Adyan, Fondation pour les études religieuses et la solidarité spirituelle
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Adyan, Fondation pour les études religieuses et la solidarité spirituelle
http://www.lavie.fr/religion/dialogue-interreligieux/au-liban-un-pretre-et-une-musulmane-au-service-de-la-solidarite-spirituelle-17-12-2013-47928_387.phpFadi Daou, prêtre maronite et Nayla Tabbara, musulmane, professeur de sciences religieuses, travaillent ensemble depuis une dizaine d’années à Beyrouth à la l’élaboration d’une théologie de la rencontre des croyants, fondée sur leur expérience d’un terrain incomparable : le Liban avec ses douze traditions religieuses reconnues par l’Etat (...)
«L'expression 'dialogue interreligieux' est réductrice car elle n’exprime pas la transformation intérieure inhérente à toute véritable rencontre, explique Nayla Tabbara. Notre démarche n’est pas uniquement motivée par la nécessité du vivre-ensemble sur le plan socio-politique. Il existe une motivation croyante de la découverte de la foi de l’autre : nous avons la conviction que le message spirituel dont il est porteur n'est pas étranger au plan de Dieu»
En 2006, en créant Adyan, Fondation pour les études religieuses et la solidarité spirituelle, Fadi Daou et Nayla Tabbara ont voulu promouvoir concrètement auprès de leurs concitoyens libanais, l'ouverture à l’altérité religieuse qu'eux-mêmes expérimentaient dans leurs recherches théologiques.
«Au Proche-Orient comme en Occident, souligne Fadi Daou, règnent parmi bon nombre de chrétiens et de musulmans des sentiments de méfiance, sinon d’hostilité réciproques. Les mémoires communautaires, les conflits et les tensions politiques du passé constituent des facteurs d’éloignement. S’y ajoute la peur face à la montée actuelle du fondamentalisme violent dans certains pays à majorité musulmane. Et aux yeux de nombreux musulmans, la société occidentale est fortement décrédibilisée par des politiques de deux poids deux mesures – dans le conflit israélo-palestinien, notamment - et de soutien à des régimes despotiques et corrompus»
La fondation Adyan organise ainsi depuis 2007 au Liban une journée nationale de solidarité spirituelle, en promouvant l’idée que les chemins de foi des uns et des autres peuvent se rejoindre dans une solidarité invisible. «Le dernier samedi d’octobre, pour faire le lien avec Assise, nous invitons toutes les communautés religieuses du pays à se retrouver autour d’une valeur spirituelle commune et la façon dont nous pouvons la vivre ensemble», explique le prêtre maronite.
La fondation intervient dans une trentaine d’écoles publiques et privées au Liban sur l’éducation à la diversité religieuse et prépare en partenariat avec le ministère de l’éducation une réforme des programmes d’éducation civique pour y inclure la dimension du pluralisme religieux. L’Union Européenne a confié à Adyan la mission de mener ce travail d’éducation à la citoyenneté et à la diversité au sein de dix pays arabes : Maroc, Algérie, Tunisie, Mauritanie, Egypte, Jordanie, Palestine, Syrie, Libye et Liban. La fondation développe également un programme d’éducation à la paix pour les enfants syriens réfugiés au Liban.
«Avant le début de la guerre 1975, il existait bien un dialogue de vie fondé sur la confiance et l’appréciation mutuelle, explique Nayal Tabbara, mais sans une connaissance profonde de l'autre. Même dans les régions où les communautés se mélangent, chacun évite de parler de religion ou alors de façon très superficielle, explique Nayla Tabbara. C’est un sujet tabou. Au Liban, les programmes d’histoire s’arrêtent en 1943, l'année de l’indépendance du pays, car la suite est un sujet trop conflictuel»
«En 1990, nous avons commis l’immense erreur de fonder l’avenir sur un double effacement, poursuit Fadi Daou : l’effacement des différences et l’effacement de l’histoire. Le pays a été fondé sur deux valeurs qui sont selon nous des contre-valeurs : la tolérance et fusion des identités. Le mot tolérance étant entendu comme l’acceptation de l’autre indépendamment de ce qu’il est car les différences devaient se fondre dans une même citoyenneté»
Un exemple ? Dans les manuels scolaires aucun prénom ne reflétait l’appartenance religieuse alors qu’au Liban 90% des prénoms sont clairement identifiés comme chrétiens ou musulmans. «23 ans après l'accord de Taëf qui a mis fin à la guerre, nous avons réussi à convaincre les institutions qu’il fallait refonder l’éducation et la culture du vivre ensemble au Liban sur deux autres valeurs : la diversité et le partenariat. Il s’agit de reconnaître que les différences sont une richesse sur lesquelles nous devons nous appuyer pour travailler ensemble»
Le 15 mars dernier, après deux ans de concertation avec les représentants de toutes les communautés religieuses au Liban, le ministère de l’éducation et l’enseignement privé, Adyan est parvenu à faire signer une charte qui promeut un enseignement des religions dans la reconnaissance de la diversité religieuse et culturelle du pays. «Cette diversité doit non seulement être reconnue socialement comme un fait, mais elle doit également engager la foi, insiste Fadi Daou : la religion de l’autre est digne d’estime en tant que chemin spirituel vers Dieu. Derrière cette diversité, il y a une unité que nous appelons la solidarité spirituelle»
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Re: Adyan, Fondation pour les études religieuses et la solidarité spirituelle
Belle initiative que celle-c! !
"Solidarité spirituelle", un concept très intéressant qui ne devrait pas nous laisser insensible, membres de Dialogue-Abraham.
"Solidarité spirituelle", un concept très intéressant qui ne devrait pas nous laisser insensible, membres de Dialogue-Abraham.
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