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"Les dernières jours de Muhammad" (Hela Ouardi)

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Message  -Ren- Lun 25 Avr - 19:10

Médine, juin 632. Sous le soleil accablant de l’Arabie, le temps semble s’être arrêté : le Prophète de l’islam a rendu son dernier souffle. Autour de lui, les fidèles de la nouvelle religion, plongés dans la sidération, tremblent à l’idée que la Fin du monde soit proche. Mais où sont passés ses Compagnons ? Quelle est cette étrange maladie qui l’a terrassé en quelques semaines ? Et pourquoi l’enterrement n’a-t-il pas lieu ?
Au fil de ce récit au jour le jour de l’événement le plus mystérieux dans l’histoire de l’islam, Hela Ouardi, universitaire tunisienne, explore et confronte les sources sunnites et shiites les plus anciennes. Celles-ci nous révèlent un autre visage du Prophète, celui d’un homme menacé de toutes parts, affaibli par les rivalités internes et par les ennemis nés de ses conquêtes. Tout est entrepris pour qu’il ne laisse aucune directive claire sur sa succession. Ses Compagnons s’engagent dans une lutte pour le pouvoir et son clan se déchire, ouvrant la voie à des guerres meurtrières qui ensanglantent encore notre monde aujourd’hui.

Une reconstitution chronologique inédite, où Hela Ouardi oppose aux mémoires idéologisées le portrait d’un homme rendu à son historicité et à sa dimension tragique.
http://www.albin-michel.fr/Les-Derniers-Jours-de-Muhammad-EAN=9782226316448

Le livre en aperçu sur Google Books : https://books.google.fr/books?id=3s2fCwAAQBAJ&printsec=frontcover&hl=fr#v=onepage&q&f=false

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"Les dernières jours de Muhammad" (Hela Ouardi) Empty Re: "Les dernières jours de Muhammad" (Hela Ouardi)

Message  -Ren- Lun 25 Avr - 19:17

Vous venez de publier un ouvrage très documenté intitulé « Les derniers jours de Muhammad ». Quelles ont été vos sources ?
Mes sources sont le Coran et ses multiples exégèses ainsi que les livres les plus anciens de la Tradition musulmane (sunnite et chiite) : les recueils d’hadiths du Prophète, les différents récits biographiques écrits sur lui et ses compagnons ainsi que les chroniques historiques comme celle, majeure, de Tabarî (...)

La Tradition musulmane a élaboré une représentation idéalisée de Mahomet alors que le Coran rappelle qu’il n’est qu’un homme semblable aux autres. Il aurait été en quelque sorte déshumanisé. Dans votre livre ne retrouve-t-il pas toute son humanité ?
Je le souhaite en tout cas ! Mon objectif était en effet de rendre le Prophète de l’islam à son humanité, à laquelle renvoie explicitement le Coran dans les sourates 18 et 41. Pour ce faire, j’ai tenté de mettre en évidence l’aspect tragique qui caractérise la fin de son existence et qui donne au personnage une dimension esthétique sublime, comparable à celle des héros de la tragédie grecque (...) Quand on examine les ouvrages de la Tradition, on constate que l’homme était dans une situation d’abattement psychologique, fruit d’une crise politique profonde qui menaçait son autorité.

A quoi tenait cette crise ?
On a coutume de dire qu’à la fin de sa vie le Prophète avait pacifié l’Arabie, réduit la turbulence des tribus arabes et qu’il avait entamé la marche victorieuse en dehors de son territoire. En réalité, peu avant sa mort, il venait d’essuyer deux défaites face aux armées chrétiennes de l’Empire byzantin. Il fut l’objet de tentatives d’assassinat, probablement de la part de certains de ses plus proches compagnons, et il dut faire face à l’émergence de « faux prophètes » appelant les tribus à la sédition. A cela s’ajoute le drame personnel que fut la perte de son fils Ibrahim, mort quelques mois avant lui. Cette dimension tragique est exprimée par le Prophète lui-même de manière expressive dans des phrases empreintes de pathos, rapportées unanimement par les plus importantes autorités de la Tradition (...)

Ainsi, les derniers jours de Mahomet ont un relent de « fin de règne » où tous les coups sont permis pour lui succéder.
Effectivement, tous les coups étaient permis pour les compagnons du Prophète, notamment les deux futurs premiers califes Abou Bakr et Omar. L’illustration la plus éloquente et sans doute la plus scandaleuse de ce machiavélisme est la confiscation par Omar des dernières volontés du Prophète. Quand celui-ci décide, le jeudi qui précède sa mort, de dicter son testament, Omar l’en empêche (...) D’autres scènes décrites dans les livres les plus orthodoxes, soulignent clairement que les deux futurs premiers califes, assistés de leurs filles respectives Aïcha et Hafsa, épouses du Prophète, ont tissé autour du moribond une véritable toile d’araignée pour ne pas laisser le pouvoir leur échapper. Ce qui m’a le plus étonnée c’est que ces scènes « compromettantes » pour la mémoire d’Abou Bakr et Omar ont été rapportées par la tradition sunnite pourtant si favorable à ces deux figures. Voilà qui déconstruit la vision mythique d’un « âge d’or » de l’islam et de ses « pieux ancêtres » auxquels se réfèrent aujourd’hui les salafistes.

Deux éléments coexistent dans la Tradition musulmane que vous interrogez : d’une part l’imminence de la fin des temps, prophétisée par Mahomet, et, d’autre part, la fondation d’un Etat, appelé à étendre son empire au-delà de ses frontières d’origine. Comment cette contradiction a-t-elle été surmontée ?
En effet, les sources musulmanes soulignent le caractère eschatologique de la mission du Prophète qui affirmait être venu annoncer la fin du monde. Après sa mort, certains de ses adeptes ont été pris de panique, croyant l’apocalypse imminente. Mais comme l’apocalypse n’a pas eu lieu, il fallait y remédier, sinon l’islam annonciateur de la fin des temps et le message du Prophète aurait pu voir leur crédibilité compromise (...) C’est là qu’on mesure le rôle décisif d’Abou Bakr et Omar. En créant le califat qui allait durer plusieurs siècles, ils ont donné un avenir à ce qui était au départ une doctrine de la fin des temps.

En instituant le prétendu Etat islamique (Daech), Abou Bakr Al-Baghdadi son calife autoproclamé ne cherche-t-il pas répéter les origines tragiques de cette histoire ?
Absolument ! Cette volonté manifestée par Daech de répéter l’histoire en revenant à l’origine est d’autant plus dangereuse qu’elle est incohérente, car elle investit deux récits antagoniques. Elle s’inscrit d’une part dans la dimension eschatologique de la prédication initiale de Mahomet (...) D’autre part et paradoxalement, Daech fonde un califat, c’est-à-dire qu’il réactualise le moment du « début de l’Histoire » quand Abou Bakr Al-Baghdadi a créé, au prix d’un bain de sang, une institution politique qui ouvrira la voie à l’avènement d’un empire musulman. On comprend du coup pourquoi le chef de Daech Ibrahim Awad s’est choisi comme pseudonyme Abou Bakr al-Baghdadi Al-Qouraychi (...)

Votre livre a été censuré au Sénégal sous la pression d’organisations islamistes et d’hommes politiques. Le travail historique et critique sur les Ecritures tel qu’il a été opéré dans le judaïsme et le christianisme serait-il inconcevable concernant l’islam ?
La censure de mon livre au Sénégal ne signifie pas que le travail de critique historique est inconcevable en islam. Ce n’est pas en cassant le thermomètre qu’on fait disparaître la fièvre ! J’ajouterai que le travail critique sur les sources a été entrepris depuis des décennies par plusieurs chercheurs issus de la culture musulmane. Ils ont été intimidés et persécutés par les institutions politico-religieuses qui veulent continuer à manipuler les sources (...)

http://www.lemonde.fr/afrique/article/2016/04/25/la-mort-du-prophete-de-l-islam-contre-enquete-sur-une-tenebreuse-affaire_4908284_3212.html

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Message  -Ren- Lun 25 Avr - 19:34

Le Point.fr : Telle que vous la décrivez, la fin de Mahomet est une vraie tragédie shakespearienne…
Hela Ouardi : Effectivement, le prophète de l'islam subit de nombreuses épreuves à la fin de sa vie : il perd son seul fils, qu'il adorait ; il subit des échecs militaires contre Byzance, ce qui affaiblit son autorité auprès des musulmans. Il tombe alors gravement malade, et on lui désobéit, on l'empêche d'écrire son testament, on lui administre des médicaments à son insu … Après sa mort, sa fille Fatima sera violentée et mourra, dit-on, des suites de cette agression. Elle sera aussi déshéritée. Son époux, Ali, sera nommé Calife, mais finira assassiné et leurs enfants seront massacrés. On peut donc parler d'une tragédie.

On l'aurait assassiné ?
D'après les sources musulmanes, à la fin de sa vie il a été victime de plusieurs attentats. Il se méfiait de son entourage d'ailleurs, et quand on l'a forcé à prendre un médicament, il a demandé aux personnes présentes de prendre la même potion. En fait, d'après certains auteurs musulmans, il serait peut-être mort de pleurésie. Mais les plus anciennes biographies musulmanes affirment qu'il aurait été empoisonné par une juive de Khaybar. Cette thèse embarrasse les théologiens qui considèrent qu'elle pourrait nuire au prestige du Prophète. Les docteurs d'Al-Alzhar reconnaissent ainsi qu'il a été empoisonné, mais assurent qu'il a survécu trois ans au poison, preuve de l'intervention divine…

Et on a vraiment abandonné son cadavre ?
Oui, on l'a laissé sans sépulture pendant trois jours, ce qui est plus qu'étonnant dans une région aussi chaude que l'Arabie, où la tradition veut que l'on enterre les morts immédiatement ou presque. Les textes évoquent même la décomposition du corps. Deux hypothèses majeures peuvent expliquer cette situation : d'abord le déni. On ne veut pas croire qu'il soit mort et l'on pense qu'il va ressusciter. Mahomet ne promettait-il pas la fin du monde ? La deuxième raison est plus politique, et c'est celle défendue notamment par les chiites : ces trois jours ont permis à Abu Bakr et Umar d'écarter la famille de Mahomet et de s'organiser pour lui succéder (...) Abu Bakr s'est imposé par la suite par le sang en menant ce que l'on a appelé les « guerres d'apostasie ».

Le problème de l'islam naissant tient donc au fait que Mahomet n'a pas pu organiser sa succession...
Il n'avait pas de fils direct, que des petits-enfants, des gendres ou des beaux-pères, Abu Bakr, Umar, Ali et Uthman, qui seront les quatre premiers califes. C'est entre eux que va se jouer la succession. Le pouvoir politique en terre d'islam est encore de nos jours une affaire de famille !

Vous parlez de Médine, mais vous dites aussi qu'il est mort non pas dans cette ville, comme l'affirme la tradition, mais à Gaza…
Les sources non musulmanes contemporaines de l'époque du Prophète attestent de la présence de ce dernier à Gaza en 634. Je dois rappeler que l'arrière-grand-père de Mahomet, Hâchim, serait lui-même mort à Gaza.

Mais pourquoi ces changements de lieu et de date ?
Probablement pour des raisons politiques. Son histoire a été « écrite » pour les besoins d'une légitimation du pouvoir.

Votre livre nous dépeint un vieux prophète manipulé par ses femmes et ses meilleurs amis. Aujourd'hui, on dirait qu'il a été victime d'un abus de faiblesse. Quand commence le culte qui fera de lui « le sceau de l'islam » ?
Sous les Omeyyades, probablement, mais on ne sait pas exactement comment. Le processus a dû être lent. Tous les descendants du Prophète ont alors été éliminés, donc il n'y a plus de risque que s'instaure une dynastie de droit divin. La nouvelle dynastie, qui est originaire de la Mecque elle aussi, mais qui pourtant s'est opposée au Prophète au début de la Révélation, va pouvoir l'utiliser pour asseoir sa légitimité.

Vous avez mené une enquête de type scientifique, votre appareil de notes le prouve. Mais sur quoi vous fondez-vous pour affirmer de telles choses ?
Mais sur la tradition musulmane, bien sûr ! Contrairement à ce que l'on peut croire, tout a été écrit, il suffit de prendre la peine de lire les textes (...)

Mais les historiens remettent en cause la fiabilité de ces sources religieuses qui ont été écrites dans une visée apologétique…
Certes. D'abord, il faut préciser que ces sources, malgré leur manque de fiabilité historique, demeurent incontournables. Si on les ignore, l'histoire de la naissance de l'islam se résumerait à deux phrases. Donc, il faut lire, mais comme des documents et non comme des monuments. Mais d'une part, on retrouve les mêmes faits dans des écrits de sources très différentes et d'autre part, ces textes qui pourraient pratiquer la langue de bois n'hésitent pas à dire des choses étonnantes, parfois même contraires aux intérêts des partis qu'ils défendent. Ainsi, je croyais que le fait que Mahomet soit empêché d'écrire son testament était une « invention » des chiites qui soutiennent qu'il avait choisi Ali pour successeur, mais qu'Abu Bakr et Umar l'en ont empêché. Or, les textes sunnites rapportent aussi cet épisode, ce qui n'est pourtant pas dans leur intérêt. On peut penser qu'il y a là un début de vérité, même si l'historien doit toujours garder une distance critique, évidemment.

Si Mahomet attendait la fin des temps, il ne voulait pas créer de religion. Le vrai fondateur de l'islam n'est-il pas plutôt Abu Bakr?
Effectivement, ses successeurs, et au premier chef Abu Bakr, ont donné un avenir à la religion de la fin des temps. Mieux, en conquérant le Proche-Orient, ils ont donné à la religion de l'arabité, une carrière universelle.
http://www.lepoint.fr/culture/la-vraie-mort-de-mahomet-14-03-2016-2025225_3.php

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Message  indian Lun 25 Avr - 20:28

Très, mais très intéressant. Merci

indian

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Message  -Ren- Mar 26 Avr - 14:27

indian a écrit:Très, mais très intéressant. Merci
A relativiser, cependant. Je n'ai pas encore lu ce livre, mais lorsque je lis dans l'interview "Les sources non musulmanes contemporaines de l'époque du Prophète attestent de la présence de ce dernier à Gaza en 634", j'émets quelques doutes, pensant connaître les sources en question, et considérant qu'il serait exagéré d'en tirer de telles conclusions.

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Message  Yahia Jeu 28 Avr - 14:18

-Ren- a écrit:
indian a écrit:Très, mais très intéressant. Merci
A relativiser, cependant. Je n'ai pas encore lu ce livre, mais lorsque je lis dans l'interview "Les sources non musulmanes contemporaines de l'époque du Prophète attestent de la présence de ce dernier à Gaza en 634", j'émets quelques doutes, pensant connaître les sources en question, et considérant qu'il serait exagéré d'en tirer de telles conclusions.


Hum, hum.

J'ai lu ce livre en entier, et tout est à l'avenant.


Certes, ce livre est bourré d'informations que l'on trouve  peu souvent ou  que l'on connaît peu si on n'a pas lu de nombreuses biographies ou ouvrages sur le Prophète. Mais pour ceux qui ont  quelque habitude de ces lectures, il n'a là rien de vraiment neuf : ce sont toutes des sources  très anciennes et des citations que l’on peut glaner çà et là.  Ce qu’il y'a de particulier, c’est qu’elles se retrouvent ici rassemblées en un ensemble chronologique qui a l’apparence d’être cohérent, et que de multiples précisions intéressantes et assez rares à trouver y figurent. Ajoutez-y les sujets important qui y sont évoqués  comme les querelles de succession , et le problème  eschatologique. Du coup cela peu sembler intéressant au premier abord, d’autant que ce livre de 363 pages affiche plus de 100  pages de lexique de commentaire sur les sources et de notes citant précisément les sources : alléchant.

Le problème, c’est que cet assemblage est fait en dépit de tout esprit critique, de toute réelle cohérence interne,  avec des hypothèses extravagantes et invérifiables mêlées à des éléments plus solides. C’est surtout une vision d’ensemble qui manque cruellement à cet ouvrage  qui se contente de « déconstruire » la version officielle sans rien proposer de solide à la place, sans vision politique, historique, économique , sociale ou religieuse de ces événements. Visions que l’on trouve dans d’autres ouvrages.

Quant j ‘écris « déconstruire », l’opération s’apparente plutôt à une démolition au bulldozer : on nous décrit une bande de vautours ignobles et  sans scrupules s’affronter autour du Prophète mourant, isolé, dont le règne est en déclin, et qu’ils auraient peut-être  même assassiné.

Ne vous y trompez pas : il ne s’agit pas là d’une entreprise chi’ite. Le calife ‘Âlî n’est pas mieux traité que les autres : on le traite d’inerte, de laid bedonnant brutal, de paresseux, et ses qualités de guerrier mises en doute. De même on traite ‘Umar de déserteur, violeur, brutal et cynique, tout comme Abû Bakr est décrit avec autant de délicates « nuances », et Uthman  rapidement expédié.  Le procédé est, à l’instar d’un Amir-Moezzi, mais avec moins de finesse, de reprendre systématiquement les thèses chi’ites aux fins de démolition de la présentation traditionnelle sunnite, reprenant  les accusations les moins cohérentes qui restent cependant distillées, répétitivement, et longuement exposées aux fins de jeter le trouble. Je dis jeter le trouble et la confusion, car ces sources shi’ites, certes intéressantes, ne sont ni plus ni moins fiables au plan historique que les sources sunnites, et que l’accumulation de versions contradictoires, sans un filtre cohérent ni un ligne directrice n’éclaire en rien le fil de l’histoire. Le seul effet –voulu- est de contester l’hagiographie officielle.

Loin de moi l’idée de défendre inconditionnellement les hagiographies des 4 premiers Califes. Les traditions sunnites fourmillent de suffisamment d’information et d’éléments  négatifs sur eux pour s’en faire une idée nettement moins enthousiaste que celle qui est diffusé dans les brochures officielles.  De la à en dresser un tel portrait  aussi unilatéralement négatif, sans l’ombre de la moindre qualité humaine !  Du côté du Prophète, cela balance pas mal non plus, mais on sent un peu plus de retenue néanmoins. Là encore, si on a lu Ibn Hicham, on ne sera cependant guère surpris de ce qui y est décrit.

Quelques exemples concrets des approximations, incohérences, insuffisances :


Page 114  elle écrit « Il faut dire que le Prophète n’a pas une idée très haute d’Alî », suivi d’un portrait au vitriol,  et : « On peut alors imaginer les réticences de Muhammad à confier les rênes du pouvoir à un homme aussi indolent ». Cependant, Pages 58 à 60, elle nous a expliqué que le « hadîth al ghadiîr », le dit de l ’étang, en mars 932, était attesté aussi bien du côté chi’ite que du coté sunnite. Le prophète aurait   dit en public «  celui dont je suis le seigneur,’Alî  est son seigneur » ce qui serait selon l’auteur une désignation explicite de ‘Alî comma calife. L’auteur ne prend pas la peine d’expliquer cette très curieuse contradiction.

Dans la foulée, elle nous accrédite l’idée shi’ite d’un complot (elle concède : pas deux) pour tuer le Prophète, par ‘Umar et Abû Bakr, alors qu’on ne voit pas l’évidence de l’intérêt d’un tel crime si le successeur-rival  ‘Alî vient d’être désigné ? Si Muhammad mourrait, ce serait automatiquement ‘Ali le successeur. Ou alors c’est que cette désignation en public n’a pas eu lieu ? Elle se maintient donc dans la confusion. De même aux approches immédiates du décès elle n’a aucun mot sur les chances d’Alî dans la succession.

Page 91, elle  relate que le Prophète aurait liquidé tout ce qu’il possédait avant de mourir, sans contredire. Ensuite  relate les sordides querelles sur son « immense » héritage. Un peu plus de cohérence  ou d’explications dans son récit eût été bienvenu


Quelques phrases surprenantes aussi venant d’un « historienne » critique : Page 59, » L’ange Gabriel intime l’ordre au Prophète » pas de conditionnel, mais il s’agit de conforter sa thèse. On retrouve ce genre d’affirmations à d’autres passages. Dans le même genre, on trouvera page 137 une autre phrase très surprenante ou notre auteure refuse à  ‘Umar le droit   de contredire le Prophète, au motif que tout ce qui est proféré par le prophète est inspiré de Dieu , et de citer le coran 53 :-3-4.
Le problème c’est que cette sourate ne parle pas d’une infaibilité totale du Prophète dans tous ses propos, mais se limite bien au Coran. (Votre compagnon ne s'est pas égaré et n'a pas été induit en erreur et il ne prononce rien sous l'effet de la passion; ce n'est rien d'autre qu'une révélation inspirée que lui a enseigné [L'Ange Gabriel] à la force prodigieuse)
Quoiqu’il en soit de sa signification profonde, recourir à l’argument d’autorité de la Révélation pour conforter un propos qui se veut hyper-critique est à toit le moins paradoxal.


Page 70, elle accrédite l’idée qu’Abu Bakr (et ‘Umar) aurait  été intentionnellement écarté de Médine par le Prophète  ( à Jorf pour une expédition en Syrie) aux fins de l’écarter de la succession, elle explique ensuite le retour d’Abû Bakr au grand mécontentement du Prophète qui le renvoie. Page Pg 184, Elle dit d’Abû Bakr  se sent obligé de demander au Prophète alité la permission de le quitter. On ne comprend pas pourquoi une « permission » si  il y avait une volonté expresse de l’écarter de la part du Prophète.

De même cette volonté  supposée d’écarter Abu Bakr est contredite pages 87-89  décrivant  longuement et de manière détaillée sa participation à l’ultime présence du Prophète  à la mosquée. Certes elle parle « d’ajout  probable », mais pourquoi en faire 3 pages et non une simple note en bas de page. La confusion règne une fois de plus,  et sur quels éléments probants remettre en cause la version de cette présence et non la version de l’écartement ?

Page 194, elle en remet une couche sur la « mystérieuse absence «  d’Abû Bakr : « pourquoi Abû Bakr n’était-il pas à Médine au moment du décès ? pourquoi était-il allé à Sonh, loin de Médine,… ? » et d’insinuer des basses manoeuvres complotistes pour payer des gens . Elle venait d’expliquer page 192 que c’était pour des raisons familiale et que Sonh n’était qu’à deux kilomètres, et donc banlieue très proche de Médine, à quelques minutes…


Ce procédé d’insinuation est une constante : Page 192 elle glisse que la colère de ‘umar  refusant la réalité de la mort du Prophète est peut-être surjouée,  une stratégie, ( Pg 194) et que les tentatives d’Abu Bakr  de le calmer  simulée. D’un questionnement, qui peut être intellectuellement légitime,  elle passe aux certitudes, sans élément probant, et devient  carrément affirmative page 199, parlant de coup politique. Ce procédé d’insinuation constante se lit également, parmi beaucoup d’autres, dans une phrase comme celle-ci, page 175 , après avoir évoqué diverses hypothèses invérifiables sur un empoisonnement ou sur une pleurésie: « la confusion de la Tradition sur la cause de la mort de Muhammad est sans doute l’indice qu’elle tente (maladroitement) de dissimuler un crime. »  !!!!


Chapitre 13, elle fait, après d’’autres, d’interminables considérations sur la légitimité ou l’illégitimité la succession, laquelle est historiquement invérifiable actuellement. Elle conclut quasiment à un complot de harem pour imposer Abu Bakr,! Mais par contre elle ne réalise aucune recherche sur les raisons politiques des  alliances significatives qui ont fait emporter un clan sur les autres . Si sa  thèse relevait de faits exacts, elle n’explique en rien  la raison pourquoi la réussite de ce « coup de force » : les Ansars de leurs côté avaient bien essayé le leur, qui a échoué…
La réunion de la saqîfa des Banû Sâ’ida est brièvement évoqué à plusieurs endroits, jamais expliquée ni développée. Or c’est justement au cours de cette réunion capitale, dramatique et décisive, qu’ont été développés les arguments contradictoires relatifs à la succession  et que la plupart des protagonistes, hormis les shi’îtes, ont défendu leurs point de vue divers. C’est là la clé de tous les enjeux politiques. Certains historiens nous en ont laissé d’intéressants développements, qui mettent en évidences les conditions des alliances et des rapports de force ayant aboutit très logiquement ( sinon très heureusement) à la désignation des successeurs. Il est étonnant que l’auteure se taise à ce propos, si ce n’est que cette réunion cadre mal avec son propos. A tout le moins, une analyse socio-politique, ne s’accorde pas avec sa dramaturgie, qui se concentre exclusivement et pesamment sur de mesquines ambitions personnelles, aidées par un sordide complot.



Dans ces différentes considérations sur la remise en cause systématique de la Tradition, elle glisse sur l’incertitude quant à son âge et à  la date de son décès…pas la soixantaine, mais 40- 50 ans , pour finir par dire, page 178, que la date  de la mort en 632 à Médine « est sérieusement remise en cause par diverses sources non-musulmanes »disant que le prophète était en vie en 634, et à à Gaza, menant une campagne victorieuse. (une note renvoie aux pages  243-245 accréditant les thèses de S.J Schoemaker).  Oubliant que si cela était exact, et si on se rappelle des victoires arabes des musulmans en Syrie en 635 à Damas, et 636 le Yarmuk cette continuité victorieuse devait  amener notre auteure à gommer et réécrire plus de la moitié de son livre  situant sur les évènements  à Médine au moment d’une crise après des batailles perdues et non au moment de l’expansion victorieuse à Gaza…( page 40 : les dernières entreprises militaires menées par le Prophète,(…)c’est l’amorce d’une profonde crise politique interne qui marquera les derniers mois de la vie de Mumhammad. etc..)

On ne manquera pas de noter qu’elle se contredit une fois de plus page 202 , en citant une lettre datant de Juillet 634 , émanant d’un juif rabbinique  qui parle de Muhammad au passé : « il proclamait  la venue du Messie » ;

Je ne m’étendrai donc pas sur la précision de la date, qui m’importe finalement assez peu, pour souligner une fois de plus, les incohérences de ce récit où il semble qu’il suffit qu’un récit  soit  plus contraire à la tradition pour qu’il paraisse plus intéressant, à défaut d’être crédible, pour l’auteure, et sans souci aucun de cohérence.

Les deux derniers chapitres, sur les "Questions historiographiques" ont des titres assez éloquent en matière de partialité non critique , que je me borne à vous citer ici :

1 les révélations (sic!) des sources non-musulmanes
2 les sources musulmanes : écrire l'histoire ou raconter des histoires

Visiblement c'est cette dernière manière d'écrie qu'elle a choisie pour écrire son livre.



Certes les diverses sources se contredisent souvent, et il peut donc y avoir de multiples confusions. Ces divergences viennent bien des sources. C’est le travail de l’historien précisément d’essayer de démêler l’écheveau et d’en tirer un fil conducteur. On ne se contredit pas en citant plusieurs sources contradictoires pour conclure à l’incertitude. Ou en choisissant une série de fait probables parmi d’autre et en établissant un récit cohérent à l’aide de ceux-ci.  Par contre, on se contredit en citant une source pour affirmer un fait, puis en citant une autre source  pour affirmer un autre fait, oubliant entre-temps que ces deux sources se contredisent entre elles. Dans ce cas on passe d’un travail d’historien à un travail d’idéologue, ou pire,  de publiciste brouillonne des temps modernes pour laquelle le sensationnel médiatique prime sur la vérité et les embarras des incertitudes.
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"Les dernières jours de Muhammad" (Hela Ouardi) Empty Re: "Les dernières jours de Muhammad" (Hela Ouardi)

Message  -Ren- Jeu 28 Avr - 19:32

Trugarez ! :poucevert:
Yahia a écrit:Dans ces différentes considérations sur la remise en cause systématique de la Tradition, elle glisse sur l’incertitude quant à son âge et à la date de son décès…pas la soixantaine, mais 40- 50 ans , pour finir par dire, page 178, que la date de la mort en 632 à Médine « est sérieusement remise en cause par diverses sources non-musulmanes »disant que le prophète était en vie en 634, et à à Gaza, menant une campagne victorieuse
C'est donc bien la source à laquelle je pensais... à laquelle on fait dire ce qu'elle ne dit pas.
Il s'agit de la Chronique de Thomas le Presbytre, qui nous dit que "l’an 945, indiction VII, au mois de Chebot, le quatrième jour [i. e. le 4 février 634], un vendredi à la neuvième heure, une bataille s’engagea entre les Romains et les Tayyayê de MHMT, en Palestine, à douze milles à l’est de Gaza" ( https://blogrenblog.wordpress.com/2014/11/15/conquetes-arabes-les-premieres-chroniques-chretiennes/ )... Une expression qui ne nous dit pas que Muhammad était là pour se battre.

Yahia a écrit:Je dis jeter le trouble et la confusion, car ces sources shi’ites, certes intéressantes, ne sont ni plus ni moins fiables au plan historique que les sources sunnites, et que l’accumulation de versions contradictoires, sans un filtre cohérent ni un ligne directrice n’éclaire en rien le fil de l’histoire
Quelque part, je ne suis pas trop étonné, en fait... (cf ma remarque plus haut)

Yahia a écrit:Ce procédé d’insinuation est une constante
Voilà qui nous rappelle les pratiques d'autres ouvrages déjà critiqués dans cette rubrique :!!!:

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Message  Yahia Jeu 28 Avr - 20:45

-Ren- a écrit:Trugarez !  :poucevert:
Yahia a écrit:Dans ces différentes considérations sur la remise en cause systématique de la Tradition, elle glisse sur l’incertitude quant à son âge et à  la date de son décès…pas la soixantaine, mais 40- 50 ans , pour finir par dire, page 178, que la date  de la mort en 632 à Médine « est sérieusement remise en cause par diverses sources non-musulmanes »disant que le prophète était en vie en 634, et à à Gaza, menant une campagne victorieuse
C'est donc bien la source à laquelle je pensais... à laquelle on fait dire ce qu'elle ne dit pas.
Il s'agit de la Chronique de Thomas le Presbytre, qui nous dit que "l’an 945, indiction VII, au mois de Chebot, le quatrième jour [i. e. le 4 février 634], un vendredi à la neuvième heure, une bataille s’engagea entre les Romains et les Tayyayê de MHMT, en Palestine, à douze milles à l’est de Gaza" ( https://blogrenblog.wordpress.com/2014/11/15/conquetes-arabes-les-premieres-chroniques-chretiennes/ )... Une expression qui ne nous dit pas que Muhammad était là pour se battre.

Elle cite effectivement nommément Thomas le Presbytre page 240, mais en citant meulantent l'expression "arabes de MHMT"  dans un contexte de combat victorieux près de Gaza en 634. Plus prudente et nuancée qu'en page 178 sur le sens de l'expression, elle montre clairement qu'elle pense que Muhammad était bien présent avec ses troupes.

Elle y ajoute une autres sources, la "Didascalie de Jacob" rédigé en juillet 634 à Carthage.Là non plus la lecture textuelle du texte n'est pas réellement décisive.

Puis elle évoque vaguement  Shoemaker et son évocation d'"au moins une douzaine" de sources datant des 7 et 8° siècles évoquant la présence du Prophète à la tête de ses troupes en Terre Sainte 2 à 3 ans après la "date supposée du décès à Médine". et d'embrayer sur un lieu de décès en Palestine.


Elle ne va cependant pas jusqu'au bout de cette démarche, puisque tout son livre est exclusivement basé sur la description des événement entourant le décès du Prophète en 632, dans un contexte de difficultés militaires, et  dans une zone géographique se situant entre La Mecque et Médine.
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Message  -Ren- Jeu 28 Avr - 21:45

Yahia a écrit:Puis elle évoque vaguement  Shoemaker et son évocation d'"au moins une douzaine" de sources datant des 7 et 8° siècles évoquant la présence du Prophète à la tête de ses troupes en Terre Sainte 2 à 3 ans après la "date supposée du décès à Médine"
Je me demande bien où il les auraient trouvées :!!!:

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