Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
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Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Il y a peut-être déjà quelque chose là-dessus, mais vu tout ce qui se dit, je m'en réfère à ce que j'ai vu à Calais il y a quelques années où, avec mon mari, nous avons passé une journée.
Depuis, j'ai adhéré à la "Pastorale des migrants" de mon diocèse.
Voici le billet que je viens de recevoir :
La mission aux frontières : Calais - Londres (catholique.fr)
La mission aux frontières : Calais – Londres
La mission aux frontières : Calais - Londres (catholique.fr)
Depuis, j'ai adhéré à la "Pastorale des migrants" de mon diocèse.
Voici le billet que je viens de recevoir :
Avent 2020 : La mission aux frontièresCollaboration entre les Communautés Catholiques Francophones dans le Monde (CCFM) et la Pastorale des Migrants, la parole est donnée aux catholiques des deux côtés des frontières. Comment sont-ils mobilisés pour accueillir, protéger, promouvoir et intégrer les personnes migrantes ? Quels messages souhaitent-ils adresser aux chrétiens à l’approche de Noël ?
La mission aux frontières : Calais - Londres (catholique.fr)
Voir les mamans avec leurs enfants à l’accueil de jour m’inspire le sentiment d’une humanité partagée extrêmement forte, d’une grande vulnérabilité et à la fois, d’un immense courage, témoigne Juliette. C’est tout le paradoxe du travail auprès et avec les personnes exilées : à un moment de leur vie, elles traversent un grand moment de fragilité, peut-être de détresse, et en fait, elles ont des parcours, derrière elles et à venir, qui demandent et démontrent une force incroyable. J’ai parfois l’impression d’être face à des géantes.
La mission aux frontières : Calais – Londres
A Calais, ville emblématique de la lutte contre des politiques migratoires injustes envers les personnes migrantes et dangereuses pour tous, répond l’Eglise qui est à Londres.
CALAIS, voie sans issue où se réinvente la solidarité
A LONDRES, la société civile et les Eglises travaillent dans la même direction
La mission aux frontières : Calais - Londres (catholique.fr)
titinette- Messages : 229
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Non, on ne l'avait pas encore fait - ce qui est sans doute lié au fait que dans ma région, la question ne se pose plus en terme de "pastorale des migrants" mais de "pastorale en milieu français multi-culturel"titinette a écrit:Il y a peut-être déjà quelque chose là-dessus, mais vu tout ce qui se dit, je m'en réfère à ce que j'ai vu à Calais il y a quelques années où, avec mon mari, nous avons passé une journée.
Merci donc d'avoir ouvert ce fil de discussion !
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Bonsoir
Je vais essayer d'être concrète dans le vécu, sans trop donner de détails pour des raisons sécuritaires quand même, encore que c'est parfois dans le journal local.
Quand les migrants sont arrivés de Calais pour soi disant dissoudre "la jungle", les préfectures ont donné leur accord pour certains "foyers" qui étaient libres : ils pouvaient y dormir, manger, avoir une salle commune.
Ces "foyers" dépendaient des municipalités.
Notre curé a demandé si, parmi ses ouailles, il y avait des volontaires pour accueillir ces hommes et ces femmes. Nous avons été quelques uns et cela a fait boule de neige avec l'Eglise protestante.
Cela a été un véritable "calvaire" que nous ont fait vivre la préfecture : c'est pour aujourd'hui, personne, c'est pour demain et ainsi de suite...
Comme les gendarmes étaient présents aussi, c'est souvent eux qui ont pris notre mauvaise humeur... avec bonne humeur...
Et un soir, est arrivé un car rempli d'hommes qui ressemblaient à tout sauf des humains tellement ils étaient hagards...
L'accueil n'a été que leur dire où ils pouvaient dormir... et leur proposer une soupe chaude.
La gendarmerie est restée monter la garde, car entre temps, certains militants du FN avaient fait du porte à porte dans le quartier et dans le village pour dire de fermer les portes, ne pas laisser sortir les filles, etc...
Nous nous sommes donc organisés et les migrants aussi : après s'être senti un peu à l'étroit peut-être dans des locaux, mais apprécié l'eau chaude, il a fallu les apprivoiser et faire un tri pour qui pourra loger dans les maisons mises à disposition par la commune : des familles syriennes ont été les premières à les occuper et les infirmier(es) mises à contribution pour les soins, car certains étaient et sont toujours handicapés, suite aux sévices dans leur pays.
Puis des profs se sont relayés bénévolement pour essayer de savoir qui connaissait le français. La préfecture nous avait quand même mis une traductrice à disposition.
Les femmes (dont je suis) ne sont jamais allées seules au foyer, on sentait trop la méfiance et même un certain... rejet. Mes cheveux blancs ont été peut-être plus vite respectés... et mes coups de gueule... car la vie communautaire n'était pas la jungle de Calais !!!
Voilà pour le premier groupe.
Il a fallu, pour qu'ils se fassent accepter de la population qu'il y ait une grève des personnels de la maison de retraite et quelques migrants se sont alors proposés de les remplacer. La direction était trop heureuse d'avoir de l'aide et a accepté... Nous croisions les doigts pour que ce soit la même chose avec les résidents... et ça l'a été ! ils ont été ravis de la politesse, du respect dont faisaient preuve ces hommes qui avaient été des étudiants en médecine dans leur pays.
Les familles ont suivi et c'est ainsi que ce premier groupe de migrants a été intégré.
suite plus tard...
Je vais essayer d'être concrète dans le vécu, sans trop donner de détails pour des raisons sécuritaires quand même, encore que c'est parfois dans le journal local.
Quand les migrants sont arrivés de Calais pour soi disant dissoudre "la jungle", les préfectures ont donné leur accord pour certains "foyers" qui étaient libres : ils pouvaient y dormir, manger, avoir une salle commune.
Ces "foyers" dépendaient des municipalités.
Notre curé a demandé si, parmi ses ouailles, il y avait des volontaires pour accueillir ces hommes et ces femmes. Nous avons été quelques uns et cela a fait boule de neige avec l'Eglise protestante.
Cela a été un véritable "calvaire" que nous ont fait vivre la préfecture : c'est pour aujourd'hui, personne, c'est pour demain et ainsi de suite...
Comme les gendarmes étaient présents aussi, c'est souvent eux qui ont pris notre mauvaise humeur... avec bonne humeur...
Et un soir, est arrivé un car rempli d'hommes qui ressemblaient à tout sauf des humains tellement ils étaient hagards...
L'accueil n'a été que leur dire où ils pouvaient dormir... et leur proposer une soupe chaude.
La gendarmerie est restée monter la garde, car entre temps, certains militants du FN avaient fait du porte à porte dans le quartier et dans le village pour dire de fermer les portes, ne pas laisser sortir les filles, etc...
Nous nous sommes donc organisés et les migrants aussi : après s'être senti un peu à l'étroit peut-être dans des locaux, mais apprécié l'eau chaude, il a fallu les apprivoiser et faire un tri pour qui pourra loger dans les maisons mises à disposition par la commune : des familles syriennes ont été les premières à les occuper et les infirmier(es) mises à contribution pour les soins, car certains étaient et sont toujours handicapés, suite aux sévices dans leur pays.
Puis des profs se sont relayés bénévolement pour essayer de savoir qui connaissait le français. La préfecture nous avait quand même mis une traductrice à disposition.
Les femmes (dont je suis) ne sont jamais allées seules au foyer, on sentait trop la méfiance et même un certain... rejet. Mes cheveux blancs ont été peut-être plus vite respectés... et mes coups de gueule... car la vie communautaire n'était pas la jungle de Calais !!!
Voilà pour le premier groupe.
Il a fallu, pour qu'ils se fassent accepter de la population qu'il y ait une grève des personnels de la maison de retraite et quelques migrants se sont alors proposés de les remplacer. La direction était trop heureuse d'avoir de l'aide et a accepté... Nous croisions les doigts pour que ce soit la même chose avec les résidents... et ça l'a été ! ils ont été ravis de la politesse, du respect dont faisaient preuve ces hommes qui avaient été des étudiants en médecine dans leur pays.
Les familles ont suivi et c'est ainsi que ce premier groupe de migrants a été intégré.
suite plus tard...
titinette- Messages : 229
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Je continue ? si cela vous lasse, vous le dites.
Je parlais du 1er groupe que nous avons reçu. Je pense, avec le recul, que nous nous y sommes trop attachés.
La paperasserie a été énorme vu que c'est sur ce groupe que nous avons fait nos premiers pas : demande d'asile entr'autres, demande de soins, etc...
Et pour les familles, les allocations familiales, les inscriptions aux écoles et surtout, les soins à l'hôpital.
Et puis, un beau matin... coup de téléphone des personnes qui passaient (il y avait un planning de fait) : le foyer était vide... On a vite vu qu'ils sont partis en vitesse, qu'ils ont été sortis du lit...
Aucun voisin n'a rien entendu ni vu et ceux qui sont allés demander aux autorités se sont entendu répondre "qu'il y avait sans doute eu des ordres".
Nous n'avons JAMAIS plus eu de nouvelles de ce premier groupe.
Cela a été la même chose pour le 2ème : accueil, intégration et pff, envolés une nuit.
Peut-on comprendre cette façon de faire ? nous avons été révoltés, avons fait réunion sur réunion mais même en invitant un représentant de la préfecture, nous n'avons jamais rien appris.
Si bien qu'on attendait le 3ème groupe dans les mêmes disposition quand une femme d'une soixantaine d'années a contacté une personne du groupe et a proposé que l'on fasse une demande d'association pour les jeunes mineurs.
Elle a monté le dossier qui a reçu le parrainage d'un député. Des dons ont été demandés et elle a ainsi fondé "une école alternative". Une maison a été donnée par un couple de personnes âgées qui ne l'habitaient plus depuis des années, la mairie a mis une salle à disposition pour les cours. Des professeurs bénévoles ont préparé un programme scolaire.
Et la dame en question a fait le tour des foyers du département pour proposer que les jeunes soient scolarisés chez nous.
Les problèmes de paperasserie n'ont pas manqué au début !! car si un jeune ne revenait pas dormir dans son foyer, il était considéré comme déserteur...
Il a fallu donc pas mal de temps pour faire comprendre aux "bureaucrates" que le trajet était parfois impossible pour l'aller et le retour... Pendant un an, il a fallu "bagarrer"...
Et le 3ème groupe est arrivé au foyer de la municipalité. Les professeurs ont tout de suite repéré les jeunes mineurs (ils ne disent jamais leur âge) et les ont mis dans la maison prévue. Cela soulageait d'ailleurs un peu les plus âgés.
Quand toute la maison a été remplie (une vingtaine de jeunes, afghans, soudanais pour la plupart), que les profs ont pris en mains leur scolarité, on a eu une année très "chaude" pour l'autorisation de l'EN qui avait dans un premier temps été refusée.
Quant aux autres, comme les 2 premières fois, la paperasserie remplie et la signature qu'ils ne chercheraient plus à aller en Angleterre, ils ont disparu.
Puis ce foyer a été fermé :là non plus, même la mairie a refusé de nous en donner la raison.
Donc, il ne reste que les jeunes, dans mon village, dans une maison au milieu de nulle part, qui étudient, bricolent beaucoup, apprennent à jardiner car les villageois donnent volontiers un coup de main.
Pour avoir l'autorisation de l'EN, il fallait qu'il y en ait au moins un qui passe le brevet des collèges...
Cela a été le cas grâce au covid, le brevet a été plus ou moins bâclé... et 3 jeunes ont pu intégrer le lycée de la ville voisine à la rentrée.
Le transports a et est toujours un problème, ils ont des vélos, mais... des esprits mal tournés les volent la nuit ou les saccagent.
Et puis, c'est quand même aussi difficile de faire 3/4 d'heure le matin et autant le soir. Quand on a senti que les jeunes commençaient à comploter pour surprendre ceux qui leur cherchaient des noises, les responsables de l'association ont fait la proposition de chercher des familles d'accueil où les jeunes pourraient peut-être s'épanouir en famille, ne pas être trop loin du lycée ou du collège, puisque certains y sont inscrits et ça se passe plus ou moins bien...
Nous avons eu la surprise hier de recevoir la subvention du département pour la prise en charge des MNA (mineurs non accompagnés). Je ne sais pas encore le montant mais ce sera utile. Restera à lire les "conditions"...
La municipalité du village a changé aux dernières élections et malgré qu'elle se dit socialiste, elle ne veut rien entendre de cette association et a même repris la salle où se faisaient les cours.
Ce sont donc des villages voisins qui ont voté des subventions et nous avons eu aussi la joie de recevoir des demandes d'accueil.
Pour l'instant, nous en sommes là...
Les problèmes à régler avec ceux qui mettent les bâtons dans les roues... avec fourberie et méchamment.
.... suite plus tard
Je parlais du 1er groupe que nous avons reçu. Je pense, avec le recul, que nous nous y sommes trop attachés.
La paperasserie a été énorme vu que c'est sur ce groupe que nous avons fait nos premiers pas : demande d'asile entr'autres, demande de soins, etc...
Et pour les familles, les allocations familiales, les inscriptions aux écoles et surtout, les soins à l'hôpital.
Et puis, un beau matin... coup de téléphone des personnes qui passaient (il y avait un planning de fait) : le foyer était vide... On a vite vu qu'ils sont partis en vitesse, qu'ils ont été sortis du lit...
Aucun voisin n'a rien entendu ni vu et ceux qui sont allés demander aux autorités se sont entendu répondre "qu'il y avait sans doute eu des ordres".
Nous n'avons JAMAIS plus eu de nouvelles de ce premier groupe.
Cela a été la même chose pour le 2ème : accueil, intégration et pff, envolés une nuit.
Peut-on comprendre cette façon de faire ? nous avons été révoltés, avons fait réunion sur réunion mais même en invitant un représentant de la préfecture, nous n'avons jamais rien appris.
Si bien qu'on attendait le 3ème groupe dans les mêmes disposition quand une femme d'une soixantaine d'années a contacté une personne du groupe et a proposé que l'on fasse une demande d'association pour les jeunes mineurs.
Elle a monté le dossier qui a reçu le parrainage d'un député. Des dons ont été demandés et elle a ainsi fondé "une école alternative". Une maison a été donnée par un couple de personnes âgées qui ne l'habitaient plus depuis des années, la mairie a mis une salle à disposition pour les cours. Des professeurs bénévoles ont préparé un programme scolaire.
Et la dame en question a fait le tour des foyers du département pour proposer que les jeunes soient scolarisés chez nous.
Les problèmes de paperasserie n'ont pas manqué au début !! car si un jeune ne revenait pas dormir dans son foyer, il était considéré comme déserteur...
Il a fallu donc pas mal de temps pour faire comprendre aux "bureaucrates" que le trajet était parfois impossible pour l'aller et le retour... Pendant un an, il a fallu "bagarrer"...
Et le 3ème groupe est arrivé au foyer de la municipalité. Les professeurs ont tout de suite repéré les jeunes mineurs (ils ne disent jamais leur âge) et les ont mis dans la maison prévue. Cela soulageait d'ailleurs un peu les plus âgés.
Quand toute la maison a été remplie (une vingtaine de jeunes, afghans, soudanais pour la plupart), que les profs ont pris en mains leur scolarité, on a eu une année très "chaude" pour l'autorisation de l'EN qui avait dans un premier temps été refusée.
Quant aux autres, comme les 2 premières fois, la paperasserie remplie et la signature qu'ils ne chercheraient plus à aller en Angleterre, ils ont disparu.
Puis ce foyer a été fermé :là non plus, même la mairie a refusé de nous en donner la raison.
Donc, il ne reste que les jeunes, dans mon village, dans une maison au milieu de nulle part, qui étudient, bricolent beaucoup, apprennent à jardiner car les villageois donnent volontiers un coup de main.
Pour avoir l'autorisation de l'EN, il fallait qu'il y en ait au moins un qui passe le brevet des collèges...
Cela a été le cas grâce au covid, le brevet a été plus ou moins bâclé... et 3 jeunes ont pu intégrer le lycée de la ville voisine à la rentrée.
Le transports a et est toujours un problème, ils ont des vélos, mais... des esprits mal tournés les volent la nuit ou les saccagent.
Et puis, c'est quand même aussi difficile de faire 3/4 d'heure le matin et autant le soir. Quand on a senti que les jeunes commençaient à comploter pour surprendre ceux qui leur cherchaient des noises, les responsables de l'association ont fait la proposition de chercher des familles d'accueil où les jeunes pourraient peut-être s'épanouir en famille, ne pas être trop loin du lycée ou du collège, puisque certains y sont inscrits et ça se passe plus ou moins bien...
Nous avons eu la surprise hier de recevoir la subvention du département pour la prise en charge des MNA (mineurs non accompagnés). Je ne sais pas encore le montant mais ce sera utile. Restera à lire les "conditions"...
La municipalité du village a changé aux dernières élections et malgré qu'elle se dit socialiste, elle ne veut rien entendre de cette association et a même repris la salle où se faisaient les cours.
Ce sont donc des villages voisins qui ont voté des subventions et nous avons eu aussi la joie de recevoir des demandes d'accueil.
Pour l'instant, nous en sommes là...
Les problèmes à régler avec ceux qui mettent les bâtons dans les roues... avec fourberie et méchamment.
.... suite plus tard
titinette- Messages : 229
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Grand merci pour ce témoignage !
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Bonjour
Je continuerai plus tard car j'ai été victime d'une agression de mon plus proche voisin et il nous faut maintenant réfléchir avec l'équipe de l'association pour protéger nos jeunes et nous mêmes.
Mais n'oublions pas qu'aujourd'hui, c'est la Journée Mondiale du réfugié :
Journée mondiale du réfugié 18 décembre 2020 (forum-pro.fr)
Je continuerai plus tard car j'ai été victime d'une agression de mon plus proche voisin et il nous faut maintenant réfléchir avec l'équipe de l'association pour protéger nos jeunes et nous mêmes.
Mais n'oublions pas qu'aujourd'hui, c'est la Journée Mondiale du réfugié :
Journée mondiale du réfugié 18 décembre 2020 (forum-pro.fr)
titinette- Messages : 229
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
titinette a écrit:Bonjour
Je continuerai plus tard car j'ai été victime d'une agression de mon plus proche voisin et il nous faut maintenant réfléchir avec l'équipe de l'association pour protéger nos jeunes et nous mêmes.
Mais n'oublions pas qu'aujourd'hui, c'est la Journée Mondiale du réfugié :
Journée mondiale du réfugié 18 décembre 2020 (forum-pro.fr)
Salut, ma cher Titinette
Merci pour ton témoignage sur la situation des migrants et bon courage dans tes actions charitables envers les démunis et les voyageurs migrants loin de chez eux.
Et ne te laisse pas intimider par des idiots sans coeur et sans foi, fille spirituelle du père Arthur et de l'Abbé Pierre
Cordialement,
Suley
Suleyman- Messages : 1441
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Alessandro, volontaire sur l'Océan Viking, 23 avril 2021 a écrit:« Pendant plus de 24 heures, l'Ocean Viking a été à la recherche de vies en mer, des personnes qui étaient à bord de deux embarcations en détresse, très loin l'une de l'autre.
Nous n'avons trouvé aucune trace de la première embarcation et nous ne pouvons qu'espérer qu'elle ait regagné la terre ferme ou atteint un lieu sûr.
Durant une nuit de tempête avec des vagues de six mètres, nous avons tenté de retrouver la seconde embarcation.
Je n'ai aucun mal à l’admettre, j'ai passé quelques heures à vomir aux toilettes. La prométhazine, le dimenhydrinate et la moitié des trois dernières années passées en mer n'ont pas suffi. J'étais épuisé, déshydraté. J'ai eu beaucoup de mal à me recoucher, et pourtant j'étais protégé par un navire puissant, qui pèse des milliers de tonnes.
Des coups secs sur la quille, des objets qui tombent dans les cabines.
Dehors, quelque part dans ces mêmes vagues, un canot pneumatique transportant 120 personnes. Ou 100, ou 130. Nous ne le saurons jamais, car toutes ces personnes sont mortes.
Nous avons repris nos recherches à l'aube, accompagnés par trois navires marchands sans coordination ni aide d'aucun État. Si un avion s'était écrasé dans la même zone, les marines de la moitié de l'Europe auraient été là ; mais ce n'étaient que des migrants, destinés au cimetière méditerranéen pour lesquels il est inutile de courir, et de fait, nous sommes restés seuls.
Dans l'après-midi, l'avion envoyé par l'agence Frontex a repéré l'épave du canot pneumatique. Lorsque nous nous en sommes approchés, il flottait dans une mer de cadavres. Littéralement. Il ne restait pas grand-chose de l'embarcation. Ni des personnes. Il n’en reste même pas les noms.
Impuissants, nous avons fait une minute de silence, afin qu’elle résonne à terre.
Les choses doivent changer, les gens doivent savoir. »
Alessandro, volontaire sur l'Océan Viking, 23 avril 2021
Idriss- Messages : 7139
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Orientations pastorales sur les déplacés climatiques
Publié le 01 avril 2021
Publié le 01 avril 2021
La Section Migrants et Réfugiés du Dicastère pour le Service du développement humain intégral (Saint-Siège) a présenté, mardi 30 mars 2021, des Orientations pastorales sur les déplacés climatiques. La brochure est préfacée par le pape François, reproduite ci-après.La brochure Orientations pastorales sur les déplacés climatiques est pleine de faits pertinents, d’interprétations, de stratégies et de propositions… Mais, d’emblée, je suggère que nous adaptions la célèbre phrase de Hamlet « être ou ne pas être » et affirmions : « Voir ou ne pas voir : telle est la question ! » C’est avec la vision de chacun, oui, la mienne et la vôtre, que tout commence.Nous sommes submergés de nouvelles et d’images de peuples entiers déracinés par les changements cataclysmiques de notre climat et contraints d’émigrer. Pourtant, l’effet que ces histoires ont sur nous et la façon dont nous réagissons – qu’elles provoquent des réactions fugaces ou déclenchent quelque chose de plus profond en nous ; qu’elles semblent lointaines ou si nous les sentons proches de chez nous – dépend de notre capacité à prendre la peine de voir la souffrance que chaque histoire entraîne afin de « prendre une douloureuse conscience, d’oser transformer en souffrance personnelle ce qui se passe dans le monde, et ainsi de reconnaître la contribution que chacun peut apporter » (Laudato si’ 19).Quand des personnes sont expulsées parce que leur environnement local est devenu inhabitable, cela peut sembler un processus naturel, fait inévitable. Pourtant, la détérioration du climat est très souvent la conséquence de mauvais choix et d’activités destructrices, d’égoïsme et de négligence, qui mettent l’humanité en déséquilibre avec la création, notre maison commune.À la différence de la pandémie, qui s’est abattue sur nous soudainement, sans prévenir, presque partout, et qui a touché tout le monde en même temps, la crise climatique se déroule depuis la révolution industrielle. Elle s’est longtemps développée si lentement qu’elle est restée imperceptible, sauf pour un petit nombre de gens clairvoyants. Aujourd’hui encore, son impact est inégal : le changement climatique se produit partout, mais la plus grande douleur est ressentie par ceux qui y ont le moins contribué.Pourtant, comme la crise COVID-19, le nombre immense et croissant des déplacés climatiques devient rapidement une grande urgence de notre époque, visible presque chaque soir sur nos écrans, et exige des réponses mondiales. J’imagine ici Dieu disant, par la bouche du prophète Isaïe, ces quelques paroles actualisées : Venez, discutons de tout cela. Si vous êtes prêts à écouter, nous pouvons encore avoir un grand avenir. Mais si vous refusez d’écouter et d’agir, vous serez dévorés par la chaleur et la pollution, d’un côté par la sécheresse, de l’autre par la montée des eaux (cf. Isaïe 1,18-20).Lorsque nous regardons, que voyons-nous ? Beaucoup sont dévorés dans des conditions qui rendent leur survie impossible. Forcés d’abandonner champs et rivages, maisons et villages, les gens s’enfuient en hâte, emportant tout juste quelques souvenirs et trésors, des morceaux de leur culture et de leur patrimoine. Ils partent avec espoir, c’est-à-dire pour recommencer leur vie dans un lieu sûr. Pourtant, la plupart d’entre eux finissent dans des bidonvilles dangereusement surpeuplés ou des installations de fortune, dans l’attente de leur sort.Ceux que la crise climatique chasse de chez eux doivent être accueillis, protégés, promus et intégrés. Ils veulent recommencer. Pour créer un nouvel avenir pour leurs enfants, il faut leur permettre de le faire et les aider. Accueillir, protéger, promouvoir et intégrer sont autant de verbes d’action utile. Enlevons, un par un, ces rochers qui bloquent le chemin des déplacés, ce qui les réprime et les met à l’écart, ce qui les empêche de travailler et d’aller à l’école, ce qui les rend invisibles et nie leur dignité.Les Orientations pastorales sur les déplacés climatiques nous invitent à élargir notre regard sur ce drame de notre temps. Elles nous appellent à voir la tragédie du déracinement prolongé qui pousse nos frères et soeurs à se lamenter, année après année : « Nous ne pouvons pas revenir en arrière, et nous ne pouvons pas recommencer ». Elles nous invitent à prendre conscience de l’indifférence des sociétés et des gouvernements quant à cette tragédie. Elles nous demandent de voir et de nous inquiéter. Elles invitent l’Église et les autres à agir ensemble, et elles nous expliquent comment nous pouvons le faire.C’est le travail que le Seigneur nous demande maintenant, et il s’y trouve une grande joie. Nous ne sortirons pas des crises comme celle du climat ou du COVID-19 en nous terrant dans l’individualisme, mais seulement en « étant beaucoup ensemble », par la rencontre, le dialogue et la coopération. C’est pourquoi je suis si heureux que ces Orientations pastorales sur les déplacés climatiques aient été produites, au sein du Dicastère pour le service du développement humain intégral, conjointement avec la Section Migrants et Réfugiés et le Secteur de l’écologie intégrale. Ce rapprochement est en soi un signe de la voie à suivre.Voir ou ne pas voir – telle est la question qui nous conduit à la réponse dans l’action commune. Ces pages nous montrent ce qui est nécessaire et, avec l’aide de Dieu, ce qu’il faut faire.
Orientations pastorales sur les déplacés climatiques (catholique.fr)
titinette- Messages : 229
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Voilà, toujours les mêmes, égaux à eux-mêmes ! c'est écoeurant.entre temps, certains militants du FN avaient fait du porte à porte dans le quartier et dans le village pour dire de fermer les portes, ne pas laisser sortir les filles, etc...
Merci pour ce beau travail et les informations !
Jans- Messages : 3583
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Re: Les migrants en France - échos de la Pastorale des Migrants
Idriss a écrit:Alessandro, volontaire sur l'Océan Viking, 23 avril 2021 a écrit:« Pendant plus de 24 heures, l'Ocean Viking a été à la recherche de vies en mer, des personnes qui étaient à bord de deux embarcations en détresse, très loin l'une de l'autre.
Nous n'avons trouvé aucune trace de la première embarcation et nous ne pouvons qu'espérer qu'elle ait regagné la terre ferme ou atteint un lieu sûr.
Durant une nuit de tempête avec des vagues de six mètres, nous avons tenté de retrouver la seconde embarcation.
Je n'ai aucun mal à l’admettre, j'ai passé quelques heures à vomir aux toilettes. La prométhazine, le dimenhydrinate et la moitié des trois dernières années passées en mer n'ont pas suffi. J'étais épuisé, déshydraté. J'ai eu beaucoup de mal à me recoucher, et pourtant j'étais protégé par un navire puissant, qui pèse des milliers de tonnes.
Des coups secs sur la quille, des objets qui tombent dans les cabines.
Dehors, quelque part dans ces mêmes vagues, un canot pneumatique transportant 120 personnes. Ou 100, ou 130. Nous ne le saurons jamais, car toutes ces personnes sont mortes.
Nous avons repris nos recherches à l'aube, accompagnés par trois navires marchands sans coordination ni aide d'aucun État. Si un avion s'était écrasé dans la même zone, les marines de la moitié de l'Europe auraient été là ; mais ce n'étaient que des migrants, destinés au cimetière méditerranéen pour lesquels il est inutile de courir, et de fait, nous sommes restés seuls.
Dans l'après-midi, l'avion envoyé par l'agence Frontex a repéré l'épave du canot pneumatique. Lorsque nous nous en sommes approchés, il flottait dans une mer de cadavres. Littéralement. Il ne restait pas grand-chose de l'embarcation. Ni des personnes. Il n’en reste même pas les noms.
Impuissants, nous avons fait une minute de silence, afin qu’elle résonne à terre.
Les choses doivent changer, les gens doivent savoir. »
Alessandro, volontaire sur l'Océan Viking, 23 avril 2021
Voici la réaction du Pape François :
Naufrage en Méditerranée: «c’est le moment de la honte», affirme le Pape - Vatican NewsNaufrage en Méditerranée: «c’est le moment de la honte», affirme le Pape
Juste après la prière du Regina Cœli, le Pape François a évoqué le dramatique naufrage survenu jeudi en Mer Méditerranée, qui a coûté la vie aux 130 personnes se trouvant à bord de la fragile embarcation. Leurs appels à l’aide n’ont reçu aucune réponse.
«Je vous avoue que je suis très attristé par la tragédie qui s'est à nouveau déroulée ces derniers jours en Méditerranée... 130 migrants sont morts en mer. Ce sont des personnes. Ce sont des vies humaines qui, pendant deux jours entiers, ont imploré de l'aide, en vain. Une aide qui n'est pas venue. Frères et sœurs, interrogeons-nous tous sur cette énième tragédie. C'est le moment de la honte. Prions pour ces frères et sœurs, et pour tous ceux qui continuent à mourir au cours de ces voyages dramatiques. Nous prions également pour ceux qui peuvent aider mais préfèrent détourner le regard. Prions en silence pour eux». Ce sont les mots prononcés avec gravité par le Pape, au terme du Regina Coeli de ce dimanche.
Jeudi 23 avril, l’ONG SOS Méditerranée indiquait avoir repéré, au large des côtes libyennes, une dizaine de corps près d'un bateau pneumatique retourné qui avait été signalé en détresse avec environ 130 personnes à bord. Aucun survivant n’a été retrouvé lors des opérations de recherches menées par le navire Ocean Viking -affrété par l'ONG basée à Marseille-, ainsi que trois navires marchands dans des conditions météorologiques très difficiles.
Selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), au moins 453 migrants ont péri depuis le 1er janvier 2021 en Méditerranée, essentiellement sur cette route centrale au départ de la Tunisie et de la Libye.
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