste dire que les Roumains qui mendient ne sont pas des monstres qui mutilent les enfants. Que ce qui est endémique et monstrueux, c'est la pauvreté. Alors concentrons nos forces à nous battre contre ce qui doit l'être.
Bonne journée.
Heu, excuse-moi, je ne sais pas si c'est ton intention mais tu donnes l'impression de vouloir décider pour les autres pourquoi ils doivent s'impliquer et militer.

Et, si quelqu'un a généralisé indument quelque chose ici, ce n'est pas moi. Désolé d'adopter cette posture défensive, je m'y suis senti acculé.
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Message  red1 Mer 24 Nov - 11:28

Bonjour Amandine ,

Pourquoi tu t'attardes sur la Folie de ta mère ? Je trouve au contraire que la réaction de ta mère a beaucoup de sens et ce qui est fou devrait plutot être le fait que les "normaux" n'ont pas cette réaction alors qu'ils sont les Premiers à déplorer ce monde violent qui manque d'empathie .
On préfère les Patrons malgré le fait que pour être un bon Patron il faudrait pencher vers la Psychopathie qui n'est pas reconnue comme une maldie mentale , elle .



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Message  amandine Mer 24 Nov - 11:39

red1 a écrit:Bonjour Amandine ,

Pourquoi tu t'attardes sur la Folie de ta mère ? Je trouve au contraire que la réaction de ta mère a beaucoup de sens et ce qui est fou devrait plutot être le fait que les "normaux" n'ont pas cette réaction alors qu'ils sont les Premiers à déplorer ce monde violent qui manque d'empathie .
On préfère les Patrons malgré le fait que pour être un bon Patron il faudrait pencher vers la Psychopathie qui n'est pas reconnue comme une maldie mentale , elle .



Red1 tu es adorable. Mon texte est ironique. Je ne trouve pas que ma mère soit plus folle que les autres. Mais c'est aussi "dénonciateur" d'une injustice car elle se rend malade à dénoncer les disfonctionnement dont "nous, les normaux" on s'accommode et c'est elle qui est considérée comme inadaptée.

Mais ta réponse montre que mon texte exprime très bien mon idée. Alors tu m'a fait un grand plaisir. C'est juste que tu m'a prise au mot. Je ne voulais pas insulter ma mère. Quand elle a de mauvaises périodes, je m'inquiète pour elle, mais dans le fond, je trouve qu'elle a raison.
Et tu as aussi raison sur la rapport entre les postes à pouvoir et les personnalités peu empathiques. Ca matche bien.
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Message  red1 Mer 24 Nov - 12:05

Moi et l'ironie ...

Mais il est difficile de rester constant face à la détresse et on se sent souvent seul lorsqu'il est question de venir en Aide et de sacrifier sa personne . On devient très créatif pour se trouver des excuses pour ne pas avoir à perdre trop de son confort personnel .
Je me rappelle de la réponse de mon père lorsque je lui avais poser la question de savoir pourquoi il n'avait pas donné d'argent à un mendiant . Il m'avait dit que ce "pauvre" vivait bien mieux que nous et c'est là qu'il me dit qu'un jour , après avoir donné à un pauvre , celui ci est monté un temps après dans une grosse Mercedes .

Aujourd'hui je suis père à mon tour . Les enfants en général n'ont pas cet Esprit calculateur qui permet de cacher son Humanité , vouloir garder un Esprit d'enfant , est ce être fou ?


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Message  amandine Mer 24 Nov - 15:37

C'est vrai que c'est difficile de trouver comment se positionner face à la misère et au malheur en général, quelle distance prendre ou pas, quelle part de soi donner ou pas?
Et c'est encore plus dur de se positionner face à nos enfants. Parce qu'on restera leur model au moins un petit moment.
Pour la réaction de ton père, je la comprends même si je la trouve injuste. Tant de gens racontent avoir vu les mendiants monter dans des voitures de luxe, que j'ai du mal à y croire. Mais pourquoi alors, on colporte tous cela? Moi aussi je le colporte avec la "mafia roumaine". Certainement qu'on a du mal à se faire à l'idée que l'injustice est injustifiée et injustifiable, et surement aussi que ça nous déculpabilise.
Je lisais justement un passage de Germinal ou la Maheude va demander de l'argent chez les Grégoire. Et le monde n'a pas changé en cela. Certes on est moins pauvre, mais nos idées sont les mêmes. Il lui répondent qu'elle devrait faire moins d'enfants. Qu'ils ne donnent pas d'argent car les hommes des corons boivent avec cet argent. Et qu'il reçoive un logement à loyer très bas par la compagnie et du charbon gratuit.
Quand on est pas dans la misère, on a vite fait de considérer que ceux qui y sont l'on plus ou moins mérité. Alors on peut se satisfaire d'avoir pour notre part, bien mérité notre confort.
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L’homme qui n’avait pas de bras, ma mère, Arte, … et moi.  Empty Re: L’homme qui n’avait pas de bras, ma mère, Arte, … et moi.

Message  Idriss Sam 27 Nov - 20:27

Bonsoir Amandine
J'ai fait lire ton texte à ma fille ( Brillante élève en terminale littéraire option théâtre et phillo ) . Elle a beaucoup aimé le texte et comme moi a été impressionnée par le style ..Le fond aussi ...
Je l'ai fait lire aussi à ma compagne (la mère de ma fille) ...qui m' a dit merci ...puis est allé ce moucher ...
Elle est un peu comme ta mère je pense ...Elle n' a pas de second degré , déteste l'humour noir et le cynisme ...Et une sensibilité à fleure de peau qu'elle a du mal à gérer .


Est-il possible de copier ton texte pour le partager ? Et un pseudo pour le signer ? Amandine?

Idriss
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Message  amandine Dim 28 Nov - 10:14

Bonjour Idriss,
Bien sur, tu peux le partager. Tu peux noter le pseudo Amandine si tu veux. Il n'y a aucun problème.
Je comprends que ta compagne ait été bouleversée si elle se sent concernée. Mais mère, si elle lisait ça, le prendrait mal, elle m'engeulerait :) . Elle me dirait : "C'est comme ça que tu me vois!" Elle bouderait trois jours et au bout de ces trois jours elle me téléphonerait pour me dire que mon texte exceptionnel, digne du prix Goncourt et qu'elle a beaucoup de chance d'avoir des enfants merveilleux comme nous.

Si ta fille vit les mêmes choses avec sa mère, j'ai un seul mot à lui dire. C'est qu'elle la retrouvera toujours. Parfois j'ai eu vraiment peur que ma mère ne revienne plus sur terre. Mais après des périodes difficiles, elle reprend toujours le dessus et on la retrouve.

La plupart du temps, on rit beaucoup chez nous. Et elle a cette présence rayonnante et sa grande gentillesse qui enchante notre famille.

Tu as bien choisi ton amoureuse, j'en suis certaine ;)
amandine
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