" ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
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lhirondelle
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" ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Concernant Genèse,3-7 " ils connurent qu'ils étaient nus", j'ai une interprétation qui m'est venu à l'esprit , il y a quelque jours, pas longtemps après avoir regardé cette citation de Labbé Pierre, bizarement :
La vie éternelle ne commence pas après la mort." Elle commence maintenant, dans cette vie, dans le choix que nous faisons chaque jour de se suffire à soi-même ou de communier aux joies et aux peines des autres. Dieu n'aura pas à nous juger. Le jugement, ce sera cet instant de pleine lumière où chacun se verra tel qu'il s'est fait : suffisant ou communiant."
Je me suis dis " Nu devant la lumière de Dieu" alors j'ai penser à Adam et Eve et me je suis dis que avant d'avoir péché, ils ne prêtaient pas attention au fait qu'il étaient "nu devant Dieu" ,
mais quand ils ont pecher, ils se sont mis a avoir "honte" de leur "nudité", d'être mis à jours dans la lumière de Dieu, et dans ces cas là on se cache le plus loin possible de la lumière de Dieu, on se drape de ténèbres "ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures." ... et se cachent derrière les arbres du jardin " loin de la face de l'Eternel Dieu"
J'ai l'impression qu'une ampoule c'était allumé dans ma tête ^ ^ ... mais est-ce que ça vaut quelque chose cette interprétation ?
Mais comme ça me parait logique maintenant je me dis que cette interprétation doit déjà exister
La vie éternelle ne commence pas après la mort." Elle commence maintenant, dans cette vie, dans le choix que nous faisons chaque jour de se suffire à soi-même ou de communier aux joies et aux peines des autres. Dieu n'aura pas à nous juger. Le jugement, ce sera cet instant de pleine lumière où chacun se verra tel qu'il s'est fait : suffisant ou communiant."
Je me suis dis " Nu devant la lumière de Dieu" alors j'ai penser à Adam et Eve et me je suis dis que avant d'avoir péché, ils ne prêtaient pas attention au fait qu'il étaient "nu devant Dieu" ,
mais quand ils ont pecher, ils se sont mis a avoir "honte" de leur "nudité", d'être mis à jours dans la lumière de Dieu, et dans ces cas là on se cache le plus loin possible de la lumière de Dieu, on se drape de ténèbres "ayant cousu des feuilles de figuier, ils s'en firent des ceintures." ... et se cachent derrière les arbres du jardin " loin de la face de l'Eternel Dieu"
J'ai l'impression qu'une ampoule c'était allumé dans ma tête ^ ^ ... mais est-ce que ça vaut quelque chose cette interprétation ?
Mais comme ça me parait logique maintenant je me dis que cette interprétation doit déjà exister
- Spoiler:
- Et cette "pleine lumière" qui met à jours notre âme on la reverra après la mort, sur terre Dieu s'est "retiré"
Nicolas- Messages : 1701
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Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
OUI !Nicolasticot a écrit: J'ai l'impression qu'une ampoule c'était allumé dans ma tête ... mais est-ce que ça vaut quelque chose cette interprétation ?
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
A vrais dire j'avais jamais vraiment réfléchis au sens de la genèse (à part peut-être la tentation du serpent )
Nicolas- Messages : 1701
Réputation : 6
Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Moi, je suis sensible dans la Genèse au fait que cette nudité devant Dieu est découverte (Gn 3, 7) avant que l'homme soit revêtu de " tunique de peaux " (Gn 3, 21). Cela donne a imaginer l'intensité, la radicalité de cette nudité qui n'est pas corporelle, mais spirituelle devant Dieu. L'homme est déjà transparent en totalité devant Dieu et sans aucune " protection " à opposer à Dieu. La nudité spirituelle exprime - bien plus encore que la nudité physique - tout ce que nous sommes de notre passé, de notre hérédité, de notre être le plus profond.
Le péché a tout brouillé et à fait ressentir une grande souffrance à l'homme d'être ainsi exposé au regard si pénétrant - et pourtant aimant - de Dieu. Il a du se cacher parmi les choses de la création (" parmi les arbres du jardin " (3, 8)
Le péché a tout brouillé et à fait ressentir une grande souffrance à l'homme d'être ainsi exposé au regard si pénétrant - et pourtant aimant - de Dieu. Il a du se cacher parmi les choses de la création (" parmi les arbres du jardin " (3, 8)
Roque- Messages : 5064
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Date d'inscription : 15/02/2011
Age : 80
Localisation : Paris
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Mon interprétation est beaucoup plus simple...
c'est comme les expressions que l'on emploi couramment!
Etre nu, être sans connaissance!
Voilà pourquoi il y a l'arbre de la connaissance du bien et du mal.....
L'homme nouvellement créé est nu, sans connaissance...Les vêtements qu'ils se font après avoir mangé du fruit sont les habilles de la connaissance. Le manteau d'Elie qu'il transmets à Elisée. Elie lui transmets ses connaissances. Le manteau qui habille l'homme nu, qui ne sait rien...Ce sont des images.
L'expression se couvrir de bien, de richesse, de connaissance!
Voilà pourquoi Dieu après les avoir grondé leur fait des vêtements de peau. IL les habille de Sa connaissance!
Les fils de Lot je crois que c'est lot mais je n'en suis plus sur il faut que je vérifie, découvre la nudité de leur père!!! A ce moment là il découvre que leur Père ne sait rien! N'a aucune connaissance!
Dans l'apocalypse Dieu dit à Jean :
Les eaux que tu as vu, sont les peuples et les nations.
Voyez l'image...L'eau représente les être humains! Voilà pourquoi il ne faut pas interpréter à la lettre la bible, mais voir les images et allégorie qui y sont écrites.
c'est comme les expressions que l'on emploi couramment!
Etre nu, être sans connaissance!
Voilà pourquoi il y a l'arbre de la connaissance du bien et du mal.....
L'homme nouvellement créé est nu, sans connaissance...Les vêtements qu'ils se font après avoir mangé du fruit sont les habilles de la connaissance. Le manteau d'Elie qu'il transmets à Elisée. Elie lui transmets ses connaissances. Le manteau qui habille l'homme nu, qui ne sait rien...Ce sont des images.
L'expression se couvrir de bien, de richesse, de connaissance!
Voilà pourquoi Dieu après les avoir grondé leur fait des vêtements de peau. IL les habille de Sa connaissance!
Les fils de Lot je crois que c'est lot mais je n'en suis plus sur il faut que je vérifie, découvre la nudité de leur père!!! A ce moment là il découvre que leur Père ne sait rien! N'a aucune connaissance!
Dans l'apocalypse Dieu dit à Jean :
Les eaux que tu as vu, sont les peuples et les nations.
Voyez l'image...L'eau représente les être humains! Voilà pourquoi il ne faut pas interpréter à la lettre la bible, mais voir les images et allégorie qui y sont écrites.
Maïs- Messages : 53
Réputation : 0
Date d'inscription : 26/12/2015
Age : 49
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Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Personnellement, j'y vois une métaphore de la puberté. Un enfant ne connaît pas de gêne vis à vis de son corps ou de sa nudité (à moins que l'adulte l'ait induite). C'est à la puberté qu'apparait les sentiments de pudeur.
J'aime beaucoup l'approche du théologien Alain Houziaux (son bouquin est assez ardu à lire)
http://www.eretoile.org/Archives-Reflexions/adam-et-eve-le-serpent-et-le-bon-dieu.html
J'aime beaucoup l'approche du théologien Alain Houziaux (son bouquin est assez ardu à lire)
http://www.eretoile.org/Archives-Reflexions/adam-et-eve-le-serpent-et-le-bon-dieu.html
lhirondelle- Messages : 317
Réputation : 4
Date d'inscription : 08/04/2013
Age : 61
Localisation : Belgique francophone
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Connaissez-vous le Tsni'out?
Non ce n'est pas une nouvelle drogue mais un terme hébreu qui signifie :pudeur...
Le fait qu’Adam et ‘Hava ne ressentaient pas le besoin de se vêtir avant de fauter provient du fait qu’à cette période, ils ne s’identifiaient pas du tout à leur corps mais bien à leur âme. C’est pourquoi leur corps lui-même servait à dissimuler leur âme. Ce n’est qu’après avoir fauté, qu’ils furent sujets à une chute spirituelle qui les livra au pouvoir du yetser hara et de la matière. Ainsi dans la mesure où Adam a ressenti une certaine identification avec son corps, il ressentit une honte justifiée d’être sans vêtement devant son Créateur.
En effet, la tsni’out ne représente pas seulement la nécessité de recouvrir les parties intimes du corps qui sont susceptibles de fauter. Nous en avons la preuve par le fait que même les anges qui n’ont aucune inclination à la faute éprouvent le besoin de se couvrir devant leur Créateur, comme il est dit dans Yécha’yahou 6,2 : « Six ailes pour chacun d’entre eux… Deux ailes pour se recouvrir le visage, deux ailes pour se recouvrir les pieds et deux ailes pour voler » Rachi sur place explique : « deux ailes pour se recouvrir les pieds » « par tsni’out, afin que tout son corps ne soit pas exposé devant le Créateur. » La dissimulation du corps est un comportement instinctif dès lors qu’on a le sentiment d’être devant un supérieur.
Non ce n'est pas une nouvelle drogue mais un terme hébreu qui signifie :pudeur...
Le fait qu’Adam et ‘Hava ne ressentaient pas le besoin de se vêtir avant de fauter provient du fait qu’à cette période, ils ne s’identifiaient pas du tout à leur corps mais bien à leur âme. C’est pourquoi leur corps lui-même servait à dissimuler leur âme. Ce n’est qu’après avoir fauté, qu’ils furent sujets à une chute spirituelle qui les livra au pouvoir du yetser hara et de la matière. Ainsi dans la mesure où Adam a ressenti une certaine identification avec son corps, il ressentit une honte justifiée d’être sans vêtement devant son Créateur.
En effet, la tsni’out ne représente pas seulement la nécessité de recouvrir les parties intimes du corps qui sont susceptibles de fauter. Nous en avons la preuve par le fait que même les anges qui n’ont aucune inclination à la faute éprouvent le besoin de se couvrir devant leur Créateur, comme il est dit dans Yécha’yahou 6,2 : « Six ailes pour chacun d’entre eux… Deux ailes pour se recouvrir le visage, deux ailes pour se recouvrir les pieds et deux ailes pour voler » Rachi sur place explique : « deux ailes pour se recouvrir les pieds » « par tsni’out, afin que tout son corps ne soit pas exposé devant le Créateur. » La dissimulation du corps est un comportement instinctif dès lors qu’on a le sentiment d’être devant un supérieur.
mister be- Messages : 868
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Date d'inscription : 25/05/2013
Age : 65
Localisation : Belgique Hainaut
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Maïs a écrit:Mon interprétation est beaucoup plus simple...
c'est comme les expressions que l'on emploi couramment!
Etre nu, être sans connaissance!
Voilà pourquoi il y a l'arbre de la connaissance du bien et du mal.....
Point de vue intéressant, mais après avoir manger de son fruit, ils se rendent compte qu'ils sont nue, mais ils sont toujours nue, même après s'être habillé ( "habillé de la connaissance" selon vous ) quand Dieu vient, Adam qui s'est revêtu de feuille de figue dit toujours :
<< J’ai entendu ta voix dans le jardin, et j’ai eu peur, PARCE QUE JE SUIS NU, et je me suis caché. >>
Ils sont toujours nue , et Adam a peur de Dieu PAR CE QU'IL EST NU ! ... alors que selon votre logique il devrait plutôt avoir peur d'être "habillé de connaissance" alors que c'était interdit ?
Alors comme je le disais au début, l'idée est que Eve et Adam contrairement à nous ont l'âme complètement à nue dans la lumière et la présence de Dieu,
chose naturelle et bonne à la base sans qu'ils se posent la question, ils ne connaissent rien d'autre.
Ce qui change, c'est qu'après avoir mangé le fruit défendu, le mal est entré en eux, ils prennent alors conscience de cette nudité d'un point de vue de pécheur, et ça devient source de souffrance que de se retrouver complètement nue devant Dieu, et d'avoir ses péchés exposer de
la sorte; le réflexe étant alors d'aller se cacher dans l'ombre avec ses péchés (représenté par les arbres du jardin, ceinture en feuille de figue etc...)
Mais avant qu'ils mangent, le serpent était déjà venue tout démolir en quelque mot, en renversant leur perception du rapport avec Dieu, il à transformer ça en une histoire de domination, il a ensuite réussi à leur faire choisir l'égo avant tout autre chose,
mais le but ultime est que même en apprenant l'amour et le pardon infini de Dieu, on choisissent d'être libre comme "des dieux" avec nos péchés,
dans les ténèbres, loin de la présence de Dieu.
Nicolas- Messages : 1701
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Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Si cela peu être utile...
Je vois les choses ainsi :
C'est le regard qu'Adam et Eve portent sur eux-mêmes qui change, pas celui de "Dieu" vis à vis d'eux. En fait Dieu se contrefiche qu'il soit nus ou pas, il a conçu Adam et Eve comme ils sont, si il les avait voulu vêtus, il les aurait conçu déjà tout habillés.
Donc le problème ne vient pas de Dieu mais de la façon dont Adam et Eve se perçoivent eux-mêmes. En fait un voile de scrupule s'est posé. Ils craignent le regard de Dieu sur eux mais c'est une crainte qui n'a aucune existence réelle, Dieu n'a aucun répugnance à les voir nus, mais eux d'un seul coup se mettent à croire que leur nudité est une situation inacceptable devant Dieu, qu'elle peut "offenser" Dieu, et même qu'ils s'offensent l'un l'autre en restant nus l'un en face de l'autre. Ils ont "perdu" un état de félicité ou se genre de scrupules, de honte n'avait pas court. Leur crainte, leur honte, n'est pas réelle, ils n'ont aucune raison réelle de craindre quoi que ce soit, rien ne les menace vraiment, mais parce qu'ils croient que si, alors leur attitude change.
J'en viens à me demander si c'est vraiment "Dieu" qui les chasse du Paradis. Est ce que ce ne sont pas Adam et Eve qui s'en chassent eux-mêmes quand naît se soudain scrupule ? Ce voile qui descend sur leur perception de Dieu et d'eux mêmes ?
Ce qui me fait penser à cela c'est que dans le courant Mahayana du Bouddhisme, l'état de bouddha est en nous, il est là, il n'est nulle part ailleurs, nous sommes tous des bouddha potentiels, un diamant prit dans une gangue de charbon. Mais en raison de multiples voiles karmiques nous ne voyons pas notre véritable nature, et c'est parce que nous ne savons pas ce que nous sommes vraiment, parce que nous ne savons pas quelle est notre véritable nature, que nous continuons à nous comporter de manière grossière, non habile et non profitable. Toute la pratique bouddhique vise à faire voler en éclat cette gangue de charbon.
On raconte que parfois, chez certain maîtres zen quand se produit le satori (le moment d'Eveil), ils sont pris d'un grand éclat de rire. Pourquoi ? Parce qu'ils se moquent d'eux-même. D'un coup ils réalisent que ce qu'il recherchait : l’éveil, était sous leur nez depuis le début, et qu'ils ont passé un temps fou en privations et disciplines alors que tout était sous leurs yeux, alors ils rient de leur propre stupidité.
Hier soir j'étais à une séance de pratique collective, et comme à chaque fois, nous nous inclinons devant une représentation du Bouddha. Non pour vénéré une idole, mais pour voir en Lui ce que nous nous pouvons être.
Je trouve la citation de l'Abbé Pierre très juste et avec des raisonnances très fortes avec la pratique bouddhique. Dans le sens ou "Dieu" n'a pas besoin de nous juger, nous nous jugeons nous même en fonction de notre attitude : égoïste ou altruiste. Ce sont nos actes qui nous condamnent. Et le bouddhisme dit la même chose, ce sont nos actes qui nous maintiennent dans le samsara et l'état non-eveillé, qui nous condamnent à "l'enfer" que représente le cycle des renaissances incontrôlées.
Sitôt que l'on abandonne le "soi", l'attitude égoïste, égocentrique, que l'on se tourne vers les autres, ou se re-donne accès au "Paradis".
Thich Nhat Hanh assimile dans la même phrase "nirvana", Royaume de Dieu et Terre Pure (la Terre de Bouddha du Bouddha Amitabha), il explique ainsi que lorsque l'on se tourne vers l'attitude de non-soi, quand on comprend la nature de "l'inter-être", que notre bonheur dépend du bonheur des autres, et donc que l'on ne peut atteindre le Bonheur profond, véritable, durable, qu'au travers du bonheur des autres, alors on accède dés maintenant à un état de "félicité" , on est dans la joie, la non-peur, l'équanimité, la non-souffrance, la compassion universelle. Plus rien ne peut nous faire souffrir. Cela peut faire penser à un avant-gout de Paradis n'est ce pas ?
Hors cet avant-gout est réalisable ici et maintenant en nous, dans notre coeur, notre mental. Par une attitude appropriée, faite d'éthique au quotidien, d'étude de textes sacrées et de méditations diverses. Appelez cela des actes de charités, des lectures sacrées et des prières si vous voulez, les noms changent mais le principe reste le même. Recueillement, intériorité et aussi action profitable à l'extérieur.
Donc nous sommes tous des Adam et Eve, et il ne dépend que de nous d'accéder de nouveau à l'Eden, en nous, ici et maintenant, cela ne dépend pas de Dieu mais de notre attitude. En quelque sort Lui "attend", il ne peut rien faire si nous ne nous aidons pas nous-mêmes.
Je vois les choses ainsi.
Evidemment on peut les voir autrement. Surement.
Je vois les choses ainsi :
C'est le regard qu'Adam et Eve portent sur eux-mêmes qui change, pas celui de "Dieu" vis à vis d'eux. En fait Dieu se contrefiche qu'il soit nus ou pas, il a conçu Adam et Eve comme ils sont, si il les avait voulu vêtus, il les aurait conçu déjà tout habillés.
Donc le problème ne vient pas de Dieu mais de la façon dont Adam et Eve se perçoivent eux-mêmes. En fait un voile de scrupule s'est posé. Ils craignent le regard de Dieu sur eux mais c'est une crainte qui n'a aucune existence réelle, Dieu n'a aucun répugnance à les voir nus, mais eux d'un seul coup se mettent à croire que leur nudité est une situation inacceptable devant Dieu, qu'elle peut "offenser" Dieu, et même qu'ils s'offensent l'un l'autre en restant nus l'un en face de l'autre. Ils ont "perdu" un état de félicité ou se genre de scrupules, de honte n'avait pas court. Leur crainte, leur honte, n'est pas réelle, ils n'ont aucune raison réelle de craindre quoi que ce soit, rien ne les menace vraiment, mais parce qu'ils croient que si, alors leur attitude change.
J'en viens à me demander si c'est vraiment "Dieu" qui les chasse du Paradis. Est ce que ce ne sont pas Adam et Eve qui s'en chassent eux-mêmes quand naît se soudain scrupule ? Ce voile qui descend sur leur perception de Dieu et d'eux mêmes ?
Ce qui me fait penser à cela c'est que dans le courant Mahayana du Bouddhisme, l'état de bouddha est en nous, il est là, il n'est nulle part ailleurs, nous sommes tous des bouddha potentiels, un diamant prit dans une gangue de charbon. Mais en raison de multiples voiles karmiques nous ne voyons pas notre véritable nature, et c'est parce que nous ne savons pas ce que nous sommes vraiment, parce que nous ne savons pas quelle est notre véritable nature, que nous continuons à nous comporter de manière grossière, non habile et non profitable. Toute la pratique bouddhique vise à faire voler en éclat cette gangue de charbon.
On raconte que parfois, chez certain maîtres zen quand se produit le satori (le moment d'Eveil), ils sont pris d'un grand éclat de rire. Pourquoi ? Parce qu'ils se moquent d'eux-même. D'un coup ils réalisent que ce qu'il recherchait : l’éveil, était sous leur nez depuis le début, et qu'ils ont passé un temps fou en privations et disciplines alors que tout était sous leurs yeux, alors ils rient de leur propre stupidité.
Hier soir j'étais à une séance de pratique collective, et comme à chaque fois, nous nous inclinons devant une représentation du Bouddha. Non pour vénéré une idole, mais pour voir en Lui ce que nous nous pouvons être.
Je trouve la citation de l'Abbé Pierre très juste et avec des raisonnances très fortes avec la pratique bouddhique. Dans le sens ou "Dieu" n'a pas besoin de nous juger, nous nous jugeons nous même en fonction de notre attitude : égoïste ou altruiste. Ce sont nos actes qui nous condamnent. Et le bouddhisme dit la même chose, ce sont nos actes qui nous maintiennent dans le samsara et l'état non-eveillé, qui nous condamnent à "l'enfer" que représente le cycle des renaissances incontrôlées.
Sitôt que l'on abandonne le "soi", l'attitude égoïste, égocentrique, que l'on se tourne vers les autres, ou se re-donne accès au "Paradis".
Thich Nhat Hanh assimile dans la même phrase "nirvana", Royaume de Dieu et Terre Pure (la Terre de Bouddha du Bouddha Amitabha), il explique ainsi que lorsque l'on se tourne vers l'attitude de non-soi, quand on comprend la nature de "l'inter-être", que notre bonheur dépend du bonheur des autres, et donc que l'on ne peut atteindre le Bonheur profond, véritable, durable, qu'au travers du bonheur des autres, alors on accède dés maintenant à un état de "félicité" , on est dans la joie, la non-peur, l'équanimité, la non-souffrance, la compassion universelle. Plus rien ne peut nous faire souffrir. Cela peut faire penser à un avant-gout de Paradis n'est ce pas ?
Hors cet avant-gout est réalisable ici et maintenant en nous, dans notre coeur, notre mental. Par une attitude appropriée, faite d'éthique au quotidien, d'étude de textes sacrées et de méditations diverses. Appelez cela des actes de charités, des lectures sacrées et des prières si vous voulez, les noms changent mais le principe reste le même. Recueillement, intériorité et aussi action profitable à l'extérieur.
Donc nous sommes tous des Adam et Eve, et il ne dépend que de nous d'accéder de nouveau à l'Eden, en nous, ici et maintenant, cela ne dépend pas de Dieu mais de notre attitude. En quelque sort Lui "attend", il ne peut rien faire si nous ne nous aidons pas nous-mêmes.
Je vois les choses ainsi.
Evidemment on peut les voir autrement. Surement.
Invité- Invité
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Madhyamaka a écrit:j'en viens à me demander si c'est vraiment "Dieu" qui les chasse du Paradis
Oui, selon moi, ce qui les chasses du paradis terrestre, c'est avant tout eux même, l'histoire y est présenté selon moi avec la représentation
archaïque qu'avait l'homme de l'époque justement (c'est un peu "tu bois trop, Dieu puni ton foi" , mais pour être plus précis Dieu les laisse goûter
aux conséquences de leur choix (la suite logique était de perdre cette présence de Dieu, ne supportant pas la nudité de leur âme et ses péchés en sa présence,
pour ce qui est de perdre cette grâce qui fait qu'on rentre dans un monde de mort et de pourrissement, Dieu les avait prévenue, ils ont préféré croire le serpent qui à dit " nonn, vous ne mourrez pas".
Nicolas- Messages : 1701
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Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Pour poursuivre :
<< L'Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. >> Genèse 3:21
Si je suis la logique de l'interprétation faite plus haut (arbre et feuille de figiuer qui servent d'ombre pour se cacher de cette présence de Dieu)
ces peaux de bêtes que Dieu donne lui-même après, pourrait représenter Dieu qui se "retire" "loin", ou un "voile" pour respecter ce choix de vivre cacher loin de sa lumière pénétrante depuis que le péché est entré, l'état dans le quel nous somme dans ce monde . (?)
d'ailleurs dans le verset juste après cette phrase, c'est là où Adam et Eve son chassé du paradis et privé de l'Arbre de Vie.
<< L'Eternel Dieu fit à Adam et à sa femme des habits de peau, et il les en revêtit. >> Genèse 3:21
Si je suis la logique de l'interprétation faite plus haut (arbre et feuille de figiuer qui servent d'ombre pour se cacher de cette présence de Dieu)
ces peaux de bêtes que Dieu donne lui-même après, pourrait représenter Dieu qui se "retire" "loin", ou un "voile" pour respecter ce choix de vivre cacher loin de sa lumière pénétrante depuis que le péché est entré, l'état dans le quel nous somme dans ce monde . (?)
d'ailleurs dans le verset juste après cette phrase, c'est là où Adam et Eve son chassé du paradis et privé de l'Arbre de Vie.
Nicolas- Messages : 1701
Réputation : 6
Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Dieu les laisse goûter aux conséquences de leur choix
Cela me fait penser nettement à la loi de cause à effet en science et à la loi du karma pour le bouddhisme, rien n'est jamais "sans conséquence" affirme le Bouddha. Ces conséquences peuvent être "positive", neutre ou "négatives".
Dans ce cas "Dieu" avait-il d'autre choix que de laisser faire ?
Ce qui pose la question de sa toute puissance et de sa bienveillance.
Par amour il laisse ses créature libres de leur choix, car ses créatures seraient malheureuses sans leur libre choix, leur libre arbitre. Mais faisant cela, cela le prive, lui de sa tout puissance, puisqu'il ne peut plus protéger les hommes des conséquences de leurs choix. D'ailleurs il laisse le Serpent vaquer librement en Eden, il désigne clairement à Adam et Eve ce qu'il ne faut surtout pas faire, puis il laisse tout se petit monde ensemble. Adam, Eve, le Serpent, l'Eden tout cela est création de Dieu non ?
Les choses pouvaient elles se passer autrement ?
Soit Dieu savait ce qui allait se produire, quid alors de sa bienveillance quand on voit le prix payer par Adam et Eve. Soit il ne le savait pas, quid alors de sa connaissance absolue ?
Soit Dieu est bienveillant mais non tout puissant et non tout connaissant.
Soit il est tout puissant et tout connaissant et non bienveillant car il laisse le mal se faire et ses créatures souffrir.
De mon point de vue le cas de l'Edem, de la pomme, du péché, de l'expulsion est un des passage les plus "embarassant" pour les monothéïsmes abrahmiques car Dieu y apparaît soit impuissant soit franchement pervers et malsain.
Mais comme toujours ce sont des récits élaborés par des humains, ils ne peuvent qu'être insatisfaisants, être incohérents, ceux qui les ont pensé et rédigés sont déjà "voilés" ils ne peuvent donc que produire des choses "bancales". C'est un peu aussi l'idée de "dukkha" et du samsara. En fait "dukkha" traduit par "souffrance" signifie plutôt "qui ne tourne pas rond", qui "cloche" en quelque sorte. Et le Bouddha affirme que tout autour de nous ou presque est "dukkha". Il y a quelque chose de fondamentalement "bancal" partout autour de nous et en nous, et nous voyons tout de manière faussé.
Cela se rapproche de l'idée chrétienne du "péché originel", à partir d'un certain moment pour le récit biblique, quelque chose s'est mis à "cloché".
Dans le bouddhisme il n'y a pas vraiment de "moment" précis ou cela a commencé à "déconner" si vous voulez.
Vous avez mêmes certaines croyants qui disent que "l'enfer" c'est ici, sur Terre, la vie humaine.
Il y a une parabole zen célèbre qui dit ceci :
Un guerrier va voir un moine et lui demande : Qu'est ce que l'Enfer ?
Le moine lz regarde avec dédain et lui dit avec mépris : toi ? un guerrier ? sale ? grossier ? stupide ? Tu me demandes ce qu'est l'Enfer ?
Le guerrier entre dans une rage folle, sort son arme, et plein de haine et de colère s'apprête à terrasser le moine, le moine le dit alors : ceci est l'Enfer.
Le guerrier suspend son geste, il comprend soudain, il lâche son arme, fond en larme éperdu de reconnaissance et de compassion pour ce moine qui a risqué sa vie pour lui faire comprendre. Et le moine lui dit : ceci est le Paradis.
La pratique bouddhique a tendance à dire que nous nous forgeons nous même notre paradis et notre enfer présent et futur ici et maintenant et nous devons supporter nos choix passés.
Le Bouddha dit : tu veux connaître ton passe : regarde ton présent. Tu veux connaître ton avenir : regarde ton présent.
L'enfer et le Paradis sont avant tout en nous, dans nos coeurs et notre tête.
Haine, peur, colère, avidité, jalousie, etc... son pénibles à vivre.
Cela me fait penser nettement à la loi de cause à effet en science et à la loi du karma pour le bouddhisme, rien n'est jamais "sans conséquence" affirme le Bouddha. Ces conséquences peuvent être "positive", neutre ou "négatives".
Dans ce cas "Dieu" avait-il d'autre choix que de laisser faire ?
Ce qui pose la question de sa toute puissance et de sa bienveillance.
Par amour il laisse ses créature libres de leur choix, car ses créatures seraient malheureuses sans leur libre choix, leur libre arbitre. Mais faisant cela, cela le prive, lui de sa tout puissance, puisqu'il ne peut plus protéger les hommes des conséquences de leurs choix. D'ailleurs il laisse le Serpent vaquer librement en Eden, il désigne clairement à Adam et Eve ce qu'il ne faut surtout pas faire, puis il laisse tout se petit monde ensemble. Adam, Eve, le Serpent, l'Eden tout cela est création de Dieu non ?
Les choses pouvaient elles se passer autrement ?
Soit Dieu savait ce qui allait se produire, quid alors de sa bienveillance quand on voit le prix payer par Adam et Eve. Soit il ne le savait pas, quid alors de sa connaissance absolue ?
Soit Dieu est bienveillant mais non tout puissant et non tout connaissant.
Soit il est tout puissant et tout connaissant et non bienveillant car il laisse le mal se faire et ses créatures souffrir.
De mon point de vue le cas de l'Edem, de la pomme, du péché, de l'expulsion est un des passage les plus "embarassant" pour les monothéïsmes abrahmiques car Dieu y apparaît soit impuissant soit franchement pervers et malsain.
Mais comme toujours ce sont des récits élaborés par des humains, ils ne peuvent qu'être insatisfaisants, être incohérents, ceux qui les ont pensé et rédigés sont déjà "voilés" ils ne peuvent donc que produire des choses "bancales". C'est un peu aussi l'idée de "dukkha" et du samsara. En fait "dukkha" traduit par "souffrance" signifie plutôt "qui ne tourne pas rond", qui "cloche" en quelque sorte. Et le Bouddha affirme que tout autour de nous ou presque est "dukkha". Il y a quelque chose de fondamentalement "bancal" partout autour de nous et en nous, et nous voyons tout de manière faussé.
Cela se rapproche de l'idée chrétienne du "péché originel", à partir d'un certain moment pour le récit biblique, quelque chose s'est mis à "cloché".
Dans le bouddhisme il n'y a pas vraiment de "moment" précis ou cela a commencé à "déconner" si vous voulez.
Vous avez mêmes certaines croyants qui disent que "l'enfer" c'est ici, sur Terre, la vie humaine.
Il y a une parabole zen célèbre qui dit ceci :
Un guerrier va voir un moine et lui demande : Qu'est ce que l'Enfer ?
Le moine lz regarde avec dédain et lui dit avec mépris : toi ? un guerrier ? sale ? grossier ? stupide ? Tu me demandes ce qu'est l'Enfer ?
Le guerrier entre dans une rage folle, sort son arme, et plein de haine et de colère s'apprête à terrasser le moine, le moine le dit alors : ceci est l'Enfer.
Le guerrier suspend son geste, il comprend soudain, il lâche son arme, fond en larme éperdu de reconnaissance et de compassion pour ce moine qui a risqué sa vie pour lui faire comprendre. Et le moine lui dit : ceci est le Paradis.
La pratique bouddhique a tendance à dire que nous nous forgeons nous même notre paradis et notre enfer présent et futur ici et maintenant et nous devons supporter nos choix passés.
Le Bouddha dit : tu veux connaître ton passe : regarde ton présent. Tu veux connaître ton avenir : regarde ton présent.
L'enfer et le Paradis sont avant tout en nous, dans nos coeurs et notre tête.
Haine, peur, colère, avidité, jalousie, etc... son pénibles à vivre.
Je vois le chose comme ça, on peut surement les voir autrement
Invité- Invité
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Oui.Madhyaaka a écrit:L'enfer et le Paradis sont avant tout en nous, dans nos coeurs et notre tête.
Haine, peur, colère, avidité, jalousie, etc... son pénibles à vivre.
et aussi : Là où est ton trésor, là aussi sera ton coeur.
Pour en revenir à la question de la nudité je viens de m'apercevoir que Roque disait déjà ce que j'ai dis dans mon Dernier message concernant les peaux de bêtes dont seront revêtu Adam et Eve
j'y avais pas prêté attention la première fois je faisais pas attention à ce passage là, du coup roque on a eu la même interprétation!
Nicolas- Messages : 1701
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Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
A propos des "peaux de bêtes". Elles couvrent le corps. Mais peut-être peut-on dire que c'est une sorte de matérialisation de plusieurs choses.
- Déjà la manifestation physique du "voile" qui est tombé sur l'esprit et qui empêche dorénavant de percevoir les choses avec clareté, que ce soit Dieu ou tout ce que vous voulez, la beauté de l'Eden, du Cosmos, Adam ne voit plus Eve au delà de son apparence physique, Eve non plus... ils se voient sous forme de corps, de surface, imparfait. Chaire mortelle, périssable.
- Ensuite le terme "bêtes" me fait penser à l'animalité, à la sauvagerie. Aux pulsions et passions. Aux désirs sensuels aussi. Hors justement Adam et Eve ont soudain honte de leur nudité devant Dieu mais aussi l'un vis à vis de l'autre. Voir l'autre dans toute sa sexualité devient un objet de honte, d'impudeur, la forme, l'apparence, le corps est devenu plus important que la beauté de l'âme ou de l'esprit abritée par ce corps. Regardez comment dans l'art on s'est mit avec le temps à cacher le sexe des statues ou peintures, que ce soit Adam et Eve ou d'autres personnages antiques, alors que les Grecs par exemple glorifiaient la beauté du nu, masculin comme féminin. La beauté des corps selon leur canons à eux évidemment.
Hors dans la pratique bouddhique justement, ce sont les passions, les désirs, y compris et surtout sensuels, qui obscurcissent la vision lucide de la réalité et nuisent à la pensée et à l'action juste. En proie aux désirs et passions de toutes sortes nous agissons de manière nuisible aussi bien vis à vis des autres que de nous-même. Ces désirs alimentent nos égoïsme, notre ego, notre "moi". Regardez comme soudain l'homme se met à désirer la femme dans le sens de "posséder" comme si elle n'était plus qu'un objet et non un être égal à lui, homme. Elle devient objet d'appétence, de convoitise, il n'est plus question de la traiter en égal, avec respect. On la veut. Rien de plus. Inversement dans certaines sociétés matriarcales et ou polyédriques, l'homme n'est plus qu'un étalon sexuel, les meilleurs hommes étant sensés être ceux qui produiront les enfants les plus robustes, les plus sains, dans le ventre de la mère, l'homme aussi devient "chose". C'est sa semence qui importe non plus lui en tant que personne.
Dans les 6 catégories d'êtres de la pratique bouddhique justement les animaux sont ceux qui sont prisonniers de leurs pulsions, de leurs instincts, de leur passions : faim, soif, reproduction, colère, peur... c'est une forme de renaissance non souhaitable et ils ne sont qu'un rang en dessous de l'humain.
- Enfin, dans l'Eden, Adam et Eve et tous les animaux vivaient en harmonie, personne ne s’entre-tuait, pas de prédateur ou de proie. Soudain l'homme doit tuer des animaux pour se nourrir et prendre leur peau pour se vêtir, ce qui est assez ignoble, on imagine Adam et Eve vêtus de peaux encore sanguinolente. L'harmonie entre l'homme et les autres êtres vivants sensibles que sont les animaux est rompue, l'homme devient chasseur et les animaux proies. Victimes sont les deux, les uns meurent les autres s'avilissent. Regardez actuellement comment notre société exploite et maltraite le règne animal, provoque des extinctions de masse, comment les gens pensent être "beaux" avec la fourrure de tel ou tel animal sur le dos, ou comment des hommes "fiers" posent pour la photo devant le cadavre d'une prédateur tué uniquement pour le "sport" et la gloriole.
Je repense à une scène d'un dessin animé sur la vie du Bouddha ou on voit enfant le jeune Siddharta Gautama se promener dans la campagne avoisinant le palais de son père et soudain prendre conscience que tout n'est que violence autour de lui : rongeur, reptile, oiseau de proie, chasseur avec arc et flèche, tous dans un cercle infernal de mort, chacun tuant l'autre dans la chaîne alimentaire et tous souffrants et cela l'affecte profondément, le trouble, tout n'est donc que violence et mort et souffrance autour de lui ?
- Déjà la manifestation physique du "voile" qui est tombé sur l'esprit et qui empêche dorénavant de percevoir les choses avec clareté, que ce soit Dieu ou tout ce que vous voulez, la beauté de l'Eden, du Cosmos, Adam ne voit plus Eve au delà de son apparence physique, Eve non plus... ils se voient sous forme de corps, de surface, imparfait. Chaire mortelle, périssable.
- Ensuite le terme "bêtes" me fait penser à l'animalité, à la sauvagerie. Aux pulsions et passions. Aux désirs sensuels aussi. Hors justement Adam et Eve ont soudain honte de leur nudité devant Dieu mais aussi l'un vis à vis de l'autre. Voir l'autre dans toute sa sexualité devient un objet de honte, d'impudeur, la forme, l'apparence, le corps est devenu plus important que la beauté de l'âme ou de l'esprit abritée par ce corps. Regardez comment dans l'art on s'est mit avec le temps à cacher le sexe des statues ou peintures, que ce soit Adam et Eve ou d'autres personnages antiques, alors que les Grecs par exemple glorifiaient la beauté du nu, masculin comme féminin. La beauté des corps selon leur canons à eux évidemment.
Hors dans la pratique bouddhique justement, ce sont les passions, les désirs, y compris et surtout sensuels, qui obscurcissent la vision lucide de la réalité et nuisent à la pensée et à l'action juste. En proie aux désirs et passions de toutes sortes nous agissons de manière nuisible aussi bien vis à vis des autres que de nous-même. Ces désirs alimentent nos égoïsme, notre ego, notre "moi". Regardez comme soudain l'homme se met à désirer la femme dans le sens de "posséder" comme si elle n'était plus qu'un objet et non un être égal à lui, homme. Elle devient objet d'appétence, de convoitise, il n'est plus question de la traiter en égal, avec respect. On la veut. Rien de plus. Inversement dans certaines sociétés matriarcales et ou polyédriques, l'homme n'est plus qu'un étalon sexuel, les meilleurs hommes étant sensés être ceux qui produiront les enfants les plus robustes, les plus sains, dans le ventre de la mère, l'homme aussi devient "chose". C'est sa semence qui importe non plus lui en tant que personne.
Dans les 6 catégories d'êtres de la pratique bouddhique justement les animaux sont ceux qui sont prisonniers de leurs pulsions, de leurs instincts, de leur passions : faim, soif, reproduction, colère, peur... c'est une forme de renaissance non souhaitable et ils ne sont qu'un rang en dessous de l'humain.
- Enfin, dans l'Eden, Adam et Eve et tous les animaux vivaient en harmonie, personne ne s’entre-tuait, pas de prédateur ou de proie. Soudain l'homme doit tuer des animaux pour se nourrir et prendre leur peau pour se vêtir, ce qui est assez ignoble, on imagine Adam et Eve vêtus de peaux encore sanguinolente. L'harmonie entre l'homme et les autres êtres vivants sensibles que sont les animaux est rompue, l'homme devient chasseur et les animaux proies. Victimes sont les deux, les uns meurent les autres s'avilissent. Regardez actuellement comment notre société exploite et maltraite le règne animal, provoque des extinctions de masse, comment les gens pensent être "beaux" avec la fourrure de tel ou tel animal sur le dos, ou comment des hommes "fiers" posent pour la photo devant le cadavre d'une prédateur tué uniquement pour le "sport" et la gloriole.
Je repense à une scène d'un dessin animé sur la vie du Bouddha ou on voit enfant le jeune Siddharta Gautama se promener dans la campagne avoisinant le palais de son père et soudain prendre conscience que tout n'est que violence autour de lui : rongeur, reptile, oiseau de proie, chasseur avec arc et flèche, tous dans un cercle infernal de mort, chacun tuant l'autre dans la chaîne alimentaire et tous souffrants et cela l'affecte profondément, le trouble, tout n'est donc que violence et mort et souffrance autour de lui ?
Invité- Invité
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Bonjour,
dans la Genèse, je ne pense pas qu'il faille voir dans la nudité une faute, ou une cause de honte en soi.
La nudité, c'est paraître tel que l'on est, sans habillage, sans masque.
Adam en a peur après avoir pris le fruit, parce qu'il sait que Dieu va voir ce qu'il a fait. C'est pour cela qu'il se couvre, puis se cache : il espère cacher, autant que faire se peut, son forfait. Mais bien sûr c'est un espoir complètement vain.
Il n'a pas honte d'être nu auparavant, et il n'en a pas conscience, parce qu'il est comme un bébé. Sa nudité, c'est sa condition, il vit en confiance avec Dieu.
dans la Genèse, je ne pense pas qu'il faille voir dans la nudité une faute, ou une cause de honte en soi.
La nudité, c'est paraître tel que l'on est, sans habillage, sans masque.
Adam en a peur après avoir pris le fruit, parce qu'il sait que Dieu va voir ce qu'il a fait. C'est pour cela qu'il se couvre, puis se cache : il espère cacher, autant que faire se peut, son forfait. Mais bien sûr c'est un espoir complètement vain.
Il n'a pas honte d'être nu auparavant, et il n'en a pas conscience, parce qu'il est comme un bébé. Sa nudité, c'est sa condition, il vit en confiance avec Dieu.
Libremax- Messages : 1367
Réputation : 16
Date d'inscription : 18/10/2011
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
Oui Libremax, c'est l'interprétation que je fais.
Nicolas- Messages : 1701
Réputation : 6
Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Re: " ils connurent qu'ils étaient nus" ( Genèse 3:7)
lhirondelle a écrit:Personnellement, j'y vois une métaphore de la puberté. Un enfant ne connaît pas de gêne vis à vis de son corps ou de sa nudité (à moins que l'adulte l'ait induite). C'est à la puberté qu'apparait les sentiments de pudeur.
J'aime beaucoup l'approche du théologien Alain Houziaux (son bouquin est assez ardu à lire)
http://www.eretoile.org/Archives-Reflexions/adam-et-eve-le-serpent-et-le-bon-dieu.html
Bonjour, son bouquin est-il disponible en fnac ?
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