La Non-Violence
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Re: La Non-Violence
Au sein de la famille chrétienne, les Mennonites se sont montrés particulièrement intransigeants dans leur refus de la violence.
La Confession de foi de Schleitheim (1527) est très nette sur ce point :
La Confession de foi de Schleitheim (1527) est très nette sur ce point :
En 1632, la Confession de foi de Dortrecht réitère ce refus de la violence :Sixièmement : nous avons été unis ainsi concernant le glaive. Le glaive est une ordonnance de Dieu, en dehors de la perfection de Christ, qui punit et met à mort le méchant, protège et abrite le bon. Dans la loi, le glaive est ordonné pour la punition des méchants et pour leur mort, et pour l'employer ont été instituées les autorités terrestres (die weltlichen oberckeiten, cf. Rm 3:31ss.) Dans la perfection de Christ cependant, seule l'exclusion (bann) est employée pour avertir et séparer celui qui a péché, on ne met pas à mort la chair, mais on utilise uniquement l'exhortation et le commandement de ne plus pécher (J 8:11).
1) Mais beaucoup, qui ne reconnaissent pas la volonté de Christ envers nous nous demandent si un chrétien peut ou doit employer le glaive contre le méchant pour le défense et la protection du bon, ou à cause de l'amour. La réponse est révélée unanime Christ nous enseigne que nous devons apprendre de Lui, car Il est doux et humble de coeur et nous trouverons ainsi le repos de nos âmes (Mt 11:29), Car Christ dit à la femme surprise en adultère non pas que l'on doit la lapider selon la loi de Son Père (pourtant c'est bien lui qui dit " Comme le Père m'a ordonné, ainsi j¹agis" (J 8:28), mais plutôt, avec miséricorde et pardon, Il exhorte à ne plus pécher en disant "va et ne pèche plus" (J 8:11). Nous devons nous en tenir entièrement à cela dans la règle de l'exclusion.
2) On demande à propos du glaive si un chrétien doit prononcer un jugement dans les choses mondaines, les disputes et les querelles que tiennent entre eux les incrédules. La réponse est la suivante : Christ n'a pas voulu décider ou juger entre frère et frère pour une question d'héritage, mais s'y est refusé (Lc 12:14). Donc, nous devons faire de même.
3) On demande à propos du glaive si un chrétien doit être (en position d') autorité s'il est choisi à cet effet. A cela nous répondons ainsi : Christ devait être fait roi, mais Il a fui (Jean 6:15) et n'y a pas vu l'ordre (ordnung) de Son Père, nous devons donc faire de même et Le suivre, et nous ne marcherons pas dans les ténèbres. Car Il dit Lui-même : " Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix et qu'Il me suive" (Mt 16: 24). C'est Lui-même qui interdit la violence (gwalt) du glaive quand il dit "des princes séculiers règnent... mais vous, pas ainsi" (Mt 20:25). De plus, Paul dit, "ceux qu'il a connus d'avance, il les a aussi prédestinés () à être conformes à l'image de son Fils..." (Rm 2: 21)".
4) Enfin, la remarque est faite qu'il ne convient pas pour le chrétien d'être "autorité" pour les raisons suivantes : le gouvernement de l'autorité (den obercken regiment) est selon la chair, mais celui des chrétiens, selon l'Esprit; leur maison et leur habitation reste dans ce monde, celle des chrétiens, au ciel; leur citoyenneté est dans ce monde, celle des chrétiens au ciel (Ph 3:20); les armes de leur conflit et de leur guerre sont charnelles et (efficaces) seulement contre la chair, mais celles des chrétiens sont spirituelles, contre les forteresses du diable ici.(2 Co 10:4). Les magistrats du monde sont armés de pointes et de fer, mais les chrétiens sont armés de l'armure de Dieu, de la vérité, de la justice, de la paix, de la foi, du salut et de la Parole de Dieu (comp. Ep. 6:13-17). En résumé : telle est la pensée de Christ (gesynnet ish) notre tête au-dessus de nous, telle doit aussi être en tout par elle, la pensée des membres du corps de Christ, afin qu'aucun schisme n'existe dans ce corps par le moyen duquel il serait détruit. Car tout royaume divisé en lui-même sera détruit (Mt 12:25). Si donc Christ est ainsi, comme cela est écrit à Son sujet, tels doivent être aussi les membres, afin que Son corps demeure entier et uni, pour sa propre amélioration et édification.
Une des grandes figures de la non-violence au XXe siècle, célèbre pour s'être opposé à la guerre du Vietnam, John Howard Yoder, était un théologien Mennonite.Quatorzièmement, au sujet de la violence (lit. vengeance) qui consiste à résister avec le glaive à des ennemis, nous croyons et professons (belijden) que le Seigneur Christ a interdit et prohibé à ses disciples et imitateurs toute violence (wraake) et vengeance et commandé et prescrit de ne rendre à personne le mal pour le mal ou l'injure pour l'injure mais de mettre l'épée au fourreau ou comme les prophètes l'ont prédit, d'en faire des socs de charrues. D'où nous concluons (lit. comprenons) que nous ne pouvons, conformément à son exemple, à sa vie et à son enseignement, faire souffrir, causer de la douleur ou de la peine à aucun homme mais devons rechercher le plus grand bonheur et prospérité de tous et si la nécessité le requiert, fuir de ville en ville ou d'un pays dans un autre pour l'amour du Seigneur et accepter l'enlèvement des biens mais ne faire souffrir personne : frapper en retour. Nous devons en outre prier pour nos ennemis et lorsqu'ils ont faim ou soif, les restaurer et les nourrir, pour les convaincre ainsi par des bienfaits et triompher de toute méconnaissance. Finalement, nous devons être bienfaisants, nous recommander auprès de toute conscience d'homme et ne pouvons rien faire à personne que ce que nous voudrions qu'il nous advienne. (Mat. 5, 39-44 ; Rom. 12, 19 ; 1 Pierre, 3, 9 ; Esaïe 2, 4 ; Mich. 4, 3 ; Rom. 12, 20 ; Mat. 7, 12.)
Blaise- Messages : 220
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Re: La Non-Violence
Merci à toi, je découvre
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Re: La Non-Violence
J'attends avec impatience que les écrits de la Servante de Dieu Dorothy Day soient enfin publiés en Français. Peut-être cela se fera-t-il à l'occasion de sa canonisation? Dorothy Day était farouchement opposée à la guerre, et fondait son engagement pacifiste sur une théologie du Corps mystique.
A ce propos :
http://dorothyday.catholicworker.org/
Pour la cause de canonisation :
http://dorothydayguild.org/index.htm
A ce propos :
Le Catholic Worker a mis en ligne les articles de Dorothy Day publiés dans ses colonnes :William T. Cavanaugh, « Dorothy Day and the Mystical Body of Christ in the Second World War » in Dorothy Day and the Catholic Worker Movement: Centenary Essays, Ed. William Thorn, Phillip Runkel, Susan Mountin. Milwaukee: Marquette University Press, 2001, p. 457-464.
http://dorothyday.catholicworker.org/
Pour la cause de canonisation :
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Blaise- Messages : 220
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Re: La Non-Violence
Eh oui... c'est le hasard des lectures ! J'ai pris connaissance de l'existence de John Howard Yoder et plus généralement de la profession de foi non-violente des mennonites par le biais de William Cavanaugh et de son maître le théologien méthodiste Stanley Hauerwas.-Ren- a écrit:Merci à toi, je découvre
Blaise- Messages : 220
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Re: La Non-Violence
Une remarque hors-sujet : je suis étonné de la manie, très présente chez nos frères protestants, consistant à métamorphoser en nom propre la titre de « Messie ». On doit dire : « Jésus est le Christ », mais cela n’aurait pas grand sens d’intervertir les termes et de proclamer : « Christ est le Jésus »… C’est pourtant à ce genre d’absurdités que nous sommes logiquement conduits en commettant une telle impropriété. Les Confessions de foi que j’ai citées – ou leur traducteur – tombent en plein dans le panneau. Par exemple, « la perfection de Christ », « la volonté de Christ », « Christ nous enseigne », etc…
A quand remonte cette dérive inquiétante, qui paraît vouloir effacer, sans doute inconsciemment, la foi messianique de la conscience chrétienne ?
A quand remonte cette dérive inquiétante, qui paraît vouloir effacer, sans doute inconsciemment, la foi messianique de la conscience chrétienne ?
Blaise- Messages : 220
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Re: La Non-Violence
A propos de Jawdat Sa'ïd dont nous avons déjà parlé , un article complémentaire à celui de Jean Marie MULLER
http://mlouizi.unblog.fr/2009/04/09/visite-a-jawdat-said-par-jean-marie-muller/
http://mlouizi.unblog.fr/2009/04/09/visite-a-jawdat-said-par-jean-marie-muller/
Islam et non-violence : Jawdat Saʿïd, le Gandhi syrien
- source:
Par Florence Ollivry-Dumairieh, doctorante en Sciences des Religions. Université de Montréal (FTSR) ; Ecole Pratique des Hautes Etudes (LEM).
Une première version de cet article a été publiée le 26 août 2015 sur le portail de l’association Syrie Moderne Démocratique et Laïque, dont on pourra découvrir les publications et activités en suivant ce lien : http://www.syriemdl.net/islam-et-non...gandhi-syrien/
La sauvagerie et la terreur répandues par l’Etat Islamique et autres groupuscules prétendant tuer «au nom de l’islam » peuvent parfois engendrer dans nos esprits un amalgame équivoque entre «islam» et «violence». Pourtant, l’existence de ces individus fanatiques ne doit pas nous faire ignorer la richesse d’une tradition qui, au cours du dernier siècle, a également fécondé la réflexion de grands penseurs et réformateurs[1]. Parmi eux, nous évoquerons ici la figure de Jawdat Saʿïd, celui que ses compatriotes ont surnommé le « Gandhi syrien», et qui, depuis les années 1960, a développé le concept de non-violence (lā ʿunf) en islam.
- Intro présentation :
Syrien d’origine tcherkesse, né en 1931 à B’ir ʿAjam, dans le Golan, Jawdat Saʿïd a étudié à Al-Azhar durant une dizaine d’années. De retour en Syrie, il est arrêté à plusieurs reprises pour ses activités intellectuelles et son activisme politique et se trouve finalement dépossédé du droit d’enseigner.
En 1966, il publie un livre[2] dans lequel il situe sa pensée dans la tradition de réformistes tels ʿAbd al-Raḥman al-Kawākibī (m. 1902) ou encore Muḥammad Iqbāl (m. 1938). Ce texte, en forme de réponse aux écrits de Sayyid Quṭb (m.1966), présente le concept de non-violence du point de vue de l’islam. Depuis cette époque, ce militant pacifiste a présenté ses réflexions dans une quinzaine d’ouvrages et plusieurs centaines d’articles et de conférences, lus et discutés dans plusieurs pays du monde arabe et sources d’inspiration pour beaucoup d’activistes œuvrant à un changement social et politique pacifique.
Au moment où des manifestations essentiellement pacifiques essaiment en Syrie au mois de mars 2011, l’inspirateur du Mouvement Syrien pour la Non-Violence (al-ḥirāk al-silmī al-sūrī) y prend part activement. Il se rend notamment à un rassemblement en avril 2011 à Douma, banlieue de Damas devenue depuis victime de la sauvagerie du régime syrien et de l’emprise de certains groupes islamistes. Dans son intervention il met en parallèle son aspiration à la démocratie, et celle d’une partie du peuple syrien, avec celle qui avait pu animer les révolutionnaires français. Il participe ensuite également à divers rassemblements civils et pacifiques à Deraʿa. En 2013, il doit se réfugier en Turquie après le bombardement de son village natal de Bir ʿAjem par l’armée syrienne en 2013, et après que son frère ait été tué par un sniper. Depuis son exil en Turquie, il continue d’animer des séances de discussions et d’exégèse.
La non-violence comme commandement divin
Le penseur s’efforce de relire le Coran à la lumière de l’expérience humaine. Invitant à prendre exemple sur «le Premier fils d’Adam», il cite la réplique d’Abel (5:28) — qui refuse de verser le sang contrairement à son frère Caïn, le meurtrier —, afin de montrer que l’attitude non-violente a été choisie par certains très tôt dans l’histoire de l’humanité. Le Cheikh conçoit le texte coranique comme une invitation à s’élever au niveau de l’esprit et à témoigner de la responsabilité morale que l’humain doit assumer en refusant toute complicité avec le mal. Résister au mal, exercer la patience en face de la persécution, persévérer à appeler au dialogue et en supporter toutes les conséquences, refuser de répondre au mal par le mal : Jawdat Saʿïd invite à épuiser tous les recours afin d’éviter de commettre un acte de violence envers autrui. En effet, la violence est à ses yeux une régression, et l’interdiction du meurtre une exigence universelle de la conscience raisonnable.
L’homme, être doué de langage et de liberté
D’après le Coran (2:30), lorsque Dieu a établi l’humain sur la terre comme son lieutenant (son calife), les anges Lui dirent : «‟Vas-Tu en désigner qui y mettra le désordre et répandra le sang, alors que nous, par Ta louange, chantons pureté, et proclamons Ta sainteté ?” – Il dit : ‟En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas !”». Jawdat Saïd observe que jusqu’à présent, l’histoire semble avoir en partie donné raison aux craintes des anges. Mais il entrevoit également le temps où l’humanité aura mûri et appris et se révèlera digne de la confiance que Dieu a placé en elle. Nous lisons au verset suivant (2:31)» : «Et Il apprit à Adam les noms, tous ; ». Grâce à la science des noms, grâce au langage, l’humain peut parvenir à la connaissance des choses. Cette aptitude lui donne un avantage sur l’ange, maintenu dans un état d’ignorance[3]. De cette perspective théologique, découle l’idée que la vocation spirituelle de l’humanité est, grâce à la connaissance des noms, grâce au langage, de quitter l’âge du sang versé pour parvenir à l’âge de la raison.
Guérir de la guerre : la connaissance, comme mode de libération
Jawdat Saʿïd développe par ailleurs le concept de «pollution de nos nourritures intellectuelles». Ces dernières sont la cause de nos guerres et c’est pourquoi, de même que les humains sont parvenus à guérir la plupart des maladies du corps, ils parviendront, selon lui, à guérir les maladies de l’intelligence qui conduisent à perpétrer des meurtres. Combattre le mal par le meurtre, écrit-il, « c’est comme briser une vitre au lieu de la laver »[4]. C’est tuer le malade au lieu de le guérir. A ce sujet, le Cheikh explicite sa lecture du commandement de Jésus : «Tu aimeras ton prochain comme toi-même» (Matthieu 22,39) : afin de respecter l’humanité de l’ennemi, il convient de distinguer entre la personne et la maladie de son intelligence. Il convient de combattre la maladie, non le malade, l’idée erronée, non la personne elle-même.
Cependant, le renoncement à la violence ne signifie pas que l’humain doive renoncer à lutter pour la justice : apprendre à désobéir, avoir le courage de désobéir, telle est l’attitude qu’il suggère d’adopter, plutôt que de devenir un criminel de guerre en acceptant de tuer ses frères. « Un soldat qui connaît la différence entre le bien et le mal est inutile dans les armées du monde, remarque-t-il. Qui achèterait des armes qui sont capables de désobéir aux ordres ? Qui achèterait une épée qui distingue le bien du mal ?»[5].
Pour ce disciple de Mālek Bennabī (m. 1973) – auteur notamment de Vocation de l’islam et inventeur du concept de « colonisabilité » -, les opprimés sont pour une large part responsables de l’oppression qu’ils subissent. L’humain peut se libérer du tyran non pas en le tuant mais en refusant de lui prêter allégeance. Dès lors que l’humain est éclairé par la connaissance, personne ne peut l’exploiter ou l’humilier car il ne le tolèrerait pas. Selon lui, la connaissance est un réel pouvoir, un moyen de libération, et toute son œuvre est une invitation à combattre l’ignorance. La progression dans la connaissance est un mode de libération.
C’est pourquoi, il appartient selon lui à chaque génération, au bénéfice des enseignements de l’histoire, de découvrir de nouveaux horizons au-delà de la vérité perçue par les générations précédentes. Profondément confiant en l’humain, en sa capacité d’apprendre à apprendre des erreurs des générations précédentes, il n’hésite pas à écrire : « De même que l’esclavage, qui était une conséquence de la guerre, a été aboli, la guerre elle-même sera abolie »[6].
Florence Ollivry-Dumairieh
- Références :
[1] Cf. Benzine, Rachid (2004). Les nouveaux penseurs de l’islam. Paris: Albin Michel.
[2] Saʿīd, Jawdat (1993) [1966]. Madhab Ibn Adam al-Awwal, Mushkilat al-ʿUnf fi al-ʿAmal al-Islamī (The Way of Adam’s First Son: The Problem of Violence in Muslim Activism).Beirut: Dar al-Fikr al-Mu’asser.
[3] Saʿid, Jawdat (2000). «Law, Religion and the Prophetic Method of Social Change». Journal of Law and Religion. 15, no. 1/2: p. 115.
[4] Saʿid, Jawdat (2000), op. cit., p. 128.
[5] Saʿid, Jawdat (2000), op. cit., p.124.
[6] Saʿid, Jawdat (2000), op. cit., p.118.
Références :
al-Charif, Maher ; Kawakibi, Salam (coord.) (2003). Le courant réformiste musulman et sa réception dans les sociétés arabes: Actes du colloque d’Alep à l’occasion du centenaire de la disparition du Cheikh ‘Abd al-Raḥman al-Kawākibī, 31 mai-1er juin 2002. Damas: Ifpo.
Bennabi, Malek (2005). Les conditions de la renaissance, problème d’une civilisation. Alger : Editions Anep
Diagne, Souleymane Bachir (2001). Islam et société ouverte: la fidélité et le mouvement dans la philosophie de Muhammad Iqbal. Paris: Maisonneuve & Larose.
Eknath, Easwaran (1999). Nonviolent Soldier of Islam: Badshah Khan, a Man to Match His Mountains. Tomales, Calif: Nilgiri Press.
Iqbal, Muhammad (1955). Reconstruire la pensée religieuse de l’Islam. / E. Meyerovitch, Préf. L. Massignon. Paris : Adrien-Maisonneuve.
Muller, Jean-Marie (2010). «Visite à Jawdat Saïd». Désarmer les dieux : le christianisme et l’islam au regard de l’exigence de non-violence. Gordes: Relié. p. 562-577.
Saʿid, Jawdat (2002). Non-violence. The basis of setting dispute in Islam. Transl. Munzer A. Absi. H. Ḥilwānī. Revised by Anad al-Rifāʿī. Dār al-Fikr, Damascus; Dār al-Muʿaṣir, Beirut.
Saʿid, Jawdat; Jalabi, Afra (trad.) (2000). «Law, Religion and the Prophetic Method of Social Change». Journal of Law and Religion. 15, no. 1/2: p. 83-150.
Ouvrages de Jawdat Sa’ïd en langue arabe
Sitographie :
Site internet consacré à la pensée de Jawdat Saʿïd : http://jawdatsaid.net/
Site du Mouvement Syrien pour la Non-Violence : http://www.alharak.org
Idriss- Messages : 7075
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Re: La Non-Violence
J'ai re-regardé l'ancien débat que j'avais eu avec Matéria, et ma position n'a pas changé, quand je donnais des exemples concret (le fou qui tire dans la foule) les arguments devenaient ridicules ( << je tire dans sa main pour l'arrêter >>... bravo luky luke ) tout ça par refus d'admettre qu'il n'y a pas toujours le choix, si on était tout puissant on pourrait régler ça autrement, mais on est pas tout puissant.
Pour ensuite me dire en coeur avec Idriss qu'il faut voir la cause du pourquoi cet homme en est arrivé là (la société etc...) sauf que j'ai toujours été d'accord avec ça, mais celui qui est dans le juste milieux ici c'est moi, et c'est tout simple :
l'idéologie de Daech on l'arrête avec la parole, ses terroristes ont les arrêtes avec l'épée, pas la parole << et pourquoi du comment que Daech il arrivé là et que c'est de la faute à ki ki >>... question intéressante mais qui ne change rien au fait que le jour où l'un d'entre eux viendra égorger vos fils and co devant vous ça sera pas le moment de vous posez cette question....
Des anges aussi ont chuté d'après la religion chrétienne, mais dans quelle société malsaine ont-ils vécu pour en arriver là ? pourquoi Dieu les a laissé regarder de la violence à la télé ?... cette moquerie pour dire que les gens qui font le mal il y en aura toujours et dans notre monde ils vous laisseront pas le choix ils ont déjà décidé pour vous: la guerre sera aussi matérielle.
On est des êtres de chair, spirituel, qui vivons dans un univers matériel voilà la réalité,
la guerre spirituelle se prolonge sur le plan matériel, à coup d'épée, (c'est pas vous qui décidez c'est l'ennemi qui vous impose la guerre par l'épée, dans ce cas la justice se fait avec l'épée.
Pour ensuite me dire en coeur avec Idriss qu'il faut voir la cause du pourquoi cet homme en est arrivé là (la société etc...) sauf que j'ai toujours été d'accord avec ça, mais celui qui est dans le juste milieux ici c'est moi, et c'est tout simple :
l'idéologie de Daech on l'arrête avec la parole, ses terroristes ont les arrêtes avec l'épée, pas la parole << et pourquoi du comment que Daech il arrivé là et que c'est de la faute à ki ki >>... question intéressante mais qui ne change rien au fait que le jour où l'un d'entre eux viendra égorger vos fils and co devant vous ça sera pas le moment de vous posez cette question....
Des anges aussi ont chuté d'après la religion chrétienne, mais dans quelle société malsaine ont-ils vécu pour en arriver là ? pourquoi Dieu les a laissé regarder de la violence à la télé ?... cette moquerie pour dire que les gens qui font le mal il y en aura toujours et dans notre monde ils vous laisseront pas le choix ils ont déjà décidé pour vous: la guerre sera aussi matérielle.
On est des êtres de chair, spirituel, qui vivons dans un univers matériel voilà la réalité,
la guerre spirituelle se prolonge sur le plan matériel, à coup d'épée, (c'est pas vous qui décidez c'est l'ennemi qui vous impose la guerre par l'épée, dans ce cas la justice se fait avec l'épée.
Nicolas- Messages : 1701
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Date d'inscription : 06/11/2012
Age : 38
Jésus modèle de non-violence - article La Croix
Madhyamaka a écrit:Article du 21 12 2007 a écrit:
Le Christ a subi la violence sans y répondre, tout en luttant contre les injustices. La non-violence évangélique n'exclut ni les conflits ni la "sainte colère", mais ne porte pas atteinte à la vie
«Vous avez entendu qu'il a été dit : "OEil pour oeil et dent pour dent" (Ex 21, 24). Eh bien ! moi je vous dis de ne pas tenir tête au méchant ; au contraire, quelqu'un te donne-t-il un soufflet sur la joue droite, tends-lui encore l'autre ; veut-il te faire un procès et prendre ta tunique, laisse-lui même ton manteau ; te requiert-il pour une course d'un mille, fais-en deux avec lui. À qui te demande, donne ; à qui veut t'emprunter, ne tourne pas le dos » (Mt 5, 38-42).
Voici l'injonction non violente de Jésus dans les Évangiles. Elle est plutôt radicale, et pour certains peu crédible. Elle a même engendré une expression - tendre l'autre joue - sur laquelle plane immédiatement un soupçon de naïveté, d'angélisme mièvre, de passivité masochiste et inefficace.
Ailleurs dans l'Évangile, Jésus va pourtant encore plus loin. Non seulement il faut « tendre l'autre joue », mais en plus, il faut « aimer ses ennemis ». « Vous avez entendu qu'il a été dit : "Tu aimeras ton prochain et tu haïras ton ennemi." Eh bien ! moi je vous dis : aimez vos ennemis, et priez pour vos persécuteurs, afin de devenir fils de votre Père qui est aux Cieux, car il fait lever son soleil sur les méchants et sur les bons, et tomber la pluie sur les justes et sur les injustes » (Mt 5, 43-45).
Et s'il fallait étayer encore un peu plus un « portrait du Jésus non violent » en s'appuyant sur l'Évangile, on pourrait bien sûr citer le Sermon sur la montagne, celui qui comporte les Béatitudes : « heureux les doux, car ils posséderont la terre », « heureux les artisans de paix, car ils seront appelés fils de Dieu » Rajoutons le récit de la Passion, et Jésus apparaît très nettement comme celui qui ne répond pas à la violence qui lui est faite, Jésus le non-violent, Jésus le doux.Une "non-violence évangélique"
Ce n'est pas si simple. L'Évangile livre aussi, par ailleurs, le fameux épisode des marchands du Temple : « Jésus trouva dans le Temple les vendeurs de boeufs, de brebis et de colombes et les changeurs assis. Se faisant un fouet de cordes, il les chassa tous du temple, et les brebis et les boeufs ; il répandit la monnaie des changeurs et renversa leurs tables et aux vendeurs de colombes il dit : "Enlevez ça d'ici. Ne faites pas de la maison de mon Père une maison de commerce" » (Jn 2, 14-16). Épisode bien connu où Jésus se met dans une « sainte colère ». Autre contre-exemple ? « Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive » (Mt 10, 34).
Jésus est-il donc vraiment non-violent ? « Oui et non », répond le P. Christian Mellon, jésuite, ancien secrétaire de la commission Justice et Paix-France, auteur d'un « Que sais-je ? » sur la non-violence : « Non, si l'on entend par là qu'il a un projet du type Gandhi ou Luther King. Oui, si l'on veut souligner qu'il refuse toute attitude, tout geste qui porte atteinte à la vie ou à la dignité des hommes, même ceux qui se conduisent en "ennemi". On peut donc parler d'une "non-violence évangélique", si l'on précise qu'elle ne signifie ni refus du conflit - comment faire régner la justice sans entrer en conflit ? - ni rêve naïf d'un monde qui ne serait traversé par le mal, la haine, la violence, le péché. »
D'ailleurs, le philosophe et théologien dominicain Bernard Quelquejeu définit la non-violence comme la « décision de principe de refuser toute pensée, toute action, toute institution visant à porter atteinte à la vie ou à la dignité d'autrui »."Il pouvait se mettre en colère (...) mais il n'a détruit personne"
Évêque de Cayenne (Guyane française) et ancien curé du ghetto noir de Soweto (Afrique du Sud) pendant les années d'apartheid, Mgr Emmanuel Lafont croit « profondément » à un Jésus non violent, « présenté comme le Prince de la paix ».
« Dans la logique fondamentale de l'Évangile, ce ne sont ni la haine ni la violence qui peuvent juguler la haine et la violence, mais l'amour et la bienveillance.* Jésus a certes été supprimé par la violence, mais sa mort est devenue source de vie », souligne-t-il, avant de préciser : « Cela ne veut pas dire que Jésus supportait passivement l'injustice. Il pouvait se mettre en colère, comme le montre l'épisode des marchands du Temple, mais il n'a détruit personne. La non-violence n'a rien à voir avec la résignation face à la violence. »
À ce sujet, Mgr Lafont a quelques souvenirs personnels. « À Soweto, plus j'ai rencontré la violence, plus je l'ai haïe**. Je voyais qu'elle détruisait ceux qui s'en servaient. En août 1990, quand la violence s'est de nouveau emparée de Soweto (NDLR : faisant 600 morts, à la suite de la libération de Nelson Mandela), certains ne savaient plus quoi faire. C'est à ce moment-là que j'ai décidé de jeûner. La seule manière d'avoir une parole possible et audible, alors, c'était de se mettre en état de prière et de jeûne***. Je l'ai fait pendant treize jours, et je n'ai jamais autant parlé que ces jours-là avec ceux qui sont venus me voir ! Vivre la non-violence radicalement, c'est pour moi le sens même de l'Évangile. »Un Dieu "étranger à toute vengeance"
La non-violence évangélique se joue au « coeur des conflits », souligne le P. Mellon, et « le chrétien doit d'abord réhabiliter la notion de conflit ». « Dans ses diatribes contre les scribes et les pharisiens, son expulsion des marchands du Temple, on voit que Jésus n'hésite pas à affronter ses ennemis avec vigueur, précise le jésuite. Il n'a jamais dit : "N'ayez pas d'ennemis", mais : "Aimez vos ennemis", ce qui suppose précisément qu'on en ait. » Mais, en invitant à « tendre l'autre joue », « Jésus invite à sortir de la logique proliférante de la violence ».
Une innovation fondamentale pour l'anthropologue René Girard, qui, dans toute son oeuvre - depuis son livre Des choses cachées depuis la fondation du monde (1978) - montre que l'Évangile « présente un Dieu comme étranger à toute vengeance, désireux par conséquent de voir les hommes renoncer à la vengeance ».
Il s'agit là d'une « pédagogie de la responsabilité », explique le théologien moraliste François Vaillant, auteur de La Non-Violence dans l'Évangile**** (Éd. de l'Atelier), se référant à l'épisode de la femme adultère : « Le Nazaréen a renversé le jeu. Il renvoie ses adversaires à leur propre conscience. C'est encore le propre de toute action non violente », insiste-t-il.
Une action qui n'est ni naïve ni passive, souligne encore Mgr Lafont, mais qui au contraire agit pour la justice et de manière « efficace », et « demande l'engagement de tout le monde : la non-violence suppose une solidarité beaucoup plus grande entre les gens ». Et l'évêque de Cayenne de citer le roi Christian X du Danemark qui, au cours de la Seconde Guerre mondiale, répondit à l'obligation des juifs de porter l'étoile jaune en arborant lui aussi l'insigne de la honte, suivi en cela par une part importante de la population. Mgr Lafont conclut : « Quand un peuple tout entier s'engage, que voulez-vous faire ? »*Les mêmes paroles mot pour mot ou presque que prononça le Bouddha en son temps.
** La seule chose que le Bouddha aurait accepté de "tuer" c'est la colère.
*** Gandhi procéda régulièrement ainsi en Inde.
**** Cette responsabilité est aussi partagée dans la loi du karma propre aux religions hindoues, jaïn et bouddhiste.
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