Pourquoi le christianisme exige le célibat ?

[Bahouss]

D’après des dizaines de témoignages les prêtres abusent des religieuses sexuellement.

[Spin]

Je réponds à la question en titre : il y a plusieurs branches du Christianisme, dont certaines et non des moindres ne demandent aucun célibat à personne. L'Eglise Catholique le demande à tout le clergé (les prêtres, leur hiérarchie, les moines et moniales). L'Orthodoxie, seulement aux évêques (le niveau supérieur) et aux moines et moniales.

A l'origine, c'est une histoire compliquée, c'est venu progressivement. Un résumé : https://lesavaistu.fr/quelle-est-lorigine-du-celibat-des-pretres/

Les mauvaises langues disent que le but était d'éviter que les prêtres lèguent leurs biens à leurs enfants, qu'ils en privent donc l'Eglise. Je ne sais pas jusqu'à quel point c'est vrai, mais ça a bien dû peser dans la balance.

Maintenant, s'agissant des prêtres catholiques, on contourne le problème en nommant des diacres, qui accomplissent l'essentiel des missions des prêtres tout en pouvant être mariés.

[tamar35]

La paix sur vous,

L'Eglise Catholique le demande à tout le clergé (les prêtres, leur hiérarchie, les moines et moniales).

En toute rigueur, l'ECR fait une exception pour les clergés uniates ou de rite orthodoxe au sein du catholicisme.

Pour le célibat des moines et moniales, il me semble que c'est courant dans tous les monachismes.

Le célibat des évêques orthodoxes ne paraît pas vraiment canonique, il me semble que c'est plutôt le résultat de la pratique systématique du recrutement de ceux-ci au sein des moines, pratique tardive semble-t-il.
Le célibat des prêtres orthodoxes non moines est rare et peu considéré, dit-on.
En Orthodoxie, à ma connaissance, les prêtres mariés sont ordonnés après leur mariage, il n'est pas possible de se marier après l'ordination.

[DenisLouis]

Pour le monachisme,  l'idée il me semble, c'est qu'il s'agit d'un choix de vie, une forme d'ascèse librement choisie, et que la personne se sent suffisamment à l'abri des tentations sexuelles (ça n'empêche pas les transgressions dans les faits), même que le renoncement à la sexualité est une sorte d'offrande, une adoration, comme les autres voeux de pauvreté ou d'obéissance. Tandis que certains pourraient se sentir attirés par les fonctions attachées à la prêtrise sans vouloir vivre en célibataire.
Pour la prêtrise les catholiques disent que ce n'est pas une question  de dogme, mais une règle de discipline, peut-être qu'il y a eu à l'origine des questions contingentes.
Comme ce n'est pas un dogme, le mariage n'empêcherait pas pour les Catholiques, comme il ne l'empêche pas pour les Orthodoxes, la transmission de grâce ou l'action des pouvoirs qui sont rattaché aux sacrements et qui sont propres aux prêtres (baptême, mais il y a des exceptions dans certains cas, confession, l'onction des malades...  et surtout eucharistie).

[tamar35]

La paix sur vous,

peut-être qu'il y a eu à l'origine des questions contingentes.

On a évoqué la question de l'abstinence sexuelle avant de célébrer la liturgie eucharistique.
Dans l'ECR l'usage est la liturgie eucharistique quotidienne, ce qui rend assez compliquée une activité sexuelle conjugale.

On a aussi évoqué le problème d'une fonction qui risquait de devenir héréditaire dans un empire romain d'occident en décomposition où les paroisses et les communautés commençaient à agréger un patrimoine de plus en plus important.
Des lignées familiales seraient devenues de facto, mais pas de jure, propriétaires de biens considérables et auraient rencontré un problème avec l'héritage, comment partager ce qui n'appartient pas ?


Mais j'ai déjà lu des défenses du célibat beaucoup plus scripturaires.

Je songe notamment au fait que si on met en exergue les apôtres pour exclure les femmes du sacerdoce (ce sont tous des hommes), on peut aisément prendre leur exemple pour justifier le fait qu'on abandonne tout si on veut vraiment se consacrer à Dieu.
Et en effet Jésus semble inviter à un engagement radical : pauvreté, frugalité et abstinence...

Le mariage dans les Églises primitives ne serait qu'un compromis provisoire avec la dureté du réel.

Cette idée du "compromis avec le monde déchu" à éliminer dès que possible ou à maintenir me fait penser à d'autres différences entre Occident et Orient comme le divorce, proscrit ici, accepté là.

Dans cet esprit, il y aurait rigueur radicale ici et tendance au compromis là,
j'ose imaginer un lien entre l'ascèse demandée aux prêtres et la discipline généralisée (peu importe de quelle règle il s'agit) dans le monachisme occidental.
En Orient, l'ascèse est plus affaire personnelle et le monachisme pris (et prend encore ???) des formes extrêmement variées depuis le moine gyrovague, l'ermite, le moine urbain... jusqu'aux gigantesques monastères cénobitiques.

[Spin]

Mais j'ai déjà lu des défenses du célibat beaucoup plus scripturaires.

Il n'empêche que Paul justifie sa propre compagne par le fait que Pierre et les autres apôtres étaient mariés. "N'avons-nous pas le droit de mener avec nous une soeur qui soit notre femme, comme font les autres apôtres, et les frères du Seigneur, et Céphas?" (1 Corinthiens 9:5). Et aussi : "Il faut donc que l'évêque soit irréprochable, mari d'une seule femme, sobre, modéré, réglé dans sa conduite, hospitalier, propre à l'enseignement..." (1 Thimothée, 3:2).

Enfin, j'y reviens, le fait que dans l'ECR les diacres prennent de plus en plus d'importance montre bien qu'on a décidé, à terme, de contourner un problème devenu ingérable. Après tout il n'est peut-être pas sans intérêt, quand on encadre spirituellement des personnes mariées, de savoir ce que c'est qu'un budget à gérer à deux, des divergences dans les besoins sexuels, ou un bébé qui braille toute la nuit.

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