"Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
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"Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Bonsoir,
C'est dans le roman Vie et destin (plus de détails sur ce roman). Je ne vais pas dire que j'adhère à 100% à cette assertion, je ne suis pas sûr de la comprendre (en toute rigueur il faudrait pouvoir la lire en russe). Mais elle m'impressionne.
Vassili Grossman (1905-1964) a donc connu la terreur stalinienne. Sa mère a été victime de la "Shoah par balles". Il a été reporter de guerre notamment dans la 62ème Armée de Tchouikov à Stalingrad (et on a à peu près autant fusillé dans cette seule armée et cette seule bataille que dans toute la Wehrmacht et tout le conflit). Il a couvert la libération de Treblinka.
Le roman en question, envoyé imprudemment à un éditeur (il luttait alors contre le cancer qui allait l'emporter) a été détruit, une perquisition chez lui a tout saisi, mais il avait aussi été microfilmé au passage par un certain Andreï Dmitrievitch Sakharov.
Bref, au minimum, il en savait plus long que la plupart des gens sur le mal...
C'est dans le roman Vie et destin (plus de détails sur ce roman). Je ne vais pas dire que j'adhère à 100% à cette assertion, je ne suis pas sûr de la comprendre (en toute rigueur il faudrait pouvoir la lire en russe). Mais elle m'impressionne.
Vassili Grossman (1905-1964) a donc connu la terreur stalinienne. Sa mère a été victime de la "Shoah par balles". Il a été reporter de guerre notamment dans la 62ème Armée de Tchouikov à Stalingrad (et on a à peu près autant fusillé dans cette seule armée et cette seule bataille que dans toute la Wehrmacht et tout le conflit). Il a couvert la libération de Treblinka.
Le roman en question, envoyé imprudemment à un éditeur (il luttait alors contre le cancer qui allait l'emporter) a été détruit, une perquisition chez lui a tout saisi, mais il avait aussi été microfilmé au passage par un certain Andreï Dmitrievitch Sakharov.
Bref, au minimum, il en savait plus long que la plupart des gens sur le mal...
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
C'est vrai que c'est subtile. Je ne suis pas sûre non plus de savoir quelle distinction faire entre les deux.
Le "bien" comme un idéal théorique, un concept, une idéologie, un discours intellectuel ?
La bonté comme action de bien sans s’embarrasser d'un cadre conceptuel restrictif, d'un dogme...
L'un relèverait de la pensée, de l'intellectualisation, l'autre de l'action directe sans questionnement complexes ?
Est ce que j'agis avec bonté au nom du "bien", d'une certaine définition du "bien" ?
Est ce que j'agis avec bonté tout court ?
Le "bien" comme un idéal théorique, un concept, une idéologie, un discours intellectuel ?
La bonté comme action de bien sans s’embarrasser d'un cadre conceptuel restrictif, d'un dogme...
L'un relèverait de la pensée, de l'intellectualisation, l'autre de l'action directe sans questionnement complexes ?
Est ce que j'agis avec bonté au nom du "bien", d'une certaine définition du "bien" ?
Est ce que j'agis avec bonté tout court ?
Le bien relèverait d'un idée général commune définie précisément et la bonté d'une appréciation personnelle individuelle
Invité- Invité
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Merci de m'avoir fait découvrir tout ceci, rien qu'avec ça, ma journée se retrouve enrichie
_________________
...S'il me manque l'amour, je suis un métal qui résonne, une cymbale retentissante (1 Cor XIII, 1)
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Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Je pense qu'il faut comprendre, au vu du reste de l'oeuvre de Grossman, la bonté comme compassion agissante.Disciple Laïc a écrit:La bonté comme action de bien sans s’embarrasser d'un cadre conceptuel restrictif, d'un dogme...
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Spin a écrit:Je pense qu'il faut comprendre, au vu du reste de l'oeuvre de Grossman, la bonté comme compassion agissante.Disciple Laïc a écrit:La bonté comme action de bien sans s’embarrasser d'un cadre conceptuel restrictif, d'un dogme...
Tout à fait acceptable.
La compassion agissante n'est la propriété exclusive d'aucun homme ni d'aucune religion.
C'est une capacité humaine dont théoriquement tous les humains sont capables.
La compassion serait un bien voir Le Bien et la bonté la réalisation de ce bien dans l'acte ?
La compassion agissante n'est la propriété exclusive d'aucun homme ni d'aucune religion.
C'est une capacité humaine dont théoriquement tous les humains sont capables.
La compassion serait un bien voir Le Bien et la bonté la réalisation de ce bien dans l'acte ?
Invité- Invité
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Et même certains animaux.Disciple Laïc a écrit:C'est une capacité humaine dont théoriquement tous les humains sont capables.
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Spin a écrit:Et même certains animaux.Disciple Laïc a écrit:C'est une capacité humaine dont théoriquement tous les humains sont capables.
Bien possible oui ou du moins cela y ressemble beaucoup.
Invité- Invité
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Et au fait, je me demande si le début de la citation, "je ne crois pas au bien", n'a pas été énoncé dans le même esprit que ce qu'à lancé à Napoléon Ier, lors de son sacre, le sénateur de service (le reste du discours étant on ne peut plus déférent) : "Sire, le désir de perfection est une des pires maladies qui puissent affecter l’esprit humain" (cité par Paul Watzlawick, Les cheveux du Baron de Münchhaüsen). Allusion évidente à ce que la France avait connu une dizaine d'années auparavant.
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Le mieux est l'ennemi du bien ?
Si l'on considère que tous les moyens sont bons pour combattre le mal on devient précisément le mal que l'on cherche à combattre ?
Si l'on considère que tous les moyens sont bons pour combattre le mal on devient précisément le mal que l'on cherche à combattre ?
Invité- Invité
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
Il me semble que les deux assertions ont été inspirées par une connaissance directe de ce qu'on appelle totalitarisme (même si le mot n'existait pas au temps de Robespierre), dont l'inspiration fondamentale est toujours un idéal élevé dans l'esprit de ses promoteurs.Disciple Laïc a écrit:Le mieux est l'ennemi du bien ?
Si l'on considère que tous les moyens sont bons pour combattre le mal on devient précisément le mal que l'on cherche à combattre ?
Re: "Je ne crois pas au bien, je crois à la bonté" (Vassili Grossman).
L'origine du mot "terrorisme" vient de la période de la "Terreur" sous la Révolution Française, cela ne s'invente pas...
Invité- Invité
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