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Archevêque et imam de Bangui pour la paix

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Message  -Ren- Dim 8 Déc - 18:12

L'archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, a appelé au calme et à la retenue les assaillants qui font partie des forces dites anti-balakas et les hommes armés de la Seleka qui ont agi en représailles. Il rappelle que le pays ne doit en aucun sombrer dans des violences confessionnelles ou intercommunautaires. Vendredi, les dirigeants de groupes religieux, chrétiens et musulmans, ont rencontré ensemble le président de la transition, Michel Djotodia, pour discuter des solutions à mettre en place (...)

RFI : Vous êtes à Bangui, vous avez eu vent des dernières violences qui s'y sont passées dans la capitale. Selon vos informations, quels sont les détails de ces violences ?
Mgr Nzapalainga : Ces violences nous ont tous surpris tous car, alors que les populations centrafricaines des 7e et 4e [arrondissements] et aussi du côté de PK12, étaient endormies, nous avons entendu des rafales, des coups d’armes, et nous avons constaté que beaucoup de civils étaient en débandade : des enfants, des vieillards, des adultes. Tous, ont accouru vers les églises les plus proches. C’est ainsi qu'en la paroisse Saint-Paul où je suis, nous avons accueilli les premiers civils qui sont venus. Et nous avons vu qu’il y avait des vieillards, des malades et tous ces enfants, qui ont accouru parce qu’ils fuyaient et avaient peur. C’est la psychose, la panique, à cause des attaques. Par la suite, on nous dira que c’est les anti-Balakas qui ont lancé des attaques contre les forces des ex-Selekas.

Selon nos informations, dans certains quartiers on rapporte que ces assaillants ont effectué du porte-à-porte, jusqu’à aller tuer certaines personnes qui leur ouvraient. Ils ont également commis des pillages. Est-ce que vous avez entendu les mêmes informations ?
En effet, nous avons assisté une fois de plus à des pillages encore, à des tueries, à des actes barbares. Des actes ignobles que nous pouvons dénoncer ici, et aussi même à la destruction d’une mosquée dans le 7e. Tous ces actes, nous ne pouvons que les condamner.

Pouvez-vous confirmer qui est, selon vous, derrière ces attaques ?
On nous parle des anti-Balakas qui ont lancé une attaque sur Bangui. Vous savez qu’il y a eu des ripostes de la part des Selekas ou ex-Selekas. Et de part et d’autre, il y a eu aussi des morts. Certains ont voulu donner une tournure religieuse en détruisant la mosquée, pour montrer que cette attaque est orientée contre les musulmans. Or, les musulmans sont nos frères. Nous devons collaborer avec eux en souvenir de notre passé harmonieux. Je regrette que ce genre d’acte soit posé, parce que derrière la mosquée vous avez des sensibilités, vous avez des personnes humaines. Il en va de même pour une église. Aucun musulman ne doit toucher à une église ni tuer quelqu’un dans une église. On doit plutôt respecter ce lieu d’adoration, de vénération. Et je pense que c’est le moment de lancer un appel à la retenue. Lancer un appel aussi au respect de l’autre, à travers sa croyance.

Suite à ces événements, Nicolas Guerekoyame, au sein de l’Alliance évangélique de Bangui, a déclaré craindre un carnage. Est-ce que vous partagez ses inquiétudes ?
Nous espérons que chacun aura à prendre la mesure de la gravité de la situation, pour ne pas nous laisser entrer dans ce genre de spirale de vengeance. Nous devons nous ressaisir. Aujourd’hui, Nicolas, l’imam et moi-même, devant le président de la Transition, nous avons lancé des appels à l’apaisement. Et je pense qu’il est temps de donner la chance à nos frères, à nos sœurs, de regagner leur maison. Avec la venue des forces françaises de la Misca, nous espérons que les choses vont changer et que les populations civiles seront bientôt sécurisées et protégées.

Ces actes de violence concernent la capitale Bangui. Mais des tensions ont également été relevées dans le reste du pays, notamment à Bossangoa. Avez-vous pu entrer en contact avec les populations dans d’autres régions ?
En effet, j’ai eu des informations en provenance de Bossangoa qui m’attristent aussi, car il s’agit là aussi d'actes « posés ». Cela signifie l’incendie massif de plusieurs maisons. Nous condamnons aussi ce genre de comportement. Derrière les maisons, ce sont des vies humaines. Je dénonce, je condamne aussi, ces actes qui ont été perpétrés par les éléments ex-Selekas ou Selekas (...)
 http://www.rfi.fr/afrique/20131207-rca-mgr-nzapalainga-seleka-balaka-religion-tensions-france-misca


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Message  Roque Lun 9 Déc - 0:42

Toujours mon écoute de la radio RFI : il y a environ deux mois une délégation inter-religieuse avec l'imam de Bangui et l'archevêque étaient allée à Bossangao fief des Bayas (une ethnie cousine de celle de mon épouse). Ils avaient bien décrit l'engrenage du désordre provoqué par les Selekas et des formations de milices défensives provoquant évidemment une crainte mutuelle des communautés, mais ils avaient bien dit que ce n'était pas au départ une confrontation religieuse, en reconnaissant que ça pouvait le devenir. Ils avaient pointé l'inaction des quelques forces militaires nationales présentes a Bossangoa et sur la zone ...

Apparemment depuis 2 ou 3 mois, rien n'a changé sinon la prise d'assaut de Bangui par les anti-balakas forces semblant jouer la carte de la guerre civile à base religieuse pour le compte du président Bozizé récemment déchu.

La question de find est celle du délitement de l'Etat ... les religieux sont bien impuissants quand le pays est livré a des combattants sans commandement, sans solde et parfois complètement étrangers au pays ! C'est un peu le drame des grandes compagnies dévastant les campagnes au Moyen Age. Bien comprendre, je parle de Moyen Age parce que l'État est failli et qu'il ne reste comme structure que les clans et ethnies proches dans leur fonctionnement de la féodalité.

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Message  rosarum Lun 9 Déc - 18:23

ceux qui se réjouissent du "retour du religieux" en notre XXI siècle devraient aussi s'interroger sur la transformation de conflits économiques, politiques, voire ethniques en conflits religieux.
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Message  -Ren- Lun 9 Déc - 21:44

rosarum a écrit:ceux qui se réjouissent du "retour du religieux" en notre XXI siècle devraient aussi s'interroger sur la transformation de conflits économiques, politiques, voire ethniques en conflits religieux.
Déjà, il serait intéressant de nous préciser qui sont "ceux" dont tu parles ?

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Message  rosarum Mar 10 Déc - 13:58

-Ren- a écrit:
rosarum a écrit:ceux qui se réjouissent du "retour du religieux" en notre XXI siècle devraient aussi s'interroger sur la transformation de conflits économiques, politiques, voire ethniques en conflits religieux.
Déjà, il serait intéressant de nous préciser qui sont "ceux" dont tu parles ?

il n'y a pas si longtemps, on parlait de la mort de Dieu (Nietzsche) ou de la sortie de la religion (Marcel Gauchet), j'imagine que les croyants se réjouissent de constater que pour l'instant Dieu et les religions sont toujours vivantes.
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Message  -Ren- Mar 10 Déc - 14:28

rosarum a écrit:il n'y a pas si longtemps, on parlait de la mort de Dieu (Nietzsche) ou de la sortie de la religion (Marcel Gauchet)
Et alors ? Tu penses vraiment que Nietzsche ou Gauchet peuvent avoir une réelle importance pour un croyant ? Leurs idées passent, Dieu est éternel.

Je poursuis mon travail de documentation :
10 décembre 2012-10 décembre 2013. La République centrafricaine vient de célébrer le premier anniversaire de la rébellion initié par la coalition de SELEKA, mot qui veut dire alliance ou pacte en Sango, langue nationale du pays.

Quel drôle d’anniversaire, me feriez-vous remarquer ! Certes le changement promis par ces vendeurs d’illusion n’a été rien d’autre que souffrances et tribulations pour le peuple centrafricain profondément meurtri dans sa chair. Il a été soumis au pire : viols, assassinats et meurtres, demande de rançon contre des enlèvements, destructions des biens d’autrui, vols de bœufs, destruction de champs, incendie de maisons et de villages, actes de vandalisme à l’égard des structures administratives, anéantissement de la mémoire historique par la destruction des archives communales et autres, pillages et saccages de presque toutes nos structures ecclésiales, profanation d’Eglises, exactions de tout genre. Le tableau est sinistre. Partout c’est la désolation. Le grand banditisme a redoublé d’intensité d’autant plus que les malfrats opèrent désormais à visage découvert. Ils ont tous intégré les rangs des rebelles de la SELEKA et se sont attribué des grades militaires qu’ils arborent avec arrogance et beaucoup de fierté.

Tel est le contexte général où évolue le diocèse de Bossangoa. Les nombreuses exactions et les violations des droits humains ont créé, dans les populations, des sentiments de révolte qui ont poussé des hommes exacerbés par les violences à organiser eux-mêmes leur défense et à se faire justice au détriment des SELEKA. L’expression du ras-le-bol d’une partie de la population a donné naissance à l’émergence des groupes d’auto-défense, anti-balaka (anti-machette). Ces miliciens se sont fait connaître dans le nord-ouest de la République centrafricaine dans les années 1990. Ils s’étaient particulièrement illustrés dans la lutte contre les bandits de grand chemin, dits zaraguina en sango. Ils ont été toujours actifs dans la lutte contre les Houda et les Mbarara. Ces gardiens de bœufs tchadiens munis de kalachnikovs ne respectent pas les couloirs de transhumance et font paître leurs troupeaux dans les champs des paysans. Ils n’hésitent pas à se servir de leur puissance de feu pour tuer, incendier des maisons et détruire des villages entiers à la moindre réaction des paysans. La crise et la défaillance de l’Etat ont alimenté de plus grandes tensions et des violences dans la région.

Les affrontements militaires entre seleka et anti-balaka se terminent toujours par des exactions contre les populations civiles. Cette logique criminelle a été privilégiée par les deux parties en présence. Aussi les communautés chrétiennes et musulmanes sont prises en otage et deviennent de facto victimes de ces anges de la mort. Il faut absolument sortir de ce malheureux amalgame qui consiste à assimiler les anti-balaka aux mouvements chrétiens et les seleka aux musulmans. En effet tous les anti-balaka ne sont pas des chrétiens et tous les chrétiens ne sont pas des anti-balaka. Il en est de même des seleka et des musulmans.

Cette logique de représailles et de contre-représailles a dispersé beaucoup d’individus en brousse, causé énormément de victimes humaines, détruit des biens (champs, troupeaux de bœufs, maisons, récoltes…), fait des déplacés (...)

La gestion de cette crise humanitaire dans la préfecture de l’Ouham a été particulièrement politisée. Sous prétexte de faire la guerre à François BOZIZE, le régime fort de Bangui a voulu asphyxier toute une population et annihiler un grand pan de la nation. Autrement comment expliquer les tergiversations et les lenteurs administratives à l’égard de la crise à Bossangoa et à Bouca ? Sans esprit de polémique, je constate simplement que les réactions furent beaucoup plus promptes dans le cas de Bangassou, Bouar et Mongoumba (...)

Dans cette volonté de faire craquer les gens, les populations ont été soumises à une véritable torture psychologique. Telle a été l’expérience des déplacés de l’Evêché de Bossangoa et de la mission catholique de Bouca. Ces personnes qui ont fui la mort sont nargués à longueur de journée par ces seigneurs de guerre tchadiens. Ils profèrent sans cesse des menaces de lancer des assauts à armes lourdes contre l’Evêché et les déplacés qui s’y trouvent. Les dernières menaces ont suivi l’attaque lancée par les anti-balaka sur la ville de Bangui le jeudi 5 décembre 2013. Dieu merci les éléments congolais de la Force Multinationale de l’Afrique Centrale (FOMAC) ont fait preuve d’une exceptionnelle bravoure et de professionnalisme dans la protection de la population civile, indistinctement des convictions politiques, philosophiques et religieuses des personnes (...)

Le coup de force du 24 mars 2013 a été de trop. Il a plongé un pays meurtri et sous-perfusion dans les profondeurs de l’abime. Le système de l’Etat est aux arrêts, les institutions sont exsangues et le tissu économique a été complètement détruit. La République centrafricaine est devenue l’ombre d’elle-même. Elle fait désormais face à l’un de ses pires démons. C’est un Etat en défaillance qui livre ses citoyens à la merci des hordes de mercenaires et de hors la loi. Comment reconstruire ce pays qui est à terre ? (...)
http://www.diocesedebosangoa.org/index.php/component/content/article/78-actualites/85-message-de-noel-l-espoir-d-un-pays-en-deroute


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Message  Roque Mer 11 Déc - 1:13

L'idée d'un " retour du religieux " en Afrique, en général, n'a pas grand sens, car le religieux reste omniprésent. Et ce ne sont - parmi les religions - pas l'Islam et le Christianisme qui sont les plus grands obstacles au développement et a un Etat de droit. Le plus grand obstacle ce sont les religions traditionnelles " à esprit " par la menace sorcière qui fige toute initiative, qui divise et impose l'omerta, qui organise la société sur les alliances entre chefs coutumiers et leaders détenteurs de " pouvoirs occultes ", donc sur le clientélisme et sur la corruption et abolit pratiquement toute hiérarchie, tout contrôle, toute sanction. Cette mentalité des relgions à esprit infiltre massivement les musulmans comme les chrétiens ce qui brouille considérablement la lecture des mécanismes en jeu. Pour s'en convaincre : la très grande majorité de la population porte des gris gris, amulettes, colliers ou ceintures " chargés " de contre-sorts musulmans comme chrétiens. Rares sont les intellectuels épargnés par ces pratiques.

Par ailleurs, dans certaines circonstances ce qu'on appelle l'Etat " au nord " a une fonction de predation, de séquestration des richesses principales du pays au profit d'une caste et de clans restreints, mais totalement défaillant hors de la capitale en zone rurale n'a aucune légitimité et n'a capitalisé aucune crédibilité depuis les indépendances dans les années 60.

Dans ces conditions les " structures " assurant un minimum d'ordre et de cohésion sociale sont nécessairement des organisations et forces issues de la tradition et ne peut immédiatement pas tirer grand chose des modèles de société prônés par l'occident.

C'est une réalité massive - mal connue des français qui se désintéressent globalement de l'Afrique - dans la plupart des pays d'Afrique centrale. La preuve : Mitterrand au lendemain de son discours de La Baule vantant la démocratie a directement et lourdement truqué la première élection présidentielle au Tchad menant Idriss Deby au poste de président. Je dis qu'il a truqué ces élections car il a envoyé des spécialistes de ces magouilles, notammment un général et un haut responsable du renseignement qui ont personnellement et directement organisé le traitement des résultats centralisés a la capitale. Dans sa duplicité Mitterrand était détestable et lucide.

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Message  -Ren- Mer 11 Déc - 21:17

Point de vue de Roland Marchal, spécialiste de l'Afrique subsaharienne, Centre de Recherche en Sciences Sociales de l'International à Sciences Po Paris :
Une intervention internationale était absolument nécessaire, qu'elle soit française ou pas. Une inquiétude demeure cependant. C'est une erreur de n'avoir pas donné à l'intervention un mandat politique. La résolution 2127 du Conseil de sécurité des Nations unies offre la perspective d'un mandat politique réduit aux acquêts. Or, il y a le besoin d'une intervention qui prenne en charge d'autres problèmes liés à la transition politique notamment. L'existence de la Séléka est avant tout le résultat de l'impossibilité pour l'ONU de mettre en place les accords de Désarmement-Démobilisation-Réintégration (DDR) de juillet 2008 (...)

Les militaires français font leur travail mais le discours politique est absent. Les autorités politiques centrafricaines manquent de légitimité (...) Le processus de DDR ne peut fonctionner que si l'on constitue en même temps une nouvelle armée centrafricaine. Il faut décider de ce que l'on fait de la Séléka : l'éliminer ou intégrer ses membres mais alors sur quelle base ? Que faire aussi des anciennes forces armées centrafricaines, les FACA, qui ont quitté l'uniforme et servent désormais en appui aux milices antibalaka ? (...)

Enfin, du point de vue de la réconciliation nationale, la résolution 2127 est un scandale pour qui connaît ce pays. On a fait signer un texte aux autorités et aux représentants de la Séléka, prônant les valeurs d'amour, mais c'est ironique dans un pays où les gens n'ont pas à manger. Il faut injecter de l'argent pour revenir à une situation de normalité et faire baisser le niveau de violence. Il est nécessaire de réfléchir aux droits des uns et des autres. On désarme uniquement les musulmans car ils sont assimilés aux rebelles de la Séléka. Cette communauté minoritaire doit aujourd'hui être protégée et voir par la suite ses droits protégés. Il faut leur donner des gages en ce sens et ne pas retourner au statu quo qui existait sous le président Bozizé où leur sécurité était monnayable (...)
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/12/11/l-intervention-en-centrafrique-n-a-pas-de-mandat-politique-et-c-est-une-erreur_3528840_3212.html

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Message  -Ren- Jeu 12 Déc - 15:34

De nouveaux affrontements ont opposé chrétiens et musulmans jeudi 12 décembre à Bangui. Selon plusieurs journalistes présents dans la capitale centrafricaine, un chrétien a été tué à la mâchette devant une mosquée. «La moto du chrétien tué à coups de mâchette brûlée. Impossible de photographier. Départ précipité», écrit sur Twitter Philippe de Poulpiquet, du Parisien. Il pourrait s'agir de représailles après le lynchage de musulmans. Le reporter évoque en effet «sept corps de musulmans dont un enfant de trois ans devant la mosquée», avant d'ajouter que «les musulmans parlent de se venger» (...)
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/12/12/de-nouvelles-violences-interreligieuses-a-bangui_4333308_3212.html

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Message  -Ren- Ven 13 Déc - 17:55

(...) Avec l'objectif avoué d'entamer un travail de réconciliation entre les communautés, des chefs musulmans et chrétiens se sont retrouvés ce matin sous un petit hangar du commissariat du 3e arrondissement, à proximité du marché de PK5 (point kilométrique 5), l'un des poumons économiques de la capitale, où tous les commerces, essentiellement tenus par des musulmans, sont toujours fermés. Les chrétiens ont, eux, déserté ce quartier.

Le discours se voulait apaisant. «Il faut que, ensemble (chrétiens et musulmans), nous indiquions les personnes qui agissent contre la paix. Il faut dire non à ces personnes», déclarait ce matin Ahmat Deliris, le deuxième vice-président de la communauté musulmane de la RCA. «Il faut que l'on fasse un trou pour enterrer tout le mal, toutes les rancœurs qui amènent à la vengeance», insistait pour sa part Kombe Bervet, responsable chrétien du quartier, préconisant la mise en place de comités de défense où chrétiens et musulmans pourraient ensemble protéger la zone.

A peine la réunion terminée, toutes ces bonnes paroles se sont rapidement envolées et le discours a connu une sérieuse évolution. Pour Oumar Idriss, un lycéen de 22 ans, le problème vient des chrétiens qui «ne se sentent pas à l'aise avec les ex-Séléka alors qu'ils forment désormais la nouvelle armée centrafricaine. Nous sommes allés ce matin à l'église Notre-Dame-de-Fatima pour demander la réconciliation mais ils ont refusé. Nous savons qu'il y a là-bas des militaires de l'ancien président Bozizé et des anti-Balaka qui se cachent dans l'église»

Fulbert qui habite à quelques centaines de mètres, dans le quartier de Miskine, considère qu'«il est encore trop tôt pour parler de réconciliation car les coups portés ont été trop durs. Aujourd'hui, dit-il, il y a trop de confusion car les commerçants musulmans portent tous une arme et que les ex-Séléka se déguisent en civils pour enlever des jeunes du quartier»

A la paroisse Notre-Dame-de-Fatima, le père Gabriele Perobelli se refuse à parler de normalisation. «Ce sera normal quand le millier de personnes qui dorment ici chaque soir seront rentrés chez eux. Le problème, c'est que chrétiens et musulmans ont peur les uns des autres», estime ce missionnaire italien.

Assis sur un banc, installé sur le côté de l'église de briques rouges, Aubin ne croit pas une seconde à la portée de la réunion du matin à laquelle il a assisté. «Ils font semblant pour que les gens reviennent chez eux mais la nuit c'est autre chose. Ils font du porte à porte et chaque matin on retrouve des corps. Encore la nuit dernière, ils ont assassiné Achille, un petit débrouillard du quartier. Le problème avec les musulmans, c'est que dès qu'ils ont un mort, il faut qu'ils tuent une dizaine de chrétiens»

Avec cette macabre arithmétique de la vengeance, un homme a été lynché à mort dans le quartier de PK5 après que les dépouilles de sept musulmans, tués dans d'autres endroits de la capitale, ont été amenées à la mosquée Ali Babolo. Dans la foulée, l'un des jeunes musulmans ayant participé à la réunion du matin considérait que «la réconciliation, c'est terminé»
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/12/12/centrafrique-la-vaine-tentative-de-reconciliation-entre-musulmans-et-chretiens_4333614_3212.html

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Message  -Ren- Lun 16 Déc - 21:56

Contrairement à l’« impératif humanitaire » agité par le président François Hollande, l’ « Opération Sanguiris » menée par 1 200 soldats français vise à contrer l’arrivée des Chinois et surtout à contrôler les réserves d’or, de diamant et d’uranium présentes dans le sous sol de la Centrafrique. Un pays plus grand que la France et Belgique réunies et où Areva, Total, Bolloré, France Télécom… dictent déjà la loi, malgré les atrocités (...)

En Centrafrique, les populations sont victimes, en partie des exactions des éléments de la Séléka (coalition en sango, langue nationale). Mais qui compose cette fameuse Séléka ? La Séléka est une coalition de factions rebelles dissidentes issues de plusieurs mouvements politico-militaires. On y retrouve la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), l’Union des forces démocratiques pour le rassemblement (UFDR), le Front démocratique du peuple centrafricain (FDPC). Au plus fort de la contestation du pouvoir de M. Bozizé, deux autres groupes armés ont vu le jour ou ont dévoilé leur visage au grand jour et ont rejoint la Séléka. Il s’agit de la Convention patriotique du salut du kodro (kodro signifie pays, en sango), et de l’Alliance pour la renaissance et la refondation (A2R). Sans oubliés les hordes venues du Tchad et du Soudan.

Tous ces groupes composites ont donc fait une « alliance » de circonstance pour atteindre un objectif précis : renverser le président Bozizé. Mission accomplie en mars 2013. Or, il n’y avait qu’un seul fauteuil présidentiel à prendre et à pourvoir (...)

En Centrafrique, à la violence des éléments de la Séléka (essentiellement musulmans), les «Anti balaka» répondent aussi par la violence. Le deuxième groupe est constitué d’éléments essentiellement chrétiens et sont présentés comme les pro-Bozizé. Ce dernier était leader d’une église chrétienne. La presse occidentale s’appuie sur ce fait qui pour agiter mensongèrement le spectre d’un «conflit interreligieux» voire d’un «génocide» en Centrafrique.

Face à cette situation chaotique, l’agitation n’est-elle pas toujours fonction des intérêts à protéger ou à conquérir ? (...)
 :arrow: la suite sur http://www.michelcollon.info/Centrafrique-les-raisons-cachees.html

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Message  -Ren- Mar 17 Déc - 19:03

ça fait chaud au cœur !
(...) Ils sont mobilisés 24 heures sur 24. Le jour, une équipe de trois ou quatre personnes. La nuit, ils sont une trentaine devant l’église catholique Saint-Mathias, au cœur du quartier musulman Kilomètre 5, à Bangui. Alors que la capitale centrafricaine est bouleversée depuis le début du mois de décembre 2013 par des violences opposant chrétiens et musulmans, de jeunes musulmans se sont mobilisés pour protéger la minorité chrétienne du quartier.

Assis sur une chaise en plastique blanche, non loin de l’église Saint-Mathias, Mahomat Chaïbu, 25 ans, étudiant à l’école coranique, est à l’origine de cette initiative. Il se souvient : «Lorsque, le jeudi 5 décembre, la Séléka et les anti-balaka se sont affrontés dans les rues de la ville, les plus folles rumeurs ont circulé. J’ai aussitôt appelé mes amis afin d’organiser notre protection»

À 11 heures, les premiers cadavres, épouvantablement outragés, sont arrivés à la mosquée Ali-Babalo, pas loin de l’église. La peur et la colère se sont répandues comme une traînée de poudre, raconte-t-il. La nouvelle de l’incendie d’une mosquée a ajouté de la colère à la colère. «Autour de la mosquée, on entendait : “Il faut faire payer les chrétiens. Faisons-leur ce qu’ils nous font, brûlons une église.” Puisque je voulais protéger nos voisins, cela voulait dire aussi les chrétiens. Nous nous sommes postés autour de l’église. Depuis, nous la veillons sans relâche»

Le curé de la paroisse, l’abbé Benjamin Tito Soya, n’en revient toujours pas : «Quand Mahomat est venu me voir, le dimanche suivant, pour m’exposer leur rôle, j’ai été stupéfait. J’avais bien vu ces jeunes. Je croyais qu’ils nous surveillaient, nous voulaient du mal. Or, ils nous protégeaient. La surprise a été totale. C’est exceptionnel, au regard de ce qui est en train de se dérouler dans tout le pays», explique le prêtre, dans la cour de sa concession où se sont réfugiés 150 déplacés.

Ces jeunes gens surveillent les allées et venues, contrôlent les bagages des suspects. Ils font des rondes la nuit. Rien ne leur échappe. «Nous avons déjà arrêté quatre anti-balaka : ils cachaient des armes et s’apprêtaient à lancer des grenades dans le quartier et dans le camp de déplacés de Saint-Mathias. Nous les avons arrêtés et remis à la police», affirme Mahomat.

À ce jour, l’église n’a pas été attaquée, la minorité chrétienne restant non plus. «J’ai toujours vécu ici, explique Charles Yakété, un musicien catholique. Mais j’ai peur d’un embrasement général. Lorsqu’on ramène les victimes d’exactions à la mosquée, les esprits s’échauffent vite. On peut craindre la réaction de certains jeunes. Nos voisins leur font barrage» (...)

Comment s’y prennent-ils ? «On va leur parler, leur réciter des versets du Coran qui interdisent ce type de pratique. Les esprits se calment peu à peu», raconte Abdel Moutalib ­Abdelkader, l’un de ces jeunes mobilisés autour de Saint-Mathias. Un dernier exemple de leur efficacité : les suites du lynchage de Madran, ce commerçant camerounais pris pour un colonel de la Séléka . «La colère a été immédiate, l’esprit de vengeance dominait. Kilomètre 5 était en train de se soulever. Nous nous sommes tous mobilisés pour calmer les esprits, pour les inviter à ne pas prendre les armes contre les chrétiens. Nous avons évité de peu l’embrasement général», assure-t-il.

Assis sur un banc avec son jeune fils dans les bras, profitant des derniers rayons de soleil, Boris Wekere, 28 ans, partage l’avis de Charles Yakété : «Dès que c’est tendu, mes frères musulmans m’avertissent, me demandent de rentrer et d’attendre le retour au calme pour sortir à nouveau. Jusque-là, ils ont su nous protéger, ma famille et moi. J’ai parfaitement confiance en eux»
 :arrow:  http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/A-Bangui-l-eglise-Saint-Mathias-est-protegee-par-les-musulmans-2013-12-16-1076686

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Message  -Ren- Sam 21 Déc - 10:19

(...) La mécanique de la violence s'est réenclenchée jeudi après-midi après que des soldats tchadiens de la Misca ont été victimes d'une embuscade dans le quartier de Gobongo. L'un d'entre eux a péri et cinq ont été blessés.

Aussitôt, la réplique s'est organisée, à coups de canon et de mitrailleuse lourde sur le quartier. Des tirs étaient également entendus dans les alentours de l'aéroport. Puis vendredi matin, un groupe de miliciens anti-balaka a tenté une avancée vers le quartier majoritairement musulman de PK5. Là encore, le contingent tchadien a été placé en première ligne pour bloquer les assaillants. L'essentiel des affrontements s'est déroulé dans le quartier de Bahia Doumbia. Pour nombre de musulmans, les soldats dépêchés par N'Djamena constituent le dernier recours, la seule force capable de les protéger, le reste de la population les exècre, estimant qu'eux et les ex-Séléka ne font qu'un (...)

Un soldat français raconte que «c'est la journée la plus compliquée», et qu'«avec les Tchadiens l'écart se creuse de plus en plus». La stratégie française de ralentissement du processus de désarmement fait bouillir les officiers tchadiens de la Misca. Selon eux, si les ex-Séléka ont accepté d'être mis en caserne, il est désormais urgent de s'en prendre aux milices qui combattent le pouvoir centrafricain et s'en prennent aux populations musulmanes.

Quelques mètres plus loin, un groupe d'anti-balaka surgit au bord de la route. Ils sont armés de grenades, de vieux révolvers, de fusils à un coup ou de machettes. Leur discours se limite à quelques mots : «Il faut que Djotodia parte». Les soldats français ne les désarment pas. En pénétrant dans le quartier, des habitants sont en train de détruire méthodiquement une mosquée à coups de masse. Les tôles de la toiture, les pas de porte, les chambranles de fenêtres sont emportés à la hâte. Les livres de prières sont déchirés.

Après avoir fièrement brandi la pièce de métal taillée en forme de croissant qui surplombait quelques minutes plus tôt l'édifice religieux, Claver, qui se présente comme un juriste, détaille avec précisions l'action qu'il est en train de mener : «Nous faisons ça car nous n'avons plus besoin des musulmans. Ils ont la culture de la haine, pas nous car nous sommes des chrétiens. Si les Tchadiens restent, il y aura un génocide. Pourquoi Idriss Déby s'ingère dans nos affaires en contradiction avec la charte des Nations unies ? Il faut que la France fasse comme en Libye, qu'elle chasse Djotodia comme Kadhafi. Sinon on se retournera contre eux. On ne veut plus de l'islam dans ce pays. Nous sommes prêts à faire couler des rivières de sang» (...)

A la mosquée Ali Babolo, selon un dignitaire de la communauté musulmane, une quinzaine de corps attendaient en fin d'après-midi d'être mis en terre. « Les gens parlent de plus en plus de faire sécession au Nord. Tout le monde, de 5 à 60 ans, est énervé », raconte Ahmat Deliris. Dans la matinée, des journalistes ont manqué de se faire lyncher dans ce quartier majoritairement musulman. Ici, la France n'a plus bonne presse. Chams, un commerçant d'origine sénégalaise considère que «c'est l'arrivée de l'armée française qui a tout fait dégénérer. Les anti-balaka se voient maintenant en position de force. Pourquoi les Français ne sont-ils pas intervenus pour les arrêter ce matin ? Ils nous laissent à la merci de tout le monde». Les autorités françaises, elles, jurent de leur impartialité.

En fin d'après-midi, Adam Rhakiss, le nouveau directeur général de la police, prend le temps de souffler après une journée passée aux côtés des soldats de la Misca, essentiellement des Tchadiens. «Depuis le matin, on est parti pour nettoyer l'attaque des anti-balaka dans les quartiers de Boeing, Cattin et derrière l'aéroport. Maintenant tout est propre» (...)
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/12/21/centrafrique-reprise-de-la-violence-a-bangui_4338421_3212.html

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Message  -Ren- Lun 23 Déc - 12:06

(...) Dans l'après-midi, les manifestants se sont rassemblés dans le centre-ville et ont ensuite marché pacifiquement sur une grande avenue vers le quartier musulman PK5. « Non à la France », « Hollande criminel ! », scandaient notamment les protestataires, qui entendaient dénoncer « la partialité » des militaires français déployés en Centrafique, où ils tentent de mettre fin à des violences interreligieuses à grande échelle. La marche s'est déroulée sans incident.

Les trois combattants Séléka avaient été tués au cours d'une opération de désarmement des groupes armés dans un quartier nord de la ville, selon des sources concordantes. L'état-major français a refusé de s'exprimer sur le sujet jusqu'à présent. L'événement avait provoqué une première manifestation de quelques dizaines de personnes, des sympathisants de l'ex-Séléka qui avaient bloqué une grande avenue allant à l'aéroport avant d'être dispersées par des policiers congolais de la Mission internationale de soutien à la Centrafrique sous conduite africaine (...)
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/12/22/manifestation-a-bangui-de-plusieurs-milliers-de-musulmans-contre-l-armee-francaise_4338774_3212.html

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Message  -Ren- Ven 27 Déc - 9:40

Compte tenu du fait que l'imam de Bangui agit avec l'archevêque pour appeler à la paix, j'ai renommé ce fil de discussion.
Voici le début d'une tribune commune :
Alors que nous sommes en pleines fêtes de fin d’année, notre pays, la République centrafricaine (RCA) reste au bord d’une guerre aux aspects religieux. Plus de deux millions de personnes, soit près de la moitié de la population du pays, ont désespérément besoin d’aide. A l’heure où nous écrivons, près de 40 000 personnes sont entassées dans l’enceinte de l’aéroport de Bangui, la capitale, sans abri ni toilettes. Des centaines de personnes ont été tuées, certains d’entre elles sont des patients qu’on a fait sortir de force des hôpitaux pour les exécuter. Le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’est dit «gravement préoccupé par le danger imminent d’atrocités de masse». Nous craignons que faute d’une réponse internationale plus importante, notre pays ne soit condamné aux ténèbres.

En tant que principaux dirigeants religieux des communautés chrétienne et musulmane de notre pays, nous avons conscience qu’il nous incombe de montrer un chemin loin des violences communautaires. Certains de nos confrères, qu’ils soient prêtres ou imams, ont payé le prix ultime pour assumer cette responsabilité, et nous craignons que le pire ne reste encore à venir.

C’est en mars 2013 que les violences ont éclaté, lorsque la Séléka, une coalition de groupes armés peu structurée et composée majoritairement de musulmans, s’est emparée du pouvoir après un coup d’Etat. La Séléka a pillé et tué, déclenchant des attaques de représailles par des groupes d’autodéfense civile, chrétiens pour la plupart. Lorsque les troupes françaises sont arrivées pour tenter de rétablir la sécurité et désarmer tous les groupes armés, l’ancienne milice Séléka s’est mise à fuir vers le Nord, ses membres se déguisant en civils. Il existe aujourd’hui un danger d’effroyables représailles contre des musulmans qui se retrouvent dans une situation précaire et sont susceptibles d’être visés par des actes de vengeance.

En réponse à cette crise, nous avons créé une plate-forme interconfessionnelle dont l’objectif est d’apaiser les tensions et empêcher l’aggravation des divisions et du chaos. Ce conflit n’est pas en soi un conflit entre musulmans et chrétiens, c’est une crise humanitaire grave provoquée par une instabilité politique et militaire chronique. Mais, si rien n’est fait, la crise pourrait enclencher sa propre dynamique irrépressible et dangereuse.

Nous nous sommes rendus aux quatre coins du pays pour transmettre aux Centrafricains un message de paix et de réconciliation qui leur offre une vision alternative au carnage. Lors de nos déplacements, qui n’ont été possibles que grâce à la protection de soldats africains, nous avons été témoins de la peur omniprésente que ressent tout un chacun. On retrouve chaque jour des corps sans vie le long des routes. Nous avons rencontré des personnes si pressées de fuir qu’elles ne pouvaient même pas enterrer leurs enfants.

Si les forces françaises et africaines ont donné à notre pays la possibilité d’amorcer un nouveau départ, les progrès réalisés sont fragiles, et les troupes ne sauraient porter ce fardeau à elles seules. En autorisant le déploiement de troupes supplémentaires en RCA, la résolution du Conseil de sécurité a redonné espoir. Cependant, seule une force onusienne de maintien de la paix disposera des ressources nécessaires pour protéger nos civils de manière satisfaisante. L’ONU devrait de toute urgence convenir d’envoyer sur place une telle force.

Lors de nos rencontres avec le président François Hollande, son ministre des affaires étrangères Laurent Fabius et l’ambassadrice américaine à l’ONU, Samantha Power, nous avons expliqué que la sécurité que conférerait une force de maintien de la paix onusienne permettrait de sauvegarder l’avenir du pays. Grâce à l’aide des casques bleus de l’ONU pour sécuriser nos routes et nos habitations, l’acheminement d’une aide et de vaccins éliminerait le sentiment de peur en le remplaçant par un espoir, et s’avérerait un véritable dividende de la paix propre à unir notre peuple. Un engagement de l’ONU à l’égard de notre pays permettra de nous concentrer sur le rétablissement d’une coexistence entre nos communautés. La réconciliation et la paix sont possibles.

Nous sommes tous les deux nés dans un climat de tolérance. Nous avons toujours eu pour habitude de célébrer et de respecter les différentes religions. Noël et le ramadan sont des jours fériés. Il nous faut reconstruire aussi bien notre pays que notre tissu social, et nous comptons sur l’ONU pour nous en donner la possibilité. La paix n’a pas de prix. Nous espérons que la communauté internationale nous aidera à l’obtenir.

Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui
Imam Omar Kobine Layama, président de la communauté islamique de la République centrafricaine.
http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/12/26/en-centrafrique-le-pire-pourrait-etre-encore-a-venir_4340283_3232.html


Dernière édition par -Ren- le Mar 31 Déc - 16:32, édité 1 fois

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Message  -Ren- Ven 27 Déc - 10:20

(...) Des raccourcis évoquant un affrontement « chrétiens contre musulmans » sont parfois utilisés dans les médias pour évoquer les altercations entre milices. Pour les chefs religieux cités dans Le Monde, la situation est plus nuancée. «Tous les anti-balakas ne sont pas chrétiens, et tous les chrétiens ne sont pas des anti-Balaka, et il en va de même pour les ex-Séléka et les musulmans», expliquent ainsi des évêques.

Luc Ravel, évêque aux armées françaises, assure de son côté que «personne ne me parle de “somalisation”, les chrétiens disent que si les chababs (djihadistes somaliens) venaient, ça ne prendrait pas»

Sur les cinq millions de Centrafricains, on recense 80% de chrétiens et 15% de musulmans. Dans son rapport, Human Rights Watch montre que les tensions ne sont pas exclusivement confessionnelles : elles découlent souvent de réalités plus complexes sur le terrain.

Les incidents entre éleveurs et agriculteurs l’illustrent bien : les Mbororo par exemple, sont des nomades musulmans que l’on retrouve dans de nombreux pays d’Afrique de l’Ouest et centrale. Ils déplacent de larges troupeaux d’une zone de paturage à une autre, et cela créée des conflits avec les fermiers sédentaires (majoritairement des Gbaya chrétiens) (...)
http://www.rue89.com/2013/12/26/10-points-cles-comprendre-situation-centrafrique-248625

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Message  -Ren- Mer 1 Jan - 17:44

Reçu par mail - je trouve intéressant de vous le faire partager malgré la remarque sur le soutien financier :
Rodolphe GOZEGBA a écrit:Bonjour, chers Responsables,

Je vous écris depuis la République centrafricaine. Je suis ressortissant de la Faculté de Théologie Evangélique de Bangui en abrégé FATEB ; chercheur en théologie systématique et politique. Compte tenu des évènements que le pays a connus et étant donné le conflit religieux mettant le peuple en péril, j'ai eu à coeur de faire mon doctorat sur le thème que j'intitule : "Plaidoyer pour la prévention de conflit chrétien musulman en République centrafricaine : Approches historique et théologique"

L'objectif de cette étude est triple. Tout d'abord, ce serait de conscientiser les musulmans et les chrétiens sur l'importance de vivre ensemble, mais aussi de les amener à s'aimer les uns les autres. Ensuite, de mettre à la disposition des acteurs de la paix des pistes de réflexion pouvant permettre de mieux cerner les contours de ce conflit rencontré aujourd'hui. Enfin, interpeller l'engagement des leaders religieux centrafricains vers le sens de dialogue interreligieux afin de trouver quelques mécanismes pour éviter tout conflit entre les deux communautés.

Votre soutien financier me rendrait des plus grands services dans ces efforts scientifiques. Jamais l'on n'a connu sur notre terre un conflit aussi grave dans son ampleur et dans sa durée. Jamais aucun trouble militaro-politique ne s'était disséminé avec autant de violences et d'impacts sur l'ensemble de notre territoire. Jamais une rébellion ne nous a drainé une aussi forte présence de combattants étrangers. Jamais une crise ne nous a fait courir un aussi grave risque de conflit religieux et d'implosion du tissu social. Un spectacle "du jamais vu" sur tous les plans.

Sur le plan social, on n'a pas fini de dresser le bilan en terme de perte de vies humaines, de viols, de pillages, de villages incendies, de destruction de champs, de violation et spoliation de domiciles privés, des familles illégalement expropriées de leurs maisons qui sont occupées de manière indue par un homme fort ou une bande armée. Le tissu social a été complètement déchiré. Les valeurs et repères sociaux ont été travestis. Le peuple a été soumis à un énorme traumatisme dont les conséquences sont manifestes dans les cas de suicides et de dépressions. Sur le plan économique, jamais une crise n'avait engendré une destruction aussi systématique et programmée de ce qui restait du faible tissu industriel et économique du pays. L'envie d'assouvir des intérêts égoïstes et mesquins ne saurait justifier l'irresponsabilité dont nous faisons aujourd'hui montre dans la gestion irrationnelle de nos ressources.

Sur le plan politico-administratif, jamais le peuple n'a compris l'obstination avec laquelle les combattants de la coalition SELEKA ont détruit les archives de l'administration publique et des collectivités locales. Que se cache-t-il derrière cette volonté de destruction et d'annihilation de la mémoire nationale ? Jamais le peuple n'a compris leur acharnement sur les représentants du gouvernement ainsi que sur les agents de l'Etat en mission dans les écoles, les hôpitaux et les divers services administratifs sur toute l'étendue du territoire. Ces actes ont porté atteinte à l'existence même de notre Nation. L'autorité de l'Etat est mise en question par des groupes armés qui ont établi une administration parallèle dans différentes localités de l'arrière-pays.

Sur le plan éducatif et scolaire, le risque d'une année blanche est réel. En dépit des montages faits par les techniciens du Ministère de l'Enseignement et des appels répétés, lancés par les autorités compétentes, la reprise des activités scolaires s'est faite très timidement dans certains établissements de l'Enseignement Catholique Associé de Centrafrique (ECAC) à Bangui, Bangassou, Kaga-Bandoro, Bouar, Berbérati et dans quelques autres établissements publics. Un programme d'examens (concours d'entrée en sixième, BC, BAC) vient d'être communiqué par les services d'Examens et Concours. Que fait-on de la majorité des écoles saccagées, et celles qui demeurent encore fermées ?

Sur le plan sécuritaire et militaire, l'armée nationale et républicaine a cédé le pas à un agrégat de factions en mal de cohésion, manquant d'éthique et de déontologie professionnelles. Ces éléments continuent à se comporter en rebelles. Ils défient toute hiérarchie et donnent uniquement allégeance à "leur chef militaire". Ils prennent avantage des armes en leur possession pour imposer leurs lois. En dépit des pillages et des nombreuses exactions qu'ils ont commises sur la population, ils refusent de se faire désarmer. Par ailleurs les mercenaires exigent encore d'être payés. Tel est le cas des Soudanais qui occupent à ce jour la Caserne des Sapeurs Pompiers.

Même si un début de sécurisation est perceptible à Bangui, il n'en est pas le cas dans l'arrière-pays où le cantonnement des éléments de SELEKA devient un souffre-douleur pour la population livrée à leur merci. Ces hommes supposés assurer la sécurité des personnes, se transforment en leurs bourreaux. Ils s'arrogent le droit de commettre toutes les exactions. La vie du Centrafricain n'a désormais aucun prix. Ces éléments de SELEKA, pour la plupart des étrangers, peuvent impunément tuer, violer, piller, saccager, incendier des maisons, des greniers, des villages entiers, en rep légitime défense opposée par les populations locales.

Nous déplorons la dissimination, à travers le pays, des armes de tout calibre, qui augmente le sentiment et le fait d'insécurité. Sur le plan religieux et cultuel, l'ardeur et la détermination avec lesquelles les éléments de SELEKA ont profané des lieux de culte chrétien et se sont pris de manière ciblée aux biens des chrétiens, ont ébranlé les fondements de notre cohésion sociale. L'unité du peuple centrafricain est ainsi mise à rude épreuve surtout à la vue des comportements de complicité que nous déplorons chez certains de nos frères musulmans. Ces attitudes répondent-elles à un agenda caché comme certains éléments le laissent présager ?

Toutefois nous exhortons les autorités politiques à tout mettre en oeuvre pour ne pas exacerber ces tensions dont l'implosion causera beaucoup de mal à notre pays. Nous réitérons notre attachement au principe de laïcité qui a façonné notre pays. Par ailleurs nous compatissons avec certaines communautés musulmanes qui ont été prises en otage et doivent la sécurisation de leurs biens grâce à un systême d'omerta qui consiste à verser, par anticipation, une rançon aux éléments de SELEKA avant l'entrée de ces derniers dans une ville.

Au regard de tant de drames, d'humiliations et de mépris, le peuple a besoin d'être rassuré. A cet effet, nous devons nous mettre au service de la vérité. Nous constatons malheureusement que les leaders politiques s'illustrent par le mensonge, la fuite en avant, le déni de la vérité. Tout est mis en oeuvre pour préserver les intérêts égoïstes des intéressés.

La question principale qui se pose : à qui profite cette crise ? La violence est-elle un moyen nécessaire de résolutions de crises qui affectent notre pays ? Se mettre au service de la vérité exige aussi que toute la lumière soit faite sur les responsabilités des uns et des autres dans les pillages, les viols, les tueries, les exactions que le peuple a subis. A cet effet, nous saluons et encourageons la mise en place de la Commission Mixte d'Enquête, chargée d'investiguer sur les crimes commis depuis 2004 à nos jours. Nous osons espérer que ce n'est pas uniquement une stratégie de blanchiment d'un régime en abois, accablé par les exactions qui sont décriées par toute la société civile et la communauté internationale. Puissent les conclusions auxquelles aboutiront les travaux de cette Commission créer les conditions adéquates de la réconciliation et du pardon dans la vérité et la justice.

Il faut donc rompre avec la logique de l'impunité et envisager la réparation des torts. La reconstruction d'une paix durable est à ce prix. La rébellion menée par la coalition SELEKA a ébranlé les fondements de l'unité nationale. Les Centrafricaines et Centrafricains sont sclérosés par le doute. Ils vivent désormais dans la peur et la méfiance, qui affectent les bonnes relations, naguère entretenues au-delà des clivages politiques, ethniques et religieux.

Nous avons le devoir et la responsabilité de faciliter la cohésion nationale et le vivre-ensemble par le respect de la dignité humaine et des principes inhérents à la laïcité. En ce qui nous concerne, le respect des convictions religieuses n'est pas seulement une vue d'esprit. Nous l'avons manifesté de manière concrète par la mise en place de la "Plate-forme religieuse". Cette initiative a permis, au niveau religieux, d'atténuer les effets de la crise et de désamorcer les tensions dont les conséquences sont préjudiciables pour tout le pays. C'est à ce prix que nous pouvons garantir l'unité et le développement de notre pays.

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Message  -Ren- Jeu 2 Jan - 21:07

Si un saint est un homme dont l'élévation morale et spirituelle est si élevée, dont le comportement est si exemplaire que les croyants sont invités à suivre son chemin pour en faire un modèle de vie, alors il y a peut-être trois saints à Bangui. Le révérend Nicolas Guerekoyame-Gbangou, 55 ans, pasteur de l'église évangélique Elim Bangui-M'Poko et chef de l'Eglise protestante centrafricaine, Mgr Dieudonné Nzapalainga, 46 ans, archevêque de Bangui et chef de l'Eglise catholique, et l'imam Omar Kobine Layama, 53 ans, président de la conférence islamique, sont, dans un chaos centrafricain de plus en plus qualifié de guerre confessionnelle, d'inlassables apôtres de la non-violence, et d'étonnants amis.

Les trois guides religieux n'ont jamais cessé, depuis l'attaque et la prise de pouvoir des rebelles musulmans de la Séléka, de parcourir le pays, d'enquêter sur les crimes, de dénoncer les tueurs, d'appeler les responsables politiques centrafricains et la communauté internationale à prendre leurs responsabilités, et de prêcher ensemble la paix, le pardon et la réconciliation.

Ils sont si liés et unis que le jour de l'attaque des milices anti-Séléka (ou « anti-balaka », qui signifie « anti-machette » en langue sango), le 5 décembre, signal de départ du cycle de violences et du bain de sang qui se sont emparés de Bangui, l'archevêque, conscient que tous les musulmans étaient menacés par les combattants chrétiens sortis de la brousse, a offert refuge à l'imam en son église Saint-Paul
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2013/12/27/centrafrique-les-trois-saints-de-bangui_4340625_3212.html (la suite est pour l'instant réservée aux abonnés)

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Message  -Ren- Sam 4 Jan - 9:57

Je suis entré en contact avec M. Gozegba (cf https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t2163p15-archeveque-et-imam-de-bangui-pour-la-paix#46340 ). Voici la présentation de son travail :
Rodolphe Gozegba a écrit:Plaidoyer pour la prévention de conflit chrétien musulman en République Centrafricaine. Approches historique, juridique et systématique ?


L’unité du peuple centrafricain est mise à rude au lendemain de la chute du pouvoir politique de l’ex président de la République François Bozizé par la rébellion des sélékas. On constate un réel déchirement entre musulman et chrétien d’où les préjugés, actes de xénophobie, malentendus, méfiances et conflits a perpétré. A ce stade quelle mesure peut-on prendre pour ramener la paix entre les deux communautés : chrétienne et musulmane ?

On proposerait le thème «Plaidoyer pour la prévention de conflit chrétien musulman en République Centrafricaine. Approches historique, juridique et systématique ?» ; notre thèse serait de présenter la situation religieuse en Centrafrique, le vrai mobile de la division du chrétien avec le musulman, et regarder les possibilités de solutions pour la paix, mais aussi pour le respect de l’autre. On s’intéresserait aux raisonnements tant historique, juridique, et théologique.

Cela amènerait à organiser la démarche selon trois grands questionnements pour lesquels on agencerait la réflexion :

1. Dans un questionnement fondamentalement historique, il est question de retracer l’historique de l’islamisation, mais aussi de la christianisation en République centrafricaine. Cette question fondamentale prêterait attention à la problématique des convictions doctrinales, et permettrait d'amener quelques jalons nécessaires à la connaissance du fait musulman en Centrafrique, de présenter quelques repères utiles dans la connaissance de l'islam et ensuite de présenter les caractéristiques et spécificités de l'islam en Centrafrique. Cette synthèse dite réflexive, se voudrait un stimulant à la réflexion. Mais pour bien comprendre la réalité musulmane en Centrafrique, il nous faudrait faire un détour par l’histoire pour mettre en lumière les différents moments de leur intégration dans ce pays-là. On proposerait donc de faire un rapide survol des vagues de migrations durant la deuxième moitié du XXe siècle ;

2. Dans un questionnement juridique, le débat est de faire une étude analytique fondée sur les lois identitaires et la question de la nationalité. On rappellerait juridiquement si (oui ou non) l'islam est reconnu en Centrafrique, et si la constitution garantit la liberté de confession et de pratique mais aussi de se donner la nationalité. Cela pourrait offrir l'opportunité aux musulmans de relire leurs références de manière personnelle et de les adapter au contexte centrafricain ;

3. Dans un questionnement méthodologiquement systématique, on ferrait une étude théologique afin de révéler les raisons bibliques qui approuvent les sources communes dans l'histoire entre chrétiens et musulmans du point de vue religieux et sociales. Ils se partagent la même géographie, et la vie sociale elle-même. Donc construisent- ils ensemble, au lieu de se mettre en conflit ? Enfin ces sources sont- elles suffisantes pour construire un avenir commun en paix ? Si l'on prend en compte, aussi les points de différence, et comment se fait- il ?

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Message  -Ren- Lun 6 Jan - 6:53

Mars 2013, la coalition Seleka (plusieurs partis politiques alliés contre l’ancien régime du président Bozizé de l’ethnie gbaya) qui est venue du nord de la Centrafrique et constituée d’ethnies de confession musulmane est entrée dans la capitale et a pris le pouvoir politique.

Leur victoire a été écrasante et leurs enemies ont fui, humiliés, avec l’ancien président, actuellement résidant au Benin. Le président Michel Djotodia islamisé, est mis au pouvoir et nomme des ministres musulmans à ses cotés et son armée présidentielle, les Seleka, sont tous musulmans [...]

Jeudi 5 décembre, les antibalaka rentrent à Bangui par les quartiers nord où résident la plupart des contestataires et d’origines gbaya ( gobongo, fouh, boyrabe). Ils attaquent un camp militaire où venaient d’arriver plusieurs seleka formés pour l’insertion dans l’armée nationale… Et là c’est le massacre.

Les jeunes seleka sont pris en traitre, étant désarmés plusieurs centaines d’entre eux sont tués. Des militaires de l’armée tchadienne de la Fomac viennent contrer et mater la rebellion qui sera tuée ou capturée ou fuira.

Ce jour la mosque de fouh sera détruite, le coran profané, les musulmans du quartier fouh tués par machette, leurs maisons detruites, Allah fera grâce à peu d’entre eux d’être sauvés par les interventions de l’armée seleka, comme moi et ceux de ma demeure…. Le conflit devient depuis ce jour religieux et non politique.

Evacué au quartier PK5 (quartier musulmans a 95%) où je demeure depuis, après avoir été pillé de fond en comble, ma bibliotheque détruite. Les antibalaka decident de tuer tout seleka, leur famille, leurs biens et leur religion l’islam. Depuis les mosquées sont attaquées, profanées. Les musulmans qui vivent les quartiers à majorité chrétienne, tués à la machette, ce qui les conduit à s’exoder vers le quartier pk5. Les musulmans réagissent de même, par colère, ils tuent tout chrétien qui entrera dans leur quartier (qui est le quartier commercial). Les prêches des imams feront cesser ces actes dans le pk5. Cependant les chretiens ne cessent ces actes à toute trouvaille de musulmans (...)

La guerre sainte est proclamée. Les imams appellent à la defense de nos personnes, de nos familles, de nos biens, de notre quartier et le secours au gouvernement musulman de Michel Djotodia. Le desertement est un kaba-ir, d’où mon refus de quitter le territoire durant la durée de ces événements quoi que soit mon destin (...) Le musulmman centrafricain en vrai s’est fait du tord en vivant comme le mécréant et la fitna nous ayant atteint est un chatiment pour certains, un rappel à l’ordre pour d’autres et une benediction pour les croyants (...)

Allah dit dans le coran surat 3, « nous vous éprouverons jusqu’à connaître de vous les …mujahidines…les sabirines… “. A quoi bon donc me demander de quitter les musulmans centrafricains en guerre contre ceux qui ont profané l’islam, le coran, les masjids et tué les musulmans devant mes yeux… et qu’Allah veut les châtier par les mains des musulmans.

Les gbayas en profanant l’islam coalisent les chrétiens et la guerre devient fratricide, combien de gbayas islamisés, combien de bandas islamisés ou de mandjas islamisés ?

Les antibalaka pénètrent les quartiers des musulmans visant les civils et les mosquées avec des grenades, des armes à feu ou des machettes (= balaka en langue sango). La janaza est quotidienne…

Les antibalaka recrutent dans les provinces et les quartiers. Ils opèrent contre le gouvernement et les civils musulmans. Pendant ce temps, les seleka sont désarmés et cantonnés dans les camps militaires. La force de la fomac ( union des pays de l’Afrique centrale = Cameroun, Congo, Guinée, Gabon, RCA et Tchad) sécurise le pays. Les soldats tchadiens solidaires à leurs freres de la seleka et aux musulmans sont les plus actifs à la protection des musulmans mais les plus attaqués par les antibalaka…

Les attaques sont quotidiennes, les balles perdues, les bombardements touchent tout le monde. Plus question d’aller vers sa famille chrétienne et vice-versa. Chacun a son poste, la haine se manifeste et devient de plus en plus violente. Les imams appellent à l’istighfar, les duhas, la défense en guise de combat dans le sentier d’Allah.

Mercredi 25 décembre, dans le quartier nord, la fomac tchadienne et les seleka décasernés attaquent une base des antibalaka qui fuiront en vain dans tous les quartiers toute la journée. La ville a été secouée. Les musulmans ont été honorés et victorieux, merci aux armées.

Mais reste la grande base des antibalaka qui recrute et s’arme au quotidien et se prépare à la grande attaque vu leur nombre ils n’auront aucune difficulté à entrer dans le pk5 et faire des horreurs.

Les musulmans de tous les pays du monde informés par les medias ayant vu le mushaf sous l’urine et leurs pieds, les mosquées détruites, font des duhas pour la RCA, d’autres envoient des subventions.

La haine est dans les cœurs de tous. Tous les chrétiens haïssent et ne veulent plus de cohabitation avec l’islam. Les Gbayas et les Mandjas sont les plus haineux. Les Yakomas se désavouent de cela et les Banda plus ou moins. Si bien que ce sont les quartiers nord qui sont très dangereux pour les musulmans, quand aux quartiers sud, il n’y a aucun problème. Le quartier Sara a récemment déclaré les hostilités et a attaqué la mosquée de Ngouciment. A benzvi gbakonja mustafa yasimanji, il y a quelques hostilités. Le centre ville est sécurisé en dehors de l’événement du 26 décembre durant lequel le palais présidentiel, le camp militaire et l’ambassade tchadienne ont été attaqués.

Comme moi, des milliers de déplacés intramuraux, d’autres nont pas de toits pour abri, d’autres réfugiés dans la mosquée centrale ou dans les églises et monastères. Les antibalaka s’abritent à Boeing, Boyrabe, Gobongo mélangés à la population ou dans les collines.

Prisonnier dans le pk5 nous demandons au Tout puissant son secours, que la paix revienne. D’autres veulent l’apartheid du pays après ça. Comment vivre avec nos coreligionnaires.
http://www.islametinfo.fr/2014/01/05/centrafrique-temoignage/ (la coupure entre crochets rouges est sur le site publiant ce témoignage... elle nous prive des commentaires sur ce qu'ont fait les Seleka)

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Message  -Ren- Dim 12 Jan - 9:16

(...) Le départ du pouvoir de Michel Djotodia n'a pas encore permis de ramener le calme à Bangui. De nouvelles violences, des pillages ont éclaté samedi en plusieurs points de la capitale. Dans le quartier majoritairement musulman de PK 5 (Point kilométrique 5), Ahamat Deliris, le deuxième vice président de la communauté islamique de Centrafrique ne cache pas sa colère. «On est déçu. La démission de Djotodia était la bienvenue mais les gens réfugiés dans les églises attaquent les mosquées, les commerces et les domiciles des musulmans. Nous avons déjà eu trois morts depuis l'annonce officielle» (...)

Des ressortissants tchadiens embarquent leurs effets sur des camions surchargés pour un retour dans leur pays d'origine que beaucoup ne connaissent pas. Zacary, le musulman, appelle sagement à «la repentance car il y a des casseurs dans les deux communautés mais pour l'instant on crie dans le vide». Daniel, son voisin chrétien acquiesce. «Il faut que l'on revive ensemble. Ce sont les politiciens qui sont responsables de tout ça. Les gens d'en haut nous emmerdent et c'est nous en bas qui souffrons» (...)

Dans l'église évangélique des Frères devenue un camp de réfugiés, Pierrot lui ne veut plus entendre parler de cohabitation. «Ils viennent nous demander pardon avec des armes dans le dos. Les musulmans balancent des grenades dans les maisons. Ils ont incendié ce matin mon domicile» grogne ce diplômé en linguistique recyclé en couturier. Dans le centre de santé qui jouxte le site de l'église, à 16 heures, le personnel avait déjà recensé 36 blessés et 8 morts, certains touchés par des éclats de grenade dans l'enceinte même de l'hôpital.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/01/11/centrafrique-michel-djotodia-s-exile-au-benin-la-situation-reste-tendue-a-bangui_4346594_3212.html

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Message  -Ren- Ven 17 Jan - 9:27

(...) Lorsque les médias sont arrivés à Bangui (bien avant vous visiblement), les discours dans la bouche des habitants n’étaient pas des appels à la haine contre le musulman ou le chrétien. Il s’agissait d’appels à la haine des anti-balaka contre les Seleka, et vice versa. Des forces armées qui se disputaient un territoire et un pouvoir. Et puis il y a eu le 5 décembre (...)

Les propos ont changé ce jour-là. Avec plus de 500 morts dans les rues, le discours a penché puis complètement chuté dans la haine chrétiens-musulmans (...) Les musulmans, qui venaient d’échapper aux lynchages d’une foule de chrétiens, venaient nous dire à nous, médias présents sur place : «Je ne reconnais pas ma ville, ceux qui font ça, ce sont mes voisins, mes amis, mais maintenant je ne suis plus que musulman à leurs yeux, donc je suis l’ennemi» (...)
http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/16/bangui-les-medias-nont-invente-haine-chretiens-musulmans-249089

NB: cet article réagit à http://rue89.nouvelobs.com/2014/01/14/centrafrique-ils-dont-devenus-tueurs-monstres-249005
le chercheur mis en cause répond sur ce commentaire : http://rue89.nouvelobs.com/comment/3974688#comment-3974688

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Message  -Ren- Dim 19 Jan - 13:36

La moto s'arrête net. «Si les Français, vous ne voulez pas nous aider, Al-Qaida va le faire», lance l'adolescent avant de repartir. Tout autour de lui, la chaussée du quartier de Bégoua, à la sortie nord de Bangui, la capitale centrafricaine, est envahie de ballots où sont empaquetés les effets de centaines de personnes dans l'attente d'un départ vers le Tchad. La plupart des hommes de la communauté peule sont armés de machettes, d'arcs et de flèches.

La francophilie n'est pas ici le sentiment dominant. A la mosquée Nour El-Imam, les corps de trois hommes et deux femmes sont enroulés dans des nattes. «Ce sont les soldats français qui les ont tués. Ils étaient six, à pied. Ils ont jeté des grenades, tiré avec leurs fusils», raconte Fadil Mahamat. Un autre homme vient présenter comme preuve un chargeur de Famas, des douilles et une goupille de grenade.

Au lendemain de cet accrochage, deux blindés sont venus renforcer la barrière marquant la sortie nord de la ville. Alors que les habitants musulmans accompagnés d'un général de la Séléka –la coalition de mouvements rebelles qui a pris le pouvoir en mars 2013– montrent les traces de sang à peine séché sur le sol poussiéreux, les impacts de balles sur un portail de tôle, une colonne d'une trentaine de militaires de l'opération «Sangaris» apparaît dans la ruelle. «Le Chinois, c'est lui qui a jeté la grenade et il y a aussi le noiraud qui était là. Ils ont tué les gens comme ça devant chez eux», accuse l'un des hommes présents. Entre les deux groupes, aucun mot n'est échangé, mais les regards sont ceux de gens qui se sont vus récemment (...)

A quelques mètres de là, Aristide et Bienvenu Aganze montrent leurs blessures. «Les Français étaient partis chercher des armes, mais, à partir de 19 heures, les musulmans sont venus nous attaquer. Ils ont pillé cinq maisons. Là, ils ont tué Herman, un jeune commerçant qu'ils avaient déjà menacé. Il y a eu d'autres morts», raconte une riveraine pressée de quitter les lieux.

Une autre partie de Bangui est en train de se vider, mais là peut-être définitivement. Au kilomètre 5, le grand quartier musulman et centre névralgique du commerce dans la capitale, bon nombre de maisons sont désertes. Il n'y a quasiment plus une femme, plus un enfant. Le rond-point où trône la statue du sous-lieutenant Koudoukou, un compagnon de la Libération, a été badigeonné d'inscriptions «Non à la France. Hollande criminel»

Le discours de Moussa Hassaba Rassoul, un ex-officier de la Séléka qui se présente désormais comme un leader de la jeunesse musulmane, est calibré. «Il ne faut pas mélanger politique et religion. Nous ne sommes pas des islamistes. Ici, nous protégeons les chrétiens, nous restons pour défendre nos biens. Nous sommes prêts à faire la paix comme la guerre». Puis vient la charge contre la France. «Sangaris, quand on se fait attaquer, ils disent tant pis, ils aident les anti-balaka [milices opposées aux Séléka] et les pillards. Samedi, ils sont allés fouiller la maison d'un de mes neveux. Les Français n'ont rien trouvé, après ils sont partis et les badauds l'ont tué. Le président Hollande amène le génocide en RCA»

Personne autour de lui ne fait mention des actions de représailles ou des pillages que certains d'entre eux ont pu mener. Encore moins des armes disséminées dans le quartier. Quelques instants plus tard surgit un véhicule tout-terrain. «Vous, les intellectuels, parlez, mais qu'est-ce que vous faites pour nous défendre ? Nous, on est des fantassins», lance le conducteur (...)

Le Tchad évacue ses ressortissants et tous ceux qui ont une ascendance tchadienne, ciblés comme les complices présumés de l'ex-rébellion (...)

Kaltouma Omar ne connaît rien du pays d'origine de son père, mort il y a près de vingt ans. Cette jeune fille qui venait d'intégrer la fonction publique raconte que, lorsque le président, Michel Djotodia, a démissionné le 10 janvier, son voisin a organisé le pillage de sa maison. Elle et les siens espèrent retrouver une famille paternelle qu'ils ne connaissent pas. Hadja Saboura attend d'embarquer à bord d'un vol affrété par l'Office international des migrations avec onze membres de sa famille. «Je suis née ici en 1963. Ma mère est née ici en 1943. C'est mon pays, mais les Centrafricains sont devenus comme des bêtes sauvages. Je ne peux pas vous mentir, si je trouve un autre pays, je ne vais jamais revenir»
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/01/17/a-bangui-l-heure-de-l-exode-pour-les-musulmans_4349840_3212.html

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Message  -Ren- Mer 22 Jan - 17:35

(...)Vous êtes tous deux nés dans un climat de tolérance.
Imam Kobine : La tolérance, le vivre ensemble et la fraternité caractérisent nos religions. Car on vient tous d'Abraham. Personne n'offensait son prochain en disant que sa foi était meilleure que celle de l'autre.
Mgr Dieudonné : Très jeune j'avais des copains musulmans. On allait à l'école ensemble. On jouait ensemble. Et on partageait les fêtes chrétiennes et musulmanes. Il n'y avait pas de problème religieux. Cette fraternité existait.

Comment expliquez-vous les violences d'aujourd'hui ?
Mgr Dieudonné : La souffrance est partagée par les deux communautés. Nous sommes devant une passion qui conduit à la barbarie. Des gens qui vengent le sang de leur frère, ce n'est ni l'Évangile ni le Coran qui les poussent. Les politiciens ont monté les communautés les unes contre les autres. L'arrivée de mercenaires venus du Soudan a accentué le malentendu. Comme ils parlaient arabe, les gens ont fait le lien avec les musulmans. Nous rejetons le terme de « milice chrétienne » pour les antibalakas. Ils portent des gris-gris, ce sont des pratiques animistes.
Imam Kobine : Les antibalakas font du mal aux musulmans mais ils ont aussi tués des chrétiens. On manipule la religion. Mais il n'y a rien de religieux.

Vous avez sillonné votre pays ensemble, qu'avez-vous vu ?
Mgr Dieudonné : Nous avons vu des gens qui ont tout perdu, qui n'ont plus de maison et qui vivent terrés dans la brousse comme des bêtes, dans la peur, sans soins. Nous avons vu des gens tués, laissés comme des animaux au bord des routes. La violence engendre la violence. Nous sommes partis pour rechercher la paix. Pour dire que la solution n'est ni dans les représailles ni dans la vengeance. Nous disons aux gens, ne continuez pas la guerre. Revenez à vos origines chrétiennes ou musulmanes.
Imam Kobine : Notre religion a pour base la paix et l'amour. Nous leur disons produisez la paix entre vous. Cet amour est la source du développement, du vivre ensemble.

Cela a-t-il changé les choses ?
Imam Kobine : Notre action a porté. Beaucoup de villes ne sont pas atteintes par cette crise parce que les leaders religieux se mobilisent et réconcilient les communautés.
Mgr Dieudonné : A Bangassou, ou nous sommes passés à deux reprises, la communauté s'est reconstituée. La vie a repris. Nous espérons que ce genre d'expérience puisse se propager. Les consciences et les coeurs qui s'ouvriront à la paix pourront à leur tour porter la paix et la réconciliation.

La communauté internationale peut-elle soutenir la paix ?
Imam Kobine : Pour que nos efforts ne soient pas un éternel recommencement, elle doit aider le Centrafrique à retrouver la paix en luttant contre les extrémistes.
Mgr Dieudonné : Si nous les laissons agir notre pays va exploser. Nous demandons à la communauté internationale de venir très vite pour que ce pays, marqué par le vivre ensemble ne devienne pas un lieu de barbarie. Aidez-nous à retrouver le chemin de la civilisation.

Quelle aide concrète peut-elle vous apporter ?
Mgr Dieudonné : Nous demandons que les forces onusiennes viennent car les militaires présents ne sont pas assez nombreux. Nous n'avons pas assez de véhicules, pas assez d'hélicoptères. Il faut protéger la population, reconstruire l'administration et nous aider à préparer les élections. Si le Centrafrique saute, il deviendra le ventre mou où s'installeront narcotrafiquants et djihadistes. Alors, les pays voisins seront pris dans la tourmente.
Imam Kobine : Le désarmement est une priorité. La sécurité, l'alimentation, reconstruire les maisons, les écoles, les hôpitaux, payer les salaires... tout cela est indispensable.

Qu'attendez-vous du nouveau président ?
Imam Kobine : Nous voulons une personne qui rassemblera le peuple centrafricain et organisera les élections.
Mgr Dieudonné : Il doit être au-dessus de la mêlée et ne pas représenter un groupe ou une ethnie.

Quel est votre message aux Européens et à votre peuple ?
Mgr Dieudonné : Aux Européens sauvez le peuple Centrafricain. À notre peuple Gardez courage. La paix est entre nos mains. Elle est présente dans notre coeur et dans notre esprit. Si nous l'accueillons, nous pourrons accueillir l'autre et reconstruire le pays.
Imam Kobine : Nous remercions les lecteurs du journal Ouest-France de se mobiliser pour la Centrafrique. Nous avons besoin de l'appui de tous. Les Centrafricains doivent savoir que la paix proviendra de nous-mêmes. Nous devons cesser cette haine, ces exactions. Mettons-nous ensemble pour relever notre pays.
http://www.ouest-france.fr/centrafrique-limam-et-larcheveque-de-bangui-ensemble-pour-la-paix-1867531

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Message  Materia Mer 22 Jan - 19:47

Il est certain que par leur action en faveur de la Paix, ces deux hommes méritent toute notre attention.

Car ils rappellent l'essence même des messages qui les unis qui est celui de l'amour entre les êtres par le pardon, la fraternité et la cessation de la violence.
Et ceci à cause de l'instrumentalisation des religions pour justifier l'expression violente des souffrances vécues en oubliant totalement ou en n'ayant pas conscience des buts de progrès et d'élévation spirituelle que la vie nous offre ...
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