Ces agressions qui dénaturent Ramadan...
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Re: Ces agressions qui dénaturent Ramadan...
Mais le pire est que le Coran ne demande pas de "jeûner" en fait, c'est-à-dire s'abstenir de boire et manger de l'aube au coucher du soleil.
Voici une analyse du Siyam coranique en anglais : http://www.aastana.com/books/16_E.PDF
Voyons par exemple ce verset, selon l'interprétation et la traduction traditionalistes :
2.187 On vous a permis, la nuit d´as-Siyam, d´avoir des rapports avec vos femmes; elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles. Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés. Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu´Allah a prescrit en votre faveur; mangez et buvez jusqu´à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l´aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu´à la nuit. Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Voilà les lois d´Allah: ne vous en approchez donc pas (pour les transgresser).C´est ainsi qu´Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu´ils deviennent pieux.
On peut remarquer une chose : le Siyam est sensé servir à rendre les gens pieux, vertueux. Est-ce-que jeûner rend les gens pieux ?
Etre pieux (muttaqi) est décrit dans ce verset :
2.177 La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu' amour qu´on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l´aide et pour délier les jougs, d´accomplir la Salat et d´acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu´ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !
Certes ils vont plus fréquemment à la mosquée pendant le Ramadan, mais sitôt ce mois passé, tout enseignement est oublié.
Ils sont irritables, mangent comme des gloutons à la nuit tombée ; la société dans les pays musulmans est totalement désorganisée et vit au ralenti pendant un mois, le prix des denrées alimentaires flambe...
Il faut voir la réalité en face : le jeûne du Ramadan ne rend pas "pieux" et "vertueux", bien au contraire.
"On vous a permis, la nuit d´as-Siyam, d´avoir des rapports avec vos femmes". Ce n'est pas ce que dit le texte en arabe, qui ne parle pas de rapports sexuels, mais de "rafath", c'est-à-dire de dire du mal, tenir des propos obscènes, vulgaires.
--> "On va a permis pendant les nuits d'as-Siyam de dire du mal envers vos femmes (?)"
Et je ne suis pas complètement certain que Nisa signifie systématiquement femmes dans le Coran.
On remarquera aussi que l'exégèse islamique interprète Nisa par femmes au sens d'épouses, et non pas femmes en général. Comme si Allah ne savait pas trop de quoi Il parle. On dérive loin du sens du mot Nisa dans ce verset.
"Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés". Ce n'est pas ce que dit le texte en arabe, qui est plutôt mot à mot :
--> "Allah était au courant que vous vous trompiez (pratiquiez la tromperie) les uns les autres. Il vous a pardonné et gracié."
Selon l'exégèse islamique, les gens pensaient qu'il était interdit d'avoir des rapports sexuels avec leurs épouses les nuits de Ramadan mais le faisaient quand même en pensant faire le mal, et qu'Allah leur a dit que c'est en fait autorisé et leur a pardonné leur méprise.
Mais ce n'est pas ce que dit ce passage en arabe. Il dit au contraire qu'Allah était au courant qu'ils faisaient quelque chose de mal, mais leur a pardonné.
Qu'Allah pardonne ou pas, un mal selon Allah reste un mal. Depuis quand cela devient-il subitement un bien ?
Aujourd'hui comme hier, il est mal de pratiquer le "rafatha".
"Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu´Allah a prescrit en votre faveur". Selon l'exégèse islamique, cela veut dire "profitez-en pour faire des enfants"...
Et un peu plus loin : "Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées".
Était-ce bien la peine de préciser que les mosquées ne sont pas un lieu approprié pour se livrer au devoir conjugal ?
A moins que cette restriction ne s'applique qu'au temps du Ramadan
"mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l´aube du fil noir de la nuit".
Ce qui n'a pas de sens, la nuit est partout dans le ciel, elle n'apparaît pas comme un rayon (un fil).
Et en effet, ce n'est pas exactement ce que dit le texte en arabe, qui est plutôt :
--> "mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir à partir de l'aube (min al-fajri)".
Il faut noter une nuance qui échappe à la traduction en français. Dans le texte en arabe, les expressions "fil blanc", "fil noir", et "aube" sont définies, précédées de l'article al- : il ne s'agit pas de n'importe quels "fil blanc", "fil noir" et "aube".
Sinon, au lieu de "min al-fajri", le Coran aurait dit "min fajri". La traduction française serait restée inchangée, mais le sens arabe aurait été radicalement différent.
En fait, l'Aube est probablement une métaphore pour désigner le Coran. Le sens de ce passage est donc "mangez et buvez (de la connaissance) jusqu'à ce que distingue pour vous le bien du mal à partir du Coran".
Un mot proche (même racine) de Siyam, Saoum, aussi utilisé pour désigner le jeûne est employé ici
19.26 Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse! Si tu vois quelqu´un d´entre les humaines, dis [lui:] "Assurément, j´ai voué unjeûne Saoum au Tout Puissant : je ne parlerai donc aujourd´hui à aucun être Humain".
Il s'agit d'un commandement adressé par Issa à sa mère Mariam. Manifestement ce saoum lui permet de manger et boire, et même de parler en fait.
Pour finir le Siyam, ou Saoum, n'a rien à voir dans le Coran avec le fait de jeûner, mais avec le fait de s'abstenir (d'où le mot siyam/saoum) de faire le mal, afin de devenir pieux.
Et le verset 2.187 devient :
2.187 On vous avait permis de dire du mal des gens défavorisés/serfs/sans défense/basses castes etc. pendant la tyrannie. Or ils sont des vôtres, et vous êtes des leurs. Allah était au courant de cette tromperie envers vous-mêmes, mais Il vous a pardonné et gracié. Etablissez donc des relations directes avec eux et recherchez ce qu'Allah a décrété pour vous (l'abstinence du mal). Mangez et buvez (instruisez-vous) jusqu'à ce que se distingue pour vous les bonnes coutumes des mauvaises coutumes d'après le Coran. Puis établissez l'abstinence des mauvaises traditions envers la tyrannie.
Mais n'établissez pas de relations directes pendant que vous êtes en séminaire dans les mosquées, ce sont les limites d'Allah, ne vous en approchez pas. C´est ainsi qu´Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu´ils deviennent pieux.
Voici une analyse du Siyam coranique en anglais : http://www.aastana.com/books/16_E.PDF
Voyons par exemple ce verset, selon l'interprétation et la traduction traditionalistes :
2.187 On vous a permis, la nuit d´as-Siyam, d´avoir des rapports avec vos femmes; elles sont un vêtement pour vous et vous un vêtement pour elles. Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés. Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu´Allah a prescrit en votre faveur; mangez et buvez jusqu´à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l´aube du fil noir de la nuit. Puis accomplissez le jeûne jusqu´à la nuit. Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées. Voilà les lois d´Allah: ne vous en approchez donc pas (pour les transgresser).C´est ainsi qu´Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu´ils deviennent pieux.
On peut remarquer une chose : le Siyam est sensé servir à rendre les gens pieux, vertueux. Est-ce-que jeûner rend les gens pieux ?
Etre pieux (muttaqi) est décrit dans ce verset :
2.177 La bonté pieuse ne consiste pas à tourner vos visages vers le Levant ou le Couchant. Mais la bonté pieuse est de croire en Allah, au Jour dernier, aux Anges, au Livre et aux prophètes, de donner de son bien, quelqu' amour qu´on en ait, aux proches, aux orphelins, aux nécessiteux, aux voyageurs indigents et à ceux qui demandent l´aide et pour délier les jougs, d´accomplir la Salat et d´acquitter la Zakat. Et ceux qui remplissent leurs engagements lorsqu´ils se sont engagés, ceux qui sont endurants dans la misère, la maladie et quand les combats font rage, les voilà les véridiques et les voilà les vrais pieux !
Certes ils vont plus fréquemment à la mosquée pendant le Ramadan, mais sitôt ce mois passé, tout enseignement est oublié.
Ils sont irritables, mangent comme des gloutons à la nuit tombée ; la société dans les pays musulmans est totalement désorganisée et vit au ralenti pendant un mois, le prix des denrées alimentaires flambe...
Il faut voir la réalité en face : le jeûne du Ramadan ne rend pas "pieux" et "vertueux", bien au contraire.
"On vous a permis, la nuit d´as-Siyam, d´avoir des rapports avec vos femmes". Ce n'est pas ce que dit le texte en arabe, qui ne parle pas de rapports sexuels, mais de "rafath", c'est-à-dire de dire du mal, tenir des propos obscènes, vulgaires.
--> "On va a permis pendant les nuits d'as-Siyam de dire du mal envers vos femmes (?)"
Et je ne suis pas complètement certain que Nisa signifie systématiquement femmes dans le Coran.
On remarquera aussi que l'exégèse islamique interprète Nisa par femmes au sens d'épouses, et non pas femmes en général. Comme si Allah ne savait pas trop de quoi Il parle. On dérive loin du sens du mot Nisa dans ce verset.
"Allah sait que vous aviez clandestinement des rapports avec vos femmes. Il vous a pardonné et vous a graciés". Ce n'est pas ce que dit le texte en arabe, qui est plutôt mot à mot :
--> "Allah était au courant que vous vous trompiez (pratiquiez la tromperie) les uns les autres. Il vous a pardonné et gracié."
Selon l'exégèse islamique, les gens pensaient qu'il était interdit d'avoir des rapports sexuels avec leurs épouses les nuits de Ramadan mais le faisaient quand même en pensant faire le mal, et qu'Allah leur a dit que c'est en fait autorisé et leur a pardonné leur méprise.
Mais ce n'est pas ce que dit ce passage en arabe. Il dit au contraire qu'Allah était au courant qu'ils faisaient quelque chose de mal, mais leur a pardonné.
Qu'Allah pardonne ou pas, un mal selon Allah reste un mal. Depuis quand cela devient-il subitement un bien ?
Aujourd'hui comme hier, il est mal de pratiquer le "rafatha".
"Cohabitez donc avec elles, maintenant, et cherchez ce qu´Allah a prescrit en votre faveur". Selon l'exégèse islamique, cela veut dire "profitez-en pour faire des enfants"...
Et un peu plus loin : "Mais ne cohabitez pas avec elles pendant que vous êtes en retraite rituelle dans les mosquées".
Était-ce bien la peine de préciser que les mosquées ne sont pas un lieu approprié pour se livrer au devoir conjugal ?
A moins que cette restriction ne s'applique qu'au temps du Ramadan
"mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue, pour vous, le fil blanc de l´aube du fil noir de la nuit".
Ce qui n'a pas de sens, la nuit est partout dans le ciel, elle n'apparaît pas comme un rayon (un fil).
Et en effet, ce n'est pas exactement ce que dit le texte en arabe, qui est plutôt :
--> "mangez et buvez jusqu'à ce que se distingue pour vous le fil blanc du fil noir à partir de l'aube (min al-fajri)".
Il faut noter une nuance qui échappe à la traduction en français. Dans le texte en arabe, les expressions "fil blanc", "fil noir", et "aube" sont définies, précédées de l'article al- : il ne s'agit pas de n'importe quels "fil blanc", "fil noir" et "aube".
Sinon, au lieu de "min al-fajri", le Coran aurait dit "min fajri". La traduction française serait restée inchangée, mais le sens arabe aurait été radicalement différent.
En fait, l'Aube est probablement une métaphore pour désigner le Coran. Le sens de ce passage est donc "mangez et buvez (de la connaissance) jusqu'à ce que distingue pour vous le bien du mal à partir du Coran".
Un mot proche (même racine) de Siyam, Saoum, aussi utilisé pour désigner le jeûne est employé ici
19.26 Mange donc et bois et que ton oeil se réjouisse! Si tu vois quelqu´un d´entre les humaines, dis [lui:] "Assurément, j´ai voué un
Il s'agit d'un commandement adressé par Issa à sa mère Mariam. Manifestement ce saoum lui permet de manger et boire, et même de parler en fait.
Pour finir le Siyam, ou Saoum, n'a rien à voir dans le Coran avec le fait de jeûner, mais avec le fait de s'abstenir (d'où le mot siyam/saoum) de faire le mal, afin de devenir pieux.
Et le verset 2.187 devient :
2.187 On vous avait permis de dire du mal des gens défavorisés/serfs/sans défense/basses castes etc. pendant la tyrannie. Or ils sont des vôtres, et vous êtes des leurs. Allah était au courant de cette tromperie envers vous-mêmes, mais Il vous a pardonné et gracié. Etablissez donc des relations directes avec eux et recherchez ce qu'Allah a décrété pour vous (l'abstinence du mal). Mangez et buvez (instruisez-vous) jusqu'à ce que se distingue pour vous les bonnes coutumes des mauvaises coutumes d'après le Coran. Puis établissez l'abstinence des mauvaises traditions envers la tyrannie.
Mais n'établissez pas de relations directes pendant que vous êtes en séminaire dans les mosquées, ce sont les limites d'Allah, ne vous en approchez pas. C´est ainsi qu´Allah expose aux hommes Ses enseignements, afin qu´ils deviennent pieux.
Anoushirvan- Messages : 483
Date d'inscription : 05/05/2016
Re: Ces agressions qui dénaturent Ramadan...
Argumentation originale (comme toujours avec vous )... mais légèrement HS ici.
Si d'autres personnes souhaitent réagir par rapport à vos propos, merci d'avance de le faire sur un autre fil !
Si d'autres personnes souhaitent réagir par rapport à vos propos, merci d'avance de le faire sur un autre fil !
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...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
>> Mon blog change d'adresse pour fuir la pub : https://blogrenblog.wordpress.com/ <<
Re: Ces agressions qui dénaturent Ramadan...
-Ren- a écrit:Argumentation originale (comme toujours avec vous )... mais légèrement HS ici.
Si d'autres personnes souhaitent réagir par rapport à vos propos, merci d'avance de le faire sur un autre fil !
Mon argumentation est certes un poil HS (j'aurais pu la mettre en spoiler), mais la thèse que je défends est bien une réponse à l'actualité.
Les agressions pendant le Ramadan, ou les obligations légales de jeûner dans certains pays sous peine de prison ou d'amende, sont la démonstration éclatante que jeûner ne rend pas pieux, sauf peut-être chez quelques ascètes, qui de toute façon peuvent jeûner toute l'année.
Donc soit celui qui est à l'origine du Coran se trompe en prétendant que jeûner rend pieux, soit ses intentions sont incomprises depuis des siècles.
Anoushirvan- Messages : 483
Réputation : 3
Date d'inscription : 05/05/2016
Re: Ces agressions qui dénaturent Ramadan...
tonio a écrit:Mais au delà de cela, il y a quand même un problème. C'est que le Ramadan a pris un caractère d'obligation, au niveau communautaire, familial (mais j'en dirais autant dans les milieux catholiques très pratiquants sur le Carême). Et donc les gens se retrouvent parfois obligés de le faire alors que ce n'est pas leur choix personnel. Je connais personnellement un agnostique, qui vit encore chez ses parents musulmans et est obligé de faire semblant d'être musulman, aussi il se tape le Ramadan alors que ce n'est pas SA religion que LUI a choisie.
Quand ça devient une obligation sociale et familiale, au lieu d'être un choix personnel et intime de nature religieuse, ça engendre le même type de dérives.
C'est un peu un problème récurrent dans l'Islam. Tout se fait en groupe, notamment la prière, ce qui fait qu'on voit qui fait quoi, et qui ne fait pas, et donc forcément ça entraîne hypocrisie (soit parce qu'on ose pas dire qu'on n'est pas croyant, soit comme les pharisiens qui voulaient toujours être vus en train de prier et au premier rang), et pour ceux qui ne sont pas croyants ou pratiquants par choix personnel, cela peut entraîner ostracisme, harcèlement voire pire comme ici. Ce n'est pas une généralité certes. Mais c'est le résultat du caractère très communautaire de l'Islam et ses pratiques. Atténué ici parce qu'on n'est pas en pays musulman, certes.
Mais en pays musulman, pas de moyen de se faire protéger par une société laïque. Etc...
Ce problème de la con-fusion entre les obligations sociales et le choix personnel et intime n'est absolument pas propre à l'islam, mais bien universel dans les société au sein desquelles une religion quelle qu'elle soi domine. Si on l'oublie en France , c'est que la religion y a a perdu du terrain et a été galvaudée. La laïcité, quant à elle ne s'est imposée que tardivement dans nos société, et ce, contre les résistances des différents christianismes. Les incidents relatés, par contre, me semble moins relever d'une pure pression sociale ou religieuse, mais d'une pure folie identitaire qui pollue certains pseudo-musulmans actuels.
Re: Ces agressions qui dénaturent Ramadan...
« Je ne fais pas le Ramadan »
Rédigé par Mérième Alaoui | Lundi 13 Août 2012
Croyants ou pas, ils sont nés dans une famille musulmane, mais ne jeûnent pas. Le jeûne du Ramadan est la pratique la plus observée par les musulmans de France, ces « dé-jeûneurs » sont donc minoritaires.http://www.saphirnews.com/Je-ne-fais-pas-le-Ramadan_a14918.html
- Spoiler:
« Je ne fais plus le Ramadan depuis l’âge de 20 ans », raconte Hawa, qui en a aujourd’hui dix de plus. Cette jeune cadre dans le marketing est pourtant née dans une famille malienne très pratiquante : « J’ai suivi des cours de Coran depuis toute petite, et ce jusque l’adolescence. Mais, à l’âge de 20 ans, je me suis rendu compte que je n’étais plus en accord avec les préceptes de l’islam. Pratiquer cette religion serait donc hypocrite de ma part. »
Ainsi, Hawa ne pratique plus du tout la religion de ses parents. Mais elle ne l’avouera jamais à sa famille. « Je ne peux pas leur dire que je ne jeûne pas ! Ils m’égorgeraient ! », lâche-t-elle dans un rire. « Sérieusement, cela les tueraient. Jamais ils ne comprendraient cela ! Je préfère jouer la comédie plutôt que leur briser le cœur à jamais. Pas la peine de se disputer pour ça, nous aurons bien d’autres sujets de disputes ! », explique-t-elle tranquillement.
« Ne pas être religieux »
La jeune femme, qui vit seule, poursuit ainsi sa vie normalement lors du mois de Ramadan. Sauf lorsqu’elle sait qu’elle va rompre le jeûne en famille. « Ces jours-là, j’évite de trop manger la journée. Ainsi, j’ai faim une fois la nuit tombée, et personne ne se doute que je n’ai pas jeûné ! Si jamais je suis prise en flagrant délit le jour, j’ai une explication féminine toute trouvée… » Les proches de Hawa, musulmans ou pas, connaissent la vérité. « Je ne me cache pas en général, c’est juste pour mes parents et mes frères et sœurs. »
Tout comme la jeune femme, Adil, 37 ans, se définit comme athée. « Je n’ai jamais été sensible à la religion, surtout pas aux dogmes. Je pense qu’on peut aimer la spiritualité sans pour autant être religieux », soutient-il. Issu d’une famille d’origine kabyle, jeûner lors du Ramadan n’a jamais été demandé ni à Adil ni à ses 8 frères et sœurs. « Aujourd’hui, seules deux de mes sœurs le font dans toute ma famille », constate-t-il. Au début des années 1980, Adil mangeait dans la rue tout naturellement lors du mois de jeûne. « À notre époque, peu de monde faisait le Ramadan. Ceux qui le faisaient étaient minoritaires. »
Intolérance et incompréhension
Aujourd’hui, la tendance s’est inversée. Le Ramadan est le pilier de l’islam le plus observé par les musulmans de France. « De nos jours, je me sens gêné quand je mange devant un “muslim” ; et pourtant j’ai du répondant ! On a le droit à des remarques désobligeantes de la part de certains croyants, comme si ne pas faire le ramadan était une chose grave ! », commente Adil.
Fatiha, 35 ans, dénonce aussi cette intolérance. « On est toujours très étonné de voir un musulman ne pas jeûner. C’est l’incompréhension totale. Mais je ne permets à personne de me juger et, d’ailleurs, il n’y a rien de pire que la médisance, notamment en plein Ramadan. Dieu Seul est le plus savant. » Car si la jeune maman ne jeûne pas, elle est tout de même très croyante et pratiquante. « Je fais mes cinq prières tous les jours que Dieu fait, mais il est vrai que je ne fais pas le Ramadan... »
La raison est simple, Fatiha ne s’en sent pas capable. « Il est trop difficile pour moi d’assurer mon travail et ma vie sociale sans manger. Je n’y arrive pas », explique calmement cette agent administratif. Durant toute sa vie, Fatiha a observé le jeûne deux fois : « J’en garde pourtant un assez un bon souvenir, une grande satisfaction et un bien être unique. » Dans sa famille, tout le monde jeûne, ce qui n’a pas empêché la jeune femme d’être très franche sur sa position personnelle. « C’était normal pour moi de le dire. Cela a été très difficile pour ma famille de l’accepter. C’était compliqué jusqu’à assez récemment. Aujourd’hui, ils ont tous compris et on me laisse tranquille. »
Poursuivre son cheminement
Fatiha partage d’ailleurs les repas du soir avec les autres membres de sa famille sans aucune tension. « Ils s’y sont fait, car ils ont compris que je poursuivais à ma manière mon cheminement dans l’islam et que je m’y investissais. Cela n’avait donc rien à voir avec ma foi. » Pour la jeune maman qui se réfère régulièrement au Coran pour mieux comprendre sa religion, « la prière et la zakât sont les choses les plus importantes en islam. Mais ceux qui ne respectent pas ces préceptes primordiaux ne sont jamais montrés du doigt. Ceux qui ne jeûnent pas, oui ! ».
Fatiha déplore ce qu’elle qualifie d’« ignorance » de la part de certains musulmans. « Ceux qui connaissent leur religion doivent savoir qu’il n’y a nulle contrainte en islam. » Si Fatiha a parfois des baisses de tension et si son médecin lui a déjà déconseillé de ne pas jeûner, elle avoue n’avoir jamais fait la démarche de faire une analyse médicale précise qui lui permettrait de savoir si elle est apte à jeûner ou pas. « Je le ferai peut-être un jour… », annonce-t-elle. « Le Ramadan est un acte louable et a une signification religieuse forte. Bien sûr, j’espère le faire ! »
Ces Maghrébins qui ne jeûnent pas
Mardi 9 Août 2011
« Avis à nos clients, pendant les journées de Ramadan seuls les enfants et les adultes non musulmans peuvent être servis sur place. » Voilà ce que les passants peuvent lire sur les vitrines du Mc Donald’s de Rabat (Maroc).
En ce mois sacré de Ramadan, la place publique est devenue un terrain de chasse entre les non-jeûneurs et les policiers.http://www.saphirnews.com/Ces-Maghrebins-qui-ne-jeunent-pas_a12994.html
- Spoiler:
Au Maroc, comme dans d’autres pays majoritairement musulmans, « couper » le jeûne en public est considéré comme ostentatoire et est passible de prison et d’une amende.
Et, pourtant, des associations bravent tous les interdits. Le Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI), installé au Maroc, lutte pour la liberté de manger pendant le Ramadan, et cela même dans les espaces publics, sans être arrêté pour « atteinte à l’ordre public ».
Libertés individuelles
Pour Najib Chaouki, l'un des fondateurs du MALI, il s'agit non pas d'appeler au non-jeûne mais de « défendre les droits de ceux qui ne veulent pas observer le jeûne pendant le ramadan ».
Cette recherche de liberté individuelle rassemble de plus en plus de jeunes à travers le Maghreb. Ce mouvement marocain se rapproche du collectif algérien SOS Libertés, qui, depuis des années, appelle au respect des libertés de conscience en déplorant le fait que les non-pratiquants « risquent, une nouvelle fois, d'être la cible des forces de sécurité, transformées pour la circonstance en bras armés de l'Inquisition ».
Le Maroc, l’Algérie mais aussi la Tunisie ont connu de nombreuses arrestations de non-jeûneurs, parfois lourdement condamnés pour avoir mangé en public ou dans des endroits qu’ils pensaient être cachés du regard des autres.
En octobre 2010, un jeune Algérien avait écopé de deux ans de prison ferme et de 100 000 dinars (1 000 euros environ) d'amende pour n'avoir pas jeûné fin août, durant le Ramadan.
L’article 222 du Code pénal marocain stipule que « tout individu notoirement connu pour son appartenance à l’islam qui rompt ostensiblement le jeûne dans un lieu public pendant le Ramadan est passible de un à six mois d’emprisonnement et d’une amende ». Cette expression est problématique car, de fait, c’est souvent le faciès ou le nom de famille qui est utilisé pour déterminer qui est musulman et qui ne l’est pas.
Difficile de manger même pour les non-musulmans
Pour le prédicateur marocain Abdelbari Zemzmi, « la devise du royaume est "Dieu, la Patrie, le roi", c'est pour cela qu'il faut respecter la religion musulmane. Discuter d'une liberté individuelle qui ne respecte pas l'islam ouvre la porte au non-respect de la patrie et de l'institution monarchique (…) Ceux qui veulent dé-jeûner publiquement violent la sacralité du ramadan, ils blessent les sentiments des musulmans, ils doivent donc être punis en application des lois en vigueur ».
Dimanche 13 septembre 2009, en fin de matinée, les membres du collectif MALI se donnent rendez-vous à la gare ferroviaire de Mohammedia, leur point de ralliement. Leur objectif était de rompre le jeûne « dans un espace non clos, mais dans une relative discrétion », l’action n’étant pas de le faire de manière ostentatoire. Munis de leurs sandwichs, ils voulaient casser le jeûne dans une petite forêt de la ville. « Un Marocain n’est pas forcément musulman et de ce fait ne doit pas souffrir d’une quelconque discrimination ou être victime de la vindicte. »
Cependant, une centaine de policiers et de militaires étaient amassés à leur descente de train. Les forces de l’ordre ont procédé à la fouille systématique des « passagers douteux » : garçons en jean tombant et sac à dos, coiffure rasta, style un peu hippie… Les non-jeûneurs pris la main dans le sac ont été priés de rebrousser chemin.
En Algérie, ce sont les autres communautés religieuses qui ont peur. Pour Mustapha Karim, chef de l’église évangéliste d’Algérie, « le régime algérien ressemble de plus en plus à son homologue iranien, en cela qu’il restreint les libertés et impose sa propre vision de la religion à tous les citoyens, nonobstant leurs convictions, leurs idéaux politiques ou leur situation sociale ». Il craint, d’autre part, les conséquences de cette escalade sécuritaire, qui vise les citoyens chrétiens, sur ses coreligionnaires, auxquels il recommande la plus grande vigilance. Il leur demande d’éviter de manger en public, pour ne pas gêner les musulmans qui observent le jeûne, et de ne pas s’exposer aux foudres de la police.
Il devient maintenant difficile pour un Maghrébin chrétien, juif ou athée de pouvoir consommer de la nourriture durant les journées de Ramadan. Pour les touristes, c’est une autre histoire. La politique est plus souple, même si les touristes eux-mêmes vont essayer, « par respect », de ne pas manger devant tout le monde.
Idriss- Messages : 7075
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