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Hommages à Jean Bastaire

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Hommages à Jean Bastaire  Empty Hommages à Jean Bastaire

Message  serge lellouche Mar 27 Aoû - 14:38

le théologien Jean Bastaire est mort ce week-end. Fin connaisseur de Charles Péguy, il a été avec sa femme Hélène qu'il rejoint au Ciel, un précurseur prophétique de l'écologie chrétienne, dont il a restitué toute la profondeur cosmique : l'ensemble de la création est indissolublement unie, non seulement par origine et par filiation divine, mais jusqu'à la parousie en vue du salut définitif.
Cette unité théologique rétablie par Jean Bastaire à la suite des Pères de l'Eglise (Irénée de Lyon, Maxime le Confesseur...) est une grande source de joie et d'espérance pour tous les catholiques et pour tous les croyants.
Ici, quelques premiers hommages à Jean Bastaire...

http://visiblesetinvisibles.org/2013/08/26/a-dieu-jean-bastaire/
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/08/25/jean-bastaire-est-dans-la-vie-eternelle-5147874.html
http://ecologyandchurches.wordpress.com/2013/08/26/hommage-a-un-precurseur/

et l'introduction de son livre La Terre de gloire qui en dit long sur la générosité de sa personne et de sa pensée...

«(...)Je n'ai aucune compétence spéciale. Je ne suis investi d'aucune charge particulière, sauf celle qu'a tout chrétien d'annoncer la Bonne Nouvelle. «L'Ecriture dit : j'ai cru, c'est pourquoi j'ai parlé. Nous croyons nous aussi, c'est pourquoi nous parlons » (2 Co 4, 13). Je m'inscris de toutes mes forces dans une tradition vivante qui naît de l'Ecriture et ne cesse de s'approfondir en des développements nouveaux.
Depuis de longues années, nous méditons, ma femme et moi, sur la place de la création dans la révélation chrétienne. C'est la fameuse question : «Pourquoi y a-t-il quelque choses ? » Elle se divise en deux : « Selon quel motif et dans quel but le monde existe ? » Nous avons cherché ce que répond la Bible à travers ses deux Testaments, de la Genèse à l'Apocalypse, et ce que répondent les fidèles à travers deux mille ans de christianisme.
Notre réflexion est partie d'un problème très concret : la sauvegarde de la planète, le souci écologique. Nul doute que simplement en tant qu'hommes, au coude à coude avec leurs semblables, les chrétiens ont à partager cette préoccupation majeure. Mais ont-ils en sus des raisons particulières de la nourrir ? N'est-ce pas une exigence essentielle de leur foi qui leur commande cette adhésion ?
L'intérêt bien compris de l'humanité est certes respectable. Mais il peut s'y ajouter d'autres justifications. Pour le chrétien, la création ne lui appartient pas. Il l'a reçue en gérance non pas d'abord pour sa satisfaction, mais pour celle de Dieu. La création appartient à Dieu. Elle est une œuvre d'amour dont l'homme dispose afin de rendre amour pour amour.
La fonction de l'homme n'est pas d'exploiter la création à son seul profit, mais de l'ordonner, la féconder, en dégager les prémices de gloire de façon que par lui toutes choses célèbrent l'amour du Seigneur.
Dans un prolongement inéluctable se pose alors la question de la fin non pas temporelle, périssable de la création, mais de sa fin éternelle. A l'achèvement des temps, la création est-elle destinée à disparaître, l'homme échappant seul à la catastrophe ? La Bible affirme résolument non, et particulièrement le Nouveau Testament par la bouche de Paul de Jean.
L'univers a une destinée éternelle, et il attend en gémissant sa délivrance de la délivrance même de l'homme. Lui aussi aura un corps de gloire, ou plutôt c'est à ce corps de gloire que l'homme empruntera sa propre chair transfigurée, transubstanciée, dans et par le Corps glorieux du Christ. Corps cosmique en qui toutes choses seront récapitulées pour être remises par le Fils entre les mains du Père.
Cette apothéose terminale est confessée par les chrétiens. Mais ils n'y songent guère. Elle leur apporte pourtant l'ultime raison et sans doute la plus décisive d'aimer la création et de travailler non seulement à sa sauvegarde temporelle, mais à son salut définitif, le but de l'écologie s'avérant être au bout du compte la parousie.
On ne trouvera pas ici des supputations visionnaires ou des vaticinations ésotériques, mais une tentative balbutiante d'évoquer « ce que l'oeil ne voit pas, l'oreille n'entend pas » durant notre séjour ici-bas. A la lettre, le champ exploré est inexprimable. Faut-il pour autant renoncer à l'exprimer, en commençant par affronter les vrais problèmes, les circonscrire, les définir, et en ébauchant des solutions principalement par la voie de l'analogie, si précieuse quand elle est bien maniée ?
C'est à quoi je me suis résolu. J'assume tous les risques, dans la jubilation de découvrir un peu plus les merveilles que le Seigneur ne réserve pas à quelques-uns (ces fameux « élus » qui n'envisagent d'élection commune qu'à résultat limité) mais qu'il prépare pour tous. Que celui qui n'a jamais péché par sottise d'amour me jette la première pierre. »
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Message  phobos Mer 28 Aoû - 11:53

Je ne connaissais pas l'oeuvre de cet homme... Originale comme pensée, j'avais entendu sur une radio catholique une discussion qui reprenait ce thème. Que le Père l'accueille près de Lui...
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Message  serge lellouche Mer 28 Aoû - 14:22

phobos a écrit:Je ne connaissais pas l'oeuvre de cet homme...
Phobos, si vous avez le souhait de la découvrir, sachez que les chrétiens indignés ont fait des synthèses de quelques uns de ses livres.
Je me permets de vous en suggérer la lecture,
ici Le chant des créatures; les chrétiens et l'univers d'Irénée à Claudel...
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/08/12/le-chant-des-creatures-5139543.html
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/08/12/le-chant-des-creatures-2-5139566.html
et ici La terre de gloire; essai d'écologie parousiaque...
http://plunkett.hautetfort.com/archive/2013/05/08/theologie-de-l-ecologie-pleniere.html
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Message  phobos Jeu 29 Aoû - 13:44

merci pour ces liens, j'apprécie énormément la lecture des Pères de l'Eglise.

une petite critique cependant: comme pour l'écologie "païenne" par moment on flirte dangereusement avec la panthéisme vous ne trouvez pas :grt: ...
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Message  serge lellouche Jeu 29 Aoû - 14:02

phobos a écrit: comme pour l'écologie "païenne" par moment on flirte dangereusement avec la panthéisme vous ne trouvez pas :grt: ...
Je pense que cet extrait de son article Mystique d'un christianisme écologique  ( http://charismata.free.fr/?p=3583 ) devrait lever tous vos doutes à cet égard...
Convertir le panthéisme

Pareille attitude, qui unit sans les confondre la misère humaine et celle des autres créatures suscite bien souvent la peur : ne se rapprocherait-on pas dangereusement des eaux troubles de la deep ecology 5, ou, plus simplement, ne serait-on pas en train de tomber dans le panthéisme ? Pareille peur doit être écartée résolument : c’est l’écologie qui convertit aujourd’hui le panthéisme au christianisme et non l’inverse.
Il y a là un « signe des temps » que les chrétiens ne doivent pas manquer. Le panthéisme revient en effet d’une manière impressionnante dans la culture contemporaine, qu’il revête son visage classique, dans le sillage d’une grande tradition, Spinoza par exemple, ou qu’il se réfère à la pensée de peuples plus archaïques. Le matérialisme, trop superficiel, ou le nihilisme, trop évasif, ne résistent pas à la pression de cette exigence d’un lien radical entre l’homme et le reste de la création, cette création dont l’homme ne peut s’extraire sans faire fi de sa condition même de créature. Qu’il le reconnaisse ou non, l’homme est comme tout le monde, comme tout ce qui est au monde.
On ne peut en douter. Mais ce lien radicaL qui renvoie à une racine naturelle commune, manifeste un autre lien proprement religieux. Étymologiquement, la religion n’est-elle pas ce qui relie ? Cette considération ne conduit pas nécessairement à penser que tout est Dieu, que tout est de nature divine.
La foi chrétienne confesse au contraire que tout est en Dieu, et vient de Dieu, est créé par Lui. Cette affirmation n’est en rien contraire avec l’abîme ontologique séparant Celui qui est et ceux qui reçoivent de lui l’être, par mode de création ex nihilo qui exclut tout émanationnisme. Au panthéisme qui, croyant les magnifier, absorbe les créatures dans le Créateur, s’oppose le panenthéisme 6 qui atteste l’altérité fondamentale des créatures à l’intérieur de Dieu, leur source et leur fin, qu’elles exaltent par toute leur dépendance d’être. Le panenthéisme exorcise le panthéisme, le baptise en quelque sorte, le convertit en retournant le culte de soi qui auto divinise chaque créature et l’ensemble des créatures en un culte de Dieu qui restitue au Créateur la divinité qui n’appartient qu’à lui et dont il rend seulement les créatures participantes.
Cette conversion du panthéisme au panenthéisme permet de dégager à nouveau dans toute sa plénitude la dimension cosmique du salut, certes confessée dans l’enseignement catéchétique et liturgique, mais sans trop y prendre garde, comme si au mieux on en renvoyait la méditation à plus tard, au pire on y renonçait sans le dire.
Pourtant, « si nous voulons comprendre à nouveau le christianisme et le vivre dans toute son ampleur, il nous faut impérativement retrouver la dimension cosmique de la révélation chrétienne 7 ». Qu’est-ce à dire ?
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Message  serge lellouche Ven 30 Aoû - 13:12

Ce témoignage de Jean Bastaire datant de 2009, profondément émouvant et éclairant à la fois, qui traduit l'unité d'une vie et d'une oeuvre, dans les grandes rencontres qui l'ont marquées, les grandes phases de sa conversion à la foi catholique et de son engagement pour une écologie chrétienne...
Avoir 20 ans et la tuberculose. C’est ce qui m’est arrivé alors que je faisais mon service militaire. Cantonné dans un sanatorium de la Forêt-Noire, les poumons abîmés par la maladie, le désespoir m’aurait gagné si je n’avais rencontré deux personnes d’exception. L’abbé Ducretet, un aumônier aussi corpulent que sympathique, qui avait la particularité d’être vêtu non d’une soutane, à laquelle j’étais allergique, mais d’un habit militaire. Et Hélène, ma jeune médecin avec laquelle j’en vins rapidement à parler de spiritualité. Quelques mois plus tard, nous demandions à ce prêtre devenu notre ami de nous unir avec le désir d’accueillir et de rayonner la sainteté ensemble. C’est grâce à ces deux êtres que je suis devenu chrétien. Mes parents, artisans imprimeurs athées, m’avaient bien fait baptiser. Mais la ­découverte de la dimension spirituelle de l’existence était pour moi passée par la lecture de Ramakrish­na, un spirituel hindou, pour lequel le Christ était une manifestation de Dieu parmi d’autres. Péguy et, plus tard, mon maître et ami Henri de Lubac, m’ont permis d’approfondir la foi et ouvert à un christianisme de l’Incarnation qui ne cherche pas à fuir le monde, mais comprend que c’est en « s’incarnant » nous-même, en se rapprochant de la terre, qu’on se rapproche du Seigneur.

Hélène et moi avons été un couple de solitaires. Nous n’avons pas eu d’enfant. Et la fragilité de nos santés nous a confinés dans notre maison de Meylan, près de Grenoble. Mon épouse traduisait des ouvrages d’homéopathie dont elle était devenue une spécialiste. Après avoir passé une agrégation, j’enseignais pour ma part l’italien par correspondance, m’occupant également beaucoup de la diffusion de l’œuvre de Charles Péguy. L’engagement au WWF, une association pour la sauvegarde de la planète dans laquelle j’ai suivi ma femme, est venu jeter un pont entre nos activités au début des années 1970. Nous voulions apporter une voix chrétienne aux écologistes et une voix écologique parmi les ­chrétiens. Après la mort d’Hélène, quinze ans plus tard, le lendemain de la fête des Rameaux, ­cette ­préoccupation est devenue pour moi prioritaire. Depuis, je me sens porté par une force, une lucidité qui nous est commune, ce qui explique pourquoi je signe toujours mes livres sur l’­écologie de nos deux noms. Aujourd’hui, je consacre toutes les forces qui me restent à cet engagement.
Notre motivation dans ce combat n’a pas été de sauver les meubles pour les générations suivantes, mais d’abord une émotion de compassion cosmique pour toute la Création. Bien sûr, il ne s’agit pas de tomber dans le piège de la deep ecology, qui conçoit l’homme comme une nuisance pour la nature. L’homme est au contraire au centre et premier, car il en est le gérant. C’est par lui que passe sa sauvegarde. Toutefois, il doit réapprendre à devenir un bon gérant et pour cela redécouvrir la valeur de la Création. Elle n’est pas un séjour provisoire pour l’homme qui, une fois sauvé, la laisserait partir à la casse. Non, elle a été créée comme un tout, dont l’homme est le centre, pour être glorifiée. Saint Paul va jusqu’à affirmer qu’elle gémit dans les douleurs de l’enfantement et aspire à voir la révélation des fils de Dieu (Romains 8, 19). En d’autres termes, sa conscience obscure aspire à ce que l’homme sauvé la mène à son achèvement. Non en l’exploitant de façon aveugle et agressive, mais en la sanctifiant et en l’offrant au Père par un usage humble et plein de respect de ses biens.

Depuis la mort d’Hélène, j’ai beaucoup travaillé. D’abord pour chercher quelle avait été durant les siècles qui nous ont précédés l’attitude des chrétiens envers la Création. Beaucoup d’éminents spirituels, des Pères du désert à Jean Paul II, témoignent d’une sensibilité cosmique, comme je le montre dans deux anthologies : le Chant des créatures et le Cantique féminin de la Création. Aujourd’hui, après avoir développé entre-temps ma réflexion théologique, je vais publier plusieurs ouvrages (dont Terre de gloire, à paraître au Cerf) sur la parousie, c’est-à-dire sur ce à quoi est ultimement destinée la Création. Il est encourageant de voir que l’engagement des chrétiens s’est développé depuis 25 ans. Aucun pape n’avait autant parlé d’écologie que Jean Paul II. Benoît XVI a encore approfondi cette question. Malheureusement leurs discours en la matière sont peu répercutés. Je souhaite de mon côté que se crée un réseau entre tous les chrétiens concernés : agronomes, paysans, théologiens, liturgistes (car la liturgie a une fonction cosmique), ermites, militants contre la déforestation… J’ai même souvent rêvé de la fondation d’un ordre des « petits frères et petites sœurs de la Création ». Ce n’est pas seulement l’avenir de la planète qui se joue là, mais aussi celui de l’Église. Car la nouvelle évangélisation passera par le développement d’une écologie chrétienne.
http://ecologyandchurches.wordpress.com/2013/08/30/un-parcours-une-vie/#more-4526
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Message  serge lellouche Ven 11 Oct - 14:48

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