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Archevêque et imam de Bangui pour la paix

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Message  Materia Mer 22 Jan - 19:47

Il est certain que par leur action en faveur de la Paix, ces deux hommes méritent toute notre attention.

Car ils rappellent l'essence même des messages qui les unis qui est celui de l'amour entre les êtres par le pardon, la fraternité et la cessation de la violence.
Et ceci à cause de l'instrumentalisation des religions pour justifier l'expression violente des souffrances vécues en oubliant totalement ou en n'ayant pas conscience des buts de progrès et d'élévation spirituelle que la vie nous offre ...

Materia

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Message  -Ren- Dim 26 Jan - 17:51

Je viens d'avoir au téléphone l'abbé Xavier Fagba, 32 ans, prêtre de la paroisse Saint-Pierre apôtre de Boali, une ville à 95 km de Bangui en Centrafrique. Vendredi 17 janvier, il a ouvert les portes de son église à environ 800 musulmans de la ville. Et évité ainsi un massacre. Voici son témoignage.

« Tout a commencé le vendredi 17 janvier dernier dans la matinée avec l'arrivée des forces françaises de l'opération Sangaris à Boali qui sont venus ouvrir l'axe Bangui-Douala et désarmer les milices anti-balakas et les hommes de la sélékas. Une partie des Sélékas qui contrôlaient la ville se sont rendus, mais la majorité a fui dans la brousse.Plus de 300 anti-balakas, des hommes et des femmes armés, en ont profité pour entrer dans la ville. Ils ont pillé, saccagé les trois mosquées de Boali et ont fait une vingtaine de blessés. Depuis une semaine, les musulmans avaient commencé à se regrouper pour fuir vers Bangui. Je me suis dit qu'il fallait tout faire pour empêcher un massacre certain. La tension était très forte. Le 2 décembre, il y a eu un grand soulèvement de la population musulmane contre les chrétiens. Tous les Chrétiens - les pentecôtistes, les adventistes, etc- ont accouru vers l'église pour se réfugier. J'ai moi-même négocié avec la Séléka pour qu'ils ne s'en prennent pas à ces gens. Les Sélékas m'ont menacé de mort. J'ai même été détenu pendant plusieurs heures. Finalement, j'ai obtenu que les gens puissent revenir chez eux. Mais depuis, les Chrétiens ont gardé de la rancoeur contre les musulmans.

Lorsque les anti-balakas sont arrivés, vendredi 17 janvier, certains Chrétiens ont voulu profiter de leur arrivée pour se venger. Il n'y avait absolument personne pour protéger les musulmans, personne pour les secourir. Depuis deux mois, il n'y a plus aucune présence de l'Etat centrafricain dans la ville. Le sous-préfet, le maire et son adjoint ont tous fui vers Bangui. Même le commandant de brigade de gendarmerie est parti. Il reste juste son suppléant qui, avant l'arrivée des Français, travaillait pour les hommes de la Séléka. Avec l'abbé Boris Wiligale, le diacre stagiaire qui me seconde, nous sommes devenus les seules autorités morales de la ville : les habitants -chrétiens comme musulmans- venaient nous voir pour tout ce qui concerne leur vie quotidienne. Nous jouions tous les rôles : même celui de psychologue ou de juriste. Je ne pouvais pas les laisser à leur sort.

Ce vendredi, certains qu'un massacre se préparait, nous avons, l'abbé Boris et moi revêtu notre soutane et nous sommes allés chercher les musulmans pour les convaincre de venir se réfugier dans l'église. Nous avons d'abord fait le tour des mosquées. Puis fait du porte à porte, aidés d'une vingtaine de jeunes de bonne volonté. Pourquoi ces gens m'ont-ils suivi ? Parce qu'ils me font confiance. Avant de devenir prêtre, j'ai vécu deux années à Boali, en stage diaconal. J'interviens comme professeur de français dans le seul collège de la ville. Je m'y suis fait beaucoup d'amis non seulement parmi les chrétiens mais aussi parmi les musulmans. Avec les Chrétiens, aujourd'hui l'église accueille environ 1000 personnes qui dorment par terre. La paroisse est protégée par les forces françaises de l'opération Sangaris, mais nous manquons de vivres et d'eau potable. Pendant les messes, j'ai demandé aux chrétiens de se mobiliser et certains apportent de la nourriture, de l'eau, du café, malgré les menaces et les coups des anti-balakas.Aucune ONG n'est venue nous aider à part le CICR qui a juste évacué les blessés. Et encore, celui-ci est arrivée trop tard : après que les blessés les plus graves ont rendu l'âme.

Pourquoi ai-je agi ainsi ? Je n'ai pas réfléchi. J'ai agi comme cela. Je devais le faire. J'ai posé une action que toute personne dans ma situation, au même moment que moi devait faire. Et s'il faut le refaire, je le referais. Et puis je suis prêtre. Un prêtre doit tenter d'imiter le Christ à la perfection dans son enseignement mais aussi par l'exemple de sa vie et de son témoignage. Or, Jésus s'est sacrifié sur la croix pour l'humanité entière et pas simplement pour les Chrétiens. J'ai fait cela au nom de ma foi. Jamais je n'aurais pensé me retrouver un jour dans cette situation. J'y vois un signe de Dieu, Dieu a voulu que je sois là pour être son témoin et sa voix. »
http://www.lavie.fr/sso/blogs/post.php?id_post=3213&id_blog=67

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Message  -Ren- Lun 27 Jan - 20:00

(...) Il est musulman, elle est catholique et ils chantent ensemble dans un studio de la Sodida, un quartier populaire de la capitale du Sénégal, pays symbole de la tolérance religieuse en Afrique.

Youssou Ndour et Idylle Mamba veulent toucher les cœurs, parler aux âmes pour que les violences cessent et que la paix revienne. «D’abord, nous avons tenu à chanter en français pour réunifier, regrouper les gens autour d’une langue - bien que l’on en ait, aussi bien là-bas qu’ici. J’espère que ça va être diffusé. J’espère que les enfants vont écouter cette chanson», insiste Youssou Ndour (...)

«Je n’arrive même plus à en parler tellement je suis meurtrie, lâche Idylle Mamba. C’est vrai que je vis depuis un moment déjà à Douala [Cameroun], mais j’ai toute ma famille qui est restée là-bas. Je suis née là-bas, j’ai grandi là-bas et je n’ai jamais vu ça. On avait des voisins musulmans. Moi, dans ma famille, ma sœur est mariée à un musulman. Et c’est important, c’est nécessaire, que l’on essaye de se pardonner»

Et Youssou Ndour de dire son espoir dans «un pays qui s’appelle Centrafrique, où tout le monde peut vivre en harmonie. Tout revient à l’humanité […] La musique part du cœur et arrive dans les cœurs»
http://www.rfi.fr/afrique/20140127-youssou-ndour-idylle-mamba-duo-chanter-paix-centrafrique

Les artistes ont "leur mot à dire", a affirmé le chanteur à l'AFP dimanche soir, lors de l'enregistrement de la chanson qu'il interprète avec la chanteuse centrafricaine Idylle Mamba. "Quand il y a des événements (comme les violences en Centrafrique) (...) la musique nous permet de prendre des raccourcis" (...) "Nous pouvons participer à amener la paix dans ce pays qui nous est si cher, (...) la population là-bas va écouter et nous sommes prêts aussi à aller leur parler" (...)

Youssou Ndour, par ailleurs ex-ministre, s'est dit affligé par les images de Centrafrique qu'il a vues montrant "des musulmans et des chrétiens se battre dans un même pays, (sur) une même terre". S'adressant aux Centrafricains, il tient à dire que "ce n'est pas un obstacle d'avoir des religions différentes, c'est plutôt une richesse".

Ce week-end, son bureau avait expliqué dans un communiqué que Youssou Ndour "a décidé d'associer une voix chrétienne de la République de Centrafrique à la sienne", espérant ainsi "impulser une forte solidarité internationale pour le retour de la paix définitive en Centrafrique"

"Il y a de l'urgence en Centrafrique et il faut qu'on se mobilise. Qu'on soit artiste ou acteur économique, politique, il faut qu'on se mobilise pour pouvoir ramener la paix dans ce pays parce qu'il y a énormément de souffrances en ce moment", a de son côté déclaré Idylle Mamba, native de Bangui et qui vit au Cameroun. "Ce message qu'on est en train de vouloir faire passer (dans le duo avec Youssou Ndour) pourra tomber dans les oreilles des Centrafricains, des Africains" qui pourront "prendre conscience, en fait, de l'urgence qu'il y a en RCA (République centrafricaine)" (...)

Selon l'entourage de Youssou Ndour, la chanson commune était "en cours de finalisation" lundi, et aucun titre n'avait encore été retenu.
http://dakarecho.com/people/item/4905-youssou-ndour-pr%C3%AAt-%C3%A0-aller-en-centrafrique-parler-de-paix-et-de-r%C3%A9conciliation.html

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Message  -Ren- Jeu 13 Fév - 15:15

(...) La Centrafrique est en train de vivre la pire « purification ethnique » de son histoire. Le pays, secoué depuis l'indépendance (1960) par une multitude de rébellions et de coups d'Etat, n'avait encore jamais connu une telle hémorragie de sa population, et encore moins sur une base communautaire ou religieuse.

Ils fuient, les musulmans. Le dernier ghetto musulman de Bangui, le quartier de PK5, se vide. Poumon du commerce traditionnel de la ville, PK5 accueille aussi les réfugiés des autres quartiers qui, tel Miskine récemment, ont été attaqués par des hordes de combattants chrétiens anti-balaka et de pillards.

Au fur et à mesure que l'étau se resserre, des convois d'évacuation sont organisés, protégés par des hommes en civil de l'ex-Séléka et par des soldats tchadiens de la force africaine, la Misca (...)

Une gigantesque colonne d'au moins deux cents véhicules a de nouveau quitté Bangui le 7 février, meubles et sacs entassés sur des camions. Sur les bords de la route, les gens crient leur joie de voir les musulmans partir. Certains les insultent pour leur collaboration, réelle ou supposée, avec la Séléka durant son année au pouvoir.

Juché très haut sur un camion, un jeune homme est renversé sur la route, fauché par un câble électrique. Aussitôt les machettes apparaissent. C'est la curée (...)

Ce sentiment d'une impossibilité de vivre ensemble a gagné tout le pays. A Kaga-Bandoro, il est minuit moins cinq avant l'orage. Cette ville de la province de Nana Gribizi, dans le Nord, où chrétiens et musulmans cohabitaient fort bien jusqu'à il y a un an, est au bord du précipice.

La Séléka, qui se replie peu à peu de Centrafrique, tient encore la ville. Les milices anti-balaka ont mené une première attaque le 5 février et sont en embuscade dans la brousse. Les civils de chaque communauté sont piégés : les musulmans vivent dans le centre-ville commerçant et fuient chaque jour vers le Tchad, et les chrétiens dorment éparpillés dans la brousse, de crainte que la Séléka ne commette d'ultimes exactions (...)

Après la première attaque des anti-balaka, qui se sont installés dans les villages de la commune de Botto, à cinq kilomètres de Kaga-Bandoro, les séléka ont mené un raid, tuant une femme et brûlant une cinquantaine de maisons. Les chrétiens de ces villages se sont réfugiés dans le quartier de Baiko, à la lisière de la ville, autour de l'église de la Nativité-du-Seigneur.

«Les gens de Botto viennent ici, nous les accueillons, et la nuit, nous dormons tous en brousse, raconte Richard Baganga, un vieux de Baiko. Les anti-balaka sont apparus il y a trois semaines, pour nous défendre. On leur a demandé de rester sur la réserve car s'ils attaquent, c'est nous qui sommes ensuite exposés. Les séléka ont promis de tous nous tuer et de tout détruire avant de partir. Nous sommes certains qu'ils viendront. Même les enfants savent que les séléka vont venir nous tuer»

Richard raconte qu'après des décennies de coexistence, depuis 2013, «les musulmans se sont détournés de nous, se sont accolés avec la Séléka, et ils nous emmerdent. Alors oui, même s'ils étaient comme des parents, ils peuvent partir. Peut-être pourront-ils revenir un jour, s'ils changent de comportement, et à moins que toutes leurs maisons soient brûlées»

Les chrétiens en veulent à la Séléka d'avoir non seulement commis des crimes et perturbé les relations avec la communauté musulmane locale, mais aussi d'être venue avec des mercenaires tchadiens et soudanais, et des éleveurs peuls. «Les Peuls tchadiens font paître leurs troupeaux dans la région, ils sont armés de kalachnikov et très dangereux», témoigne l'Abbé Martial Agoua, de l'église de Baiko. «S'ils voient l'un d'entre nous aller au champ avec sa machette, ils l'accusent d'être un anti-balaka et lui tirent dessus, raconte Richard. Nous ne pouvons plus cultiver nos champs, ni chasser en brousse, ni aller chercher le miel. Il est donc normal que nous commencions notre petite guerre, nous aussi, pour tuer les séléka et chasser les Peuls» (...)

Partout dans le pays, les anti-balaka, les pillards, les combattants de la dernière heure, et parfois simplement les gosses des voisins effacent les traces de décennies de coexistence, rasant les commerces, les mosquées et les habitations des musulmans. Le règne, bref et sanglant, de la Séléka s'achève en cauchemar pour la communauté qu'elle affirmait vouloir défendre.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/02/11/le-grand-exode-des-musulmans-de-centrafrique_4364118_3212.html

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Message  -Ren- Lun 24 Fév - 18:38

(...) A Baoro, dans le nord-ouest du pays, une paroisse catholique héberge plus de 2’000 musulmans qui n'ont pas la possibilité de fuir la ville. A Boali, une localité proche, ce sont plus de 650 musulmans qui ont trouvé refuge dans l'église. Toujours dans la même région, à Bossemptélé, un groupe de religieuses accueille plus de 500 musulmans à qui elles fournissent de la nourriture, de l'eau et des médicaments.

Mgr Dieudonné Nzapalainga, archevêque de Bangui, la capitale, et l'imam Omar Kobine Layama, président de la communauté islamique du pays, ont pris l'initiative de vivre parmi les réfugiés dans l'enceinte d'une église locale (...)

«Il est temps pour les personnes de bonne volonté de se lever et de démontrer la force et la qualité de leur foi», a déclaré à la BBC le Père Xavier Fagba, de la paroisse de Baoro.

Nicolas Guerekoyame-Gbango, président de l'Alliance des Eglises évangéliques en RCA a relevé que les dirigeants religieux du pays, autant les chrétiens que les musulmans, rejettent l'idée que le conflit actuel est un conflit religieux. «Nous (les dirigeant religieux) nous sommes rendus dans les provinces pour expliquer aux populations que ce n'est pas un conflit religieux. Cela a contribué à installer une certaine tolérance, bien que beaucoup de personnes, y compris des chrétiens, aient pris les armes» (...)

Mgr Dieudonné Nzapalainga a invité tous les chrétiens à accueillir également des musulmans chez eux. «L'amour doit être une caractéristique des chrétiens. Vous ne pouvez pas vous dire chrétiens si vous tuez votre frère. Vous ne pouvez pas vous appeler chrétiens, lorsque vous pourchassez les gens», a-t-il rappelé.
http://www.cath.ch/detail/centrafrique-les-%C3%A9glises-accueillent-des-musulmans-pourchass%C3%A9s

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Message  -Ren- Jeu 27 Fév - 20:49

Bien des aspects de la vie en République Centrafricaine ont changé ces sept dernières années. Les violences ont apporté leurs lots de désolations. L’actualité en fait échos. Dans ce contexte, le témoignage d’Anne-Sophie prend toute sa valeur. Son itinéraire de volontaire, témoigne d’un chemin de foi exigeant où le regard s’affine. Petit à petit, les déceptions et les jugements laissent la place à une expérience pascale qui permet de déployer une foi vive, fidèle et enrichie.

Si je devais résumer mon expérience de foi en Centrafrique, je dirai que, d’une grande intensité, elle fût autant déstabilisante qu’enrichissante, autant source de souffrance que de joie profonde (...)

Cathédrale surchauffée où la chorale accompagnée de synthé, de guitare-basse et de tam-tam locaux (joyeux mélange !) prennent une place prépondérante, où des hommes et des femmes de tous âges frappent des mains et se balancent au rythme des chants et de la musique, où les plus beaux pagnes sortis pour l’occasion, les aubes jaunes-orange des servants de messe nous offrent un arc en ciel de couleurs, où les minutes semblent suspendus le temps d’une célébration (de 2h à 2h30).

L’inculturation est parfaite ; l’intégralité de la messe est dite en Sango (langue nationale), de la Parole de Dieu, aux prières en passant par les préfaces jusqu’aux oraisons.

Tellement dynamique qu’au bout de quelques mois, on aspire à plus de simplicité et de recueillement. La liturgie devient un théâtre et on en cherche la profondeur, le sens (...)

Derrière cette Eglise vivante, j’ai aussi trouvé une Eglise qui se cherche, une Eglise qui souffre profondément de l’intérieur.

Comment discerner une vocation lorsque «tout quitter» veut dire «tout gagner» : une ascension sociale, une gloire familiale, une réussite personnelle sont souvent des sentiments qui animent les jeunes ordonnés (...) Comment vivre le célibat dans une société où il n’a pas sa place, où il est montré du doigt, signe de malédiction ? Où la sexualité est aussi taboue que vagabonde ?

Face à cela, l’Eglise est extrêmement rigide, que ce soit pour le clergé ou pour les paroissiens. Peu de gens communient (on l’interdit aux jeunes gens non mariés, à ceux qui ne se sont pas confessés…) (...)

De joie, je suis passée à une remise en question profonde qui m’ébranla. Le modèle de la vie religieuse d’Europe, de l’Eglise de Rome était-il le bon ? L’Eglise que je connaissais n’était finalement pas si universelle que j’en avais le sentiment lors des JMJ de Paris par exemple… Toutes mes convictions s’effondraient. Où en étais-je avec ma foi ? Totalement déracinées, sans charpente (la tradition culturelle de l’Eglise française, les représentations que j’en avais…), les fondations de ma propre foi se sont alors offertes à moi (...)

J’ai découvert la Parole de Dieu autrement. Dans un pays où la chaleur, le relief, les modes de vie, les populations sont tellement plus proches de ceux de l’Evangile, elle s’est révélée vivante. Quelle chance et quelle joie de pouvoir le palper. Jésus est parmi nous aujourd’hui parce qu’il nous parle encore. Il est tendresse avec ses propres mots, il est espérance avec ce qu’il nous dit.

Joie aussi de vivre ma foi librement, sans regard ni jugement. Il n’y a pas de remise en cause de l’existence de Dieu en Afrique, toute la société est spirituelle (quelque soit la religion). On fait une prière avant de commencer une assemblée générale de parents d’élèves, avant d’entamer une table ronde sur les droits de l’homme avec les élus locaux (musulmans, catholiques et protestants).

Ainsi, réciter son chapelet, se mettre à genoux, aller à la messe tous les jours ne choquent absolument personne. Bouffée d’oxygène !

Joie aussi de partager pendant trois ans la vie des communautés religieuses missionnaires nombreuses à Bouar (...) Ils et elles (les sœurs) ont été ma famille adoptive.

J’ai vécu avec elles l’eucharistie quotidienne (en paroisse), la prière de l’office (les laudes et les vêpres), l‘adoration hebdomadaire. Même s’il était quelque fois difficile de s’y tenir, ce n’était pas non plus des choses à faire en plus, du temps perdu. Ce rythme de prière m’était offert et il était très simple de l’accueillir. Ma vie a alors pris une autre dimension, c’est ce qui m’a permis de tenir dans les difficultés puisque je les offrais chaque jour (...)
http://blog.jeunes-cathos.fr/2014/02/mon-chemin-de-foi-en-centrafrique/

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Message  -Ren- Ven 7 Mar - 10:46

Les miliciens anti-balakas sont venus chercher Saleh Dido chez lui vendredi 28 février 2014. C’était le dernier musulman de Mbaiki une ville de République centrafricaine située dans la préfecture de Lobaye. Il a fui sa maison pour chercher refuge à la gendarmerie mais les assassins l’ont intercepté sur la route et lui ont tranché la gorge d’après une enquêtrice d’Amnesty International (...)

Depuis trois semaines, les hommes de Sangaris ne sont pas revenus à Mbaiki, et ceux de la force africaine Misca restaient dans leur base, ne patrouillant jamais. Les anti-balakas étaient, comme sur le territoire de la moitié de la Centrafrique, les maîtres de la ville (...)
http://fr.whatsupic.com/nouvelles-politiques-monde/1393923314.html  :8x: 

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Message  -Ren- Sam 29 Mar - 8:35

(...) On ne peut nier que des populations chrétiennes ou musulmanes ont subi des exactions. Mais dans notre pays, toutes les appartenances religieuses sont mélangées : depuis des années, nous vivons tous ensemble, parfois au sein de la même famille, sans qu’acun problème particulier ne se soit posé.

Parmi les milices anti-balaka, soi-disant chrétiennes, il y a des musulmans, notamment issus des rangs de la Séléka et qui ont été déçus des exactions commises par leurs anciens camarades. Et parmi les Séléka , il y a aussi des chrétiens.

Il faut d’ailleurs relever que les Séléka n’ont jamais revendiqué Allah ou l’islam pour justifier leurs crimes.

Certains musulmans sont restés chez eux à Bangui, dans des quartiers oú il n’y a pas d’attaques. D’autres font même partis du gouvernement de transition. Les problèmes en Centrafrique ne sont pas arrivés avec la Séléka (...)

Depuis plus d’un demi-siècle, les Centrafricains n’ont vécu qu’au rythme de conflits. La lente descente aux enfers a commencé avec le coup d’Etat de Bokassa en 1966, qui a été suivi par quatre autres coup d’Etat dont celui de la Séléka en mars 2013.

Outre ces prises du pouvoir par la force, nous avons aussi affronté des mutineries à répétition dans les années 90, qui ont engendré de graves crises sociales. Comment construire un pays qui est sans cesse la proie de troubles ? L’argent n’aime pas le bruit des bottes.

Mais avant tout, c’est l’impunité qui est la première responsable de la situation désastreuse de la Centrafrique. Depuis mars 2013, de nombreux Centrafricains ont été victimes d’exactions de la part des Séléka ou des anti-balaka.

Cependant, sous l’ancien président François Bozizé, qui a pris le pouvoir suite à un coup d’Etat sanglant en 2003, les victimes d’exactions se comptaient déjà par centaines sinon par milliers. Or, il n’y a jamais eu aucun procès pour juger les supposés responsables de ces crimes.

C’est une impunité qui dure même depuis vingt ans et les mutineries des années 90. Tous ceux qui ont perdu leurs biens, leurs familles, n’ont jamais été indemnisés. Les victimes d’hier sont devenues les bourreaux d’aujourd’hui (...)

A l’heure actuelle, la criminalité a pris le dessus, surtout à Bangui : chrétiens, musulmans, membres d’ong, etc, tout le monde est racketté, sans aucune distinction (...)

Catherine Samba-Panza, la présidente de transition fait consensus, mais elle n’a pas d’armée pour imposer la paix. Elle n’a même pas d’argent pour payer ses fonctionnaires (...)

Nous avons proposé aux différents Etats de nous soutenir pour la mise en place d’une cellule d’enquête mixte, comprenant des magistrats et des policiers, qui jugerait des crimes remontant à 2002-2003, commis sous la présidence d’Ange-Félix Patassé.

Le principal auteur des exactions commises alors, Jean-Pierre Bemba, est actuellement détenu par la Cour Pénale Internationale à La Haye. Mais ses petites mains n’ont pas rendu de compte, et leurs victimes n’ont pas obtenu justice.

Il n’est pas nécessaire d’attendre le retour à la paix pour instaurer cette cellule : les auteurs de flagrant délit peuvent être immédiatement traduits devant la justice. Nous avons déjà l’aval de la présidente centrafricaine et de la ministre de la Justice. Cette cellule devra être renforcée par des spécialistes expatriés, pour appuyer les nationaux, car la tâche est immense.

Sans justice pour tous, le risque d’un nouveau bain de violences n’est pas à exclure (...)

Les anti-balaka étaient un mouvement spontané de défense populaire face aux exactions des Séléka. Ils se sont ensuite radicalisés avec le basculement en leur faveur du rapport de force sur le terrain : retranchés dans les pays limitrophes, comme au Cameroun ou en RD Congo, les anciens soutiens et généraux de Bozizé en ont profité pour revenir au pays et instrumentaliser ce mouvement d’auto-défense afin de reconquérir le pouvoir.

Maintenant, les anti-balaka sont un groupe structuré, avec une hiérarchie militaire, des commandants aguerris aux tactiques de guerre…. Parmi leurs chefs, on trouve d’anciens colonels, capitaines et officiers de l’armée bien connus des Centrafricains sous le régime de Bozizé (...)
http://rue89.nouvelobs.com/2014/03/28/centrafrique-les-victimes-dhier-sont-devenues-les-bourreaux-daujourdhui-251058

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Message  -Ren- Jeu 10 Avr - 16:53

C’est une rencontre spéciale, une rencontre entre deux groupes de personnes qui ne se croisent pas habituellement : les représentants des forces Sangaris et de leurs aumôniers, avec le Réseau des femmes croyantes et médiatrices de paix (...)

Dans quelle mesure les objectifs de ces deux groupes se rejoignent-ils ? Quel travail peuvent-ils accomplir ensemble ? Ils sont là pour en parler, sous l’une des tentes heureusement climatisées du camp militaire français. «D’après l’expérience que j’ai vécue à Kinshasa, les femmes ont une compréhension des enjeux de la situation bien différente de celles des hommes», explique l’adjoint du général Soriano qui dirige ces opérations.

Une analyse de la situation s’imposait donc comme un préalable. Marie Juliette Gbessé, catholique et investie dans le Réseau des femmes depuis ses débuts, dépeint une société où la majorité chrétienne au pouvoir n’a eu de cesse de discriminer la minorité musulmane. Cette dernière, une fois représentée à la tête de l’État sous le président Djotodia, a trouvé là l’occasion de prendre sa revanche. Mais finalement, «les musulmans qui vivent enfermés dans leurs quartiers souffrent autant de ce qui se passe que les autres» (...)

«Ceux qui commettent les exactions sont des gens qui cherchent à se venger», renchérit Brigitte Oundagnon, l’une des protestantes du Réseau. Se venger de quoi ? De ce qu’eux-mêmes ont subi, des injustices sociales qui perdurent ou tout simplement parce que, face aux lacunes du système éducatif, c’est l’alternative qu’ils ont choisie… Sans doute y a-t-il un peu de tout cela à la fois. «En tant que croyantes, nous voulons apaiser les tensions dans les deux sens» (...)

Pour les femmes musulmanes, actives dans le Réseau, quoique peut-être plus timides devant le public qui les écoute, elles racontent que leur pratique religieuse a dû changer : là où le foulard et l’eau pour les ablutions étaient des choses banales de la vie quotidienne, il faut se montrer discret, voire se cacher. Par ailleurs, l’une des conséquences de la crise est la fuite de leurs enfants devant les violences (...)

L’aumônier musulman s’est dit «très touché» et «admiratif» devant la démarche de ces femmes. Avec lui, le Padre (aumônier catholique) et le pasteur se sont montrés encourageants. Ils ont souligné la persévérance de ce groupe et les nuances qu’il a apportées à son analyse, pour ne pas réduire la problématique à un conflit interreligieux. «A Sangaris, nous n’avons pas une vision manichéenne de la situation», a d’ailleurs insisté l’adjoint du général Soriano (...)
http://www.defap.fr/actualites/sangaris-et-le-reseau-des-femmes-croyantes-une-rencontre-pour-la-paix

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Message  -Ren- Jeu 10 Avr - 16:56

C’est dans un cadre verdoyant, baigné par le fleuve Oubangui et scintillant de lucioles à la tombée du jour que sont rencontrés Monseigneur Nzapalainga, archevêque de Bangui, l’imam Kobine et les membres de la délégation Cevaa-Défap-Ceta en déplacement dans la capitale centrafricaine. Rien qui puisse illustrer ou laisser présager les tensions qui animent le pays et qui sont souvent ramenées –dans une tentation simpliste– à des querelles interconfessionnelles (...)

«Il faut faire avec la situation actuelle, qui est que le pays est trop faible pour se prendre en main. C’est le chaos, l’injustice, l’insécurité. La pauvreté et le manque d’éducation facilitent la manipulation des masses et l’instrumentalisation de la religion», a décrit l’archevêque. Et d’ajouter : «C’est pourtant dans ce contexte que nous devons prêcher la parole de Dieu. Nous restons convaincus que musulmans, catholiques et protestants peuvent vivre en harmonie. Aussi, pour aujourd’hui et en vue de demain, nous essayons de réunir» (...)

Sa cohabitation avec l’imam Kobine, qui vit à l’archevêché depuis environ une année, montre bien qu’un «vivre ensemble» est possible. «Si nous y parvenons, pourquoi les autres s’entretueraient ?», interroge l’homme d’Église.

L’imam Kobine a également pris la parole en ce sens, rappelant qu’ils ont commencé leur travail à travers la plateforme depuis avril 2013. «En tant que leader de la communauté musulmane, je ne pouvais rester sans voix face aux pillages, aux meurtres, aux viols… Cela ne fait pas partie de notre religion», a-t-il souligné. Sur le même ton, toujours très posé, il a affirmé que «Dieu a accepté leurs efforts et apaisé les peurs entre chrétiens et musulmans», qui pour certains continuent à se côtoyer. Et de certifier qu’il ne s’agit en aucun cas d’une islamisation du pays.

Chacune des parties en présence a manifesté la volonté de poursuivre ce travail commun, concrétisé à travers la plateforme des leaders religieux. «Nous demandons votre accompagnement par la prière, car c’est ce que les frères et cœurs se doivent de s’offrir. Cela est bien plus important que de l’argent ou des troupes supplémentaires», a renchéri l’imam Kobine, avant de terminer par une parole forte –comme un engagement pris à l’égard de tous ceux qui compte sur eux : «Nous voulons rester debout, avec le soutien de nos communautés» (...)
http://www.defap.fr/actualites/centrafrique-musulmans-catholiques-et-protestants-peuvent-vivre-en-harmonie

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Message  -Ren- Lun 5 Mai - 14:16

Du 17 au 27 avril 2014, la République centrafricaine a vécu quatre événements majeurs qui doivent être distingués de la barbarie quotidienne. Ces événements illustrent bien la dégradation de la situation sécuritaire, l’inanité des déclarations gouvernementales, les limites de l’action des forces internationales et de l’opération Sangaris, mais laissent aussi entrevoir de nouveaux développements, encore plus calamiteux, d’une crise plus que jamais hors de contrôle (...)

Pour la première fois en Centrafrique, le week-end pascal, jadis source de réjouissances pour les communautés chrétiennes auxquelles s’associaient volontiers les musulmans, a été marqué par quatre enlèvements de religieux catholiques dont l’évêque de Bossangoa, ville martyre depuis la chute du président Bozizé. Si ces faits crapuleux ont connu une fin heureuse grâce aux forces internationales, en revanche, le curé de Paoua, en tournée pascale, n’a pas eu cette chance car il a été assassiné et son corps affreusement mutilé. Sans faire référence aux dramatiques attentats au Nigeria, qui sèment régulièrement la désolation lors des fêtes chrétiennes, il convient néanmoins de s’interroger (...)

Pour la première fois depuis le début de l’opération Sangaris, le 5 décembre 2013, les commandos français, les 20 et 24 avril, ont été l’objet de réactions hostiles de type militaire, les obligeant à réagir en conséquence. Que ce soit à Grimari, contre d’ex-Séléka, ou au PK5 de Bangui, contre des anti-balaka, ces opérations armées se sont traduites par des une vingtaine de victimes centrafricaines. Déjà catalogués par certains Centrafricains de n’être qu’un détachement Boali Bis, les militaires de Sangaris risquent maintenant de devoir faire face à une hostilité grandissante (...)

Pour la première fois depuis le déclenchement de la crise, fin 2012, un hôpital de MSF, à Nanga-Boguila, a été attaqué, pillé avec un bilan dramatique de 22 tués dont trois membres de MSF-NL. En ce 26 avril, les rebelles, probablement des ex-Séléka bien installés dans cette région du Nord-Ouest, ont donc franchi un nouveau palier dans leur politique de terre brûlée. En l’absence d’Etat, les ONG humanitaires pourront-elles continuer leur indispensable aide à une population, de plus en plus livrée à elle-même ? Si leur départ devient inéluctable, la «somalisation» aura fait un grand pas (...)

Sans avoir l’aval des autorités centrafricaines et contre l’avis de la force Sangaris, le Haut commissariat des réfugiés et l’Office international des migrations ont décidé, le 27 avril, de délocaliser les ressortissants centrafricains de confession musulmane, assiégés dans leur ghetto du PK 12 de Bangui. Les 1300 personnes furent ainsi transférées, dans des conditions inhumaines et non sans danger, vers la frontière du Tchad (...) Faisant suite aux autres évacuations des milliers de musulmans des villes de l’Ouest, cette décision du HCR et de l’OIM donne une réalité à l’expression «épuration ethnico-religieuse» employée par le Secrétaire général de l’ONU (...)

Dans ce contexte calamiteux, les préparatifs de les élections présidentielles et législatives restent à l’ordre du jour. Des dizaines de personnalités se découvrent une vocation de Président et ne pensent qu’à ces échéances. Des experts en élections offrent leurs services et des sociétés spécialisées en matériels électoraux et en cartes individuelles sécurisées ont déjà lancé leurs actions de lobbying qu’il serait plus judicieux d’appeler de corruption.

Ne serait-il pas plus urgent d’amender la Charte constitutionnelle du 18 juillet 2013, ne correspondant plus au contexte actuel, de reconsidérer la composition du législatif et de l’exécutif de la transition, trop représentatifs de la présidence Djotodia et du cartel de l’ex-Séléka qui n’a plus d’existence juridique depuis sa dissolution le 13 septembre 2013, de proposer une feuille de route, avec des projets de développement économique et social, notamment dans le cadre des pôles régionaux de développement et de remédier à l’impunité des criminels, de redonner des perspectives à une jeunesse avec des projets à haute intensité de main-d’œuvre et de faire appel aux sapeurs du génie militaire des forces internationales pour reconstruire les infrastructures urbaines et les voies de communication ? (...)
http://rue89.nouvelobs.com/2014/05/05/centrafrique-hors-controle-voie-somalisation-251907

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Message  -Ren- Mer 28 Mai - 13:36

Une interview dans la revue des Focolari :
Il se retrouve dans l’épicentre de la violence qui secoue son pays. Archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalaïnga témoigne en livrant un message fort de dialogue interreligieux.

NOUVELLE CITÉ :
Il y a encore peu de temps vous étiez un inconnu, et en très peu de temps, vous êtes sous les feux de l’actualité.

Mgr Dieudonné NZAPA LAÏNGA : J’étais inconnu des gens, j’étais connu par Dieu ! Dans mon nom, il y a Dieu, deux fois ! Je m’appelle Nzapalaïnga, qui veut dire « Dieu seul sait » en sango, et mon prénom, c’est Dieudonné. Mes parents sont profondément chrétiens : mon papa est catholique. Quant à ma mère, elle est protestante. Nous avons vécu l’œcuménisme dans la famille. Le dimanche, chacun partait de son côté pour prier, puis on se retrouvait à table à midi. Parfois c’était maman qui priait avant le repas, parfois c’était papa. Je suis de la campagne, de Bangassou, à 750 km de Bangui. Mes parents sont issus d’une famille modeste. Papa a d’abord été paysan, puis il est devenu aide-menuisier pour pouvoir payer le séminaire.

N. C. : Votre expérience à Marseille pendant vos études comme aumônier des Orphelins apprentis d’Auteuil vous aide-t-elle dans ce que vous avez à vivre aujourd’hui dans votre pays ?

Mgr D. N. :
Je pense que les paroles avec lesquelles j’ai appris à communiquer étaient des paroles pour aider à apaiser, soigner, rassembler, mettre la cohésion. Alors oui, avec du recul, c’était une préparation à ma mission actuelle : écouter mes frères, favoriser le dialogue.

N. C. : Certains jeunes de votre pays sont comparés par des journalistes à des « bêtes féroces ». Cette comparaison vous choque-t-elle ?

Mgr D. N. :
Non, car en chacun de nous sommeille un loup prêt à bondir. Et nous savons que l’éducation n’est pas innée : elle s’acquiert. Beaucoup de jeunes sont sans aucun repère. 80 % de la population est analphabète. Les jeunes sont alors comme des marionnettes que l’on peut très facilement manipuler car leur capacité d’analyse n’est pas très développée. Et certains politiciens sans scrupule les utilisent pour monter à l’assaut. En prenant les armes en bande et en tuant, ils se sentent tout puissants. Il faudrait qu’ils puissent trouver sur leur chemin des éducateurs et des formateurs solides. Ainsi ils pourront dire NON à la violence !

N. C. : Qu’y a-t-il dans votre cœur de pasteur, de père, quand vous êtes face à des meurtriers ?

Mgr D. N. :
Dans mon cœur de père : la miséricorde, l’accueil, le respect de l’autre. Parce qu’en dépit de ce que nous faisons et ce que nous disons, Dieu continue à nous tendre la main. Si quelqu’un se convertit, si quelqu’un décide de renoncer au chemin du mal et qu’il revient vers Dieu, Dieu ne ferme jamais la porte, Dieu l’accueillera.

N. C. : Où puisez-vous cette espérance ?

Mgr D. N. :
En Dieu-même et surtout dans la prière. La prière, c’est le moment important du cœur-à- cœur, du face-à-face avec Dieu, où il n’y a plus de fioritures : on se découvre nu devant le Seigneur, et le Seigneur vient nous combler, nous habiller de son manteau de miséricorde. C’est dans la prière que je puise mes forces pour pouvoir dialoguer avec mes frères. Si je ne prie pas, je suis comme un arbre desséché qui manque de sève.

N. C. : Vous n’avez pas envie parfois de hurler : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? »

Mgr D. N. :
Quand je décide de hurler, je hurle au nom de l’humanité. En moi, il y a cette humanité qui pleure, qui souffre, qui crie. Je porte cette voix de l’humanité. Devant le meurtre que j’ai vu, c’est la défiguration, c’est le Christ qui continue à souffrir aujourd’hui, c’est le Christ sur la croix… Et c’est un membre du corps du Christ qui vient de tomber.

N. C. : En décembre dernier, le journal Le Monde titrait « les trois saints de Bangui » en évoquant votre amitié avec l’imam Omar Kobine Layama, président de la Conférence islamique, et le révérend Nicolas Guerekoyame-Gbangou, chef de l’Église protestante centrafricaine. Comment vous êtes-vous connus ?

Mgr D. N. :
Au début des événements, le pasteur Nicolas et l’imam Omar sont venus me trouver pour parler de vive voix car le téléphone était coupé. Il y avait de nombreux massacres, des persécutions, des profanations. Ils m’ont proposé qu’on agisse ensemble afin de protéger nos trois communautés. Nous avons alors nous avons écrit une lettre pastorale. Nous nous réunissons très régulièrement. Le partage de l’informations est vital : en effet, nous les croisons avant de prendre position. Nous prions et nous allons ensemble sur le terrain pour apaiser les tensions. L’unité des croyants, c’est un stimulant pour moi. Parfois, la fatigue se fait sentir. Mais on voit l’autre qui prie et cela nous porte.

N. C. : Vous avez demandé ensemble à la France d’intervenir ?

Mgr D. N. :
Oui ! En voyant que c’était devenu intenable, il fallait faire quelque chose. Voilà pourquoi nous avons écrit, demandé de l’aide à l’évêque aux armées. Et j’ai essayé de sensibiliser l’opinion publique française grâce aux différents médias qui m’ont ouvert leurs portes. Mon comportement n’a pas plus à tout le monde. Très vite, j’ai été menacé de mort. On m’a dit : « On vous attend au pays et on va vous arrêter à l’aéroport, vous saurez votre sort quand vous allez revenir… » J’ai alors pensé : il faut qu’il y en ait un qui se sacrifie pour les autres, et moi j’ai décidé de me sacrifier pour la paix.

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Message  -Ren- Jeu 29 Mai - 16:54

La dépouille de l’abbé Paul-Emile Nzalé repose sur une table de carrelage froid. Ce n’est pas la première fois qu’un religieux est tué en République centrafricaine, mais à Bangui les répercussions de cette mort, et d’une dizaine d’autres depuis dimanche, laissent craindre une nouvelle vague de violences.

Une mosquée du quartier de Lakouanga a également été vandalisée par des manifestants en colère. Ces derniers s'en prennent notamment au contingent burundais de la Misca qu'ils accusent de ne pas les protéger (...) Signe de la montée des tensions, des barricades ont été érigées jeudi 29 mai dans plusieurs endroits de Bangui. En dehors des soldats français et africains de la Misca qui patrouillent dans les rues de la capitale fortement armés, aucun véhicule ne circule dans la capitale.

Mercredi, aux environs de 15 heures, des assaillants venus du quartier PK5 ont lancé une attaque sur l’église Notre-Dame de Fatima, dans le quartier du même nom (...) «On a entendu toutes les tonalités d’armes pendant plus d’une heure. Les gens étaient réfugiés derrière l’église et dans les bureaux… Heureusement que les anti-balaka sont venus pour nous protéger. Sinon il y aurait eu beaucoup plus de morts», raconte le père Gabriele Perobelli.

Le missionnaire italien dit avoir compté 11 morts après le raid. Au moins trois autres sont morts dans des hôpitaux. Six cas, dont certains graves selon le CICR, étaient soignés mercredi soir au bloc de l’hôpital communautaire de Bangui. Un nombre indéterminé d’autres victimes auraient également été transportées dans un autre centre de santé de la ville. «Regardez celui-là, une balle perdue a frotté sa tête ! Une balle reçue il faudrait plutôt dire», s’exclame Geordanne Sokambi en désignant un adolescent aussi hébété que chanceux. Elle et son frère Michel viennent de déposer leur voisin touché d’une balle à la jambe gauche. Sur les bancs de l’hôpital communautaire ils racontent que «les musulmans sont venus nombreux. En véhicule, d’autres à pied. Ils ont jeté des grenades, tiré à l’intérieur de l’église» (...)

Plusieurs survivants assurent qu’une quarantaine de personnes ont été enlevées par les assaillants. Ali, un ancien boulanger du PK5 reconverti en milicien, confirme à sa manière. «On a attrapé des gens qui ne parlaient ni sango [la langue nationale], ni français. Ce doit être des mercenaires congolais car ils ne parlent que le lingala», prétend-il.

Le rapt contre rançon, dans le meilleur des cas, est devenu l’une des armes de la guérilla (...)

«Hier [mardi], ils nous ont encore attaqué jusqu’à minuit et aujourd’hui ils sont venus en trois colonnes. La tuerie de Notre-Dame de Fatima, ça ne nous concerne pas, mais les anti-balaka nous attaquent depuis là-bas», ajoute Ousmane Aboubacar, qui se présente comme le porte-parole des musulmans centrafricains.

Ces violences interviennent alors que les tensions autour du derniers bastion de la communauté islamique de la capitale se sont encore ravivées depuis dimanche.

Ce jour-là, trois jeunes musulmans ont été lynchés et mutilés alors qu’ils se rendaient à un match de football de «la réconciliation». D’autres auraient été enlevés par un groupe d’anti-balaka. Depuis, attaques et contre-attaques se succèdent autours du PK5.

De bonne source, dans ce réduit où sont confinés les derniers musulmans de Bangui, le mot d’ordre qu’il fallait « passer à l’offensive » a été transmis. Avant de subir de nouvelles vagues qui viendront encore les écumer.
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/05/28/centrafrique-dix-personnes-tuees-dans-des-violences-a-bangui_4428328_3212.html

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Message  -Ren- Lun 11 Aoû - 8:20

La présidente centrafricaine Catherine Samba Panza a nommé, dimanche 10 août, un musulman comme nouveau premier ministre pour relancer la transition et mettre en œuvre le très précaire accord de cessez-le-feu signé fin juillet.

Mahamat Kamoun, précédemment conseiller spécial à la présidence, est spécialiste des finances, et avait été directeur général du Trésor sous le président François Bozizé (au pouvoir de 2003 à mars 2013).

C'est la première fois qu'un musulman occupe la fonction de premier ministre depuis l'indépendance de cette ex-colonie française en 1960. Minoritaires dans le pays, les musulmans sont aujourd'hui souvent assimilés par leurs concitoyens aux rebelles de la Séléka. Le nouveau premier ministre, Mahamat Kamoun, n'est pas membre de la Séléka mais est réputé avoir de l'influence sur certains de ses chefs (...)
http://www.lemonde.fr/afrique/article/2014/08/10/centrafrique-un-premier-ministre-musulman-pour-sauver-la-transition_4469756_3212.html

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Message  -Ren- Jeu 27 Nov - 21:05

Vous ne connaissez sans doute pas son nom. Pourtant cet homme de paix a sauvé plus d’un millier de musulmans menacés par les milices anti-balaka. « Quand je suis devenu prêtre j’ai dit que j’étais prêt à risquer ma vie pour mon prochain. Je l’ai dit mais je ne réalisais pas ce que cela signifiait », explique le père Kevin. Son courage a été mis à l’épreuve au mois de janvier, quand deux miliciens armés sont allés le voir dans sa mission catholique de Bossemptele.

Les jeunes gens étaient des anti-balaka, une milice d’autodéfense contre les musulmans de la Sélaka qui ont terrorisé le pays. Ils venaient plaider la défense d’un musulman qui avait été saisi et que leur groupe voulait exécuter : « Ils ne nous écoutent pas, mais ils ne voudront pas aller contre l’avis d’un prêtre », expliquaient-ils. Le père Kenvi a accepté, malgré sa peur : il connaît les anti-balaka et sait de quoi ils sont capables. Il arrive trop tard pour le pauvre homme, qui a déjà été exécuté. Mais sa résolution est prise, et il fera tout son possible pour arrêter le massacre.

À Bossemptele, les combattants musulmans de la Selaka ont fait régner la terreur jusqu’au mois de janvier, date à laquelle ils ont été repoussés par les anti-balaka qui massacrent à leur tour tous les musulmans. Pendant les combats du 18 janvier, le prêtre prend sous sa protection un garçon musulman de 14 ans que les miliciens veulent exécuter. On lui dit : « Il faut le tuer, sinon il va grandir et nous combattre ». Mais le prêtre répond que c’est impensable : « C’est un être humain. Pour le tuer, il faudra d’abord me tuer. » Finalement on les laisse tous les deux s'en aller.

Ce prêtre médecin de 32 ans a parcouru les deux camps, soignant les uns comme les autres, aidant les musulmans à se cacher des miliciens. Son aube de prêtre lui permet de passer partout et les anti-balaka couverts de grigris attribuent à ce vêtement une aura magique. Groupe par groupe, il a aidé les musulmans à fuir vers le Cameroun. Mais il ne désespère pas de voir ses concitoyens se réconcilier. «​ Au début, explique-il, les miliciens tuaient tous les musulmans qu’ils rencontraient. Mais des gens de plus en plus nombreux se sont opposés à ce massacre. Certains en ont cachés et nous ont ensuite contactés pour les faire sortir du pays », explique-t-il. Salué par l’Human Rights Watch Award, le prêtre souhaite à présent voir le Centrafrique revenir à la raison : « Je voudrais que mes frères musulmans puissent revenir chez eux »
http://www.aleteia.org/fr/international/article/le-juste-de-centrafrique-5827761641881600

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Message  -Ren- Sam 28 Nov - 10:07

Ils étaient trois copains, trois jeunes de la paroisse Notre-Dame-de-Fatima, dans le 3e arrondissement de Bangui, à la bordure du dernier quartier musulman, le Kilomètre-5. Après plusieurs semaines terrés dans le camp de déplacés de leur paroisse, Samuel, Thibault et Robinson avaient décidé de récupérer un peu de linge chez eux.

La veille, un représentant de leur groupe avait proposé à l’archevêque de Bangui, Mgr Dieudonné Nzapalainga, de venir célébrer une messe dans leur église pour les morts de Fatima et pour le rétablissement de la paix. « Vous pouvez compter sur moi, je reviendrai dans trois jours », avait-il répondu.

Depuis la fin du mois d’octobre, Fatima est une zone de guerre, abandonnée aux extrémistes. À gauche de la paroisse, de jeunes musulmans du Kilomètre-5 pillent les maisons abandonnées et tuent ceux qui sortent de la mission catholique. À droite, de jeunes chrétiens encadrés par d’anciens soldats de l’armée centrafricaine, les Faca, ripostent. Ils tiennent une dizaine de barrages sur moins d’un kilomètre. Leur but ? Asphyxier les musulmans. Et tant pis pour les 800 déplacés de Notre-Dame-de-Fatima à qui ils refusent tout ravitaillement.

Ce jour-là, donc, les trois amis se faufilent dans la rue, sautent un fossé, contournent une maison. ­Robinson repère des fruits sous un arbre. Il crève de faim. Il s’arrête, se baisse. Ses amis sont atteints par des tirs. Tous les trois réussissent néanmoins à regagner leur refuge.

Sœur Julietta, infirmière de formation au courage héroïque, apporte les premiers soins. Samuel Ngolet meurt dans ses bras. Elle réussit à « stabiliser » l’état de Thibault (...)

Deux jours après, Mgr Nzapalainga est de retour à Fatima, comme promis. Les visages sont graves, les esprits tendus. Pendant l’homélie, il invite les fidèles à la conversion. « Nous sommes appelés à nous conformer à l’image de Dieu, à résister à l’esprit de vengeance et à la haine », leur dit-il. « Nous ne sommes pas les seuls à être frappés par la violence. En France aussi, des enfants, des mamans et des papas ne sont pas rentrés à la maison »

Au fond de l’église, la chorale des jeunes s’anime de plus en plus. Parmi les musiciens, Robinson, au tambour. À la fin de la célébration, il confie : « Depuis trois jours, je ne me dominais plus. Comme je n’avais pas renoncé à la prière, j’ai toutefois repris ma place dans la chorale. Cela m’a fait du bien. Pendant la messe, je me suis retrouvé » (...)

À la sortie de cette messe de la miséricorde, des tirs éclatent de part et d’autre de Fatima. À environ 800 m, des jeunes musulmans pillent, à nouveau, les maisons abandonnées par les chrétiens. La Minusca observe sans rien faire.

Les fidèles sont impuissants, des propos fusent contre les musulmans, des jeunes lancent des menaces : « Cela va finir comme entre Israël et la Palestine », dit l’un d’eux. Le mot est rapporté par une religieuse, fatiguée par cette situation et par l’inaction des forces internationales. Comme beaucoup de clercs, elle est exaspérée par la violence des milices musulmanes et aspire au réarmement des Faca. Or, constituée sur une base ethnique, cette force n’a rien de national et ne présente aucune garantie d’impartialité.

Le représentant des jeunes de la paroisse, à la fin de la célébration, avait tenu le même discours. Mgr Nzapalainga aborde le sujet avec les prêtres de Fatima. À ses yeux, l’église n’est pas le lieu pour ces déclarations, et les pasteurs ne doivent pas se laisser entraîner sur ce terrain.

D’autant que la majorité des musulmans sont pacifiques : « Mais ils sont pris en étau par les radicaux de leur quartier et par les anti-balaka, à l’extérieur. » Parmi les musulmans enragés, poursuit-il, il y a des Peuls dont la souffrance est instrumentalisée par les extrémistes : « Les anti-balaka les ont pourchassés en province, ils ont tué leurs parents, leurs enfants, leurs troupeaux. Ceux qui sont réfugiés au Kilomètre-5 n’ont plus rien à perdre, certains sont prêts à tout. » Dehors, le crépitement des armes se rapproche.

La situation est complexe pour tout le monde. « Il faut résister à la tentation de soutenir un camp contre un autre, affirme-t-il. C’est pourquoi votre présence est si capitale. » Les prêtres acquiescent : « Nous vous remercions de nous rappeler que les musulmans souffrent aussi de la situation », dit le P. ­Giovanni. « Cette messe nous a fait beaucoup de bien. Les fidèles avaient les visages fermés au début de la célébration. Plus à la fin. Ce fut un moment de décompression et de respiration »

Malgré le contexte sécuritaire, aucun prêtre, aucune religieuse ne souhaite quitter Fatima. « Nous avons été envoyés annoncer le Christ dans ce quartier. Si je pars pour assurer ma sécurité, je suis un menteur », juge le P. ­Giovanni.

Sœur Julietta, dont la communauté se trouve aussi à Fatima, explique qu’elle a failli s’en aller l’année dernière. « Difficile de résister à la peur des tirs, des balles, des obus. Mais un fidèle m’a dit : 'Votre présence parmi nous témoigne de la fidélité du Christ pour nous' » (...)

À la fin du mois de septembre, à la suite de l’assassinat de deux chefs de la Séléka, des milices musulmanes ont attaqué les quartiers chrétiens. Assassinats, viols, pillages : ils ont tué des dizaines de personnes, pillé et brûlé des centaines de maisons, détruit l’église Saint-Michel. Des milliers de familles, fuyant la fureur de ces milices, ont trouvé refuge, comme en 2013, à l’aéroport M’Poko, dans les églises et les missions catholiques.

Leurs conditions de vie y sont spartiates. Les blessures psychologiques, profondes. « En février, ces déplacés avaient regagné leur quartier après avoir passé plus d’un an à Saint-Sauveur. Ils commençaient à panser leurs plaies et à surmonter leur ressentiment. Tout a été balayé. Le coup est rude, leur colère, à fleur de peau », constate le curé de la paroisse, le P. Marc Bélikassa.

Parler de réconciliation, évoquer la cohésion sociale auprès d’hommes et de femmes aussi éprouvés n’est pas une mince affaire. Dans ce contexte, la parole des prêtres et religieux est capitale. Un mot de trop, une phrase lapidaire contre les musulmans, et les esprits s’enflamment. Tous les catholiques de Centrafrique ne résistent pas à cette tentation. En témoignent les commentaires, les lettres et les mails incendiaires sur l’archevêque de Bangui, jugé trop conciliant avec les musulmans (...)

« Au départ, vous êtes habités par la peur, la colère contre les djihadistes », témoigne Alphonse Nyamazamba, 80 ans, ancien sous-préfet, vivant aujourd’hui dans la cour de Saint-Sauveur sous une tente étroite avec sa femme, ses deux enfants et l’un de ses petits-fils. « En écoutant les homélies, en priant dans l’église, vous vous ressaisissez peu à peu et vous espérez pouvoir vivre, à nouveau, à côté de vos voisins, chrétiens et musulmans. Mais l’attente est dure, l’épreuve, aride. »
http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Afrique/Centrafrique-une-Eglise-dans-la-tourmente-2015-11-27-1385856

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Archevêque et imam de Bangui pour la paix - Page 2 Empty Re: Archevêque et imam de Bangui pour la paix

Message  Roque Sam 28 Nov - 11:40

Ces posts expliquent très bien les tentations de " dérapage " verbal ou en action, c'est à dire de désespérer de l'humanité des " ennemis ", la fragilité des convictions des croyants et le rôle majeur des leaders qui doivent d'abord ne pas fuir et ensuite être des artisans de paix très déterminés. Il faut bien entendu beaucoup prier pour tenir dans ce telles conditions.

Mais ce qui n'est pas bien compris - je crois du point de vue français - c'est le rôle de ces " sélékas " ou des " anti-balakas ". Pour prendre une comparaison connue, ce sont un peu l'équivalent de nos " grandes compagnies " du Moyen Age : anciens miliaires sans solde recyclés en " milice d'auto-défense " d'un fief, d'un quartier, mais aussi pas mal d'authentiques brigands et voyous désœuvrés. Leur appartenance aux étiquettes " musulmane " ou " chrétienne " est réelle, mais familiale ou sociologique - ce sont pour la plupart des prédateurs obtus.

Dans la mesure où les forces armées centre africaines (FACA) ne sont ni bien formés, ni bien payés ils deviennent également souvent des prédateurs, surtout du petit racket au jour le jour pour leur " survie " - plus souvent que du banditisme pur ... sinon on les retrouve dans les " sélékas " ou les " anti-balakas " !

Dans un contexte où déjà en temps de paix, l'Etat et le droit sont réduits à pas grand chose (l'impunité est quasiment la règle et la justice très corrompue), en temps de conflit on ne peut rien attendre d'autre de ces groupes que l'exacerbation du chaos. D'où l'importance de l'action des leaders religieux bien formés et plus pondérés. Bien entendu ces " sélékas " ou " anti-balakas " ont souvent des apparentement familiaux ou tribaux avec les leaders religieux et parfois du camp " adverse ", mais il n'est pas a priori juste de penser que ces combattants anarchiques sont hiérarchiquement liés avec les leaders religieux ou qu'ils servent les mêmes intérêts. Par contre l'essentiel des exactions sont bien commises par ces " sélékas " ou " anti-balakas ". L'inaction des forces internationales est une énigme à moins que ce ne soit un scandale.

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Message  -Ren- Lun 30 Nov - 21:03

Petite compilation des propos tenus par le pape François en Centrafrique : http://blogren.eklablog.fr/voyage-du-pape-francois-en-centrafrique-a119422694

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Message  -Ren- Ven 11 Déc - 12:37

Un peu d'actualité positive, on en a bien besoin...
(...) C’est la route de Bangui où personne ne s’aventure. De part et d’autre, des murs défoncés témoignent des violences qui ont secoué le quartier depuis 2014 : les derniers troubles d’ampleur datent de fin septembre ; ils ont fait au moins 61 morts et 300 blessés, selon les estimations gouvernementales.

Au milieu, un checkpoint, gardé par des jeunes en lunettes de soleil, bonnet et blouson noir malgré la chaleur. Kalachnikov en bandoulière, ils sont là pour « sécuriser les lieux », disent-ils, ce mercredi 9 décembre. Ce sont des membres de « groupe d’auto-défense », issus des anti-balaka.

Mais voilà qu’une voiture arrive et se gare devant les barricades : c’est l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga. Lorsqu’il s’approche, en soutane blanche et le sourire au lèvres, on s’écarte pour le laisser passer. Tout naturellement, une discussion s’installe : une leçon de morale bon enfant entrecoupée de blagues.

Le conflit, dit le religieux, n’a pas de sens. Lui-même est allé parler à leurs « ennemis », « de l’autre côté » : et si chaque bord tâchait de faire un effort, la vie pourrait reprendre son cours, « comme avant, lorsque cette distinction entre chrétiens et musulmans n’avait pas lieu d’être » (...)

Ils sont au moins une vingtaine à s’être attroupés pour écouter « Monseigneur ». Ange-Hubert, T-shirt rouge et fusil vissé sur l’épaule, baisse la tête et se ronge les ongles alors que ses compagnons croisent les bras, penauds. Une prière, et les jeunes sont « bénis ». D’un geste commun, tous font le signe de croix.

L’archevêque est probablement la seule personne de Bangui à pouvoir déambuler ici avec autant d’assurance, et à en sortir vivant. Et s’il est venu, ce n’est pas pour s’arrêter au checkpoint. Il s’est mis en tête de parcourir toute l’avenue du Lieutenant-Koudoukou pour arriver au cœur du PK5, jusqu’à la mosquée centrale. Pour « réconcilier tous ces jeunes » et mettre fin aux préjugés et au manque de dialogue qui alimentent les tensions alors que, la veille, ces mêmes hommes tiraient en l’air et érigeaient des barricades (...)

À peine a-t-il fait trois pas que le religieux est suivi par tout un groupe. Au panneau indiquant le quartier PK5, un adolescent croise les poignets d’un geste théâtral et lance : « on va croiser-croiser ! » Avant de courir rejoindre la première ligne du cortège.

L’archevêque n’a qu’une condition : pour le suivre, il faut laisser les armes à l’arrière. Tout au long du chemin, les regards se tournent, les airs interloqués laissent vite place aux rires devant cette curieuse troupe qui s’agrandit à mesure que l’on remonte l’avenue. De temps en temps, l’archevêque fait une halte pour discuter avec des habitants et permettre à de vieux amis de se saluer.

« J’ai retrouvé un frère que je n’avais pas vu depuis trois ans ! » s’exclame, ému, un habitant du PK5 dont la majorité de la famille vit en dehors du quartier. Un autre, surnommé « Wesh », devient rapidement la star du cortège : ce chanteur bien connu n’a pas vu certains de ses anciens musiciens depuis bientôt trois ans.

« Ce sont tous nos frères, nos frères musulmans », dit-il, ému, alors qu’il prend dans ses bras un vieil ami qui lui répond : « inch’allah, c’est fini tout ça. » Ils entonnent une chanson, une première depuis le début du conflit.

Plusieurs jeunes hommes du PK5 avouent leur méfiance vis-à-vis des anti-balaka, et doutent de la volonté de ceux-ci de vouloir faire taire les armes. Mais, souvent, se déclarent prêts à faire la paix. « Ce qu’on veut, ce sont des initiatives comme celles-ci, clame l’un d’eux. Et un désarmement qui commencerait en même temps, des deux côtés. C’est la seule solution. »

Hissène, un ancien combattant Séléka paré d’un bandeau aux couleurs militaires et de lunettes noires, s’approche de l’archevêque. Devenu un leader informel du quartier, il prétend en avoir également assez de la guerre, et vouloir « interdire la barbarie » au PK5.

À la mosquée centrale, c’est au tour de l’archevêque de serrer dans ses bras l’imam Tidjani. Les deux leaders religieux ont l’habitude de se retrouver pour discuter de moyens de rapprocher leurs deux communautés (...)

L’archevêque n’en démord pas : si le processus de réconciliation prendra du temps, il est en bonne voie. « Tous ces jeunes, même ceux qui étaient armés, vont parler autour d’eux de ce qu’il s’est passé aujourd’hui. Cela va faire réfléchir. Et, si je continue, si d’autres s’y mettent aussi, on va y arriver. »
http://www.jeuneafrique.com/285969/politique/centrafrique-larcheveque-de-bangui-mene-une-caravane-de-la-paix-improvisee-a-travers-le-pk5/

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Message  -Ren- Sam 14 Oct - 18:57

Même pour un vendredi, jour de prière, le grouillant PK5 est désespérément silencieux (...) La raison de ce qui ressemble à un jour de deuil ? L'absence de réaction de la part des autorités de l'Etat après l'attaque contre des civils musulmans à Kembé, dans une zone de front entre milices séléka et anti-balaka.

Pour Mouna, commerçant du quartier, il y a deux poids deux mesures : « On condamne le gouvernement, parce que le gouvernement ne veut même pas défendre la population. A chaque fois, les balakas partent faire des massacres contre la population musulmane. »

A la sortie de la mosquée, les fidèles se disent également solidaires de leurs frères musulmans. « Nous les musulmans, on a décidé de faire de cette journée une journée ville morte parce que ce sont des humains et ils se sont fait tuer inutilement, dans une mosquée et c'est vraiment pas bien, se désole Yahia. Donc, on a choisi cette journée pour partager notre émotion avec eux. »

Pour la Coordination des organisations musulmanes de Centrafrique, le gouvernement ne joue clairement pas son rôle. Ibrahim Hassan Frédé condamne ce silence. « Avec tout ce qui s'est passé à Kembé, les musulmans se sont fait massacrer dans une mosquée et personne n'en parle, dit-il. Imaginez si ça s'était produit dans une église. Alors c'est pourquoi on se demande pourquoi il y a cette discrimination. » (...)
http://www.pressafrik.com/Massacre-de-Kembe-en-RCA-les-commercants-du-PK5-de-Bangui-ferment-boutique_a171974.html

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Message  -Ren- Mar 8 Mai - 16:43

Le 1er mai, une attaque menée contre l’église Notre-Dame-de-Fatima, à Bangui a été suivie de représailles. Le prêtre, qui officiait à l’occasion de la Saint Joseph devant une foule de 1500 personnes, a été tué par cinq assaillants. Ils avaient tiré au fusil d’assaut et lancé deux grenades. Les participants à la messe, en colère, ont porté son corps jusqu’à la résidence du président Faustin-Archange Touadera, brûlant au passage une mosquée. Au soir de cette journée, on dénombrait 24 morts et plus de 170 blessés. Un autre prêtre catholique a été tué dans la semaine qui a suivi. De nouveau, dimanche 6 mai, des échanges de coups de feu ont été entendus, et des militants musulmans ont tenté de détruire une église catholique et une église protestante en représailles (...)

Quand on lui demande pourquoi le Centrafrique ne parvient pas à sortir de la pauvreté et de la guerre, Mgr Dieudonné Nzapalainga, 51 ans, premier cardinal du Centrafrique et président de la Conférence des évêques du Centrafrique se veut direct. La responsabilité de cette situation repose principalement sur les « groupes armés » qui prétendent protéger la population : Les Selaka, anti-balaka… Une quinzaine en tout. Ils contrôlent les trois quarts du pays où ils « se comportent comme des prédateurs » (...)

Personnage connu et apprécié pour son travail de réconciliation des communautés, Mgr Dieudonné Nzapalainga en appelle aux forces de l’ONU pour faire la lumière sur l’attaque du 1er mai. Il soupçonne en effet que les responsables de l’attaque ne soient pas des extrémistes religieux, mais simplement des membres de groupes armés désireux de maintenir le pays sous tension. Le gouvernement de Centrafrique tente en effet de désarmer les milices qui infestent le pays, et elles pourraient avoir intérêt à susciter des conflits, avant de proposer leur protection (...)

« Aucun prêtre, aucun imam, n’a appelé à la violence contre une autre communauté ». Faire de ce conflit une affaire confessionnelle est un piège, le pays n’a pas besoin de défenseurs armés, mais de « vrais héros » : « C’est dans les moments comme ceux là que de vrais héros se lèvent et proposent une alternative, refusent la violence, choisissent le pardon », conclut le cardinal.

Depuis la place Saint-Pierre, le pape François a appelé dimanche 6 mai à prier pour que les Centrafricains rejettent « la violence et la vengeance » (...)
https://fr.aleteia.org/2018/05/07/centrafrique-ne-vous-vengez-pas/

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