Le GAIC a 20 ans !

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Après le fil lancé pour les 40 ans du SRI, voici celui dédié aux 20 ans du Groupe d'Amitié Islamo-Chrétien  

Spoiler:

Le mot de Mustapha Cherif (1er musulman à être reçu en audience privée au Vatican, c'était avec Benoît XVI) :

Il y a vingt ans avec mon ami Michel Lelong et des compagnons de route, militants de l’amitié islamo-chrétienne, nous avons fondé le Groupe d’Amitié Islamo-Chrétien, GAIC, pour contribuer au vivre ensemble et à la sauvegarde des valeurs morales communes. Le monde a besoin de repères. Cette association pionnière n’est pas la seule, d’autres se sont inscrites dans cette pertinence en Europe et en Méditerranée (...)

La responsabilité est collective

Les sages n’excluent personne, ne s’estiment pas supérieurs, ne méprisent jamais l’autre. Ils appliquent la maxime «Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu’on te fasse» et savent comme l’enseignent le Coran et la Bible que la foi va avec les bonnes œuvres : «Vous n’atteindrez la piété qu’en faisant don des biens que vous aimez le plus» (Coran). Les ignorants et les fanatiques prétendent monopoliser la vérité, les biens et refusent le débat. En ce XXIe siècle, 20 ans après, être obligé de défendre le dialogue, l’amitié et le pluralisme est symptomatique de l’état critique du monde. La sagesse semble beaucoup moins influente que l’ignorance et le fanatisme.

Aujourd’hui l’humanité est perturbée par la montée de l’intolérance. Pourtant, la pluralité des religions, des cultures, des langues, des ethnies et des parcours collectifs et individuels, est constitutive de l’histoire de l’humanité. La pluralité est remise en cause, alors que l’histoire des civilisations démontre qu’il est possible de vivre ensemble, en dialoguant, en régulant les tensions et en articulant diversité et unité.

Cette possibilité semble aujourd’hui perdue de vue. La responsabilité est collective. La société civile a du pain sur la planche, notamment pour réunir les personnes de bonne volonté, musulmans juifs, chrétiens et ceux qui accueillent autrui. Nous avons à reconnaitre les fruits produits des uns et des autres (...) Témoigner par la bonne parole est notre tâche (...)

Appeler les dignitaires religieux et les croyants à dénoncer l’extrémisme est bénéfique, mais il y a lieu d’interpeler tous les acteurs de la société, les politiques, les médias, les détenteurs de moyens de production, et les élites scientifiques, culturelles. Il est temps de donner la parole aux médiateurs plutôt qu’aux pyromanes, d’autant qu’aujourd’hui l’humanité parait spirituellement pauvre, marquée qu’elle est par la détresse intérieure. Les complaintes qui se limitent à dénoncer la violence et la décadence sont insuffisantes. Toute pensée doit être un cri d’alarme qui éveille les consciences et propose des remèdes. Il est des paroles qui sont des actes. Les associations du dialogue symbolisent l’acte de croire encore en autrui et l’espérance de voir changer le monde. Malgré des efforts de compréhension de la culture d’autrui et d’éducation à l’interculturel et à l’interreligieux par nombre d’acteurs institutionnels (...) et l’action d’associations multiples de la société civile, pour établir des mesures de confiance ; les préjugés, les méfiances, les imaginaires déformants, les stigmatisations, les amalgames et les haines s’amplifient. Le sentiment xénophobe antimusulman s’accentue et se banalise, prolongement de l’antisémitisme. La montée des «phobies» en général, et celle de l’islam en particulier, déborde de toutes parts. En Orient, des chrétiens et des musulmans souffrent, compte tenu des bouleversements politiques.

L’opinion publique soumise à l’émotion, aux manipulations et au matraquage des médias, voit en l’autre une source de violence et de menace. Il nous faut redoubler d’efforts et continuer de témoigner, de clarifier les principes, chacun en ce qui le concerne, en nous penchant sur les causes, et faire notre examen de conscience, pour sortir des mésinterprétations qui ont conduit à l’impasse. Le grand combat est intérieur, il s’agit de faire reculer la tendance au repli, à la méfiance et à l’égoïsme. Vingt ans après, expliquer, interpréter, s’ouvrir sont les maitres mots (...)

la suite sur http://www.legaic.org/breve.php3?id_breve=79

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C'était l'édito musulman, mais voici l'édito chrétien, puisque le GAIC a toujours une double présidence :

Depuis le jour où il a été fondé, en 1993, le Groupe d’Amitié islamo-chrétienne s’est beaucoup développé. Ses activités se sont multipliées, diversifiées, mais il est resté animé par le même esprit et il garde le même objectif : contribuer à promouvoir en France la connaissance mutuelle, l’amitié et la coopération entre Chrétiens et Musulmans.

Étant une association loi 1901, le GAIC ne dépend d’aucune autorité religieuse. Mais, dès son origine, ses animateurs ont tenu à établir des relations confiantes avec les principaux responsables des institutions chrétiennes et musulmanes de notre pays, en particulier avec le Secrétariat de l’Église Catholique pour les Relations avec l’Islam (SRI) et avec les associations islamiques. En effet, si chaque croyant est appelé à vivre personnellement et librement sa foi en Dieu, il est membre d’une communauté qui transmet le message du Christ ou celui du Coran. Il me semble donc très important qu’aujourd’hui comme hier, le GAIC continue à établir et à approfondir des relations avec les institutions chrétiennes et musulmanes de notre pays. Bien entendu, cette action menée en faveur du dialogue islamo chrétien doit aller de pair avec la volonté de dialoguer avec les autres croyants, en particulier les Juifs, et aussi avec les agnostiques et les incroyants.

Depuis qu’il existe, le Groupe d’Amitié islamo-chrétienne a, conformément à ses statuts, développé ses activités en France tout en étant attentif aux réalités internationales. Ces dernières années, il a effectué un travail remarquable en de nombreuses villes de notre pays, grâce à la Semaine de Rencontre islamo-chrétienne (SERIC) qu’il organise chaque année au mois de novembre. Il a tenu aussi à associer à cette Semaine plusieurs pays d’Europe qui y apportent désormais leur participation.

Il serait, me semble-t-il, très souhaitable que le GAIC développe aussi ses relations avec les pays du Maghreb et du Moyen-Orient où l’amitié et la coopération entre Chrétiens et Musulmans sont si anciennes et si importantes.

Quand l’Ambassadeur de France Gilbert Pérol et M. Azzedine Guellouze, ancien ambassadeur de Tunisie à l’UNESCO étaient, l’un et l’autre, les Présidents d’honneur du GAIC, ils nous avaient beaucoup aidés à organiser des colloques internationaux auxquels avaient participé des Chrétiens et des Musulmans venus d’Algérie, de Tunisie, du Maroc, du Liban, de Syrie, de Palestine et d’Iran. Aujourd’hui comme hier, le GAIC se doit de rester attentif à la situation dans les pays riverains de la Méditerranée. À ceux qui nous disent qu’il ne faut pas importer en France les conflits du Moyen-Orient, nous, croyants, devons répondre qu’on ne peut rester passif et silencieux quand depuis tant d’années un peuple subit l’injustice et quand le Droit International est violé à Jérusalem, Al Qods, la Ville Sainte.

Depuis vingt ans, nombreux sont au GAIC ceux et celles qui ont fait du bon et beau travail. Qu’ils en soient remerciés. Il n’est pas toujours facile de travailler ensemble quand chacun a ses convictions, ses options, ses engagements. Mais en se confiant à Dieu, on peut être artisan de paix et de réconciliation entre tous. Alors la diversité n’est plus une cause de tension et de conflits. Elle devient source d’un enrichissement mutuel.
Dans le message qu’il a adressé aux Musulmans du monde entier à l’occasion de l’Aïd El Fitr, le Pape François écrivait : « Je réitère l’espoir que tous les Chrétiens et tous les Musulmans soient de véritables promoteurs du respect mutuel et de l’amitié, en particulier à travers l’éducation ».
Puisse le GAIC, dans les années à venir, continuer à apporter sa contribution à cette tâche si essentielle : l’éducation au dialogue pour la paix.

Père Michel Lelong

...Rappel à tous : nous sommes en pleine SERIC, événement créé par le GAIC : https://dialogueabraham.forum-pro.fr/t599-semaine-de-rencontre-islamo-chretienne#45005

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Témoignage d'un membre fondateur :

C’était il y a vingt ans… une journée d’hiver à Malakoff, Michel Jondot m’avait invité à participer au lancement du Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne…Michel Lelong était là… Son projet de développer des relations avec tous les pays du Bassin méditerranéen et du Moyen Orient m’a séduit… C‘est ainsi que je me suis retrouvé Membre fondateur de cette nouvelle association… Et ce fut pour moi, le début de toute cette période passionnante au cours de laquelle j’ai découvert ce qu’avaient été et étaient les relations entre chrétiens et musulmans dans ces différents pays …

Pendant quinze ans, jusqu’en 2008, j’ai été totalement engagé dans la vie du GAIC avec deux préoccupations principales : faire reconnaitre qu’en France et en Europe des relations entre chrétiens et musulmans existent, participer à leur développement (...)

La «Semaine de Rencontres Islamo-Chrétiennes» dont ce sera cette année la 13ème édition est devenue une véritable institution… elle a pris racine au niveau européen : «SERIC EUROPE» est née cette année en Hollande, avec comme associations coresponsables Christian-Muslim Forum à Londres, El Kalima à Bruxelles et le GAIC à Paris…

Des «Ateliers de réflexion» se réunissent régulièrement à Paris et proposent des animations … il y en avait cinq le 16 octobre 2003 au moment du lancement de cette nouvelle activité, il y en a aujourd’hui six… parmi eux, l’Atelier « Israël-Palestine » qui regroupe deux des ateliers lancés il y a dix ans … Des GAIC locaux se sont créés (…)

Il m’est donné dans cette lettre, l’occasion de dire merci à tous mes amis musulmans grâce auxquels cette merveilleuse aventure a été possible… Mustapha DIOP qui a dirigé la première enquête lancée par le GAIC : « Chrétiens et musulmans, quelle vision de l’autre ? », Saïd Ali KOUSSAY avec lequel nous avons réalisé l’étude de faisabilité de la Semaine de Rencontres Islamo-Chrétiennes, interviewant 24 personnalités chrétiennes et musulmanes, Farouk LAZOUZI qui a permis de « sauver » en 2000 à Évry, ce qui a été la « Semaine test » de cet évènement, Aouatif el Fakir qui a animé l’atelier « Vision de l’autre chez les chrétiens et les musulmans », Selami VARLIK qui a donné à cet atelier la possibilité de s’exprimer par des saynètes, Myriam BOUREGBA qui à Bruxelles en 2003, a établi les premiers contacts avec ceux et celles qui nous ont permis de lancer la SERIC au niveau européen, elle qui par ailleurs en 2008, a repris au pied levé l’animation de la SERIC France … Khaled Roumo enfin qui par son dynamisme a donné naissance, au cours de ces cinq dernières années, à tant de nouvelles activités au GAIC…
Mes remerciements vont aussi à Michel JONDOT qui a aidé le Pied-Noir que je suis à retrouver l’unité entre sa raison et ses émotions viscérales, à Michel Lelong qui a ouvert tant de voies, à Francis RAUGEL sans lequel la SERIC n’aurait pas existé, à Éliane Reille qui pendant tant d’années a veillé à la parution de trois lettres par an, à Paulette Martin enfin si active dans le développement de la SERIC en Europe…

C’est au niveau local, aujourd’hui que je poursuis : avec Mustapha KORDJANI, Président de l’Association de Bienfaisance de Châtenay-Malabry (ABCM), nous avons créé en 2006, une antenne locale du GAIC. Depuis 8 ans, par-delà les difficultés inhérentes à la vie de toute association, nous sommes restés fidèles à nos réunions mensuelles au cours desquelles nous échangeons sur l’actualité, nous méditons alternativement sur un texte du Coran et un texte de l’Évangile (...)

Si je pense fondamentale la qualité des relations des membres du bureau du GAIC avec les Institutions chrétiennes et musulmanes françaises, je ne saurais trop insister sur l’importance des relations entre chrétiens et musulmans au niveau local, au niveau de la base…
Que se développent des rencontres sur le plan amical, sur le plan de l’écoute de l’autre, de l’échange, sur le plan d’une connaissance mutuelle toujours plus profonde… Nous avons ensemble à lire nos textes sacrés, à comprendre l’interprétation que les uns et les autres nous leur donnons, à découvrir la foi de l’autre. Nous avons ensemble à percevoir, dans l’actualité, les signes de Dieu…
Nous avons enfin à témoigner de notre foi, en essayant de faire que le « Vivre ensemble » ne soit pas quelque chose de factice, de superficiel, mais une voie sur laquelle nous progressons ensemble, en permanence…

Jean-Pierre BACQUÉ

[Doute-Pieux]

Bravo et paix à ces gens de bonne volonté !

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