L'économie de communion
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L'économie de communion
Comme je le disais sur ma page de présentation de notre blog collectif ( http://dialogueabraham.wordpress.com/ren/ ), je suis lié au Mouvement des Focolari.
En lien avec mon actualité du moment, le "Manifeste des Chrétiens Indignés", j'ai eu envie d'ouvrir ce sujet pour vous parler d'une expérience vécue aujourd'hui par 754 entreprises, petites ou grandes, en Europe (463), Amérique du nord (36), Amérique latine (218), Asie (27), Afrique (8 ) et Australie (2) : l'économie de communion.
Voici la présentation qui en est faite sur le site français officiel :
Je vous invite également à lire les témoignages des participants du colloque de septembre dernier sur Paris : http://economie-de-communion.fr/?p=696
En lien avec mon actualité du moment, le "Manifeste des Chrétiens Indignés", j'ai eu envie d'ouvrir ce sujet pour vous parler d'une expérience vécue aujourd'hui par 754 entreprises, petites ou grandes, en Europe (463), Amérique du nord (36), Amérique latine (218), Asie (27), Afrique (8 ) et Australie (2) : l'économie de communion.
Voici la présentation qui en est faite sur le site français officiel :
http://economie-de-communion.fr/?page_id=97L’idée
L’Économie de Communion (ÉdeC) est un projet qui implique des entreprises des cinq continents, pour « qu’il n’y ait plus de pauvres parmi nous ».
Les propriétaires des entreprises qui décident d’adhérer au projet, partagent les bénéfices de leur entreprise pour :
•aider les personnes en difficultés financières, en leur apportant le minimum nécessaire, en commençant par ceux qui partagent l’esprit qui anime ce projet ;
•réaliser une formation à la « culture du don », sans laquelle il n’est pas possible de réaliser une économie de communion ;
•autofinancer l’investissement dans l’entreprise, qui doit rester compétitive tout en étant ouverte au don.
Qui sont les personnes aidées ?
Ce sont des personnes qui vivent le même esprit de partage. Elles sont d’abord soutenues sur place par des membres du Mouvement des Focolari qui ont établi avec elles une relation fraternelle, de ‘communion’.
Selon les besoins, elles peuvent être aidées matériellement principalement pour:
•trouver un emploi ou créer leur propre activité et ainsi subvenir elles-même à leurs besoins;
•soutenir la scolarisation des enfants ou les études des jeunes ;
•faire face à des situations d’urgence (santé, …).
Cette proposition pour un monde sans misère repose sur la réciprocité où tous donnent et tous reçoivent. La communion dans la réciprocité est une méthode de lutte contre la misère, parce qu’elle met en acte la fraternité, et seul un développement fraternel est profondément humain et réellement durable.
Je vous invite également à lire les témoignages des participants du colloque de septembre dernier sur Paris : http://economie-de-communion.fr/?p=696
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Des questions ?
Salut René, salut les dialogueurs d'Abraham,
Je suis l'un des entrepreneurs qui a témoigné lors du colloque que tu as mis en lien (je suis Jean Millerat). Je serais ravi de répondre à toutes vos questions sur l'économie de communion.
Et voici une quinzaine de posts sur mon blog, où je raconte ma découverte de l'économie de communion.
A vous lire !
Je suis l'un des entrepreneurs qui a témoigné lors du colloque que tu as mis en lien (je suis Jean Millerat). Je serais ravi de répondre à toutes vos questions sur l'économie de communion.
Et voici une quinzaine de posts sur mon blog, où je raconte ma découverte de l'économie de communion.
A vous lire !
Re: L'économie de communion
Pour les nantais, une conférence sur l'économie de communion, lundi prochain (21/11/2011) : http://saintecroixenchateaubriant-nantes.cef.fr/2011/11/10/conference-a-nantes-leconomie-de-communion/
Re: L'économie de communion
Demat, bonjour !Siggg a écrit:Salut René, salut les dialogueurs d'Abraham
Merci pour ce lienSiggg a écrit: une quinzaine de posts sur mon blog, où je raconte ma découverte de l'économie de communion
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Re: L'économie de communion
http://economie-de-communion.fr/A l’occasion des 20 ans de l’économie de communion, après le colloque du 10 septembre à Paris et les rencontres du 15 octobre à Toulouse, du 21 novembre à Nantes, du 3 décembre à Mulhouse, du 12 janvier à Poligny et du 21 janvier à Aix-en-Provence, une dernière rencontre aura lieu le samedi 31 mars 2012, au Village St Joseph, centre Bretagne
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Re: L'économie de communion
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Re: L'économie de communion
Belle initiative !
Parzival- Messages : 140
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Date d'inscription : 06/06/2011
Age : 37
Re: L'économie de communion
Je ne peux qu'inviter à lire le lien donné plus haut par notre ami Siggg, entrepreneur pratiquant cette économie de communion.Parzival a écrit:Belle initiative !
Je le redonne : http://www.akasig.org/category/humains-associs/entreprises-responsables/economie-de-communion/
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Re: L'économie de communion
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2012/09/24/face-au-liberalisme-predateur-une-economie-de-communion.html« Contrairement à l’économie de consommation basée sur la culture de "l’avoir", l’économie de la communion est l’économie de la "dette" * ». Cette phrase de Chiara Lubich, fondatrice et présidente du mouvement des Focolari, décédée en 2008, écrite sur le t-shirt des jeunes bénévoles de Loppiano Lab, renferme tout le sens de "l’expo" économique qui s’est ouverte jeudi 20 septembre à Loppiano, près de Florence, et s’achève le 24 septembre.
L’expo se présente comme un congrès des entreprises qui font de l’économie de communion leur pratique quotidienne, s’engageant à construire une plateforme commune de dialogue, de projet et innovations qui sont sources de confiance et d’espérance (...)
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Re: L'économie de communion
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Re: L'économie de communion
Bonjour Ren et Sigg !
Merci pour ce témoignage rempli d'espérance. Oui, un monde différent est possible, ici et maintenant !
Je m'intéresse depuis longtemps à l'économie de communion, et je me pose une question: y a-t'-il un lien entre les entrepreneurs engagés dans l'économie de communion et les réseaux de l'économie sociale et solidaire (ESS) ? Et plus en particulier le système/ mouvement des coopératives (SCOP).
J'y retrouve une inspiration similaire, mettre l'homme au coeur de l'entreprise, et tout en valorisant l'objectif de profitabilité, le remettre à une place qui n'est plus l'alpha et l'omega, l' "ordonner" à d'autres objectifs plus importants encore, in fine réinsérer l'économie et le fait d'entreprendre, dans le tissus des relations sociales, dont elle s'est progressivement affranchie depuis l'avènement de la 'modernité'.
Il me semble à première vue - mais je peux me tromper - que la démarche de l'économie de communion est essentiellement portée par un entrepreneur et/ou actionnaire principal, sur une base volontaire, alors que le système des SCOP inscrit durablement les objectifs de l'économie de communion dans les structures mêmes de l'entreprise (priorité au réinvestissement, partage équitable du solde de la valeur ajoutée entre les salariés et les actionnaires, etc.). Il me semble que l'engagement dans l'économie de communion est réversible du jour au lendemain, si la direction ou l'actionnariat d'une entreprise le décidait, ou encore en cas de vente ou de transmission de l'entreprise ? Merci de m'éclairer sur ce point.
Merci pour ce témoignage rempli d'espérance. Oui, un monde différent est possible, ici et maintenant !
Je m'intéresse depuis longtemps à l'économie de communion, et je me pose une question: y a-t'-il un lien entre les entrepreneurs engagés dans l'économie de communion et les réseaux de l'économie sociale et solidaire (ESS) ? Et plus en particulier le système/ mouvement des coopératives (SCOP).
J'y retrouve une inspiration similaire, mettre l'homme au coeur de l'entreprise, et tout en valorisant l'objectif de profitabilité, le remettre à une place qui n'est plus l'alpha et l'omega, l' "ordonner" à d'autres objectifs plus importants encore, in fine réinsérer l'économie et le fait d'entreprendre, dans le tissus des relations sociales, dont elle s'est progressivement affranchie depuis l'avènement de la 'modernité'.
Il me semble à première vue - mais je peux me tromper - que la démarche de l'économie de communion est essentiellement portée par un entrepreneur et/ou actionnaire principal, sur une base volontaire, alors que le système des SCOP inscrit durablement les objectifs de l'économie de communion dans les structures mêmes de l'entreprise (priorité au réinvestissement, partage équitable du solde de la valeur ajoutée entre les salariés et les actionnaires, etc.). Il me semble que l'engagement dans l'économie de communion est réversible du jour au lendemain, si la direction ou l'actionnariat d'une entreprise le décidait, ou encore en cas de vente ou de transmission de l'entreprise ? Merci de m'éclairer sur ce point.
jwarren- Messages : 432
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Date d'inscription : 07/11/2011
Lien entre EdC et ESS
Salut jwarren,
Oui, il y a un lien entre l'EdC et l'ESS en général, et entre l'EdC et le mouvement coopératif en particulier. Pour l'ESS en général, il y a quelques entrepreneurs français de l'EdC qui ont une activité d'entreprise d'insertion et, même pour ceux qui ne sont pas une entreprise d'insertion à proprement parler, ils en partagent souvent les valeurs et certaines pratiques. Pour ma part, mon entreprise est une "entreprise sociale" qui a été accompagné par un incubateur pour entrepreneurs sociaux (Antropia, à l'ESSEC) mais elle a un statut de SARL.
En ce qui concerne les coopératives, le lien est moins affirmé en France, à ma connaissance. Je crois savoir que, en Italie, creuset européen de l'EdC, de nombreuses entreprises de l'EdC sont des coopératives (quel statut exactement, je ne sais pas). En France, les entrepreneurs de l'EdC sont souvent des indépendants, des TPE ou des petites PME familiales de province. La dimension EdC est souvent, à l'origine, un acte de foi d'un entrepreneur ou d'un couple d'entrepreneurs, plus rarement une démarche spirituelle collective au moment d'une création d'entreprise. L'un des intérêts de l'EdC, c'est qu'elle prouve que l'on peut mettre l'entreprise au service de l'homme quel que soit son statut : c'est ouvert, même si l'entreprise a un statut de société de capital et non de société de personnes. Ce qui rend cela possible c'est que,au final, le capital appartient toujours à des hommes (les actionnaires) qui peuvent librement décider de mettre leur capital et toute l'entreprise au service de leur foi en l'Homme.
En ce qui concerne le devenir des bénéfices, l'un des principes de l'EdC et de les destiner à trois usages :
- au réinvestissement,
- au développement de la culture du don, dans l'entreprise et hors de l'entreprise,
- et à la réponse aux besoins matériel des plus pauvres, dans une relation de communion et d'unité.
J'entends souvent dire que Dieu est un associé invisible et qu'il a droit à sa part des dividendes, sous la forme des dons aux plus pauvres pour lesquels l'entreprise cherche à accroître sa performance.
L'EdC n'introduit pas nécessairement ce type de destination des excédents dans des obligations statutaires et leur garde généralement un caractère de don librement consenti. Contrairement au cas des coopératives, la justice sociale dans la rémunération des salariés n'est pas non plus nécessairement inscrite dans des obligations de partage équitable mais dans la recherche permanente du développement de la culture du don dans l'entreprise : en premier lieu dans la relation employeur / employé mais aussi dans la relation client / fournisseur, dans la relation avec les partenaires ou concurrents, avec les administrations, etc. Tel que je comprends les choses, certaines coopératives, mêmes si elles gardent un statut coopérative, risquent de perdre de vue les valeurs du mouvement coopératif. La proposition de l'EdC consiste à mettre ces valeurs dans des fondations plus essentielles et plus durables encore que celles des statuts : dans le coeur et la spiritualité des personnes (en commençant par les dirigeants et actionnaires), à travers le développement d'actes de dons libres et gratuits, d'amour véritable dans le quotidien de l'entreprise. Tout un programme...
Alors, oui, on peut "entrer" et "sortir" de l'EdC, croire qu'on y est et perdre de vue l'essentiel, prétendre qu'on y est mais ne plus s'y retrouver, essayer d'y maintenir l'entreprise dans le cas d'une transmission, ou au contraire profiter d'une reprise pour y introduire l'entreprise. L'EdC est une démarche essentiellement spirituelle et qui appelle à ancrer toujours plus dans le quotidien un idéal d'unité et de communion entre les personnes. L'EdC, c'est de l'acrobatie sans nécessairement les filets des statuts ! Mais ça n'empêche pas, en plus, de se doter de statuts coopératifs...
Oui, il y a un lien entre l'EdC et l'ESS en général, et entre l'EdC et le mouvement coopératif en particulier. Pour l'ESS en général, il y a quelques entrepreneurs français de l'EdC qui ont une activité d'entreprise d'insertion et, même pour ceux qui ne sont pas une entreprise d'insertion à proprement parler, ils en partagent souvent les valeurs et certaines pratiques. Pour ma part, mon entreprise est une "entreprise sociale" qui a été accompagné par un incubateur pour entrepreneurs sociaux (Antropia, à l'ESSEC) mais elle a un statut de SARL.
En ce qui concerne les coopératives, le lien est moins affirmé en France, à ma connaissance. Je crois savoir que, en Italie, creuset européen de l'EdC, de nombreuses entreprises de l'EdC sont des coopératives (quel statut exactement, je ne sais pas). En France, les entrepreneurs de l'EdC sont souvent des indépendants, des TPE ou des petites PME familiales de province. La dimension EdC est souvent, à l'origine, un acte de foi d'un entrepreneur ou d'un couple d'entrepreneurs, plus rarement une démarche spirituelle collective au moment d'une création d'entreprise. L'un des intérêts de l'EdC, c'est qu'elle prouve que l'on peut mettre l'entreprise au service de l'homme quel que soit son statut : c'est ouvert, même si l'entreprise a un statut de société de capital et non de société de personnes. Ce qui rend cela possible c'est que,au final, le capital appartient toujours à des hommes (les actionnaires) qui peuvent librement décider de mettre leur capital et toute l'entreprise au service de leur foi en l'Homme.
En ce qui concerne le devenir des bénéfices, l'un des principes de l'EdC et de les destiner à trois usages :
- au réinvestissement,
- au développement de la culture du don, dans l'entreprise et hors de l'entreprise,
- et à la réponse aux besoins matériel des plus pauvres, dans une relation de communion et d'unité.
J'entends souvent dire que Dieu est un associé invisible et qu'il a droit à sa part des dividendes, sous la forme des dons aux plus pauvres pour lesquels l'entreprise cherche à accroître sa performance.
L'EdC n'introduit pas nécessairement ce type de destination des excédents dans des obligations statutaires et leur garde généralement un caractère de don librement consenti. Contrairement au cas des coopératives, la justice sociale dans la rémunération des salariés n'est pas non plus nécessairement inscrite dans des obligations de partage équitable mais dans la recherche permanente du développement de la culture du don dans l'entreprise : en premier lieu dans la relation employeur / employé mais aussi dans la relation client / fournisseur, dans la relation avec les partenaires ou concurrents, avec les administrations, etc. Tel que je comprends les choses, certaines coopératives, mêmes si elles gardent un statut coopérative, risquent de perdre de vue les valeurs du mouvement coopératif. La proposition de l'EdC consiste à mettre ces valeurs dans des fondations plus essentielles et plus durables encore que celles des statuts : dans le coeur et la spiritualité des personnes (en commençant par les dirigeants et actionnaires), à travers le développement d'actes de dons libres et gratuits, d'amour véritable dans le quotidien de l'entreprise. Tout un programme...
Alors, oui, on peut "entrer" et "sortir" de l'EdC, croire qu'on y est et perdre de vue l'essentiel, prétendre qu'on y est mais ne plus s'y retrouver, essayer d'y maintenir l'entreprise dans le cas d'une transmission, ou au contraire profiter d'une reprise pour y introduire l'entreprise. L'EdC est une démarche essentiellement spirituelle et qui appelle à ancrer toujours plus dans le quotidien un idéal d'unité et de communion entre les personnes. L'EdC, c'est de l'acrobatie sans nécessairement les filets des statuts ! Mais ça n'empêche pas, en plus, de se doter de statuts coopératifs...
Re: L'économie de communion
Merci Siggg pour ces éclaircissements clairement venus "du terrain" (là où mon approche est - pour le moment - davantage "de seconde main").
Il me semble que les deux approches sont en effet, complémentaires. Certaines structures officiellement "coopératives" n'ont en effet plus grand chose à voir avec l'inspiration des débuts, et sont assurément parfois moins "sociales" que certaines sociétés de capitaux.
La dimension de l'EdC en tant que démarche spirituelle est très belle et fondamentale, s'inscrivant dans une "économie du don", reflet de l'anthropologie chrétienne.
Le fait d'inscrire cette démarche dans les structures, sous l'étiquette SCOP, ou toute autre formule, me semble être intéressant en ce que cela peut aider à pérenniser la démarche.
Par ailleurs, la structure coopérative m'apparait également intéressante de par la dimension de "démocratie en entreprise" qu'elle comporte sous une forme ou sous une autre. En se gardant de tout angélisme ou démagogie, cette dimension - mise en oeuvre progressivement et sans dogmatisme - peut jouer un grand rôle en vue de responsabiliser et motiver davantage encore tous les salariés. C'est également conforme à la dignité de l'homme en tant que travailleur "adulte" (dans les faits, cette dimension de 'démocratie en entreprise' ne se traduit évidemment pas par une "assemblée générale permanente" ou une mise au vote de chaque micro-décision, mais plutôt par l'élection de la direction de l'entreprise, à un intervalle pluri-annuel; en pratique les chefs d'entreprises en SCOP gardent en moyenne leur mandat une vingtaine d'années...)
Je peux me tromper, mais la démarche EdC - pour splendide et prophétique qu'elle soit - est une démarche essentiellement "top-down", dans laquelle l'entrepreneur - ou ses héritiers, ou une nouvelle direction après rachat de l'entreprise - peut à tout moment "reprendre ses billes"...Même si dans la pratique, c'est probablement un peu théorique, et cela n'arrive peut-être pas souvent ?
Nos amis italiens aurient effectivement sans doute beaucoup à nous apprendre sur le sujet.
L'Eglise d'Italie a - me semble-t'-il - une fibre et des réflexes encore beaucoup plus "sociaux" que ce n'est le cas en France. Peut-être parce que le catholicisme y a beaucoup moins perdu les classes populaires ?
Il me semble que les deux approches sont en effet, complémentaires. Certaines structures officiellement "coopératives" n'ont en effet plus grand chose à voir avec l'inspiration des débuts, et sont assurément parfois moins "sociales" que certaines sociétés de capitaux.
La dimension de l'EdC en tant que démarche spirituelle est très belle et fondamentale, s'inscrivant dans une "économie du don", reflet de l'anthropologie chrétienne.
Le fait d'inscrire cette démarche dans les structures, sous l'étiquette SCOP, ou toute autre formule, me semble être intéressant en ce que cela peut aider à pérenniser la démarche.
Par ailleurs, la structure coopérative m'apparait également intéressante de par la dimension de "démocratie en entreprise" qu'elle comporte sous une forme ou sous une autre. En se gardant de tout angélisme ou démagogie, cette dimension - mise en oeuvre progressivement et sans dogmatisme - peut jouer un grand rôle en vue de responsabiliser et motiver davantage encore tous les salariés. C'est également conforme à la dignité de l'homme en tant que travailleur "adulte" (dans les faits, cette dimension de 'démocratie en entreprise' ne se traduit évidemment pas par une "assemblée générale permanente" ou une mise au vote de chaque micro-décision, mais plutôt par l'élection de la direction de l'entreprise, à un intervalle pluri-annuel; en pratique les chefs d'entreprises en SCOP gardent en moyenne leur mandat une vingtaine d'années...)
Je peux me tromper, mais la démarche EdC - pour splendide et prophétique qu'elle soit - est une démarche essentiellement "top-down", dans laquelle l'entrepreneur - ou ses héritiers, ou une nouvelle direction après rachat de l'entreprise - peut à tout moment "reprendre ses billes"...Même si dans la pratique, c'est probablement un peu théorique, et cela n'arrive peut-être pas souvent ?
Nos amis italiens aurient effectivement sans doute beaucoup à nous apprendre sur le sujet.
L'Eglise d'Italie a - me semble-t'-il - une fibre et des réflexes encore beaucoup plus "sociaux" que ce n'est le cas en France. Peut-être parce que le catholicisme y a beaucoup moins perdu les classes populaires ?
jwarren- Messages : 432
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EdC : top-down ou bottom-up ?
Ce que tu dis est un peu vrai : dans la pratique, l'EdC (au moins en France) est une initiative qui vient généralement de l'entrepreneur et pas des salariés. En cela, elle est plus "top-down" que "bottom-up". Mais d'une part ce n'est pas forcément systématique, d'autre part, top-down ou bottom-up, l'une des principales difficultés de l'EdC réside dans sa faible "viralité" (pour rependre un terme à la mode depuis quelques années dans le domaine du marketing).
Je m'explique.
Ce n'est pas forcément une démarche qui part du propriétaire de l'entreprise. La preuve, ce copain qui était directeur salarié d'une structure et qui a voulu mettre son activité de salarié en communion avec les plus pauvres et vivre la gratuité du don dans ses pratiques managériales. L'essentiel pour lui a été de veiller, dans son job, à aller "au-delà du contrat", à donner à ses collègues, subalternes, actionnaires, clients, etc., plus que ce que ce contrat de travail ne lui demandait (dans l'écoute et dans l'action) ; et à le faire en liberté et en abondance. Et pour que cette logique de don s'incarne aussi en espèces sonnantes et trébuchantes, son épouse et lui ont décidé de faire don de leur "superflu" (primes, bonus, ...) aux plus pauvres, tout en inscrivant ce don dans une démarche collective, c'est-à-dire en la partageant avec les autres personnes qui vivent l'EdC en France. Preuve donc que l'on peut vivre l'EdC en tant que salarié, même si on n'est qu'un salarié. Bon, ok, c'était tout de même un directeur. Mais la même démarche serait valable pour un employé, à condition bien sûr que son salaire inclut une part véritablement "superflue", ce qui peut être moins évident que pour un directeur (mais la sobriété heureuse n'est pas le monopole des hauts salaires) !
Concernant la viralité... l'une des principales difficultés de l'EdC, c'est de savoir quand et comment la partager dans son entourage professionnel, et avec qui. Par exemple, l'associé au capital d'une société doit-il et veut-il parler de sa démarche avec les salariés ? Comment ? Qui ? Le premier réflexe est d'essayer de leur faire vivre l'EdC dans les actes, avant d'en faire des paroles. Comment trouver les mots justes ? Comment ne pas faire de l'EdC un alibi ou un voeux pieux managérial ? un label marketing ? Comment partager l'expérience de l'unité avec les plus pauvres, au sein d'une entreprise quand "ça vient du chef" ? Comment partager l'idée que ça pourrait venir d'un "associé invisible" (Dieu) ? L'idée dominante parmi nous est de faire partager ce qu'est authentiquement l'EdC par les actes, par des expériences de vie partagées. Avantage : on risque moins de dévoyer le concept. Inconvénients : la portée et la rapidité de la "contagion de l'amour" sont forcément plus limitées !
Personnellement, j'ai parfois trouvé l'expérience frustrante : peut-on prendre le risque, par sécurité (de peur de perdre en authenticité, en vérité), de priver le monde de tout ce que l'EdC pourrait apporter ? Doit-on se contenter de "faire vivre l'EdC" et contaminer les personnes une par une, par une expérience de contact et sans tirer partie des moyens de partage modernes ?
Dans un autre univers (l'informatique libre et open source), la culture du don se partage à la vitesse des réseaux numériques, avec une dimension philosophique forte (voire idéologique, attention danger) mais aucune référence spirituelle. A quand l'EdC dans le monde des logiciels libres ?
Voila pour mes réflexions du soir ! A+
Je m'explique.
Ce n'est pas forcément une démarche qui part du propriétaire de l'entreprise. La preuve, ce copain qui était directeur salarié d'une structure et qui a voulu mettre son activité de salarié en communion avec les plus pauvres et vivre la gratuité du don dans ses pratiques managériales. L'essentiel pour lui a été de veiller, dans son job, à aller "au-delà du contrat", à donner à ses collègues, subalternes, actionnaires, clients, etc., plus que ce que ce contrat de travail ne lui demandait (dans l'écoute et dans l'action) ; et à le faire en liberté et en abondance. Et pour que cette logique de don s'incarne aussi en espèces sonnantes et trébuchantes, son épouse et lui ont décidé de faire don de leur "superflu" (primes, bonus, ...) aux plus pauvres, tout en inscrivant ce don dans une démarche collective, c'est-à-dire en la partageant avec les autres personnes qui vivent l'EdC en France. Preuve donc que l'on peut vivre l'EdC en tant que salarié, même si on n'est qu'un salarié. Bon, ok, c'était tout de même un directeur. Mais la même démarche serait valable pour un employé, à condition bien sûr que son salaire inclut une part véritablement "superflue", ce qui peut être moins évident que pour un directeur (mais la sobriété heureuse n'est pas le monopole des hauts salaires) !
Concernant la viralité... l'une des principales difficultés de l'EdC, c'est de savoir quand et comment la partager dans son entourage professionnel, et avec qui. Par exemple, l'associé au capital d'une société doit-il et veut-il parler de sa démarche avec les salariés ? Comment ? Qui ? Le premier réflexe est d'essayer de leur faire vivre l'EdC dans les actes, avant d'en faire des paroles. Comment trouver les mots justes ? Comment ne pas faire de l'EdC un alibi ou un voeux pieux managérial ? un label marketing ? Comment partager l'expérience de l'unité avec les plus pauvres, au sein d'une entreprise quand "ça vient du chef" ? Comment partager l'idée que ça pourrait venir d'un "associé invisible" (Dieu) ? L'idée dominante parmi nous est de faire partager ce qu'est authentiquement l'EdC par les actes, par des expériences de vie partagées. Avantage : on risque moins de dévoyer le concept. Inconvénients : la portée et la rapidité de la "contagion de l'amour" sont forcément plus limitées !
Personnellement, j'ai parfois trouvé l'expérience frustrante : peut-on prendre le risque, par sécurité (de peur de perdre en authenticité, en vérité), de priver le monde de tout ce que l'EdC pourrait apporter ? Doit-on se contenter de "faire vivre l'EdC" et contaminer les personnes une par une, par une expérience de contact et sans tirer partie des moyens de partage modernes ?
Dans un autre univers (l'informatique libre et open source), la culture du don se partage à la vitesse des réseaux numériques, avec une dimension philosophique forte (voire idéologique, attention danger) mais aucune référence spirituelle. A quand l'EdC dans le monde des logiciels libres ?
Voila pour mes réflexions du soir ! A+
Re: L'économie de communion
Merci pour ce beau partage, Siggg.
Il faudrait poursuivre la réflexion en mettant autour d'une table des chrétiens engagés dans l'EdC, et d'autres, engagés dans l'économie sociale et solidaire (ESS), et notamment ceux qui ont choisi la structure coopérative et la vivent au quotidien.
Il me semble que les deux démarches sont complémentaires, mais mon apport à cette discussion reste malheureusement théorique, n'étant pas personnellement impliqué au quotidien dans l'ESS ou l'EdC.
Bonne continuation dans ta vie professionnelle, et cette démarche de don qui en constitue le coeur !
Il faudrait poursuivre la réflexion en mettant autour d'une table des chrétiens engagés dans l'EdC, et d'autres, engagés dans l'économie sociale et solidaire (ESS), et notamment ceux qui ont choisi la structure coopérative et la vivent au quotidien.
Il me semble que les deux démarches sont complémentaires, mais mon apport à cette discussion reste malheureusement théorique, n'étant pas personnellement impliqué au quotidien dans l'ESS ou l'EdC.
Bonne continuation dans ta vie professionnelle, et cette démarche de don qui en constitue le coeur !
jwarren- Messages : 432
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Re: L'économie de communion
Conférence
"ECONOMIE DE COMMUNION: Des entreprises osent le partage"
Avec
Chantal et José GREVIN, Coordinateurs pour la France de l'Economie de Communion
La Plateforme de Paris accueille Chantal et José GREVIN pour présenter leur livre.
Avec la crise on a entendu de grandes incantations sur la refondation du capitalisme. Qu’en sera-t-il ? L’économie de communion, une expérience vécue par 800 entreprises dans le monde, touche à un élément central du capitalisme : la destination des profits. Il ne s’agit pas des profits d’activités parasites – spéculation ou acrobaties financières – mais de ceux dégagés par des activités produisant des biens et des services utiles.
Cet ouvrage présente les réalisations de l'économie de communion. Ce projet lancé par la fondatrice des Focolari, Chiara Lubich, au Brésil, s'est vite concrétisé sur tous les continents et entraîne désormais 800 entreprises dans un partage d'une partie de leurs bénéfices avec des personnes dans le besoin, dans un véritable esprit de communion.
Le Mouvement des Focolari, né il y a plus de 60 ans en Italie, existe désormais dans le monde entier. Il se caractérise par une spiritualité de l'unité qui s'incarne dans de nombreuses initiatives destinées à promouvoir le dialogue entre religions, cultures et groupes sociaux. Il à reçu diverses reconnaissances, à travers sa fondatrice Chiara Lubich, notamment le prix Unesco de L'Education pour la Paix en 1996 et le Prix Européen des Droits de l'Homme.
Nous vous rappelons qu'en raison de nombre limité des places, la confirmation par mail ou téléphone est obligatoire.
La soirée débutera à 19h30 (jusqu'à 21h) et sera suivie de questions-réponses.
DATE : 21 Janvier 2013 - LIEU : 72 rue Victor Hugo 93500 -
ACCES : METRO LIGNE 5 EGLISE DE PANTIN
Confirmation au : info@plateformedeparis.fr
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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