"Le prophète Habacuc dans son trouble te cria"...
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"Le prophète Habacuc dans son trouble te cria"...
Demat/Bonjour !
Je relaie ici une question posée chez nos partenaires :
...Une recherche internet m'apprends que la formule est visiblement liée aux orthodoxes. J'ai en effet trouvé le même texte français ici :
Je retrouve également le même incipit là :
...Par contre, dans ce 2e cas, la citation n'est pas la même - elle renvoie clairement au verset 13 du chapitre III du livre d'Habacuc : ἐξῆλθες εἰς σωτηρίαν λαοῦ σου τοῦ σῶσαι τοὺς χριστούς σου
La question est donc : d'où sort la première formule ?
Je relaie ici une question posée chez nos partenaires :
La question est posée car ce qui est dit ici n'est pas dans le Livre d'Habacuc/Αμβακουμ : http://ba.21.free.fr/septuaginta/habakuk/habakuk_1.htmlRoisDesRois a écrit:Salut , dans mon livre de prière je lis :
"Prévoyant ton divin abaissement et ta mort sur la croix , le prophète Habacuc dans son trouble te cria:
O Dieu de bonté par ta descente aux enfers tu as brisé la force des tyrans car tu es le roi tout puissant............"
D'où ont ils tirer cette prophétie ? Merci.
...Une recherche internet m'apprends que la formule est visiblement liée aux orthodoxes. J'ai en effet trouvé le même texte français ici :
- Code:
Mode 6
Prévoyant ton divin abaissement et ta mort sur la croix, le prophète Habacuc, dans son trouble, te cria : Ô Dieu de bonté, par ta descente aux enfers, tu as brisé la force des tyrans, car tu es le Roi tout-puissant.
Créateur du genre humain, source de miséricorde et fleuve de bonté; Ami de l’homme, aie pitié de moi qui cherche asile auprès de toi pour que tu me sauves du monstre dévorant.
Désireuse de voir la Croix, de sa lumière tu reçus l'éclat et, par un signe de celui qui sur elle fut cloué,pour le monde tu fus crucifiée comme lui.
Je retrouve également le même incipit là :
- Code:
Ode 4
Comprenant ton divin abaissement, le prophète Habacuc dans son trouble te cria, ô Christ: Tu es venu
pour le salut de ton peuple, pour sauver ceux qui te sont consacrés.
...Par contre, dans ce 2e cas, la citation n'est pas la même - elle renvoie clairement au verset 13 du chapitre III du livre d'Habacuc : ἐξῆλθες εἰς σωτηρίαν λαοῦ σου τοῦ σῶσαι τοὺς χριστούς σου
La question est donc : d'où sort la première formule ?
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: "Le prophète Habacuc dans son trouble te cria"...
Bonjour Ren,
J'ai exploré la Septante mais je dois avouer que je n'ai rien trouvé de probant, à moins que les allusions à la mer ou à l'eau nombreuse de III, 16 aient reçu une interprétation.
Je vais continuer à chercher... et vous tiens au courant...
très cordialement
votre sœur
pauline
J'ai exploré la Septante mais je dois avouer que je n'ai rien trouvé de probant, à moins que les allusions à la mer ou à l'eau nombreuse de III, 16 aient reçu une interprétation.
Je vais continuer à chercher... et vous tiens au courant...
très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: "Le prophète Habacuc dans son trouble te cria"...
Par avance, grand merci !pauline.px a écrit:Je vais continuer à chercher... et vous tiens au courant...
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: "Le prophète Habacuc dans son trouble te cria"...
Bonjour à toutes et à tous,
Un mot sur l'état de mes recherches.
Les Traditions ont véhiculés des cantiques primo ou néotestamentaires sont formes de florilèges : les Odes (en latin Cantica). Il semble que plusieurs versions différentes aient circulé.
Voici un extrait d'un texte de Madame Cécile Dogniez publié par l'École Pratique des Hautes Études.
http://asr.revues.org/807#tocfrom1n1
La troisième partie du livre d’Habacuc (chap. 3) étudiée en 2008-2009 comprend la prière d’Habacuc : c’est un poème qui décrit la manifestation triomphante de Dieu, un psaume de 19 versets qui clôt l’ensemble du livre d’Habacuc. Souvent considéré comme un ajout inséré tardivement comme finale au livret d’Habacuc, ce chapitre 3 fait partie intégrante de tout le livre dans sa version grecque. Il en va de même dans le manuscrit grec 8ḤevXIIgr du Naḥal Ḥever qui date de la fin du Ier siècle avant notre ère ainsi que dans le rouleau hébreu de Murabba’at (Mur XII).
En revanche Ha 3 ne semble pas être connu à Qumrân puisque le Pesher d’Habacuc ne commente que les deux premiers chapitres du livre prophétique. On sait également que la prière d’Habacuc circulait de façon isolée, indépendamment du livre d’Habacuc, probablement en raison de son usage fréquent dans la liturgie, puisqu’on la trouve comme ode ajoutée au Psautier et présente seule dans six manuscrits médiévaux, dont le codex de la Vaticane, appelé Barberini gr. 549, du IXe-Xe siècle, d’où le nom de version Barberini donné à ce chapitre 3 d’Habacuc.
Nous avons en effet rappelé que dans les Bibles chrétiennes, après les Psaumes, on trouve une collection d’odes, en latin cantica, qui appartiennent à la fois à l’Ancien Testament et au Nouveau Testament. Cette innovation chrétienne remonte sans doute aux IVe-Ve siècles de notre ère. Ces odes sont au nombre de quatorze environ, dont neuf sont présentes dans l’AT et cinq absentes de l’AT, et d’origine diverse.
En voici la liste :
(1) le cantique de Moïse d’Ex 15, 1-9 ; (2) le cantique de Moïse de Dt 32, 1-43 ; (3) le cantique d’Anne, 1 R 2, 1-10 ; (4) le cantique d’Habacuc, Ha 3, 1-19 ; (5) le cantique d’Isaïe, Is 26, 9-20 ; (6) le cantique de Jonas, Jon 2, 3-10 ; (7) le cantique d’Azarias, Dan 3, 26-45 ; (8) le cantique des trois jeunes gens, Dan 3, 52-88 ; (9) Magnificat et Benedictus, Luc 1, 46-55, 68-79 ; (10) le cantique d’Isaïe, Is 5, 1-9 (absent de l’Alexandrinus) ; (11) le cantique d’Ezéchias, Is 38, 10-20 ; (12) la prière de Manassé ; (13) Nunc dimittis ou prière de Syméon, Luc 2, 29-32 ; (14) Hymne du matin.
Ces cantiques regroupés en collection pour l’usage liturgique sont présents dans certains manuscrits onciaux (l’Alexandrinus, le codex R nommé Veroniensis, et le codex T, nommé Turicensis ; le Vaticanus et le Sinaïticus ne les ont pas) et dans une grande partie des manuscrits en minuscules des Psaumes.
Selon les manuscrits, le nombre et l’ordre des cantiques diffèrent ; le plus souvent, par exemple, la prière d’Habacuc précède la prière de Jonas, ce qui ne correspond pas à l’ordre des livres des Petits Prophètes. Mais dès le VIe siècle, l’usage aboutit à la formation de deux séries, l’une, plus ancienne, de quatorze odes, l’autre, plus courte, hiérosolomytaine, de neuf odes qui supplanta la première et s’imposa comme la norme de l’orthodoxie.
Pour l'instant je n'ai pu consulté que le texte grec disponible sur le mervelleux site Unbound Bible.
Dans ce recueil des Odes. la quatrième Ode ne présente quasiment aucune différence avec la version LXX du chapitre 3 du livre d'Habacuc.
Mais d'autres vénérables versions ont peut-être circulé.
Je n'ai pas beaucoup avancé mais il reste que l'article de Madame Dogniez est passionnant... notamment pour la comparaison TM/LXX.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Un mot sur l'état de mes recherches.
Les Traditions ont véhiculés des cantiques primo ou néotestamentaires sont formes de florilèges : les Odes (en latin Cantica). Il semble que plusieurs versions différentes aient circulé.
Voici un extrait d'un texte de Madame Cécile Dogniez publié par l'École Pratique des Hautes Études.
http://asr.revues.org/807#tocfrom1n1
La troisième partie du livre d’Habacuc (chap. 3) étudiée en 2008-2009 comprend la prière d’Habacuc : c’est un poème qui décrit la manifestation triomphante de Dieu, un psaume de 19 versets qui clôt l’ensemble du livre d’Habacuc. Souvent considéré comme un ajout inséré tardivement comme finale au livret d’Habacuc, ce chapitre 3 fait partie intégrante de tout le livre dans sa version grecque. Il en va de même dans le manuscrit grec 8ḤevXIIgr du Naḥal Ḥever qui date de la fin du Ier siècle avant notre ère ainsi que dans le rouleau hébreu de Murabba’at (Mur XII).
En revanche Ha 3 ne semble pas être connu à Qumrân puisque le Pesher d’Habacuc ne commente que les deux premiers chapitres du livre prophétique. On sait également que la prière d’Habacuc circulait de façon isolée, indépendamment du livre d’Habacuc, probablement en raison de son usage fréquent dans la liturgie, puisqu’on la trouve comme ode ajoutée au Psautier et présente seule dans six manuscrits médiévaux, dont le codex de la Vaticane, appelé Barberini gr. 549, du IXe-Xe siècle, d’où le nom de version Barberini donné à ce chapitre 3 d’Habacuc.
Nous avons en effet rappelé que dans les Bibles chrétiennes, après les Psaumes, on trouve une collection d’odes, en latin cantica, qui appartiennent à la fois à l’Ancien Testament et au Nouveau Testament. Cette innovation chrétienne remonte sans doute aux IVe-Ve siècles de notre ère. Ces odes sont au nombre de quatorze environ, dont neuf sont présentes dans l’AT et cinq absentes de l’AT, et d’origine diverse.
En voici la liste :
(1) le cantique de Moïse d’Ex 15, 1-9 ; (2) le cantique de Moïse de Dt 32, 1-43 ; (3) le cantique d’Anne, 1 R 2, 1-10 ; (4) le cantique d’Habacuc, Ha 3, 1-19 ; (5) le cantique d’Isaïe, Is 26, 9-20 ; (6) le cantique de Jonas, Jon 2, 3-10 ; (7) le cantique d’Azarias, Dan 3, 26-45 ; (8) le cantique des trois jeunes gens, Dan 3, 52-88 ; (9) Magnificat et Benedictus, Luc 1, 46-55, 68-79 ; (10) le cantique d’Isaïe, Is 5, 1-9 (absent de l’Alexandrinus) ; (11) le cantique d’Ezéchias, Is 38, 10-20 ; (12) la prière de Manassé ; (13) Nunc dimittis ou prière de Syméon, Luc 2, 29-32 ; (14) Hymne du matin.
Ces cantiques regroupés en collection pour l’usage liturgique sont présents dans certains manuscrits onciaux (l’Alexandrinus, le codex R nommé Veroniensis, et le codex T, nommé Turicensis ; le Vaticanus et le Sinaïticus ne les ont pas) et dans une grande partie des manuscrits en minuscules des Psaumes.
Selon les manuscrits, le nombre et l’ordre des cantiques diffèrent ; le plus souvent, par exemple, la prière d’Habacuc précède la prière de Jonas, ce qui ne correspond pas à l’ordre des livres des Petits Prophètes. Mais dès le VIe siècle, l’usage aboutit à la formation de deux séries, l’une, plus ancienne, de quatorze odes, l’autre, plus courte, hiérosolomytaine, de neuf odes qui supplanta la première et s’imposa comme la norme de l’orthodoxie.
Pour l'instant je n'ai pu consulté que le texte grec disponible sur le mervelleux site Unbound Bible.
Dans ce recueil des Odes. la quatrième Ode ne présente quasiment aucune différence avec la version LXX du chapitre 3 du livre d'Habacuc.
Mais d'autres vénérables versions ont peut-être circulé.
Je n'ai pas beaucoup avancé mais il reste que l'article de Madame Dogniez est passionnant... notamment pour la comparaison TM/LXX.
Très cordialement
votre sœur
pauline
Invité- Invité
Re: "Le prophète Habacuc dans son trouble te cria"...
Merci déjà pour tout ceci
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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