Pour une approche historique de l'Inquisition...
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Blaise
Roque
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Pour une approche historique de l'Inquisition...
Voici une approche un peu décalée pour lancer ce fil qui nous manquait :
http://www.nystagmus.me/article-premiere-edition-des-cathoax-awards-107456026-comments.htmlPremière édition des Cathoax Awards
(...) Catégorie Histoire : le Prix du Révisionnisme Historique est attribué sans conteste et avec les félicitations du jury à France 2, qui a délaissé les cigales, les oliviers et l'assent du Sud pour les bûchers de l'Inquisition dans sa série d'été Inquisitio. Notez le latin, au passage, pour faire plus authentique. Sur ce sujet, je laisse la parole à un professeur d'histoire :
«Face aux mensonges divulgués par France2, j'apporte les précisions suivantes sur l'Inquisition. Tout d'abord je m'inscris en faux contre cette vision spectaculaire loin de la réalité. Je ne cherche pas à réhabiliter cette institution, j'essaie juste de la replacer dans son contexte. J'ai pris comme source les écrits d'Emmanuel le Roy Ladurie, Bartolomé Bennassar, Charles-Henri Léa, Henry Kamen, Pierre Chaunu, Jean Sevilla:
-l'usage de la torture n'a été établi qu'en 1252 et le Pape Innocent IV avait interdit la mutilation, le risque de séquelle grave et irréversible et la mort.
-l'Inquisition a introduit dans un procès et pour la première fois la procédure judiciaire avec collecte de témoignages, de preuves, à charge pour l'Inquisiteur de vérifier la validité de tous les éléments.
-il n'y a pas eu une inquisition mais plusieurs: l'espagnole dépendait non pas du Pape mais des Rois. La République de Venise ne l'accepta pas.
-les chiffres sont éloquents: Torquemada l'inquisiteur espagnol ne condamna à mort que 2% des poursuivis. Rien à voir avec les massacres dénoncés par Victor Hugo.
-une partie de l'Inquisition refusa de participer à la chasse aux sorcières, pour une raison simple : c'est que la quasi-totalité des Inquisiteurs ne croyaient ni à la magie ni à la sorcellerie. D'ailleurs, en 1597 le grand Inquisiteur d'Espagne releva de ses fonctions l'Inquisiteur de Navarre pour avoir tenté de brûler une pauvre demeurée pour sorcellerie.
-Avant 1500, sur 300 procès à Tolède on relève 6 cas de torture. Celle-ci reste très rare.
-l'Inquisition espagnole a mené 120 000 procès qui ont abouti à 59 condamnations à mort dont une grande partie commuée en années de prison»
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Premier épisode hier soir de Inquisitio sur France 2.
Pas tout à fait d'accord : je doute que cette opération de démolition soit parvenue à son terme. Elle portera nécessairement quelques fruits venéneux. Patience !Quatre louches de cette daube peuvent-ils aggraver l'image médiatique du catholicisme auprès des téléspectateurs ? Doutons-en
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/07/03/faut-il-bruler-inquisitio.html#more
, mais ceux qui s'en soucient trouveront facilement des repères :
http://www.jeansevillia.com/index.php?page=fiche_article&id=220
L'Inquisition. Enquête historique, France, XIIIe-XVe siècle, de Didier Le Fur, Tallandier
Roque- Messages : 5064
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Comme la pièce "le Vicaire"Roque a écrit:Elle portera nécessairement quelques fruits venéneux
Au fait, pour info, quelqu'un vient de lancer ce site : http://www.linquisitionpourlesnuls.com/
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Très intéressant. Il faut espèrer que ce site fera une mise au point à chaque fois qu'on nous sortira un hoax dans la genre Da Vinci Code ou comme Inquisitio. Le Vicaire ... j'y étais, il m'a fallu plus de 50 ans pour réaliser que cette pièce que j'ai défendue n'avait pas de fond historique solide !-Ren- a écrit:Au fait, pour info, quelqu'un vient de lancer ce site : http://www.linquisitionpourlesnuls.com/
Et un autre lien concernant cette question de l'Inquisition :
http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/index4209.html
Roque- Messages : 5064
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
http://www.eglise.catholique.fr/actualites-et-evenements/les-1000-signes-du-porte-parole/a-sujet-delicat-traitement-indigne-14588.htmlInquisitio ? Tel est le titre d'une saga télévisée de l'été. Programmée, hélas, à heure de grande écoute. Plusieurs universitaires médiévistes, peu suspects de complaisance envers l'Eglise catholique, nous disent combien ils sont atterrés par cette série.
Citons, entre autres points scandaleux, le traitement indigne réservé à la grande mystique Ste Catherine de Sienne....
Parce que cette période historique est extrêmement difficile pour tous, elle requiert d'autant plus un service délicat et éminent de la vérité. Quand un tel parti-pris aimante une production, qu'a t'elle encore de...culturelle ?
Je pleure et m'indigne de songer qu'à l'audimat, beaucoup risquent de se croire instruits par cette manière tendancieuse d'honorer l'histoire humaine et religieuse....
Mgr Bernard Podvin
Porte-parole de la conférence des évêques de France
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
http://charlesvaugirard.wordpress.com/2012/07/03/inquisitio-un-profond-malaise/(...) Bien entendu je ne vais pas justifier l’Inquisition, ni la torture, ni les bûchers et autres mises à mort. Une exécution est toujours une exécution de trop. Une torture est toujours quelque chose d’abominable en contradiction formelle avec l’Evangile. Pour le jubilé de l’an 2000, le Pape Jean-Paul II a mis en place la commission Mémoire et Réconciliation afin de procéder à une étude historique approfondie des épisodes les plus douloureux de notre histoire. Le Pape tenait à ce que toute la lumière soit faite sur nos heures les plus sombres…afin de pouvoir demander pardon à Dieu durant la cérémonie jubilaire du 12 mars 2000. Jean-Paul II appelait cela la « purification de la mémoire » afin que de telles horreurs ne se reproduisent plus. L’Inquisition, et l’antisémitisme chrétien ont donc été étudiés par cette commission. Les faits ont été reconnus et le pardon a été demandé.
Mais la vérité historique se doit d’être respectée. Déformer l’Histoire dans un sens qui diabolise les catholiques n’est pas correct et offensant : or Inquisitio collectionne les non-sens. Non-sens qui vont de détails comme des voyages de dominicains à cheval (ils se déplaçaient à pied par pauvreté), à des points essentiels comme des scènes de débauche de religieux (un pape partouzeur…), des exécutions systématiques, des tortures à répétition et surtout : de la diffamation autour de personnages ayant réellement existés. C’est sur ce dernier point que je compte insister (...)
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Un bilan de l'Inquisition organisé par Jean Paul II en 1998
Bien entendu, il ne s'agit pas de justifier cette contrainte et les violences de l'Inquisition, mais d'en donner la juste mesure.
Autre lien sur l'Inquisition (historien) :
http://flash.herodote.net/?p=2523
- Quant à eux, les historiens réunis en symposium international en octobre 1998 (à la demande du pape Jean-Paul II) avaient repris le dossier pour faire le tri entre imaginaire et faits avérés ; et ils avaient publié - dans un volume intitulé : L'Inquisition - cette radiographie des faits historiques.
- On y apprend par exemple, indique aujourd'hui le Pr Agostino Borromeo, qu'au cours des mêmes quatre siècles, les 100 000 procès pour sorcellerie des tribunaux civils d’Europe aboutirent à 50 000 condamnations à mort, tandis que les 120 000 procès religieux de l’inquisition espagnole n'aboutirent qu'à 59 condamnations à mort, certaines exécutées par contumace en brûlant des mannequins. Sans relativiser le moins du monde le caractère évangéliquement inacceptable de tels procès, ces chiffres expliquent pourquoi, dans de nombreux cas, l’accusé demandait à être jugé par un tribunal d’Inquisition plutôt que par un tribunal séculier. Le symposium des historiens a ainsi établi que "le recours à la torture et à la peine de mort", excessivement répandu chez les juges séculiers de la même époque, n’avait "pas été aussi fréquents qu’on l’a longtemps cru" chez les juges d'Inquisition.
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/07/07/inquisition-la-realite-historique.html#more
C'est à l'origine une information plus développée sur zenith.org : http://www.zenit.org/article-31333?l=french
Bien entendu, il ne s'agit pas de justifier cette contrainte et les violences de l'Inquisition, mais d'en donner la juste mesure.
Autre lien sur l'Inquisition (historien) :
http://flash.herodote.net/?p=2523
Roque- Messages : 5064
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Je conseille ce petit livre, dont l’ambition est d’abord pédagogique :
Le mérite de l’auteur, qui est prêtre catholique, c’est de nous aider à porter le regard le plus juste possible sur le phénomène de l’inquisition, à égale distance de la justification apologétique (qui demeure une perpétuelle tentation) et de la représentation mythologique que nous ont léguées les Lumières et le XIXe siècle.
Je me permets de citer un extrait, particulièrement pertinent :
L’Inquisition n’est pas l’Eglise, mais elle fut bel et bien d’Eglise. Effectivement, nous avions alors affaire à tout un ensemble de pratiques mises en œuvre par des baptisés, régulées par des documents disciplinaires des papes, etc. Mais l'institutionnalisation de la persécution n’a pas été érigée en doctrine. Jusqu’au bout, la pression des événements, les sollicitations des princes auprès du Saint-Siège auront imposées leur tyrannie. Pour cerner un tel phénomène étendu sur plusieurs siècles, nous pourrions parler de « péché social », comme le fait Georges Cottier, ou bien à la suite de Jean-Paul II, de « structures de péché ». L'Eglise est sainte mais ses enfants, même lorsqu'ils prétendent servir le Christ, peuvent contribuer à la défigurer. Certains évêques, à une date plus récente, n'ont-ils pas voulu étouffer des affaires de pédophilie avec les meilleures intentions du monde?
De toute façon, méfions-nous ! rejeter la barbarie loin dans le passé pour mieux exonérer sa propre époque de tout crime serait absurde. La diabolisation de l'autre vient conforter une bonne conscience en béton. J'ai pu entendre un cinéaste qui, d'habitude, aimait dénoncer le fanatisme persécuteur de l'Eglise prendre la défense de la Terreur jacobine... Il y aurait donc une violence éclairée et une violence obscurantiste!
WOIMBE Grégory, L’Eglise et l’inquisition, Ed. Tempora, 2009
Le mérite de l’auteur, qui est prêtre catholique, c’est de nous aider à porter le regard le plus juste possible sur le phénomène de l’inquisition, à égale distance de la justification apologétique (qui demeure une perpétuelle tentation) et de la représentation mythologique que nous ont léguées les Lumières et le XIXe siècle.
Je me permets de citer un extrait, particulièrement pertinent :
L’Inquisition est assurément d’Eglise, mais elle n’est pas l’Eglise et inversement. Le titre de cet ouvrage ne vaut que par la dissociation des deux termes. L’Eglise a d’abord été le symbole de l’Inquisition, du « vivant » de l’institution ; dans un deuxième temps, une fois « morte », elle est devenue le symbole de l’Eglise pour tous les contradicteurs du catholicisme. Le tribunal de la foi était bien la preuve d’une religion obscurantiste radicalement opposée à la modernité. Elle est devenue, dans un troisième temps, le symbole de l’horreur et l’horreur a rejailli sur la vieille Eglise et Vatican II fut rattrapé par les « Sangs » des cathares et les cris de tous les bûchers du monde. Ce complexe investissement symbolique fonde un lien incontestable entre l’Eglise et l’Inquisition, et le pape Jean-Paul II n’a pas dit autre chose, cependant, tout ne peut se réduire à ce lien. […]
L’Inquisition n’est pas l’Eglise, mais elle fut bel et bien d’Eglise. Effectivement, nous avions alors affaire à tout un ensemble de pratiques mises en œuvre par des baptisés, régulées par des documents disciplinaires des papes, etc. Mais l'institutionnalisation de la persécution n’a pas été érigée en doctrine. Jusqu’au bout, la pression des événements, les sollicitations des princes auprès du Saint-Siège auront imposées leur tyrannie. Pour cerner un tel phénomène étendu sur plusieurs siècles, nous pourrions parler de « péché social », comme le fait Georges Cottier, ou bien à la suite de Jean-Paul II, de « structures de péché ». L'Eglise est sainte mais ses enfants, même lorsqu'ils prétendent servir le Christ, peuvent contribuer à la défigurer. Certains évêques, à une date plus récente, n'ont-ils pas voulu étouffer des affaires de pédophilie avec les meilleures intentions du monde?
De toute façon, méfions-nous ! rejeter la barbarie loin dans le passé pour mieux exonérer sa propre époque de tout crime serait absurde. La diabolisation de l'autre vient conforter une bonne conscience en béton. J'ai pu entendre un cinéaste qui, d'habitude, aimait dénoncer le fanatisme persécuteur de l'Eglise prendre la défense de la Terreur jacobine... Il y aurait donc une violence éclairée et une violence obscurantiste!
Blaise- Messages : 220
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Merci pour cette proposition de lecture
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Vu au détour d'une de mes lectures du moment ( https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t43p210-que-lisez-vous-en-ce-moment#43144 ) :
Je précise que cette historienne n'est pas une "catholique cherchant à défendre sa paroisse" ; son centre d'attention est simplement la question de la criminalité au Moyen-Âge (cf sa présentation ici : http://www.u-cergy.fr/fr/_plugins/mypage/mypage/content/toureill.html )Valérie Toureille a écrit:La pratique de l'enquête était connue sous le Bas-Empire romain, où la justice l'utilisait en concurrence avec la procédure accusatoire mais, dès l'époque mérovingienne, la primauté dans le droit laïque des concepts issus de la justuce "barbare" en avait effacé jusqu'au souvenir. Elle ne pouvait trouver sa place dans une procédure où le jugement était d'abord un arbitrage rendu entre deux parties, chacune d'elle faisant valoir ses arguments. Seule la plainte de la victime ou de sa famille pouvait être à l'origine d'un procès. Nul n'était chargé de réunir des preuves (...) Même si la voie des armes était réputée la plus honorable, la partie lésée pouvait toujours refuser la vengeance et accepter une composition financière (...) Contrairement au droit romain, c'était à l'accusé que le droit franc faisait supporter la charge de la preuve (...) Le système des preuves était assez complexe. La plus simple était fournie par le serment (...) Lorsque les deux serments s'avéraient contradictoires, rendant caducs les témoignages, on recourait à l'ordalie (...)
L'attitude de l'Eglise à l'égard de ces épreuves qui visaient à prendre Dieu pour témoin fut longtemps ambigüe. Elle les comdamna pour leur cruauté ou parce que leur dessein était de percer les secret de Dieu, mais elle participait dans le même temps à la procédure (...) Le duel judiciaire fut appelé à une grande prospérité. Mais, contrairement aux autres ordalies, l'Eglise refusa de cautionner le duel par un rituel liturgique (...)
Pendant plusieurs siècles, la procédure judiciaire fut accusatoire (...) Mais il existait quelques exceptions, que nous dirions "de bon sens" (...) Hormis ces exceptions, l'instruction d'office était rare et l'enquête inexistante (...) La procédure de l'enquête revint plus tard, par le truchement du droit canonique et de l'Inquisition. Pour le lecteur contemporain, ce terme fait directement référence à cette pratique barbare qui visa les hérétique, au bûcher de Montségur, ou encore à la redoutable Inquisition Espagnole, qui décima les juifs et les musulmans relaps, c'est-à-dire tous ceux qui, malgré la conversion, étaient soupçonnés de retourner à leur foi. La vérité historique est évidemment plus subtile. L'Inquisition, comme tribunal, fut créé au XIIIe siècle pour extirper du sud de la France l'hérésie albigeoise. Après sa création, la procédure relative aux déviances religieuses relevait de la compétence de l'évêque du diocèse. C'est le pape Grégoire IX, en 1231, qui déchargea les évêques de la poursuite de l'hérésie, considérant qu'ils manquaient d'efficacité, pour la confier à des tribunaux d'inquisiteurs, d'abord cisterciens, puis dominicains (...)
La procédure traditionnelle de l'Eglise, fondée sur la seule accusation, avait trouvé sa limite (...) L'usage de l'enquête était demeuré dans le droit romano-catholique, que continuait d'utiliser l'Eglise. D'une certaine manière, la procédure synodale l'avait conservé, lorsque l'évêque se faisait précéder, dans les visites de son diocèse, par des enquêteurs chargés de recueillir les doléances des paroissiens. L'Inquisition, elle, introduisit des éléments de procédure qui furent à la base de la profonde réforme des pratiques -mais aussi des fondements- de la justice (...)
La procédure utilisée par l'Inquisition reposait sur trois principes nouveaux : l'ignorance par l'accusé du nom des témoins à charge, la suppression de certaines incapacités à témoigner et l'emploi de la question. Les trois phases de la procédure inquisitoriale se retrouvèrent dès la mise en place de ce tribunal d'exception : la poursuite, l'instruction et la sentence (...) Les peines étaient souvent légères et les absolutions fréquentes. Le condamné devait accomplir un pèlerinage ou payer une amende. Parfois, il était condamné à la prison et à la flagellation. La peine de mort demeura exceptionnelle.
La procédure inquisitoire, aggravée par les successeurs d'Innocent III dans le but d'extirper l'hérésie, allait servir de modèle aux tribunaux laïques, surtout à partir du XIVe siècle. Les éléments de justice moderne sont nés dans ces conditions. Le procès criminel aujourd'hui est toujours l'aboutissement d'un long processus qui commence par une enquête et s'achève par un débat contradictoire. Sans le truchement de l'Inquisition, ce modèle, qui nous paraît si évident, aurait mis plus de temps encore à pénétrer les pratiques laïques
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Je reviens sur ce point, car une mauvaise compréhension de son sujet peut amener certains à sourciller... L'auteure parle ici de l'Inquisition médiévale, et non de l'Inquisition Espagnole, qui elle, fut tout autre chose :Valérie Toureille a écrit:Les peines étaient souvent légères et les absolutions fréquentes. Le condamné devait accomplir un pèlerinage ou payer une amende. Parfois, il était condamné à la prison et à la flagellation. La peine de mort demeura exceptionnelle.
Joseph Perez a écrit:Les Rois [Ferdinand et Isabelle de Castille] se tournent vers le pape Sixte IV qui, par la bulle Exigit sincerae devotionis du 1er novembre 1478, les autorise à nommer des inquisiteurs dans leurs royaumes (...)
Le tribunal de Séville fait preuve d'une extrême sévérité et prononce de nombreuses condamnations à mort. On parle de 700 exécutions capitales et de milliers d'autres peines, notamment la prison a perpétuité, entre 1481 et 1488. Cette sévérité choque. Des voix s'élèvent (...) Des parents des victimes se tournent vers le pape pour attirer son attention sur la cruauté des inquisiteurs. Sixte IV est ébranlé. Dans une lettredu 29 janvier 1482, il avoue avoir agi avec précipitation quand il a accédé à la démarche des rois Ferdinand et Isabelle ; il ne se serait pas rendu compte de la portée de la concession qu'il faisait aux souverains ; dans son esprit, il s'agissait de remettre en vigueur l'Inquisition telle qu'elle avait fonctionné au Moyen-Âge, c'est-à-dire sous l'autorité des évêques ; Sixte VI se plaint encore que les inquisiteurs abusent de leur pouvoir : un accusé absous par l'ordinaire ne devrait être ni poursuivi ni condamné ; le pape dénonce enfin l'attitude des inquisiteurs qui refusent que les condamnés fassent appel en cour de Rome. Le pape paraît sur le point de revenir sur l'autorisation qu'il avait accordée aux rois, en 1478, de désigner eux-mêmes les inquisiteurs. Il se voit alors soumis à de très fortes pressions diplomatiques (...)
La mort de Sixte IV, le 12 août 1484, amène les Rois à reprendre l'ensemble du dossier avec son successeur, Innocent VIII, mais celui-ci, soumis aux mêmes pressions diplomatiques, accepte sans trop de résistance de renouveler les dispositions antérieures concernant l'Inquisition (...)
Lorsque, le 23 mai 1481, Ferdinand demande l'autorisation d'agir en Aragon comme il le faisait en Castille, le pape fait des réserves. En effet (...) dans la couronne d'Aragon existe déjà l'Inquisition dite médiévale (...) Cela ne faisait pas l'affaire de Ferdinand qui tenait à étendre à la couronne d'Aragon l'institution telle qu'elle fonctionnait déjà dans les domaines castillans, c'est-à-dire une institution qui ne dépendait pas de l'ordinaire, mais du pouvoir civil (...)
Le pape réagit vivement le 18 avril 1482 et, en octobre de la même année, il suspend toute activité inquisitoriale en Aragon. L'épreuve de force dure jusqu'au 14 octobre 1483 (...) Une fois vaincue la résistance du pape, il faut encore aux Rois surmonter l'opposition des institutions de la couronne d'Aragon (...) La violence, pas plus que le recours au droit, n'a pas pu empêcher l'Inquisition de s'établir dans la couronne d'Aragon (...)
Au total, plus de 2000 judaïsants -ou considérés comme tels- ont dû périr sur le bûcher dans l'Espagne entre 1480 et 1500 (...)
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
hélas les polémistes de tout poil ont reporté sur l'inquisition romaine (papale donc) ce qu'ils reprochaient à l'inquisition espagnole qui fut une arme des rois d'Espagne contre les opposants politiques et religieux, d'où ses excés. Quand à l'inquisition française, elle fut surtout étatique et parlementaire (affaire du chevalier de La Barre, affaire Calas). L'image de l'inquisition fut une arme des protestants contre les "papistes", repris par les encyclopédistes, et leurs modernes héritiers.
J'ai été surpris un jour en regardant un débat sur KTO voir un jeune prêtre faire l'apologie de cette sinistre institution Si je retrouve la vidéo je vous ferrais savoir.
En attendant une petite pointe d'humour british...et rapellez-vous "nobody expects the spanisch inquisition"
https://www.youtube.com/watch?v=BWttCB_4pkM
J'ai été surpris un jour en regardant un débat sur KTO voir un jeune prêtre faire l'apologie de cette sinistre institution Si je retrouve la vidéo je vous ferrais savoir.
En attendant une petite pointe d'humour british...et rapellez-vous "nobody expects the spanisch inquisition"
https://www.youtube.com/watch?v=BWttCB_4pkM
phobos- Messages : 77
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
On oublie souvent, en effet, que le "Saint-Office" espagnol a été créé par les Rois, qu'ils nommaient les inquisiteurs généraux, etc.phobos a écrit:l'inquisition espagnole qui fut une arme des rois d'Espagne contre les opposants politiques et religieux
L'Inquisition Espagnole a en réalité été pour eux un outil d'unification administrative de leurs royaumes.
Protestants qui ont pourtant leurs propres casseroles en matière de bûchers... Je pense notamment aux chasses aux sorcières.phobos a écrit:L'image de l'inquisition fut une arme des protestants contre les "papistes"
A ce sujet, un autre extrait du livre que je citais (sa présentation ici : http://www.iesr.ephe.sorbonne.fr/index6097.html ) :
Joseph Perez a écrit:(...) En ce qui concerne les peines infligées, Contreras et Hennigsen estiment que la peine de mort a été votée dans 3.5% des cas, mais que 1.8% des condamnés auraient été exécutés ; les autres auraient été brûlés en effigie (...) Il est donc raisonnable d'évaluer à moins de 10 000 les condamnations à mort suiviez d'exécutions prononcées par l'Inquisition [espagnole] au cours de son histoire (...)
A titre de comparaison, les guerres de Religions en Europe auraient fait des dizaines de milliers de victimes. A elle seule, la St Barthélémy (24 août 1572) en aurait fait au moins 3 000 (...) A la fin du XIXe siècle, le romancier Juan Valera s'écriait : "Tous les maures, les juifs et les hérétiques poursuivis et brûlés en Espagne pendant 300 ans sont loin d'égaler le nombre des sorcières brûlées en Allemagne" (...)
Le problème posé par l'Inquisition ne saurait se ramener à ses éléments statistiques et à une comptabilité macabre. Au XVIe siècle, la liberté de pensée n'existait nulle part ; tous les Etats pratiquaient l'intolérance (...) Même en admettant -ce qui est vrai- que l'Inquisition espagnole a été moins meurtrière qu'on ne l'a dit, il n'en reste pas moins qu'elle n'a pas eu d'équivalent en Europe (...) Partout ailleurs, on assiste à des flambées d'intolérance qui font des milliers de victimes, flambées précédées et suivies de périodes plus ou moins longues de paix ; en Espagne, on est en présence d'une intolérance moins meurtrière, certes, mais d'une intolérance institutionnalisée, organisée et bureaucratisée et qui a durée beaucoup plus longtemps qu'ailleurs (...) Juridiction mixte, à finalité religieuse, mais placée sous l'autorité de l'Etat, [l'inquisition espagnole] était, par certains aspects, une anticipation du totalitarisme moderne.
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Pour ma part j'ai lu Montaillou, village occitan de 1294 à 1324 ...instructif
Qu'en est-il donc des cathares? . Qu'en est-il des Marranes d’Espagne et du Portugal ?
Emmanuel Le Roy Ladurie
Montaillou, village occitan de 1294 à 1324
Première parution en 1975.
Montaillou : petit village de montagnards et de bergers en haute Ariège, à 1 300 mètres d'altitude. En 1320, Jacques Fournier, évêque de Pamiers, plus tard pape d'Avignon, y déploie ses talents d'inquisiteur. Maigret avant la lettre, Jacques Fournier finit par déterrer tous les secrets du village. Rien n'échappe à cet évêque fureteur, ni les vies intimes, ni les drames de l'existence quotidienne. En s'appuyant sur cet extraordinaire document de Jacques Fournier, sorte de roman vrai du petit peuple du XIVe siècle, Emmanuel Le Roy Ladurie ressuscite, en utilisant les méthodes historiques et ethnographiques les plus actuelles, la réalité occitane et cathare d'il y a six cent cinquante ans.
- wikipédia brève histoire des Marranes:
Brève histoire des Marranes
À partir du XVe siècle, l’Espagne décida d’appliquer une politique plus répressive à l’égard des communautés juives résidant dans ses royaumes (voir Limpieza de sangre), et entama des campagnes de conversions forcées. Cette politique répressive fut encore renforcée avec le développement de l’effort d’Inquisition, en particulier sous la houlette impitoyable du premier Grand Inquisiteur, Tomás de Torquemada. Cette politique culmina avec le décret de l’Alhambra, le 31 mars 1492, qui donnait aux Juifs le choix entre la conversion et l’exil. Les conditions de l’exil étaient telles qu’elles les forçaient en plus, dans les faits, à abandonner presque tous leurs biens sur place, au profit de l’Inquisition et des autorités royales. Il existait déjà des marranes auparavant, c’est-à-dire des Juifs qui s’étaient convertis au catholicisme mais qui continuaient à pratiquer leur religion en secret (et qui furent d’ailleurs la cible principale de l’effort d’Inquisition). Mais à partir de cette date, tous les Juifs qui ne purent partir mais qui ne souhaitaient pas abandonner leur religion furent forcés de devenir marranes ou crypto-juifs, c’est-à-dire « officiellement » catholiques mais judaïsants en secret. Il faut cependant préciser que certains Juifs se convertirent volontairement, pour continuer leur carrière ou maintenir leurs positions sociales8.
Après le décret de l’Alhambra, une grande partie des Juifs espagnols fuirent au Portugal voisin. Mais, dès 1496-1497, la politique royale du Portugal dut s’aligner sur celle de l’Espagne. Le roi donna aux Juifs le choix entre le baptême et l’exil, mais la plupart furent contraints au baptême. Le nombre de nouveaux convertis crut alors massivement au Portugal. Beaucoup se convertirent en surface mais continuèrent à pratiquer le judaïsme en secret.
De nombreux Juifs fuirent dans le bassin méditerranéen, notamment dans le Sud de la France (Bordeaux et Bayonne), en Italie, en Bretagne ou dans l’Empire ottoman.
Les historiens estiment qu’entre 100 000 et 200 000 Juifs ont été forcés à la conversion ou à l’exil dans la Péninsule Ibérique au cours du XVe siècle. Plusieurs milliers ont été exécutés par l’Inquisition pour marranisme (réel ou supposé), en particulier sous la direction de Torquemada"
Idriss- Messages : 7075
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Pour le drame des cathares, je n'ai pour ma part pas encore étudié le sujet (ça viendra). Pour le drame des marranes, par contre, j'ai donné la réponse en ce qui concerne la question des peines de mort dans mon message un peu plus haut : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t1463-pour-une-approche-historique-de-l-inquisition#43184 (chiffre donné en fin de citation)Idriss a écrit:Qu'en est-il donc des cathares ? . Qu'en est-il des Marranes d’Espagne et du Portugal ?
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Je réagis sur le nom d'Henry Charles Lea (c'est un Américain !). Je ne l'ai plus sous la main mais je me souviens que le tableau global très documenté qu'il dresse de l'Inquisition, et de la répression catholique en général, est terrifiant, monstrueux, bien plus dur, autant que je puisse en juger, que ce qui est passé sur France 2 (je n'ai pas vu, juste lu le topo indigné du Pèlerin que ma voisine me file).-Ren- a écrit:Voici une approche un peu décalée pour lancer ce fil qui nous manquait :http://www.nystagmus.me/article-premiere-edition-des-cathoax-awards-107456026-comments.htmlPremière édition des Cathoax Awards
«Face aux mensonges divulgués par France2, j'apporte les précisions suivantes sur l'Inquisition. Tout d'abord je m'inscris en faux contre cette vision spectaculaire loin de la réalité. Je ne cherche pas à réhabiliter cette institution, j'essaie juste de la replacer dans son contexte. J'ai pris comme source les écrits d'Emmanuel le Roy Ladurie, Bartolomé Bennassar, Charles-Henri Léa, Henry Kamen, Pierre Chaunu, Jean Sevilla:
à+
Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Belle bourde de l'auteur du message que j'ai utilisé comme accrocheSpin a écrit:Henry Charles Lea (c'est un Américain !)
...Pour ma part, je suis encore trop novice sur le sujet pour en parler.
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Ben ça ne m'étonne pas tant que ça d'une réfutation catho indignée (ou ironique) d'une émission ou d'un ouvrage quelconque. Je me souviens, dans le même Pèlerin mais il y a longtemps, d'un édito ravageur du sémillant Père Guichardan, éreintant un livre qui prétendait réhabiliter Néron. Ca n'attaque que très marginalement la foi chrétienne, mais il faut croire que ça l'attaque. De mémoire mais je garantis l'esprit : "Bien sûr, il a un peu fait bruler Rome, mais c'était dans un louable souci d'urbanisme (...) Pauvre Saint Néron !". Sauf que l'ouvrage en question soutenait (et c'est assez largement admis aujourd'hui) que Néron n'a pas fait bruler Rome.-Ren- a écrit:Belle bourde de l'auteur du message que j'ai utilisé comme accrocheSpin a écrit:Henry Charles Lea (c'est un Américain !)
...Pour ma part, je suis encore trop novice sur le sujet pour en parler.
à+
Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Oui, l'Inquisition, une bonne chose, finalement. Il n'y a que des socialo-gauchistes pour oser attaquer notre sainte religion. Je profite pleinement des enseignements de Radio Courtoisie, du Salon Beige, de Valeurs Actuelles, de la manif pour tous... je dois oublier quelques incorrigibles ultras souffrant du syndrome de la forteresse assiégée, mais il est vrai que le catholicisme se réduit comme une peau de chagrin, c'est un édifice vermoulu, bien que le Vatican soit puissant (et richissime,allez voir...) ; la spiritualité chrétienne, elle, continuera de vivre, comme celle des autres religions.
Evidemment Ren va encore m'accuser de mettre le feu... o tempora, o mores !
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Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Bon, quand même, y a-t-il eu quelque part une police de la pensée plus structurée, plus conséquente, plus durable, plus efficace, que la Sainte Inquisition ? Le roman d'Orwell 1984 est un fantasme (ce qui ne veut pas dire que le régime stalinien n'était pas effroyable, mais il n'allait pas si loin dans la traque des pensées déviantes, les gens envoyés au Goulag pour raisons idéologiques était généralement ou dénoncés, ou raflés au hasard).
Un détail puisqu'il a été dit quelque part sur ce fil que Venise a refusé l'Inquisition. Venise a quand même incarcéré Giordano Bruno, pour des motifs purement religieux, pendant plusieurs années, avant de le livrer à Rome et à l'Inquisition qui l'a condamné comme on sait à être brulé vif après avoir eu la langue tranchée.
Un détail puisqu'il a été dit quelque part sur ce fil que Venise a refusé l'Inquisition. Venise a quand même incarcéré Giordano Bruno, pour des motifs purement religieux, pendant plusieurs années, avant de le livrer à Rome et à l'Inquisition qui l'a condamné comme on sait à être brulé vif après avoir eu la langue tranchée.
Re: Pour une approche historique de l'Inquisition...
Et que dire de la mise à l'Index (librorum probibitorum) de "Notre Dame de Paris" et des "Misérables" en 1834 et 1867 ? Le journaliste catholique belge Alexandre Delmer commence à lire Les Misérables en mai 1864, mais sa lecture est interrompue lorsqu’il apprend en juin 1864 la mise à l’Index du roman : « Les Misérables [de V. Hugo], la Vie de Jésus [d’E. Renan] et La Religieuse [de l’abbé X.]
viennent d’être mis à l’Index » 24, note-t-il dans son journal. Le 30 juin, il avoue renoncer pour cette raison à sa lecture du roman : « Je n’ose plus lire Les Misérables, qui viennent d’être mis à l'Index."... ICI Mais "mein Kampf" de Hitler n'a jamais été mis à l'Index : Il fallait signer le concordat de juillet 1933 avec le Reich, qui depuis avril persécutait ouvertement les Juifs...
viennent d’être mis à l’Index » 24, note-t-il dans son journal. Le 30 juin, il avoue renoncer pour cette raison à sa lecture du roman : « Je n’ose plus lire Les Misérables, qui viennent d’être mis à l'Index."... ICI Mais "mein Kampf" de Hitler n'a jamais été mis à l'Index : Il fallait signer le concordat de juillet 1933 avec le Reich, qui depuis avril persécutait ouvertement les Juifs...
Jans- Messages : 3566
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