Mort de Shimon Peres
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Mort de Shimon Peres
http://www.lexpress.fr/actualite/monde/israel-mort-de-shimon-peres-ancien-president-et-prix-nobel-de-la-paix_1835121.htmlShimon Peres est décédé à l'âge de 93 ans des suites d'un accident vasculaire cérébral. Ses obsèques seront célébrées vendredi en présence de nombreuses personnalités politiques.
Il s'est éteint dans son sommeil. Shimon Peres a succombé entouré des membres de sa famille à l'hôpital Tel-Hashomer de Ramat Gan, proche de Tel-Aviv, où il avait été admis il y a deux semaines (...)
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Re: Mort de Shimon Peres
http://www.lepoint.fr/monde/mort-de-shimon-peres-pas-de-larmes-chez-les-palestiniens-28-09-2016-2071939_24.phpLes Israéliens se sont réveillés mercredi en deuil, avec le sentiment d'avoir perdu un proche en la personne de Shimon Peres, qui avait incarné jusqu'à ses 93 ans l'histoire et la continuité de l'État d'Israël. Chez les Palestiniens, les avis étaient également unanimes, mais diamétralement opposés, en un effet de miroirs reflétant des décennies d'hostilité. Il était « un criminel de guerre » et l'homme des « massacres » aux yeux des passants interrogés par l'AFP (...)
Dans les Territoires palestiniens, à Ramallah ou Gaza, personne n'avait envie d'en dire du bien. Pour Hossam Qiblaoui, commerçant de 52 ans, comme d'autres, Peres était « un criminel, un boucher ». « Il a laissé son empreinte dans de nombreux massacres, il a rendu des femmes veuves, des enfants orphelins », renchérit Tamer Daraghmeh, 47 ans, rencontré devant un restaurant de Ramallah (...)
Saber Farraj, lui, n'en revient pas que Peres puisse être présenté comme « un homme de paix ». « Comment un homme de paix pourrait-il tuer des enfants ? Comment un homme de paix se doterait-il de l'arme nucléaire ? Car c'est lui qui l'a amenée à Israël » (...)
« Il a eu le prix Nobel de la paix, mais ce n'est pas un homme de paix », assène Abdessalam al-Haou, qui vit dans la bande de Gaza. « Qu'il aille en enfer », lance Hossam al-Hajouj, depuis la petite enclave ravagée par trois offensives israéliennes depuis 2008 (...)
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Re: Mort de Shimon Peres
http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2016/09/28/shimon-peres-l-ancien-president-et-premier-ministre-israelien-est-mort_5004495_3218.htmlDe tous les responsables de son pays, il était à la fois le plus ancien et le moins israélien (...) Shimon Pérès, mort le mercredi 28 septembre à 93 ans, dix-huit fois ministre ou premier ministre, campait à l’opposé des canons du héros israélien. Il demeurait une sorte d’animal politique hybride – façonné entre shtetl, le foyer juif d’Europe centrale, et Yichouv, la destination des premières alyas, en Palestine mandataire –, et donc bien éloigné de ses contemporains, qu’il s’agisse de Yitzhak Rabin ou d’Ariel Sharon.
Car au commencement, Shimon Persky n’est pas un sabra. Fils d’un négociant en bois, il est né le 2 août 1923 à Vichneva, en Pologne (Biélorussie actuelle). Un millier d’habitants juifs, des isbas en bois disséminées le long de la route, pas d’électricité. Le grand-père maternel, très religieux, est le chef de la communauté (...)
C’est en 1934, à l’âge de 11 ans, que Shimon Pérès arrive en Palestine, sous mandat britannique. Il vit dans un kibboutz de Galilée, intègre une école d’agriculture où se forme sa conscience politique. Il décide aussi de changer de nom, abandonnant Persky pour Pérès (...)
Converti au socialisme des pionniers juifs, il grimpe dans la hiérarchie des mouvements de jeunesse à une vitesse stupéfiante. Lorsqu’éclate la guerre en 1948, après la proclamation de l’Etat d’Israël, il est déjà responsable des effectifs au sein de l’armée tenue longtemps clandestine, la Haganah.
Pendant qu’un autre jeune pionnier prometteur, Yitzhak Rabin, se fait un nom au sein du Palmach, le corps d’élite, Shimon Pérès, lui, est chargé des achats d’armes des Forces israéliennes de défense, appelées désormais « Tsahal ». Une œuvre capitale, mais une tâche de l’ombre, là où se produisent les faux documents et les fausses pièces d’identité.
En 1949, avec son épouse Sonia et leur fille, Shimon Pérès s’installe aux Etats-Unis. Il passe quelques mois à Harvard. En même temps, il travaille pour la mission du ministère de la défense, avec comme priorité l’acquisition d’armes pour le jeune Etat hébreu.
A son retour, David Ben Gourion le nomme directeur général adjoint, puis rapidement directeur général, du ministère de la défense. Il joue un rôle majeur dans les contrats à l’étranger, notamment en Europe de l’Est, sous la coupe de l’Union soviétique (URSS), en dépit de l’embargo officiel des Nations unies (ONU). Il est à l’origine de la création de la première entreprise de matériel militaire aérien.
Au ministère de la défense, Shimon Pérès établit d’étroits contacts avec la France qui se concluent par la signature des premiers contrats, en 1955. Il s’agit du prélude à l’expédition conjointe de Suez, menée avec les Britanniques un an plus tard, qui s’achève par un fiasco retentissant. Les liens avec Paris ne sont pourtant pas coupés, loin de là. C’est au contraire grâce à l’aide de la France que naît le programme nucléaire militaire israélien (...)
En 1963, l’embargo américain est levé. Shimon Pérès, devenu entre-temps député à la Knesset, négocie avec Washington un accord portant sur la fourniture de missiles. Un an plus tard, suivent les chars Patton et les chasseurs Skyhawk. L’offensive éclair de 1967, lors de la guerre de Six jours, porte au pinacle Yitzhak Rabin, chef d’état-major depuis le début des années 1960. Mais son succès doit beaucoup à l’opiniâtreté de Shimon Pérès qui a permis à l’armée israélienne de disposer de matériels performants.
D’une guerre à l’autre, il reste au cœur du dispositif militaire israélien, tout en s’aventurant en politique sur les traces de son mentor, David Ben Gourion (...) En 1968, Shimon Pérès rebondit et devient le nouveau secrétaire général de la formation travailliste, rebaptisée Avoda. Mais il se heurte durablement à Golda Meir, qui facilite l’ascension du rival Rabin jusqu’à son retrait, après la guerre de 1973. Il doit donc se contenter de portefeuilles ministériels subalternes.
Au début des années 1970, selon une terminologie qui n’est pas encore en vigueur, Shimon Pérès compte parmi les « faucons » de son camp. Il est le plus déterminé lors de l’opération audacieuse menée par l’armée israélienne en Ouganda, à Entebbe, pour libérer les otages de pirates de l’air palestiniens.
Et il se garde bien de contrarier les plans du Goush Emounim, le Bloc de la foi, qui se lance dans la colonisation des territoires palestiniens conquis quelques années auparavant.
Après le retrait inattendu de Yitzhak Rabin avant les élections de 1977, à la suite d’une controverse liée à la possession par la femme de ce dernier d’un compte bancaire aux Etats-Unis, il assiste en vaincu au triomphe de la droite nationaliste de Menahem Begin et à la première alternance politique d’Israël.
Il croit l’emporter dans les urnes en 1981. La télévision publique annonce même brièvement sa victoire, mais en pure perte. Shimon Pérès se contente de diriger l’opposition. Il accède bien au pouvoir brièvement de 1984 à 1986 mais selon les termes d’un accord avec la droite qui prévoit une rotation au poste de premier ministre.
Au bout de ses deux années, son bilan n’est pas négligeable : il a dompté une inflation à trois chiffres qui menaçait le pays et retiré la majorité des troupes israéliennes du Liban où elles étaient embourbées depuis l’opération « Paix en Galilée » lancée par Ariel Sharon en 1982. Mais en 1988, les électeurs israéliens lui préfèrent une nouvelle fois la droite, avec laquelle il doit encore composer.
Quatre ans plus tard, son rival de toujours, Yitzhzak Rabin, qui le qualifiera de « comploteur infatigable » dans ses Mémoires, l’emporte sur lui au cours des primaires travaillistes (...)
La cohabitation à la tête de l’exécutif des deux frères ennemis travaillistes s’annonce périlleuse. Il n’en sera rien. Les différends et les rancunes vont être transcendés par un projet de paix avec les Palestiniens, cette paix que Yitzhak Rabin a promis dès son élection. Shimon Pérès en est le maître d’œuvre (...) Le 13 septembre 1993, les accords d’Oslo sont signés sur la pelouse de la Maison Blanche. La poignée de main entre le premier ministre israélien et Yasser Arafat est immortalisée, mais Shimon Pérès est honoré conjointement avec les deux responsables par un prix Nobel de la paix décerné en 1994 (...)
Le 4 novembre 1995, Rabin est assassiné à Tel-Aviv par un extrémiste israélien. Shimon Pérès accède une nouvelle fois au poste de premier ministre par défaut. Son mandat ne vaut que jusqu’aux élections fixées en mai de l’année suivante et qu’il refuse d’avancer, ce dont le prie pourtant la veuve de son ancien rival, Léa Rabin.
En février, une vague d’attentats palestiniens consécutive à l’assassinat par Israël d’un cadre militaire du Mouvement de la résistance islamique (Hamas) a tôt fait de briser le rêve d’Oslo qui avait poussé le responsable travailliste à imaginer, lyrique, un « Nouveau Proche-Orient » débarrassé des carcans du passé et converti à la globalisation.
Une nouvelle fois, Shimon Pérès est proclamé vainqueur par excès de précipitation, avant d’être déclaré battu par Benyamin Nétanyahou (...) Les travaillistes s’en remettent désormais au militaire le plus décoré de toute l’histoire d’Israël, Ehoud Barak, entré sur le tard en politique et sur lequel ils comptent pour sauver un processus de paix en perdition.
De fait, M. Barak, élu triomphalement en 1999 sur la promesse de la paix décide de pousser M. Pérès vers la sortie. Ce dernier n’est gratifié que d’un ministère de la coopération qui signifie une préretraite. Camouflet suprême, un membre discret du Likoud, Moshé Katsav, l’emporte face à lui lors de l’élection au poste honorifique de président de l’Etat. L’échec des négociations de Camp David, en juillet 2000, signe pourtant celui de M. Barak, défait dans les urnes par Ariel Sharon en février 2001.
Frappés à la tête, les travaillistes se tournent vers Shimon Pérès qui s’efforce de négocier au mieux leurs intérêts dans le gouvernement d’union nationale que les Israéliens appellent de leurs vœux. Lui redevient ministre des affaires étrangères et s’efforce d’éviter l’effondrement d’Oslo avec ses anciens partenaires palestiniens, Ahmed Qoreï et Mahmoud Abbas, jurant n’être mû que par convictions et réalisme (...)
Après la nouvelle défaite travailliste aux élections de 2003, il redevient d’ailleurs le pape de transition à la tête d’un parti en déshérence, qui voit Ariel Sharon appliquer à sa manière une partie de son programme en prônant le retrait de la bande de Gaza.
En novembre 2005, ce retrait effectué, Shimon Pérès rompt avec les travaillistes pour rejoindre Kadima, la formation centriste lancée par Ariel Sharon qui a de son côté fait sécession du Likoud. Un pari judicieux qui lui permet d’accéder à la présidence de l’Etat en 2007, à 84 ans, l’âge d’un sage devenu respecté et populaire (...)
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