[SD] La crainte révérentielle ?
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GILBERT-MICHEL
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Bonjour, nous nous sommes déjà mis d'accord sur ce point mais le problème qui réside toujours c'est le comment se détacher de l'illusion pour participer pleinement a l'union entre le relatif et l'absolu.. Je ne pense pas que vous nous demandez de rester inertes devant les exactions de l'ego passionnel qui s'impose totalement en nous et qui empêche par sa seule présence tout concept d'union en vous basant sur une union forcée a laquelle nous participons de fait. Il n'y a pas de doute que le relatif doit nécessairement se plier devant l'absolu. Le véritable état pour y parvenir suppose clairement de se conformer aux attributs de pauvreté, de faiblesse et d’humilité du relatif et donc de ce fait vers l'inexistence égocentrique... Sinon, comme vous le dites si éloquemment, nous vivrons éternellement dans l'illusion de séparation et de distance. Par conséquent la raison se doit de nous mener jusqu'à la porte de Dieu soit ses limites (limites de la raison) ensuite c'est a la créature que nous sommes d'implorer pour être imprégnée par la présence divine. Arrivés a cette station, par sa nature même, l’intuition spirituelle s’imposera à la simple déduction rationnelle et que constamment nous vivons, et cette différence de mode d’appréhension nous libérera du simple savoir vers la connaissance véritable de l'absolu très loin de toute vision purement égoïste..Materia a écrit: Tel que je comprends les choses, dans la réalisation, il n'y a plus de distinction entre nous et l'Absolu. Car en réalité, il n'y en a jamais eu. Seule notre ignorance et notre égo nous donne ces illusions de séparation, de distance
C'est dans ce sens que je vous expliquais notre point de vue sur la prière a titre d'exemple que c'est bien quelque part la Louange et la Glorification du divin seigneur mais qu'elle ne peut en aucun cas convenir a la Divinité que si cette louange nous rapporte en un certain sens que c'est l'absolu qui l'adresse à lui-même dans toute son universalité. Apres toute cette présentation il apparaît clairement que le rite est sans absolument aucun conteste le pertinent miroir qui contribue à donner un sens à l'existence du relatif le menant vers l'absoluté.. C'est le combat continuel contre l'insouciance de l'ego généralement tourné vers sa seule passion.
Permettez moi de prime abord de vous rappeler qu'il est notoirement connue en religion musulmane que croire que les rites peuvent sauver les âmes n'est que pure folie. En Islam et dans toute religion qui se respecte Dieu seul sauve. Les rites ne sont que les moyens que Dieu nous offre pour nous faciliter le fait de nous rapprocher de Lui, mais ils ne sont en aucune façon la vraie source des bénédictions. La source étant bien sur en Dieu seul. L'Islam nous rappelle dans chacun de ses versets que c'est en Lui que nous devons mettre notre confiance et non dans nos actes. Le rite n'a de valeur pour les prophètes et les saints que parce qu'ils l'accomplissent en esprit et en vérité, dans une attitude de coeur conforme à ce que le rite cherche justement à exprimer. C'est cela la raison d'être des rites, des cérémonies, des prières, de toutes les pratiques religieuses. Ces gestes de piété ne sont vrais effectivement que s'ils expriment une attitude spirituelle de foi, si par leur moyen, le croyant se remet et se soumet à Dieu.Materia a écrit: lorsque nous sommes totalement dans l'Amour, même l'acte le plus blasphématoire en apparence est en accord avec notre nature profonde. Et donc avec Dieu. Car ce qui déterminera un acte blasphématoire n'est pas la nature de l'acte mais le jugement des égos de ceux qui interpréteront celui-ci à l'aulne de leur perception relative.
Le Blasphème auquel vous faites allusion est généralement défini comme une Parole ou un fait qui outragerait la "Divinité" ou la religion d'une façon générale en lui portant un sérieux affront. Il est plus que clair qu'ainsi vu le blasphème entretient un leurre. Il prétendrait que le sacré aurait été profané, or justement la réalité ultime à laquelle se réfèrent les croyants peut-elle être touchée par un simple geste ou une pauvre critique relative. Un commentateur disait que ce n’est jamais tant l’absolu en soi qui est blasphémé que l’imaginaire qu’il nourrit. Elle est tout simplement affaire de sensibilité personnelle et renvoie à l’intime de chacun.
Celui qui en religion, commet un péché ou un acte blasphématoire, par exemple ressent parfaitement et avec profondeur sa faiblesse, et se tourne vers Dieu qui Seul pardonne. Il est plus proche de Dieu et insatisfait de lui-même que celui qui agit conformément à sa propre loi dans la forme, et qui au fond de lui-même en conçoit plutôt un sentiment de vanité et de satisfaction. Contrairement au premier, malgré l'application des rites c'est malheureusement celui-ci qui se tourne vers son ego, et s’éloigne ainsi de Dieu....
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
En effet, il ne s'agit pas de ne rien faire comme si l'égo allait s'effacer de lui-même.
Mais l'action peut être plus subtile que l'acte physique par exemple.
Dans la méditation bouddhiste par exemple, il est mis l'accent sur l'observateur et non sur l'acteur.
Car lorsque l'on cherche à agir sur l'égo, nous lui donnons une réalité. C'est par l'observation que nous arrivons à nous en détacher peu à peu.
Après, il existe des antidotes à certains comportements ou pensées. La compassion quand survient la colère. Le lâcher-prise quand survient un moment difficile. Ou encore l'impermanence quand survient l'attachement.
Il est certain que pour pratiquer ces antidotes, plusieurs rites existent. Aussi, comment cela a été dis de nous deux, il convient que cela ne deviennent pas de simples actes sans profondeur.
Maintenant, dans ma compréhension, je ne crois pas que Dieu nous sauve (dans le sens où c'est en devenant croyant en telle ou telle religion que notre âme évitera l'enfer). Je pense que nous n'avons jamais eu besoin d'être sauvé, car nous ne pouvons retourner qu'auprès de l'Aimé. Il n'y a pas d'autres finalité selon moi.
Mais cela s'implique dans une compréhension où la réincarnation est admise impliquant la possibilité de pouvoir recommencer encore et encore et ainsi de faire peu à peu l'expérience du divin. Dans une croyance qui s'y oppose, oui, je pense que je n'aurai rien à pinailler sur ce que tu dis
Je suis on ne peut plus d'accord sur ton interprétation du blasphème. Bien que ce terme rappelle en moi cette connotation extrême dont les sanctions s'apparentaient plus à l'expression de l'intolérance égoïste que d'un véritable enseignement bénéfique.
Mais l'action peut être plus subtile que l'acte physique par exemple.
Dans la méditation bouddhiste par exemple, il est mis l'accent sur l'observateur et non sur l'acteur.
Car lorsque l'on cherche à agir sur l'égo, nous lui donnons une réalité. C'est par l'observation que nous arrivons à nous en détacher peu à peu.
Après, il existe des antidotes à certains comportements ou pensées. La compassion quand survient la colère. Le lâcher-prise quand survient un moment difficile. Ou encore l'impermanence quand survient l'attachement.
Il est certain que pour pratiquer ces antidotes, plusieurs rites existent. Aussi, comment cela a été dis de nous deux, il convient que cela ne deviennent pas de simples actes sans profondeur.
Maintenant, dans ma compréhension, je ne crois pas que Dieu nous sauve (dans le sens où c'est en devenant croyant en telle ou telle religion que notre âme évitera l'enfer). Je pense que nous n'avons jamais eu besoin d'être sauvé, car nous ne pouvons retourner qu'auprès de l'Aimé. Il n'y a pas d'autres finalité selon moi.
Mais cela s'implique dans une compréhension où la réincarnation est admise impliquant la possibilité de pouvoir recommencer encore et encore et ainsi de faire peu à peu l'expérience du divin. Dans une croyance qui s'y oppose, oui, je pense que je n'aurai rien à pinailler sur ce que tu dis
Je suis on ne peut plus d'accord sur ton interprétation du blasphème. Bien que ce terme rappelle en moi cette connotation extrême dont les sanctions s'apparentaient plus à l'expression de l'intolérance égoïste que d'un véritable enseignement bénéfique.
Dernière édition par Materia le Dim 26 Mai - 9:06, édité 1 fois
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Petite question NARI. De quelle tradition musulmane es tu ?
J’avoue beaucoup apprécier ta profondeur spirituelle
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Matéria, Tout d'abord je ne saurais vous remercier pour cette éloge ayant trait a mon humble vision spirituelle.. En réalité j'appartiens tout simplement au sunnisme authentique mais je suis continuellement animé par les disciples des voies soufies.. Leurs rencontres sont vraiment des moments privilégiés d’échange intérieurs, de partage et témoignent vraiment de la possibilité de vivre actuellement la spiritualité de manière épanouie et équilibrée malgré les empêchements de la vie contemporaine.. Leurs maîtres sont particulièrement imprégnés dans les courants mystiques et ésotériques.. Ce n'est a mon avis, que grâce a eux, que l'on peut enfin nous rendre compte de l’immense patrimoine culturel et spirituel de l'Islam et saisir en quelque façon sa réalité profonde dans les coeurs des adeptes... On peut a titre d'exemple facilement constater dans le contexte de crise spirituelle que l’on connaît aujourd'hui, que la pratique même des piliers de l’Islam est en danger du fait d’une mauvaise compréhension de l’esprit de la religion. Vous êtes d'accord avec moi, je le suppose toutefois, que suite a l’attraction de l’Homme de nos temps envers la matérialité a tellement porté atteinte a sa double nature primordiale par un débordement de la matière sur l'esprit, que l'équilibre entre les deux dimensions – esprit et corps – devient de plus en plus nécessaire à réaliser.. Mais la difficulté se fait de plus en plus sentir car cela est parvenu a un point ou se défaire des vices demande un haut niveau de sincérité, de force de caractère et de dévotion. Et justement par la grâce divine les soufis ont toujours eu cela pour souci et réussissent a chaque fois de s’adapter aux contingences du moment.Materia a écrit:Petite question NARI. De quelle tradition musulmane es tu ?
J’avoue beaucoup apprécier ta profondeur spirituelle
Je suis en plein accord avec vous sur ce point, mais il faut de prime abord nous entendre et définir clairement ce qu'est vraiment "un observateur" et "un acteur". Je pense que c'est justement en étant observateur tel vous le présentez que nous vivrons dans l'illusion de séparation et de distance. Ainsi retiré, l'ego passionnel s'imposera totalement en se donnant les explications qui empêcheront par leurs seules présences a coté de l'universalité tout concept d'union. Vous êtes d'accord que ce n'est qu'une fois que le cœur est parfaitement irradié que l'on peut goûter la saveur de l'union grâce a un véritable dépouillement. En fait je fais surtout allusion a la face cachée du voile dans ce simple contexte d'observation or l’intention intime du chercheur sincère c'est justement de cheminer dans une direction permettant de dissiper ces voiles qui nous sépare de la Source qui comme vous le dites est profondément enfouie en chacun de nous..Materia a écrit:Dans la méditation bouddhiste par exemple, il est mis l'accent sur l'observateur et non sur l'acteur.
Car lorsque l'on cherche à agir sur l'égo, nous lui donnons une réalité. C'est par l'observation que nous arrivons à nous en détacher peu à peu.
Ce n'est qu'ainsi, a mon humble avis, que le cheminant parvient aux plus hauts degrés où lui-même et tout autre chose se dissout dans la contemplation. Le dévoilement des Lumières divines au cheminant sont justement liés a son anéantissement car la réalité divine éteint l'ego qui occupe le Coeur dans toute expérience d’Unification. C'est ainsi que je vois ce point essentiel comme étant la vraie disposition intérieure à se mettre à l’écoute d’une présence subtile qui s’éveille progressivement en nous car par bonheur Allah a créé le coeur de l’être humain comme un miroir poli, dans lequel ce qui est devant lui se reflète et quand Dieu lui fait refléter les lumières et les secrets de Son Essence le coeur n’est plus attaché à l’amour d’aucune chose ténébreuse et d’aucune illusion. C'est dans le rite comme je vous l'ai expliqué précédemment que sans aucun conteste se trouve ce pertinent miroir qui contribue à donner un sens à l'existence au relatif tout en le menant le menant transporté par le mouvement général de la création vers l'absoluté.
[44] Les sept Cieux, la Terre et tout ce qu’ils renferment célèbrent le Nom du Seigneur, et il n’est rien dans la Création qui ne proclame Sa gloire. Mais vous ne comprenez pas leur façon de L’exalter. En vérité, Dieu est Plein de compassion et de mansuétude. Sourate du Voyage nocturne (Al-Isrâ’)
«Vers Dieu se prosterne tout ce qui est aux cieux et sur la terre; de l’animal aux anges, tous abdiquent l’orgueil. ils craignent leur Seigneur, au-dessus d'eux, et font ce qui leur est commandé. »
«Vers Dieu se prosternent tous ceux qui sont aux cieux et sur la terre; bon gré, mal gré : ainsi fait leur ombre au matin et au crépuscule.
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Tu peux me tutoyer au fait
Je me disais bien ressentir l'aspect du soufisme dans ta vision des choses.
C'est peut être le courant de l'Islam pour lequel j'ai le plus de respect et de reconnaissance vis à vis de mes propres conceptions.
J'admire leur approche particulièrement pratique de leur spiritualité. Une admiration que j'ai tout d'abord rencontré dans le Bouddhisme et chez certaines personnes que je considère comme ayant réaliser l'Absolu (Ramana Maharshi, Ma Ananda Mooyi, ... ).
Je reconnais la spiritualité d'un être, non pas dans ses connaissances de sa tradition religieuse, mais bien dans sa manière de la vivre et dans son expérience personnelle.
Et sur ce point, je ne peux qu'être d'accord avec toi sur ton analyse de la société
Lorsque je parle d'observateur, je parle justement de la nécessité de prendre de la distance vis à vis de ce que notre égo tend à nous définir comme réalité.
Si j'agi sur l'égo en disant, tu mens. Tu me trompes. Je lui donne une réalité qui, en soi, il n'a pas.
Mais si je l'observe, alors il se dissipe dans le mental.
Pour imager tout cela, je dirai que c'est un peu comme tenir un verre d'eau à la main.
Si nous marchons (action), nous pourrions faire tous les efforts du monde, l'eau sera toujours agité.
Pour empêcher cela, je dois apprendre à poser le verre sur une surface stable (par la méditation ou la pratique spirituelle dans un sens plus global) pour observer (observation) les remous se dissiper peu à peu dans l'eau d'où ils étaient apparus.
Cette précision vient du fait que ta phrase donne un avis autre à ce que j'ai exprimer au départ : "Je pense que c'est justement en étant observateur tel vous le présentez que nous vivrons dans l'illusion de séparation et de distance".
Or je pense que c'est par ce lâcher-prise qu'est l'observation que l'eau de notre mental peut enfin s’apaiser et dissoudre en elle notre égo.
Par contre, je suis entièrement d'accord que la réalisation de la réalité divine efface tous les obstacles (à moins que ce soit leur effacement qui nous permettent de réaliser la réalité divine )
Je me disais bien ressentir l'aspect du soufisme dans ta vision des choses.
C'est peut être le courant de l'Islam pour lequel j'ai le plus de respect et de reconnaissance vis à vis de mes propres conceptions.
J'admire leur approche particulièrement pratique de leur spiritualité. Une admiration que j'ai tout d'abord rencontré dans le Bouddhisme et chez certaines personnes que je considère comme ayant réaliser l'Absolu (Ramana Maharshi, Ma Ananda Mooyi, ... ).
Je reconnais la spiritualité d'un être, non pas dans ses connaissances de sa tradition religieuse, mais bien dans sa manière de la vivre et dans son expérience personnelle.
Et sur ce point, je ne peux qu'être d'accord avec toi sur ton analyse de la société
Lorsque je parle d'observateur, je parle justement de la nécessité de prendre de la distance vis à vis de ce que notre égo tend à nous définir comme réalité.
Si j'agi sur l'égo en disant, tu mens. Tu me trompes. Je lui donne une réalité qui, en soi, il n'a pas.
Mais si je l'observe, alors il se dissipe dans le mental.
Pour imager tout cela, je dirai que c'est un peu comme tenir un verre d'eau à la main.
Si nous marchons (action), nous pourrions faire tous les efforts du monde, l'eau sera toujours agité.
Pour empêcher cela, je dois apprendre à poser le verre sur une surface stable (par la méditation ou la pratique spirituelle dans un sens plus global) pour observer (observation) les remous se dissiper peu à peu dans l'eau d'où ils étaient apparus.
Cette précision vient du fait que ta phrase donne un avis autre à ce que j'ai exprimer au départ : "Je pense que c'est justement en étant observateur tel vous le présentez que nous vivrons dans l'illusion de séparation et de distance".
Or je pense que c'est par ce lâcher-prise qu'est l'observation que l'eau de notre mental peut enfin s’apaiser et dissoudre en elle notre égo.
Par contre, je suis entièrement d'accord que la réalisation de la réalité divine efface tous les obstacles (à moins que ce soit leur effacement qui nous permettent de réaliser la réalité divine )
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
N'ayez surtout pas peur, j'ai bien compris la profondeur de votre idée avec toute la subtilité qu'elle comporte en son sein et c'est pour cela que j'ai demandé de nous entendre et définir clairement ce qu'est vraiment "un observateur" et "un acteur".. Je suis en parfait accord avec votre vision des choses, mais quelques parts qu'on le veuille ou non c'est bien la sincérité de l’aspiration au bien-aimé qui stimule l’éveil du cœur et le dispose à recevoir la nourriture spirituelle. C'est également par un perpétuel combat contre soi-même qu'on parvient a saisir l’état intérieur qui nous donne enfin accès au centre subtil de nous-mêmes. C'est le polissage de notre propre cœur qui fait augmenter en nous la perception de l’ œil intérieur. Ce n'est qu'ainsi disposé qu'un simple fait banal peut provoquer une prise de conscience instantanée qui nous ravit à nous-même...Sans le vouloir vraiment nous passons d'acteur a observateur suite aux attaques de l'universalité sur notre simple moi..Materia a écrit:Cette précision vient du fait que ta phrase donne un avis autre à ce que j'ai exprimer au départ : "Je pense que c'est justement en étant observateur tel vous le présentez que nous vivrons dans l'illusion de séparation et de distance". Or je pense que c'est par ce lâcher-prise qu'est l'observation que l'eau de notre mental peut enfin s’apaiser et dissoudre en elle notre égo.
Pareillement ce sont les paroles prononcées par les connaissants et les guides spirituels qui aident les disciples dans leur cheminement s'ils sont sincères dans leurs recherches du soi. Ce n'est ainsi qu'ils peuvent aborder effectivement les thématiques universelles qui constituent le support de méditation du fait qu'ils sont vraiment en quête du sens de leurs propres vies. Vous êtes surement d'accord que la difficulté principale pour aborder l’intériorité réside dans le fait que ces choses restent cachées et invisibles pour les regards qui généralement s’arrêtent au seul aspect extérieur et que ce niveau ne peut être atteint que par celui qui a reçu un enseignement initiatique authentique et décide clairement d'entreprendre une voie initiatique en ce sens. C'est d'ailleurs, a titre d'exemple, dans un cheminement volontaire, que les soufis parcourent différentes étapes qui incluent a chaque station une forme d’extinction de leurs individualité dans la Présence divine. La recherche de l'accès à l'intériorité, c'est être en même temps "acteur" et "observateur"..Pour eux c'est en fait cela toute la voie...
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Je suis en effet d'accord sur l'importance et la justesse de ce que tu as écris :
Ainsi qu'ici :
Il est en effet un point tout à fait juste qui l'importance de l'action. Mais si j'ai mis en évidence la priorité de l'observation, c'est pour justement la distinguer d'une action cherchant à "forcer" l'esprit.
Ainsi, l'observation est aussi action car nous agissons ainsi sur la compréhension de notre intériorité tout en appliquant les "antidotes" adaptés aux états qui enfreigne notre progression.
"c'est bien la sincérité de l’aspiration au bien-aimé qui stimule l’éveil du cœur et le dispose à recevoir la nourriture spirituelle"
Ainsi qu'ici :
"l’intériorité réside dans le fait que ces choses restent cachées et invisibles pour les regards qui généralement s’arrêtent au seul aspect extérieur et que ce niveau ne peut être atteint que par celui qui a reçu un enseignement initiatique authentique et décide clairement d'entreprendre une voie initiatique en ce sens. "
Il est en effet un point tout à fait juste qui l'importance de l'action. Mais si j'ai mis en évidence la priorité de l'observation, c'est pour justement la distinguer d'une action cherchant à "forcer" l'esprit.
Ainsi, l'observation est aussi action car nous agissons ainsi sur la compréhension de notre intériorité tout en appliquant les "antidotes" adaptés aux états qui enfreigne notre progression.
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Comme vous le savez, en Islam également la lutte contre l’ego est une lutte implacable de tous les instants. La guerre contre soi y est même dénommée comme étant la grande guerre sainte. La bataille, telle que décrite par les connaissants, est en fait très dure car, entravant l’Amour, l’ego souffle la séparation et la distance, et entravant la connaissance pure il souffle l’illusion biaisée qui souvent se dit personnelle. Je conviens que l’adversaire égotique de chacun de nous peut être subtilement appelé de l’extérieur, mais a mon sens il ne peut être vraiment changé que de l’intérieur par une volonté et un travail personnel. Si comme vous le décrivez on considère dans l'immédiateté illusoire de notre pensée, que l'on est un objet sur lequel on peut penser, alors vous ne pourrez qu’être en accord avec moi qu'on ne va nécessairement en voir que le monde de "l’éphémère" et impossible de détecter le réel monde du "Permanent". Vous comprenez de vous-mêmes que chacune de nos dimensions constitue justement la vraie contrainte quand elle est autonome contrairement au Non Dimensionnel. C'est bien ainsi que sous l'emprise de l’ego on s'est gorgé tellement de faux-semblants et d’interprétations fausses desquelles n'ont souvent émergé que fantasmes suite a nos constructions mentales limitées plus ou moins futiles.Materia a écrit:Ainsi, l'observation est aussi action car nous agissons ainsi sur la compréhension de notre intériorité tout en appliquant les "antidotes" adaptés aux états qui enfreigne notre progression.
L'écoute et l'observation de Soi est effectivement un chemin très difficile du fait même qu'on a souvent le subterfuge d’avoir toujours rangé les choses dans le bon ordre.. Ensuite comment analyser et penser sur ce a quoi on accorde généralement et même gratuitement du crédit puisque c'est de nous-même sur nous-mêmes qu'il s'agit. Heureusement que la miséricorde vient nous supporter car sans elle, il n'y a absolument aucune issue pour nous parfaire.
Contrairement a tout cela dans le rite transmis par une révélation universelle qui lui aussi est composé d'antidotes car imprégnant de fait le personnel sur l'universel dans chaque souffle fait ou geste, le ressenti de l’ego devient souvent agressivité de l’extérieur qui dérange totalement l'idée préalablement préconçue qui ne devient plus une évidence... La puissance dictatoriale égotique y est continuellement combattue l’empêchant de prendre un traître instant le contrôle de notre être en masquant notre âme et nous cachant la lumière de l'universalité par ses continuels échappatoires et faux fuyants.. Ce n'est qu'ainsi, a mon humble avis, que le discernement peut enfin donner à voir la vraie nature des choses sur soi car le chemin vers le soi sans révélation de l'universel est un long chemin tellement parsemé d’embuches.. A chaque voile soulevé, c’est un nouvel artifice qui se montre à lui et indéfiniment...
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Dans des hadiths uniquement :NARI a écrit:La guerre contre soi y est même dénommée comme étant la grande guerre sainte
Layth nous a rapporté, d'après 'Ata, d'après Abu Rabah, d'après Jabir, que le Prophète en revenant d'une de ses batailles leur a dit : Nous revenons saint et sauf, nous rentrons du petit Jihad le grand Jihad. Les compagnons demandèrent : Ô prophète, quel Jihad peut être plus grand que celui que nous venons d'accomplir ? Il répondit : Le Jihad d'un serviteur (d'Allah) contre ses propre désirs
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Je ne pense pas que ce soit vraiment difficile de clarifier le concept de Jihâd dans le Coran, car le tentateur perfide qui chuchote et insinue le mal dans les poitrines des hommes est bien défini dans le Coran vénéré..La révélation coranique ne se lasse pas de nous rappeler que l'unique moment en lequel ce mal tentateur ne peut entrer dans le coeur de l'homme et lui chuchoter le mal c'est justement quand l'homme est pris par le souvenir de Dieu.. Déduisez de vous-mêmes.. Cependant, il est utile de préciser de tous ceux qui s’engagent au creux de la bataille contre soi, seuls quelques-uns connaissent le succès, car l’ego est habile et perfide, et de quelque façon qu’il soit chassé, il revient toujours sous un autre aspect. En fait on ne peut reconnaître les tromperies de l’ego que sous la conduite d’un maître parfait..-Ren- a écrit:Dans des hadiths uniquement
Le Jihâd dans la lettre coranique, nous l'avons compris, désigne cette lutte sérieuse et sincère aussi bien au niveau individuel qu’au niveau social pour accomplir le bien et éradiquer le mal aussi bien en soi que dans la société...
NARI- Messages : 124
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Je pense que la lutte contre l'égo, si celle-ci est perçu ainsi revient à cultiver une idée de violence qui n'a pas lieux d'être.
Ce envers quoi je "lutte" persiste car je lui donne une réalité.
Ce que j'observe, finit par disparaître.
Je m'explique.
L'égo est une construction mental. Une sorte d'illusion que nous entretenons tous plus ou moins.
Or si je lutte contre illusion, je l'a tiens pour réelle et ne la reconnaît plus alors pour ce qu'elle est mais pour ce qu'elle n'est pas.
Si je prend le temps d'observer un mirage, je finis par voir celui-ci s'effacer de lui-même.
Le terme de "lutte" ne me semble pas approprié.
Par contre, le "travail" (qui pourrait être un terme mieux adapté) pourrait s'effectuer non pas "contre" l'égo mais dans le but d'en comprendre la nature et de contribuer à sa dissolution.
Ainsi, le meilleur moyen d'arriver à cette fin, me semble t'il, est justement de "couper les liens" (les attachements) que l'égo a sur nous-même.
Car si l'égo se nourrit des attachements, ce n'est qu'en lui privant de ces amarres que nous pourrons ainsi le voir disparaître petit à petit dans l'océan de notre conscience
Ce envers quoi je "lutte" persiste car je lui donne une réalité.
Ce que j'observe, finit par disparaître.
Je m'explique.
L'égo est une construction mental. Une sorte d'illusion que nous entretenons tous plus ou moins.
Or si je lutte contre illusion, je l'a tiens pour réelle et ne la reconnaît plus alors pour ce qu'elle est mais pour ce qu'elle n'est pas.
Si je prend le temps d'observer un mirage, je finis par voir celui-ci s'effacer de lui-même.
Le terme de "lutte" ne me semble pas approprié.
Par contre, le "travail" (qui pourrait être un terme mieux adapté) pourrait s'effectuer non pas "contre" l'égo mais dans le but d'en comprendre la nature et de contribuer à sa dissolution.
Ainsi, le meilleur moyen d'arriver à cette fin, me semble t'il, est justement de "couper les liens" (les attachements) que l'égo a sur nous-même.
Car si l'égo se nourrit des attachements, ce n'est qu'en lui privant de ces amarres que nous pourrons ainsi le voir disparaître petit à petit dans l'océan de notre conscience
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Materia, Le problème se situe sur la question du comment ouvrir des brèches sur notre enveloppe égotique très dure pour permettre a l'universalité de prendre toute la place qui lui revient..Comment faire fléchir la passion pour permettre aux lumières universelles de nous pénétrer.. C'est a cela que se résume la lutte contre l'ego.. Imaginez une brèche et que suite au principe des vases communiquant l'universalité venait a se déverser sur notre être qui disparaîtra nécessairement en ce sens laissant la place a qui de droit c'est a dire a la réalité absolue.. Vous êtes en plein accord avec tout cela puisque vous reconnaissez que le meilleur moyen d'arriver à cette fin est justement de couper les liens que l’ego a sur nous-même. Il est plus que certain que l’ego combattu n’est pas aucunement coopératif et n'a aucune chance de s’éclipser devant la Conscience Universelle. je vous rejoins en ce sens que l'effacement de l'ego ne peut aucunement être le résultat d'un combat frontal mais il faut nécessairement et sans cesse frapper a la porte de l'amour..Materia a écrit:L'égo est une construction mental. Une sorte d'illusion que nous entretenons tous plus ou moins.
Or si je lutte contre illusion, je l'a tiens pour réelle et ne la reconnaît plus alors pour ce qu'elle est mais pour ce qu'elle n'est pas.
Justement dans ce cadre les rites en Islam nous appellent a transcender nos sens pour comprendre l'ego en tant qu’illusion car ce n'est que dès que la soif de l’absolu s’amplifie au-delà de nos simples désirs que nous pourrons enfin terrasser notre vision purement egotique.. En fait dès que la réalité divine apparaît il se passe d'office que l'ego s'efface.. Ceux qui en Islam aspirent à l'extinction dans l'Essence obtiennent par le culte des rites la vision de la certitude au moment où ils sont illuminés par les lumières du monde spirituel. Vous comprendrez en conséquence que les ténèbres des formes sensibles se retirent d'eux.. Et justement une des caractéristiques particulières du souvenir de Dieu, principal rite de l'Islam, est qu’il est en relation directe avec le souvenir que Dieu a de nous. Dieu l’Exalté dit : "Aussi, souvenez-vous de Moi, et Je Me souviendrai de vous"(2:152).
Nos voiles de la perception de notre existence temporelle, nos séduisantes illusions s'effacent au fur et a mesure de l'approfondissement de ce culte. Allah dans une tradition authentique et même dans le Coran dit ce qui s'apparenterait a « Je suis plus proche de vous que votre veine Jugulaire » ( 50 :15). Lorsqu'on acquiert le langage de la perception subtile alors on réalise avec quelle clarté, avec quelle précision, les stations de la voie ont été décrites pour les disciples. C'est par la purification du coeur que la connaissance partielle disparaît pour laisser place à l’acquisition de la connaissance véritable, celle qui naît de l’expérience intime et non d’un savoir seulement livresque. Le disciple s’élève alors vers la Présence divine, réalisant ainsi le but essentiel de la Voie, qui est de dépasser son individualité en vue de l’accession à l'Universel.
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Il faut principalement voir dans ma réponse une précision quant aux termes donnant l'idée d'un conflit qui viendrait tromper le lecteur sur la nature illusoire de l'égo.
Car en donnant une réalité à l'égo, comme tu l'as dis, nous lui donnons une résistance vis à vis d'un travail que nous pourrions effectué pour le dissoudre dans son illusion et enfin accéder à notre nature véritable.
Ensuite, si je suis en accord avec cette idée de "purification du coeur", il me semble important d'en préciser le sens, non pas manichéen (car il n'y a rien à purifier à mon sens car rien ne peut souiller notre âme) mais plutôt comme l'expression métaphorique de la "re-découverte" de la vision profonde.
Car en donnant une réalité à l'égo, comme tu l'as dis, nous lui donnons une résistance vis à vis d'un travail que nous pourrions effectué pour le dissoudre dans son illusion et enfin accéder à notre nature véritable.
Ensuite, si je suis en accord avec cette idée de "purification du coeur", il me semble important d'en préciser le sens, non pas manichéen (car il n'y a rien à purifier à mon sens car rien ne peut souiller notre âme) mais plutôt comme l'expression métaphorique de la "re-découverte" de la vision profonde.
Materia- Messages : 1206
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Materia, Effectivement je suis en plein accord avec vous mais encore faut-il reconnaître vraiment sa propre illusion. Convenez que cela est impossible car qui pourrait voir en lui autre chose que ce qu'il n'est pour lui-même. N'oublions pas que le forcené ego se cache aussi bien dans l'arrogance que dans l'humilité.. Les connaissant nous disent que pour se maintenir vraiment a tout les niveaux, l'ego use de pensées qui font des constructions mentales qui vont avec en imposant ainsi la tension continuelle de son illusion. Il s'approprie de ce fait tous les contenus de l'identité qu'on se fait aussi humble soit-elle.. Son implication est entière, partout et quelque soit la lutte que nous pourrions mener il est présent et peut-être même quelques fois le seul et vrai acteur.. Alors comment arriver a faire une percée quand on sait que le soi ne sort jamais de lui-même et surtout quand l'ego s'apparente a ce soi.. Comment réaliser au moins une saillie..Materia a écrit:Car en donnant une réalité à l'égo, comme tu l'as dis, nous lui donnons une résistance vis à vis d'un travail que nous pourrions effectué pour le dissoudre dans son illusion et enfin accéder à notre nature véritable.
Par bonheur les êtres humains peuvent fonctionner à plusieurs niveaux de conscience.. Aussi, tout comme vous l'expliquez si toutefois je vous ai bien compris, une seule porte s'ouvre a nous, c'est a dire tout simplement son dépassement sans toutefois se complaire a ses sens. C'est a ce point de vue que justement les sagesses de tout les temps ont toujours insisté sur le dépassement de l’ego, sur l’idée que l’image de soi doit être transcendée pour que se réalise l’illumination ou la plénitude de la conscience.
En Islam dans le Soufisme l’âme est comme un oiseau dans sa cage qui ne cesse de chanter sa nostalgie de la liberté et qui aspire sans cesse à la rencontre de sa réalité essentielle. Dans un élan amoureux la poésie soufie évoque la tristesse de la séparation et la joie de la proximité tout en attirant l'attention sur les défauts de l’âme égotique et la subtilité de la connaissance spirituelle avec ses dimensions symboliques et allusives a la réalité essentielle. Les oiseaux sont utilisés ici justement pour symboliser l’esprit humain et représenter le potentiel qu'il a d’échapper aux liens de la vie terrestre et d’accéder à une réalité essentielle plus élevée. Il est clair que dès que le vrai monde de l’Âme entre en jeu, d’innombrables fréquences surgissent et chassent le vide égotique imaginaire et ce en fonction de la pénétration spirituelle.
Dans le Coran comme dans la Bible, il est écrit que Dieu a donné vie à Adam en soufflant dans ses narines, et le soufisme, c'est justement le retour nostalgique a cet état d’âme qui est le fond même de la religion. Dans l'explication ésotérique de chacun des rites du culte musulman logent les pensées puissantes et profondes qui montrent dans le langage du coeur une volonté de vraie recherche de l'union et de l'extase. Ils forment le seul but de la quête incessante de l’âme constamment mue par l'élan d'amour et de la nostalgie du divin par l'appel incessant au retour aux origines pour la rencontre de l’amant et de l’aimé. C'est ainsi que l’âme humaine devient apte à devenir un miroir qui, en toutes occasions est disposée face au Vrai et c'est justement cela la seule lutte possible contre l'ego...
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Reconnaître sa propre illusion n'est pas chose aisé.
Reconnaître avant de réaliser nécessite une certaine introspection ou une indication "extérieur" (sous l'apparence d'une personne ayant déjà connaissance de cela).
Et c'est alors cette ignorance de notre condition que naît l'égo. Après oui, tu as raison, il peut se cacher aussi bien dans l'arrogance que dans l'humilité. Mais j'irai plus loin, il se cache dans tout ce qui participe à la construction de l'image que nous avons d'un "je". Et je te rejoins là aussi lorsque tu dis :"Il s'approprie de ce fait tous les contenus de l'identité qu'on se fait aussi humble soit-elle."
J'aime beaucoup ton image de l'oiseau
Mais d'une autre manière, je dirai que l"âme n'est pas prisonnière de la cage de l'égo.
L'âme pourrait s'apparenter à l'univers quand l'égo tend à convaincre que nous ne sommes qu'une petite maison en campagne.
Oui l'âme aspire à être "re-trouvé". Car elle est bien plus qu'un contenu, elle est le contenant
Reconnaître avant de réaliser nécessite une certaine introspection ou une indication "extérieur" (sous l'apparence d'une personne ayant déjà connaissance de cela).
Et c'est alors cette ignorance de notre condition que naît l'égo. Après oui, tu as raison, il peut se cacher aussi bien dans l'arrogance que dans l'humilité. Mais j'irai plus loin, il se cache dans tout ce qui participe à la construction de l'image que nous avons d'un "je". Et je te rejoins là aussi lorsque tu dis :"Il s'approprie de ce fait tous les contenus de l'identité qu'on se fait aussi humble soit-elle."
J'aime beaucoup ton image de l'oiseau
Mais d'une autre manière, je dirai que l"âme n'est pas prisonnière de la cage de l'égo.
L'âme pourrait s'apparenter à l'univers quand l'égo tend à convaincre que nous ne sommes qu'une petite maison en campagne.
Oui l'âme aspire à être "re-trouvé". Car elle est bien plus qu'un contenu, elle est le contenant
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Matéria, C'est justement en vue de nous aider en cela que l’islam part des réalités les plus concrètes, les plus extérieures, pour ensuite les intérioriser et les spiritualiser. Les piliers de l’islam, comme nous l'avions précédemment vu, sont tous sans exceptions habités par un ésotérisme, tout comme l’esprit habite le corps. Le soufisme est dans ce cadre le fait de « goûter » la saveur de la dimension spirituelle et de la profondeur ésotérique. C'est cette perception qui donne nécessairement tout son sens aux piliers de l’islam et à ses différents rites qui libère de fait l'individu de sa propre illusion, qui comme vous le précisez n'est point chose aisée, dans l'adoration qu'il voue a la Divinité créatrice soit a l'absolu... Vous comprenez comment l’islam trouve précisément sa plénitude dans le rite pratique adjoint a son efficience symbolique et initiatique. C’est ce rapport au Monde, en tant qu’ensemble de signes renvoyant à Dieu, source de création et de puissance, qui fait découvrir et accepter au musulman qu'il le veuille ou non la réalité de son propre être malgré les difficultés et les constructions mentales devant lesquelles il se trouve confronté...Materia a écrit:Reconnaître sa propre illusion n'est pas chose aisé.
Je pense donc que pour le besoin d'être relié a l'Absolu, la foi en Dieu en est le vrai remède. Ce n'est que là ou l'on détecte l'objectivité totale dans l'accomplissement et le dépassement de soi, les rituels symbolisant bien sur toujours sur cet ordre d'idées, la vision selon laquelle tout être de par sa fidélité (consciente ou inconsciente) à sa propre nature, est nécessairement intégré dans un ordre universel, dans une louange cosmique. " Et devant Dieu, se prosternent, volontairement ou contre leur volonté, tous ceux qui sont dans les cieux et la terre, et aussi leurs ombres les matins et les après-midi. " (XIII, 15).. "Il n’ y a pas de créature sur la Terre, ni d’oiseau qui vole avec ses ailes, qui ne soient pas des communautés comme vous, nous n’avons rien négligé dans le Livre, puis à leur Seigneur, ils seront conduits". (6:38)
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Je dirai en effet qu'avoir foi en Dieu est le remède bien que dans un premier temps il soit tout aussi nécessaire d'avoir foi dans l'enseignement des maîtres.
D'ailleurs cela me fait penser que je viens d'acquérir deux livres sur une personne que je pourai considérer comme un éveillé musulman : "Djalâl Al-Dîn Rûmi"
Très intéressant
D'ailleurs cela me fait penser que je viens d'acquérir deux livres sur une personne que je pourai considérer comme un éveillé musulman : "Djalâl Al-Dîn Rûmi"
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Materia- Messages : 1206
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Matera, Vous tombez en fait sur le génie de la voie spirituelle universelle.. Vous venez donc d'avoir une chance inouïe de découvrir enfin l'Islam et les maîtres dont Dieu a vraiment occupé la passion et le coeur. C'est lui qui expliqua a tous que lorsqu'une âme est attiré par la divinité le corps de celle-ci ne reste point distrait. Il participe nécessairement a ce mouvement vers Dieu. Lorsque le Bonheur de la vision divine maîtrise et inonde le coeur des amoureux leurs corps peuvent ne rester inertes. Quelle est donc l'expression d'un corps appartenant a une âme en plein extase. Oui Materia, la seule possibilité qu'offre la nature au corps de l'homme pour participer a cet événement divin de l'espoir de rencontre avec Dieu est, bien sur, la danse et Mawlana, notre seigneur Rumi, l'a expliqué et vécu a merveille avec les derviches tourneurs. Ce grand maître Soufi est persuadé que l'Amour est la seule vraie source de vie et pour lui l’importance de l’amour en tant que mode relationnel entre Dieu et l’homme n'est plus a démontrer. Mais les choses se gâtent quand ce maître déclare que "L’amour est de Dieu et est coéternel avec Lui."Mais, déclare t-il, cette immanence de l'amour que Dieu porte au monde n’est perceptible qu’aux yeux purifiés d'ou la quête incessante de nos âmes.Materia a écrit:Je dirai en effet qu'avoir foi en Dieu est le remède bien que dans un premier temps il soit tout aussi nécessaire d'avoir foi dans l'enseignement des maîtres.
Les poèmes de Rûmî, de part leur profonde teneur en Amour, se passent de commentaires, car ils recèlent les plus grandes perles mystiques, prônant l'ivresse de Dieu. Ils attirent également l'attention des adeptes pour ne pas être dupes que la simple fréquentation des sanctuaires religieux n'est ni une garantie du contact avec Dieu, ni un indicateur du respect d'une discipline intérieure. Ils les invitent donc a fournir d'autres efforts spirituels qui doivent accompagner le croyant pour arriver a l'extase avec le divin et boire enfin le "VIN" de l’éternité, le seul qui puisse effacer toutes les formes de pensées et les constructions mentales erronées.
Je vous encourage donc a lire ce chantre de l'Amour mais a condition de nous faire partager spirituellement ses bijoux que nécessairement vous découvrirez étant donné votre profonde sérénité car la voie initiatique soufie qu'il prône est de l'ordre du contemplatif et non du discursif, un vrai langage du coeur qui exprime la flamme entre le disciple qui aspire à l’amour spirituel avec son bien-aimé...
Jalal eddine errumi disait:
Dans le coeur des amants qui boivent la lie, brûlent les désirs ardents.
Dans le for intérieur des sages au coeur sombre, il y a des réfutations.
La raison dit: "Ne pose pas ici le pied, car dans l'anéantissement, il n'y a que des épines."
L'amour répond à la raison: "C'est en toi-même que se trouvent les épines."
Oh! reste silencieux, arrache l'épine de l'existence de ton coeur,
Afin de découvrir dans ta propre âme des roseraies..
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Re: [SD] La crainte révérentielle ?
Pourquoi ne pas créer un sujet sur lui et essayer de commenter les poèmes qui seront postés ?
Materia- Messages : 1206
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Yirat ha-Chamayim "la crainte de D."
La crainte de D. (Yirat Elohim) ou dans la littérature rabbinique Yirat ha-Chamayim (crainte des Cieux) est une attitude de révérence et de respect à l'égard de D.. Il s'agit d'un commandement positif exprimé par le verset: "Tu craindras le Seigneur, ton D., tu le serviras" (Dt 6:13).
Cette injonction est au demeurant répétée à plusieurs reprises tout au long de la Bible. La crainte de D. est le d&but de la sagesse (Pr. 9:10). Craindre D. pour le Talmud (BB 88a), qui utilise ici un verset des Psaumes (15:2), c'est "dire la vérité selon son cœur".
Selon Sifra sur Lv. 19:14, que le commentateur médiéval troyen Rachi reprendra plus tard, la crainte de D. concerne essentiellement les commandements qui "sont connus du coeur", ceux dont les transgressions restent ignorées des autres hommes.
Le Talmud rapporte que, au moment de mourir, Rabban Yohanan ben Zakkaï recommanda à ses disciples: "Que la crainte du Ciel soit sur vous comme l'est celle de l'homme de chair et de sang". Comme ils lui répondirent: "Est-ce tout ?", il répliqua: "Si seulement vous pouviez parvenir à cela !" (Ber 28b).
La maxime la plus célèbre d'Antigonos de Sokho était qu'en servant D. l'homme doit "être comme un serviteur qui ne cherche pas à obtenir une récompense- mais la crainte du Ciel (yirat ha-Chamayim) puisse-t-elle être sur vous" (Avot. 1:3).
La crainte de D. relève du libre arbitre, puisque aussi bien aucune pression sociale ne peut en renforcer la pratique. De plus les sages affirment que si, en principe, la Providence divine règle la vie d'un homme (santé et maladie, fortune et pauvreté, fertilité et stérilité), lui échappe toutefois la détermination de son caractère juste ou méchant, lequel relève du choix propre de l'homme.
Le Talmud énonce en effet: "Tout est entre les mains du Ciel sauf la crainte du Ciel" (Ber 33b).
Le Rambam écrit que, afin de parvenir à craindre le Ciel, l'homme doit considérer les créatures de D., merveilleuses et grandes, il saisit par ce biais une portion infinitésimale de Sa Sagesse infinie et incomparable. Prenant conscience de Sa Grandeur, il sera effrayé et réalisera qu'il n'est "qu'une créature, petite, basse, obscure, confrontée dans son chétif savoir à "Celui dont parfaite est la science" (Job 36:4)
Cette injonction est au demeurant répétée à plusieurs reprises tout au long de la Bible. La crainte de D. est le d&but de la sagesse (Pr. 9:10). Craindre D. pour le Talmud (BB 88a), qui utilise ici un verset des Psaumes (15:2), c'est "dire la vérité selon son cœur".
Selon Sifra sur Lv. 19:14, que le commentateur médiéval troyen Rachi reprendra plus tard, la crainte de D. concerne essentiellement les commandements qui "sont connus du coeur", ceux dont les transgressions restent ignorées des autres hommes.
Le Talmud rapporte que, au moment de mourir, Rabban Yohanan ben Zakkaï recommanda à ses disciples: "Que la crainte du Ciel soit sur vous comme l'est celle de l'homme de chair et de sang". Comme ils lui répondirent: "Est-ce tout ?", il répliqua: "Si seulement vous pouviez parvenir à cela !" (Ber 28b).
La maxime la plus célèbre d'Antigonos de Sokho était qu'en servant D. l'homme doit "être comme un serviteur qui ne cherche pas à obtenir une récompense- mais la crainte du Ciel (yirat ha-Chamayim) puisse-t-elle être sur vous" (Avot. 1:3).
La crainte de D. relève du libre arbitre, puisque aussi bien aucune pression sociale ne peut en renforcer la pratique. De plus les sages affirment que si, en principe, la Providence divine règle la vie d'un homme (santé et maladie, fortune et pauvreté, fertilité et stérilité), lui échappe toutefois la détermination de son caractère juste ou méchant, lequel relève du choix propre de l'homme.
Le Talmud énonce en effet: "Tout est entre les mains du Ciel sauf la crainte du Ciel" (Ber 33b).
Le Rambam écrit que, afin de parvenir à craindre le Ciel, l'homme doit considérer les créatures de D., merveilleuses et grandes, il saisit par ce biais une portion infinitésimale de Sa Sagesse infinie et incomparable. Prenant conscience de Sa Grandeur, il sera effrayé et réalisera qu'il n'est "qu'une créature, petite, basse, obscure, confrontée dans son chétif savoir à "Celui dont parfaite est la science" (Job 36:4)
Doute-Pieux- Messages : 243
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