"Fratelli Tutti", encyclique sociale du pape François
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"Fratelli Tutti", encyclique sociale du pape François
Venu à Assis pour prier sur la tombe de saint François, le pape a également signé sa 3e lettre encyclique, Fratelli tutti, «Tous frères» - un titre lié aux Admonitions de saint François (6, 1: FF 155) : « Considérons, tous frères, le bon Pasteur: pour sauver ses brebis, il a souffert la Passion et la Croix »
Présentation rapide par Vatican News :
L'encyclique est à lire ici : http://www.vatican.va/content/francesco/fr/encyclicals/documents/papa-francesco_20201003_enciclica-fratelli-tutti.html
Présentation rapide par Vatican News :
https://www.vaticannews.va/fr/pape/news/2020-10/pape-francois-encyclique-fratelli-tutti-synthese.html(...) L’encyclique a pour objectif de promouvoir une aspiration mondiale à la fraternité et à l’amitié sociale. « Quand je rédigeais cette lettre, a soudainement éclaté la pandémie de la Covid-19 qui a mis à nu nos fausses certitudes », écrit François. Mais la crise sanitaire mondiale a démontré que « personne ne se sauve tout seul » et qu’est vraiment arrivé le moment de « rêver d’une seule et même humanité » dans laquelle nous sommes « tous frères » (7-8).
Dans le premier des huit chapitres, intitulé « les ombres d’un monde fermé », le document s’arrête sur les nombreuses distorsions de l’époque contemporaine :
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la manipulation et la déformation de concepts comme la démocratie, la liberté, la justice ; l’égoïsme et le désintérêt pour le bien commun ; la prévalence d’une logique de marché fondée sur le profit et la culture du déchet ; le chômage, le racisme, la pauvreté ; la disparité des droits et ses aberrations comme l’esclavage, la traite, les femmes exploitées et ensuite forcées à avorter, le trafic d’organes (10-24). Il s’agit de problèmes globaux qui exigent des actions globales, souligne le Pape, en pointant le doigt aussi contre une « culture de murs » qui favorise la prolifération des mafias, alimentées par la peur et la solitude (27-28).
Face à tant d’ombres, toutefois, l’encyclique répond avec un exemple lumineux, celui du bon samaritain, auquel est dédié le second chapitre, «Un étranger sur la route».
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Le Pape y souligne que, dans une société malade qui tourne le dos à la douleur et qui est «analphabète» dans le soin des plus faibles et des plus fragiles (64-65), nous sommes tous appelés à nous faire proches de l’autre (81), en surmontant les préjugés et les intérêts personnels. Tous, en effet, nous sommes coresponsables dans la construction d’une société qui sache inclure, intégrer et soulager celui qui souffre (77). L’amour construit des ponts et nous «sommes faits pour l’amour» (88), ajoute le Pape, exhortant en particulier les chrétiens à reconnaître le Christ dans le visage de tout exclu (85).
Le principe de la capacité d’aimer selon «une dimension universelle» (83) est repris aussi dans le troisième chapitre, «Penser et gérer un monde ouvert».
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François nous exhorte à «sortir de nous-mêmes» pour trouver dans les autres «un accroissement d’être» (88), en nous ouvrant au prochain selon le dynamisme de la charité qui nous fait tendre vers la «communion universelle» (95). Fondamentalement, l’encyclique rappelle que la stature spirituelle de la vie humaine est définie par l’amour qui nous amène à chercher le meilleur pour la vie de l’autre (92-93). Le sens de la solidarité et de la fraternité naît dans les familles, qui doivent être protégées dans leur «mission éducative première et incontournable» (114).
Le droit à vivre dans la dignité ne peut être nié à personne, affirme encore le Pape, et puisque les droits sont sans frontières, personne ne peut rester exclu en fonction de son lieu de naissance (121).
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Dans cette optique, le Pape appelle aussi à penser à une «éthique des relations internationales» (126), car chaque pays est aussi celui de l’étranger et les biens du territoire ne peuvent pas être niés à celui qui est dans le besoin et provient d’un autre lieu. Le droit naturel à la propriété privée sera donc secondaire par rapport au principe de la destination universelle des biens créés (120). L’encyclique se penche aussi sur la question de la dette extérieure : le principe du remboursement de toute dette légitimement contractée reste ferme, mais cela ne doit pas compromettre la croissance et la subsistance des pays les plus pauvres (126).
Le thème des migrations est abordé dans le deuxième et le quatrième chapitre, «Un cœur ouvert au monde entier».
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Avec leurs «vies détruites», ayant fui des guerres, des persécutions, des catastrophes naturelles, des trafiquants sans scrupule, arrachés à leurs communautés d’origine, les migrants doivent être accueillis, protégés, promus et intégrés. Dans les pays de destination, le juste équilibre doit être trouvé entre la protection des droits des citoyens et la garantie de l’accueil et de l’assistance pour les migrants (38-40). Dans le détail, le Pape indique certaines «réponses indispensables» surtout pour ceux qui fuient de «graves crises humanitaires»: développer et simplifier l’octroi de visas, ouvrir des couloirs humanitaires, assurer logement, sécurité et services essentiels, offrir des possibilités de travail et de formation, favoriser le regroupement familial, protéger les mineurs, garantir la liberté religieuse. Ce qui est surtout nécessaire, est-il précisé dans le document, c’est une gouvernance globale pour les migrations, qui puisse ouvrir des projets à long terme, en allant au-delà de la seule gestion des urgences, au nom d’un développement solidaire de tous les peuples (129-132).
Le thème du cinquième chapitre est «La meilleure politique», c’est-à-dire celle qui représente une des formes les plus précieuses de la charité parce qu’elle se met au service du bien commun (180) et reconnaît l’importance du peuple, compris comme une catégorie ouverte, disponible au débat et au dialogue (160).
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Ceci est le sens du peuple indiqué par François, qui s’oppose au «populisme» qui ignore la légitimité de la notion de «peuple», en créant du consensus pour l’instrumentaliser à son propre service (159).
Mais la meilleure politique est aussi celle qui protège le travail, une «dimension incontournable de la vie sociale» et cherche à assurer à tous la possibilité de développer ses propres capacités (162). La vraie stratégie anti-pauvreté, affirme l’encyclique, ne vise pas simplement à contenir les indigènes, mais à les promouvoir dans l’optique de la solidarité et de la subsidiarité (187). Le devoir de la politique est en outre de trouver une solution à tout ce qui attente contre les droits humains fondamentaux, comme l’exclusion sociale, le trafic d’organes, de tissus humains, d’armes et de drogue, l’exploitation sexuelle, l’esclavage, le terrorisme et le crime organisé. Le Pape réitère un appel fort pour l’élimination de la traite, «une honte pour l’humanité», et de la faim, qui est «un crime» car l’alimentation est un «droit inaliénable» (188-189).
La politique dont on a besoin, souligne encore François, est celle qui est centrée sur la dignité humaine et non pas soumise à la finance, parce que «tout ne se résout pas avec la liberté du marché». Les «ravages» provoqués par la spéculation financière l’ont démontré (168). Les mouvements populaires ont donc une importance particulière. Ils doivent être impliqués dans la société, d’une façon coordonnée, en provoquant un «torrent d’énergie morale». C’est de cette façon qu’on pourra passer d’une politique dirigée «vers» les pauvres à une politique élaborée «avec» eux et venant d’eux (169).
Un autre souhait présent dans l’encyclique concerne la réforme de l’ONU: face à la prédominance de la dimension économique, en effet, le devoir des Nations unies sera de donner un caractère concret au concept de «famille de Nations» en travaillant pour le bien commun, l’éradication de la pauvreté et la protection des droits humains. En assurant «un recours inlassable à la négociation, aux bons offices et à l’arbitrage», l’ONU doit promouvoir la force du droit sur le droit de la force, affirme le document pontifical (173-175).
Du sixième chapitre, «Dialogue et amitié sociale», émerge en outre le concept de la vie comme «art de la rencontre» avec tous, aussi avec les périphéries du monde et avec les peuples premiers, parce qu’on «peut apprendre quelque chose de chacun, personne n’est inutile» (215). Le Pape appelle au «miracle de la gentillesse», une attitude à récupérer parce que cela constitue «une étoile dans l’obscurité» et une «libération de la cruauté, de l’anxiété et de l’empressement distrait» qui prévalent à notre époque contemporaine (222-224).
Le septième chapitre, intitulé «Parcours d’une nouvelle rencontre», réfléchit sur la valeur de la promotion de la paix.
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Le Pape y souligne que la paix est «proactive» et vise à former une société basée sur le service des autres et sur la poursuite de la réconciliation et du développement réciproque. La paix est un «artisanat» dans lequel chacun doit faire sa part et dont la tâche n’est jamais terminée (227-232). Le pardon est relié à la paix : il faut aimer tout le monde, sans exception, mais aimer un oppresseur signifie l’aider à changer et ne pas lui permettre d’opprimer le prochain (241-242). Le pardon ne veut pas dire l’impunité, mais la justice et la mémoire, parce que pardonner ne signifie pas oublier, mais renoncer à la force destructrice du mal et de la vengeance. Le Pape exhorte à ne jamais oublier des horreurs comme la Shoah, les bombardements atomiques à Hiroshima et Nagasaki, les persécutions et les massacres ethniques. Ils doivent toujours être rappelés à nouveau, pour ne pas nous anesthésier et maintenir vive la flamme de la conscience collective. Et il est aussi important de faire mémoire du bien (246-252).
Une partie du septième chapitre s’arrête ensuite sur la guerre, une «menace constante» qui représente «la négation de tous les droits», «l’échec de la politique et de l’humanité», la «reddition honteuse aux forces du mal». En outre, à cause des armes nucléaires, chimiques et biologiques qui frappent de nombreux civils innocents, on ne peut plus penser comme dans le passé à une possible «guerre juste» mais il faut réaffirmer avec force «Jamais plus la guerre!».
L’élimination totale des armes nucléaires est «un impératif moral et humanitaire», et, avec l’argent des armements il serait plus judicieux de constituer un Fonds mondial pour l’élimination de la faim (255-262). François exprime une position tout aussi nette à propos de la peine de mort : elle est inadmissible et doit être abolie dans le monde entier. «Le meurtrier garde sa dignité personnelle et Dieu lui-même s’en fait le garant», écrit le Pape (263-269). Est également rappelée la nécessité de respecter «la sacralité de la vie» (283), là où aujourd’hui «certaines parties de l’humanité semblent dignes d’être sacrifiées», comme les enfants en gestation, les pauvres, les handicapés, les personnes âgées (18).
Dans le huitième et dernier chapitre, le Pape s’arrête sur «Les religions au service de la fraternité dans le monde» et rappelle que le terrorisme n’est pas dû à la religion, mais à des interprétations erronées des textes religieux, ainsi qu’à des politiques de faim, de pauvreté, d’injustice et d’oppression (282-283).
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Un chemin de paix entre les religions est donc possible. Il est nécessaire pour cela de garantir la liberté religieuse, un droit humain fondamental pour tous les croyants (279). L’encyclique mène en particulier une réflexion sur le rôle de l’Église: elle ne doit pas reléguer sa mission dans la sphère privée, et sans pour autant faire de la politique, elle ne renonce pas à la dimension politique de l’existence, à l’attention au bien commun et à la préoccupation pour le développement humain intégral, selon les principes évangéliques (276-278).
Enfin, François cite le Document sur la fraternité humaine pour la paix mondiale et la coexistence commune, signé par lui le 4 février 2019 à Abou Dhabi, avec le Grand-Imam d’Al-Azhar, Ahmed Al-Tayyeb : de cette pierre milliaire du dialogue interreligieux, le Pape reprend l’appel afin qu’au nom de la fraternité humaine, on adopte le dialogue comme voie, la collaboration commune comme conduite, la connaissance réciproque comme méthode et critère (285).
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Re: "Fratelli Tutti", encyclique sociale du pape François
Suite à l'Encyclique, une Tribune dans La Vie de... Jean-Luc Mélenchon :
https://www.lavie.fr/christianisme/eglise/jean-luc-melenchon-fratelli-tutti-une-vision-partagee-entre-croyants-et-incroyants-60412.php« “Fratelli tutti”, une vision partagée entre croyants et incroyants »
L’encyclique Fratelli tutti du pape François peut ouvrir un salutaire temps de réflexions partagées. Son importance est dans le moment où elles s’opèrent. Il ne s’agit pas ici de manœuvres électorales ou de reniements de la laïcité comme j’ai pu l’observer au Couvent des Bernardins à l’initiative du président de la République. Il s’agit de valoriser tout ce qui peut nous unir sans nous renier. Il le faut au moment où la civilisation humaine tout entière est mise au défi de sa survie par l’effondrement de son écosystème.
Le titre Fratelli tutti rappelle la vocation universaliste du catholicisme. Elle entre en écho avec celui de l’humanisme né en Europe avec la Renaissance. L’âpreté du rejet de celui-ci par l’Église de l’époque n’efface pas l’effet de parenté que le temps long a confirmé. Dès lors, l’influence intellectuelle qu’exerce le catholicisme sur près d’un milliard et demi de consciences dans le monde est un facteur peut-être décisif. Elle impacte la façon dont les humains se positionneront face au défi de l’extinction de la biodiversité dont ils sont un composant indissociable. Chacun pour soi ou tous ensemble ? Je reçois donc Fratelli tutti comme un signal. Je veux y donner un écho, sans prétention, sur trois points.
Le premier concerne la critique du modèle économique néolibéral et sa responsabilité dans le chaos. Ses mots ressemblent assez aux miens pour que j’en sois ému. Je n’insiste donc pas. Que la lecture du pape convainque autant que possible !
La seconde concerne son appel à éclaircir la notion de « peuple » comme acteur de l’histoire.
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Je partage son exigence. Il faut démythifier la notion de peuple. On ne peut lui attribuer une essence bonne ou mauvaise par nature. Le peuple est une construction sociale et culturelle. Dans notre théorie de l’ère du peuple, il est l’acteur nouveau de ce moment de l’histoire. Il englobe tous ceux qui ont besoin d’accéder aux réseaux collectifs pour produire leur existence matérielle. Dès lors la répartition spatiale de ces réseaux et leur nature publique ou privée structurent le champ des conflictualités. Elle construit l’opposition entre l’oligarchie et le peuple dans la diversité des statuts sociaux qu’il contient. Le pape aussi ne dissocie pas la définition du peuple de la critique du néolibéralisme. « La catégorie de peuple, écrit-il, qui intègre une valorisation positive des liens communautaires et culturels, est généralement rejetée par les visions libérales individualistes où la société est considérée comme une simple somme d’intérêts qui coexistent. »
Tant et si bien que la reconnaissance du peuple comme acteur central de l’histoire contemporaine devient elle-même un enjeu. Nous savons tous comment l’option préférentielle pour le peuple a donné lieu à une forme de rejet méprisant sous le vocable « populiste ». Il est important pour nous de recevoir l’appui de la condamnation morale du pape quand il déclare : « Dans certains contextes, il est fréquent de voir traiter de populistes tous ceux qui défendent les droits des plus faibles de la société. Pour ces visions, la catégorie de peuple est une mythification de quelque chose qui, en réalité, n’existe pas. »
C’était en effet la conception qu’avait développé l’ultralibérale Première ministre anglaise Margaret Thatcher : « Une chose comme la société n’existe pas. » Pour elle, seuls existeraient les individus. Dans cette vision, si chacun optimise sa vie, l’ensemble sera harmonieux. S’affiche donc une claire distance séparant les conceptions libérales de la vision catholique. Et pour nous non plus on ne peut séparer l’option préférentielle pour le peuple de la critique du néolibéralisme. Autrement dit, le peuple se constitue comme entité politique dans le rejet de la vision néolibérale et nourrit son identité des points d’appuis qu’il trouve pour le faire dans sa culture spécifique.
De là on passe au troisième point qui peut déboucher sur une vision universaliste fraternelle partagée entre croyants et incroyants. Il s’agit de la définition d’un peuple « ouvert ».
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Elle me semble venir à point nommé dans le débat français. Nous aussi nous rejetons la notion de peuple enfermé dans la répétition d’une identité figée. « Les groupes populistes fermés, écrit le pape, défigurent le terme “peuple”, puisque en réalité ce dont il parle n’est pas le vrai peuple. En effet, la catégorie de ‘‘peuple’’ est ouverte. Un peuple vivant, dynamique et ayant un avenir est ouvert de façon permanente à de nouvelles synthèses intégrant celui qui est différent. Il ne le fait pas en se reniant lui-même, mais en étant disposé au changement, à la remise en question, au développement, à l’enrichissement par d’autres ; et ainsi, il peut évoluer. » Je retrouve ici ce qu’en dit Édouard Glissant quand il nomme et décrit cette ouverture. « La créolisation, dit-il, c’est un métissage d’arts, ou de langages, qui produit de l’inattendu (…). C’est la création d’une culture ouverte et inextricable, qui bouscule l’uniformisation par les grandes centrales médiatiques et artistiques. Elle se fait dans tous les domaines, musiques, arts plastiques, littérature, cinéma, cuisine, à une allure vertigineuse… »
En reprenant ce constat dans ses mots, le pape facilite l’émergence d’une conception universaliste fondée sur un vécu intime largement partagé. Elle est indispensable pour construire la culture de l’entraide humaine générale face aux détresses globales que nous affrontons.
Je conclus en empruntant ses mots à Jorge Mario Bergoglio. « Il est très difficile de projeter quelque chose de grand à long terme si cela ne devient pas un rêve collectif. Tout cela est exprimé par le substantif “peuple” et par l’adjectif “populaire”. S’ils n’étaient pas pris en compte – avec une critique solide de la démagogie – on laisserait de côté un aspect fondamental de la réalité sociale. »
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