la vie se moque bien des individus

[gad]

Je suis bombardé de pub pour ne pas vieillir, poudres de perlinpinpinf contre l'arthrose, l'adénome de la prostate, , crèmes contre les rides, exercices des yeux pour voir sans lunettes, etc. C'est typique de notre société de consommation où le narcissisme et l'individualisme sont rois, dans d'autres ethnies ou à d'autres époques, je ne sais pas. Nous attachons tellement d'importance à notre petite personne que nous ne voulons pas mourir. En espérant gagner la vie éternelle, les croyants flattent leurs dieux, «  Ô éternel, roi des rois, à toi la gloire et la puissance pour les siècles des siècles  » Quelle flagornerie, quelle vanité  ! La vie n'en a rien à faire des individus, combien d'alevins pour quelques poissons adultes, combien d'œufs de tortue pour une ou deux qui atteindront l'âge adulte sans se faire dévorer, combien de noyaux, pour peut-être un arbre. Quand votre corps sera usé, vous serez anéanti, votre personne n'existera plus, il en restera peut-être quelque chose, des gênes si vous avez des enfants, des livres si vous êtes écrivain, des films si vous êtes comédien, des tableaux si vous êtes peintre, etc, mais votre personnalité sera anéantie, plus de vision, plus d'ouïe, plus d'odorat, plus de toucher, plus d'émotions, plus de pensées, rien. Vous vous battez pour rester en vie le plus longtemps possible, vous surveillez votre régime alimentaire, vous faites de l'exercice, vous avez des projets. A quoi bon, le match est truqué car quoi que vous fassiez vous serez mis KO.

[Jans]

On n'a pas besoin de flatter Dieu : s'il existe (ce que je crois), il n'a besoin de rien, juste de nous voir évoluer, si possible en bien. Voire de recommencer d'autres vies, pour ceux qui croient que l'âme peut habiter un autre corps.
A regarder l'homme et l'univers, cette complexité qui est une harmonie au-delà de toute probabilité, ces joies éprouvées ne reposant sur rien de matériel, presque indescriptibles, ces "hasards" qui nous tirent de bien des pétrins et qui ne sont qu'un mot pour dire que la cause nous échappe, même et surtout quand elle ne répond pas du tout au calcul des probabilités.. cela fait beaucoup pour n'être rien — et pouvoir affirmer avec Nietzsche qu'il n'y a pas d'arrière-monde (grosse erreur !) ; mais cela s'éprouve, ne vaut que pour soi, même des guérisons impossibles aux yeux de la science mais qui arrivent quand même trouvent chez certains des débuts (foireux) d'explication !

Je vais terminer en te donnant la dernière strophe d'un splendide poème de Supervielle qui va dans ton sens :

"Mais avec tant d'oublis comment faire une rose
Avec tant de départs comment faire un retour
Mille oiseaux qui s'enfuient n'en font un qui se pose
Et tant d'obscurité simule mal le jour."

[gad]

Jans, tu es en train de me dire que tu croies en Dieu, et bien, moi aussi, je suis époustouflé par la beauté, l'équilibre et le fonctionnement de la nature, tiens, je pensais au fait de respirer, et j'imaginais l'air entrant dans mes poumons, l'oxygène traversant les parois, entrant dans les hématies pour être distribué partout, mais c'est fantastique. Les milliers d'ingénieurs qui travaillent à cet engin extrêmement complexe qu'est un lanceur sont encore loin de l'incroyable mécanique d'un moucheron. Mais Dieu, disons plutôt l'Être, dans son immensité n'en a rien à cirer de ses créatures, un peu comme un général qui met sa sensibilité dans sa poche et envoie à la mort des milliers de jeunes gens, parce que c'est "nécessaire". Peut-être qu'à travers l'humanité il finira par prendre conscience des innombrables et souvent atroces souffrances issues de sa création.

[indian]

c'est bieb intéressant tout ca, mais perso, je préfère la science.

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