Légitimer l’infanticide ?
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Légitimer l’infanticide ?
http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/l%C3%A9gitimer-l%E2%80%99infanticide20120703.htmlDeux universitaires occidentaux, Francesca Minerva et Alberto Giubilini, l’une enseignant à Melbourne et l’autre à Milan, philosophes et spécialisés en bioéthique, réclament à présent, dans le Journal of Medical Ethics, l’avortement postnatal : oui, le lecteur ne rêve pas, cela signifie légitimer l’homicide du nouveau-né.
On dira qu’il existe partout des originaux. Jusqu’à présent, cette revendication était incarnée par le philosophe australien Peter Singer, qui affirme que certains humains sont des “impersonnes” ou non-personnes, et qu’il vaut mieux tuer un nourrisson mal portant qu’un éléphanteau bien portant. Mais cela ne s’arrête pas là. Aux Pays-Bas, le protocole de Groningen permet aux médecins de procéder à l’euthanasie des bébés handicapés, dans les cas désespérés et s’il y a consentement des parents ; et certains se lamentent que ce protocole ne soit pas assez appliqué.
L’argument avancé est impressionnant dans sa cohérence : quelle différence peut-il y avoir entre le foetus et le nouveau-né ? Tuer l’un ou tuer l’autre, n’est-ce pas la même chose ? Pourquoi dès lors la légitimité de l’IVG tardif, l’interruption médicale de grossesse, ne susciterait-elle pas la légitimité de l’infanticide ?
Peter Singer est reconnu dans son pays comme un grand humaniste. Contrairement à ce qu’on peut croire, nous ne sommes plus dans la transgression mais dans la complicité avec le nouvel esprit du temps. Les Occidentaux croient de moins en moins à la dignité de la personne humaine, comme l’indiquent les discours multiples sur les droits des animaux et la misanthropie diffuse. La notion de dignité est récupérée comme un vieux rite, et utilisée à contre-emploi, comme lorsqu’elle sert l’euthanasie : recevoir la piqûre létale, c’est “mourir dans la dignité” (même argument qu’employait Hitler quand, au début, il organisa les massacres de handicapés). À partir du moment où la dignité intrinsèque n’a plus de sens, on ne voit pas pourquoi ne réapparaîtrait pas la justification de l’infanticide (...)
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Re: Légitimer l’infanticide ?
http://www.7sur7.be/7s7/fr/1523/Famille/article/detail/1402845/2012/03/02/Tuer-un-bebe-comme-on-avorte-la-philosophe-menacee-de-mort-se-defend.dhtmlFrancesca Minerva ne pensait pas que sa suggestion provoquerait un tel débat. C'est elle qui a déclaré qu'on devrait pouvoir tuer un bébé comme on avorte d'un foetus si on se rend compte qu'on n'arrive pas à s'en occuper convenablement. Selon elle, les bébés "ne sont pas de vraies personnes", donc ils n'ont pas encore "de droit moral à la vie" (...)
Elle demande aujourd'hui aux gens de comprendre la perspective de son travail. "Ce n'est pas un document politique, ce n'est pas une proposition de loi. c'est purement académique, la discussion est théorique" (...) "Je voudrais dire aux gens que ce n'est pas une politique, je ne souhaite pas que cela arrive et je n'encourage pas ce que j'ai expliqué" (...)
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Re: Légitimer l’infanticide ?
http://www.libertepolitique.com/L-information/La-Parole-a/Le-blog-de-Pierre-Olivier-Arduin/Avortement-postnatal-le-nouvel-oxymore-de-la-culture-de-mortDans un article publié fin février dans le très sérieux Journal of Medical Ethics, deux universitaires spécialistes de la bioéthique plaident pour la reconnaissance du droit à supprimer un nouveau-né («killing a newborn») sur le modèle du droit à l’avortement d’un fœtus («killing a fetus»). Pour qualifier cette nouvelle pratique, ils ont forgé un oxymore destiné à frapper les esprits : l’«avortement post-natal» (...)
Le raisonnement de Francesca Minerva de l’Université de Melbourne et d’Alberto Giubilini du département de philosophie de l’Université de Milan suit une progression logique en trois étapes. Le premier temps de leur réflexion, relativement classique, repose sur la notion d’euthanasie néonatale (...) La plupart des Etats ayant autorisé l’avortement en cas d’anomalie détectée chez l’enfant à naître, il n’existe aucune raison de fond qui s’oppose à ce que ce droit soit étendu aux jours qui suivent la naissance si un handicap venait alors à être diagnostiqué. Et nos deux bioéthiciens de citer le fameux Protocole de Groningen du nom de cette ville des Pays-Bas où a été mise en place dès 2002 avec l’aval des pouvoirs publics une procédure de suppression de nouveaux-nés malformés (...)
Le danger d’une autorisation de l’infanticide médical comme «avortement de rattrapage» ne saurait donc être sous-estimé (...)
Pour autant, le concept d’euthanasie néonatale est trop restrictif expliquent les auteurs dans une seconde partie, car il repose sur l’idée qu’il est finalement dans le «propre intérêt» d’un enfant handicapé, au regard des perspectives qui sont les siennes et de sa qualité de vie future, d’être éliminé. Pour les deux chercheurs, la notion de vie qui ne vaut pas la peine d’être vécue en raison de la souffrance liée à un handicap a ses limites puisque des études montrent que même les enfants trisomiques témoignent d’un certain bonheur de vivre. Pour s’affranchir de ces considérations «compassionnelles», il faut donc faire valoir les «intérêts des parents» comme c’est le cas dans l’interruption volontaire classique où seule la volonté de la mère préside à la décision : «Si des critères tels que les coûts social, psychologique et économique, sont de bonnes raisons pour les futurs parents de recourir à un avortement même si le fœtus est en bonne santé (…) alors les mêmes raisons qui légitiment l’avortement devraient aussi légitimer le meurtre (…) au stade de nouveau-né». Conclusion des deux universitaires, «l’avortement postnatal devrait être permis dans tous les cas où l’avortement l’est, incluant les situations où le nouveau-né n’est pas handicapé»
La troisième étape de leur réflexion se veut plus philosophique et constitue en quelque sorte le soubassement intellectuel de leur démonstration : un membre de l’espèce humaine n’est pas forcément une personne et dans le cas du fœtus ou du nouveau-né, si nous avons à faire incontestablement à des êtres humains, écrivent-ils, nous pouvons affirmer non moins sûrement qu’il ne s’agit pas de personnes au sens éthique du terme.
Le fait d’être un individu humain est un fait biologique brut qui n’a en effet aucune signification morale particulière. Pour pouvoir être défini comme une personne et donc se voir attribuer des droits, dont le droit à la vie, il faut être doté d’une conscience de soi, de la capacité de se relier aux autres et au monde qui nous entoure. Or, il est indubitable selon les deux bioéthiciens qu’un nouveau-né n’est pas encore «auto-conscient» et doit par voie de conséquence être considéré comme une «personne potentielle», en aucun cas «actuelle», jusqu’à preuve du contraire. L’avortement postnatal ne vient donc léser aucun droit puisque seule l’atteinte à la vie d’une personne réellement présente peut être sanctionnée (...)
Les revendications transgressives qui ne cessent de se multiplier actuellement dans nos sociétés déboussolées sont d’abord la conséquence d’une crise anthropologique, morale et spirituelle qui ne permet plus de rendre compte du principe de dignité humaine (...)
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Re: Légitimer l’infanticide ?
merci Ren' pour cette info qui me laisse un peu pantois.
j'ai beau avoir l'esprit ouvert et aimer guerroyer contre les tabous, là il faut s'arrêter et bien réfléchir.
il me semble que nous avons deux difficultés majeures.
- définir à quel moment on a affaire à un être humain et non pas à un amas de chairs et d'os. ( foetus d'un coté, acharnement thérapeutique de l'autre)
- définir à partir de quel seuil un handicap rend un être humain indigne de ce nom.
la solution facile est de dire que toute vie doit être respectée mais n'est ce pas quelque part se décharger des problèmes que cette attitude engendre parfois ?
j'ai beau avoir l'esprit ouvert et aimer guerroyer contre les tabous, là il faut s'arrêter et bien réfléchir.
il me semble que nous avons deux difficultés majeures.
- définir à quel moment on a affaire à un être humain et non pas à un amas de chairs et d'os. ( foetus d'un coté, acharnement thérapeutique de l'autre)
- définir à partir de quel seuil un handicap rend un être humain indigne de ce nom.
la solution facile est de dire que toute vie doit être respectée mais n'est ce pas quelque part se décharger des problèmes que cette attitude engendre parfois ?
rosarum- Messages : 1021
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Re: Légitimer l’infanticide ?
Au fond, une seule et même difficulté : qu'est-ce qu'un être humain ?rosarum a écrit:il me semble que nous avons deux difficultés majeures.
- définir à quel moment on a affaire à un être humain et non pas à un amas de chairs et d'os. ( foetus d'un coté, acharnement thérapeutique de l'autre)
- définir à partir de quel seuil un handicap rend un être humain indigne de ce nom
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